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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le tatouage numérique permet aujourd'hui de connaître le trajet d'une bouteille de Bordeaux depuis la propriété jusqu'à sa dégustation.

Quand l'informatique s'invite jusqu'à votre table à manger... Le système de tatouage numérique sur les bouteilles de vin «permet d'avoir un lien permanent avec la production et, à terme, cela va devenir un véritable outil de marketing», assure Julien Jouannel, directeur commercial de Château Carignan, premières Côtes de Bordeaux. Pour ce responsable, ce mouchard du XXIesiècle mis au point par la société française ATT (Advanced track and trace), spécialisée dans la traçabilité et la sécurité des produits, offre des possibilités infinies. Il suffit au consommateur de prendre en photo avec un smartphone l'étiquette principale de la bouteille pour se retrouver connecté au site internet du château. «Je peux notamment savoir, grâce à la géolocalisation du téléphone, qui a bu ma bouteille, quel jour et dans quel endroit dans le monde», s'enthousiasme Julien Jouannel, qui affirme que cela va lui faciliter la gestion des stocks. Le système de traçabilité numérique crypté permet également de lutter contre la contrefaçon et contre les problèmes de dysfonctionnements des réseaux de distribution.

«Empreintes cryptées»

«Ces empreintes sont cryptées et accessibles uniquement aux personnes habilitées à les lire», indique Jean-Pierre Massicot, le P-DG d'ATT. Le procédé a été développé, il y a quelques années déjà, pour des grands leaders mondiaux de l'industrie pharmaceutique et cosmétique. «Puis, les premiers grands crus classés du Bordelais sont venus nous chercher pour que l'on assure la traçabilité de chaque bouteille», explique Jean-Pierre Massicot. Depuis, le système s'est démocratisé et généralisé à l'ensemble de la filière viticole bordelaise, quelle que soit l'importance du château ou le nombre de cols produits. Pour faire face à la demande croissante, ATT vient d'ouvrir une plate-forme à Mérignac, dans la banlieue bordelaise, et une seconde en Californie, à Napa Valley, où le procédé est également en plein développement.

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