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[Jean-Pierre NIEUDAN]

A Rarogne, il a vendu sa PME à la multinationale Synthes. A Salquenen, Patrick Z'Brun rachète une cave et lance une école de guides népalaise

L'an passé Patrick Z'Brun, ancien directeur de la filiale de Synthès à Rarogne, a pris une année sabbatique . Durant cette année, il est redevenu guide de montagne, son premier métier.

C'est au Népal qu'il a organisé une vaste expédition d'un millier d'hommes pour partir à la conquête de l'Everest. Durant cette expédition, il apprit à connaître les habitants de la très haute montagne: «Les sherpas m'ont fasciné. J'ai voulu leur rendre hommage. Comment le faire mieux qu'en les laissant se filmer eux-mêmes au cours d'une expédition?»

Avec l'aide de la Télévision suisse alémanique, les organisateurs décidèrent de former deux sherpas au métier de cameraman. Le résultat dépassa les attentes: des images à couper le souffle de la montée à l'Everest. «La nouveauté était que les images étaient tournées à hauteur d'homme, par les principaux acteurs de l'expédition.»

Un geste chevaleresque
Le film connut un succès flamboyant à la Télévision alémanique et sur Arte. Un livre fut édité, rempli de magnifiques images de la montée sur le toit du monde. C'était en 2008.

En 2009, Patrick Z'Brun a racheté la cave Vins des Chevaliers, à Salquenen. La dôle des Chevaliers avait connu ses riches heures dans toute la Suisse, au cours des années 1970 et 1980. Elle conserve son renom, aujourd'hui encore. Devenu propriétaire-encaveur, Patrick Z'Brun a composé un nouvel assemblage avec son chef de cave et oenologue Marc-André Devanthéry. Il s'agit d'une combinaison d'humagne et de pinot noir. «L'humagne est le vin d'origine des Alpes», précise Marc-André Devanthéry. «Quant au pinot noir, il s'agit de l'un des grands crus de Salquenen.»

Deux francs par bouteille
«Nous réserverons deux francs par bouteille vendue à la création d'une école de guides au Népal», explique Patrick Z'Brun. «Les expéditions dans l'Himalaya prennent de plus en plus d'ampleur. Il faut faire en sorte que les gens du pays en profitent davantage.» Actuellement, un sherpa qui participe à une expédition de deux mois peut nourrir sa famille durant le restant de l'année.

Les sherpas deviendraient ainsi des guides diplômés. Le projet est soutenu par la Fédération internationale des guides de montagne. Cette origanisation garantira la validité des diplômes transmis.

Après avoir formé une quinzaine de guides au Népal, ceux-ci doivent diriger eux-mêmes leur école de formation pour aspirants. Les aspirants-guides népalais suivront alors le même cursus que leurs collègues suisses.


Pascal Claivaz
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