Index du forum Les rubriques Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer Histoire de vin Presse du vin

Retrouvez les articles parlant de vin...

Des vins en mode bio

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 1 Juin 2010 21:03

Le 1er juillet, l’Union européenne lance Orwine, un code de bonnes pratiques de viticulture et de viniculture biologiques. Un pas de plus pour l’ascension du vin biologique, qui a converti nombre de grands crus.

Affecté par la crise économique, le secteur de la viticulture souffre : pour la première fois depuis 2000, les échanges mondiaux ont baissé de 3,6 % en 2009 par rapport à 2008, selon le bilan publié par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). En 2009, seule l’Italie conforte sa position de premier exportateur mondial de vin en affichant 18,6 millions d’hectolitres de mieux qu’en 2008, mais avec une baisse de la demande en vin traditionnel au profit du certifié biologique. La péninisule italienne lui consacre en effet 36 300 hectares, soit 40,4 % des surfaces de vignes européennes destinées au « bio ». La France, premier producteur mondial de vin traditionnel, doit cependant affronter un recul de ses exportations de 6,4 % et se retrouve sur la deuxième marche du podium pour la production de vin bio, suivie par l’Espagne.

Le vin biologique (1) a donc le vent en poupe. Des centaines de viticulteurs s’y convertissent tous les ans et le secteur est très dynamique. « La filière connaît un fort développement, un marché en constante progression et un intérêt fort de la part des consommateurs », observe ainsi la Fédération française interprofessionnelle des vins de l’agriculture biologique (FNIVAB). Alarmé par certaines études montrant la présence de résidus de pesticides dans le vin, le consommateur se tourne vers la démarche remarquable du biologique. Représentant 3,3 % du vignoble français, soit 28 000 ha et près de 2 500 viticulteurs pour un chiffre d’affaires de 254 millions d’euros en 2008, les ventes de vin bio en France ont progressé de 34 % entre 2005 et 2008 !

Côté saveurs, le bouquet s’élargit de jour en jour. Ces vins affichent une qualité sans cesse améliorée, convertissant même les plus grands crus. Force est de constater qu’ils sont régulièrement primés dans les concours français et internationaux. « En portant une attention toute particulière à la vie des sols, le vigneron favorise l’expression des terroirs. Et cela se retrouve dans les vins, plus authentiques, plus minéraux, plus droits », estiment les auteurs du Nouveau guide des vins bio 2010-2011 (2), obtenu après la dégustation à l’aveugle de 635 bouteilles de vin bio issues de 243 domaines français.
Le Languedoc-Roussillon, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Aquitaine sont les trois régions françaises qui connaissent la plus forte progression de surfaces en bio. Mais d’autres régions auréolées de prestige s’y convertissent, comme la Bourgogne, avec le saint-bris corps de garde 2007 du domaine Goisot, un chardonnay exemplaire des vieilles vignes de la côte d’Auxerre ; ou encore, dans la vallée du Rhône, le château la Nerthe, un excellent châteauneuf-du-pape dont la cuvée des cadettes 2005, vin de garde de vingt ans, est drapée d’une somptueuse robe rubis et dévoile des saveurs complexes et intenses.
Dans les gondoles des grandes surfaces, les vins certifiés biologiques sont difficilement repérables, malgré les logos AB, pour agriculture biologique, ou Écocert. D’autres marques internationales fleurissent en collerette sur la dive bouteille, comme les mentions « Demeter » et « Biodyvin » relevant de la biodynamie, dont la charte de vinification a converti nombre de sommeliers comme Philippe Faure-Brac, le « meilleur sommelier du monde » 1992.

Associé depuis 2004 avec le domaine Duseigneur (appellations lirac et côtes-du-rhône village), Philippe Faure-Brac l’a converti totalement à la biodynamie. Résultat : telle un bouquet de baies sauvages, la cuvée lirac antarès 2007 est fraîche, suave, fruitée et légèrement épicée. Mais, comme dans la plupart des autres vins biologiques, il contient toutefois des sulfites, un composant très discuté dans le projet Orwine attendu pour le 1er juillet 2010 et menée par la Commission européenne.
Car le label AB ou la certification Écocert normalisent uniquement la culture biologique du raisin, mais pas la vinification. Face à cette multitude de normes et aux différentes chartes nationales, l’Union européenne a édifié son propre label, Orwine, reconnaissable dès le 1er juillet prochain à sa feuille verte.
Ses objectifs : mieux connaître les pratiques œnologiques des vignerons biologiques européens, tester des pistes d’amélioration de celles-ci et clarifier les conditions dans lesquelles peuvent être définies des règles communes pour la vinification biologique.

Il est sûr que pour le consommateur perdu dans ce monde de label, ce logo unique facilitera un choix de plus en plus large. 

(1) À consommer avec modération.
(2) Le nouveau guide des vins bio 2010-2011, de Évelyne Malnic, Georges Liepré et Antoine Petrus, édition Sang de la Terre (septembre 2009), 272 pages, 19,90 euros.

Esther Élionore Haldimann
http://www.actu-cci.com/article/3413/
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
Avatar de l’utilisateur
Jean-Pierre NIEUDAN
 
Messages: 9664
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 10:23
Localisation: Hautes Pyrénées

Retour vers Presse du vin

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité


cron