Saint-Bon-Tarentaise (73) Ici, le vin est l’acteur principal d’une partition jouée à quatre mains par Enrico Bernardo, Meilleur sommelier au monde 2004 et son chef exécutif, Michele Biassoni
Enrico Bernardo a le goût des challenges. Cet Italien de naissance aime la France et sa gastronomie. Après des études en école hôtelière, il passe son premier concours et est reçu Meilleur élève cuisinier d’Europe en 1993, à 16 ans. En 1995, il assiste au championnat du Meilleur sommelier du monde à Tokyo. C’est la révélation. “C’était magique, 4 000 personnes en délire. J’ai compris que c’était ma voie.” En un an, Enrico Bernardo passe de la théorie à la pratique et rafle tout: champion d’Italie (1996 et 1997), champion d’Europe (2002) et en 2004, la consécration suprême : meilleur sommelier du monde. En 2000, il est engagé au George V, où il reste six ans.
Enrico Bernardo aurait pu en rester là , mais le challenge est le moteur de sa vie. En 2007, il crée il Vino à Paris et la même année, Il Vino à Courchevel. Le concept est nouveau : une carte qui ne propose que des vins. Le chef construit les mets qui s’accordent autour de ce choix. “Dans les restaurants, le vin est toujours placé au 2e plan, il se fait oublier. Pire, on demande souvent au sommelier de proposer un ou deux vins pour accompagner un menu dégustation de 6 plats. C’est impossible et frustrant.”
En Savoie, le principe est identique, mais si la priorité est toujours donnée au choix des vins, l’établissement s’adapte cependant à une clientèle internationale. “À Courchevel, je propose un choix de vins plus classiques qu’à Paris et une carte composée d’une vingtaine de plats. Ici les clients peuvent être parfois capricieux.” Autre différence : les enfants sont en vacances avec leurs parents. Inconcevable à Paris. Il y a la semaine russe, la semaine anglaise… la demande est différente. Chaque week-end, la station se vide et se remplit, c’est presque une ouverture à chaque fois. “Cette étoile jumelle est pour moi une belle récompense, une fierté partagée avec mon équipe”, se réjouit Enrico Bernardo.
Fleur Tari
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