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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Fromage, miel, outils, grands crus... Pour faire vivre leurs communautés, les moines se sont lancés dans les affaires. Le voeu de pauvreté ne leur empêche pas d'avoir le sens du business et, pour vendre leur production, les hommes de Dieu se sont transformés en patrons d'entreprises mais n'ont pas perdu leur âme ni même leur vocation : la prière d'abord !

C'est sur l'île Saint Honorat, à l'ombre d'une abbaye du 11e siècle, et à l'abri des regards que se trouve le trésor des moines de Lérins : un vignoble de huit hectares. Chargé de vendre le vin de la communauté, Frère Marie Pâque enchaîne les rendez-vous comme n'importe quel VRP. Quant à Frère Marie, le maître de chai, pour maîtriser les secrets des grands crus, il a suivi des cours d'oenologie dans un lycée agricole. Aujourd'hui, les moines produisent 45.000 bouteilles par an, un travail accaparant qui ne les empêchent pas, sept fois par jour, de se retrouver pour quatre à cinq heures de prières. PDG de leur société qui réalise un chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros par an, Frère Marie Pâque touche le Smic qu'il reverse intégralement à la communauté, voeu de pauvreté oblige. Pour contrôler l'afflux de touristes sur leur île, les moines ont créé leur compagnie maritime et ouvert un restaurant et une boutique. Mais le « profit » a ses limites :

« On nous a proposé d'acheter l'île. On nous propose de la louer pour des films, d'être figurants pour des publicités. On a toujours refusé. Il faut gagner de l'argent mais ce n'est pas notre motivation principale ».

A Tamié, les moines sont spécialisés dans la fabrication du fromage depuis 1132. Nathanaël, 54 ans, est le frère fromager de la communauté depuis qu'il a 30 ans. 150 tonnes de fromage sortent de l'abbaye chaque année. Pour trouver sa place en tête des gondoles, Frère Nathanaël a fait appel à Marie, une consultante en marketing. L'abbaye d'Acey, près de Dôle, a ouvert il y a quarante ans une usine d'électrolyse. Avec des clients dans l'aéronautique, l'automobile et l'électroménager, les moines et leurs 14 salariés n'ont pas échappé à la crise. Frère Albert est « le patron » et Frère Xavier le comptable de l'entreprise. Pour eux, pas de droit du travail, ni contrat ni convention collective, et pas de dividendes pour la communauté. Savoir préserver sa vie religieuse passe avant tout.

http://www.newstele.com/article--report ... 44360.html

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Pour ceux qui ont raté : un aperçu

http://videos.tf1.fr/reportages/le-busi ... 69994.html

[Jean-Pierre NIEUDAN]

et enfin : l'intégrale :

http://videos.tf1.fr/reportages/le-busi ... 69995.html