Avec le Festival du vin et de la gastronomie, le Club Grappe veut « mettre en avant les producteurs locaux »
«Think global, taste local » («Pensez global, savourez local») : c’est la devise du second Festival du vin et de la gastronomie organisé par le Club Grappe du 10 au 13 décembre à Zouk Mikael, près de Jounieh.
Le Club Grappe a été créé en 2002 pour « transmettre la vraie culture du bon vin », affirme le fondateur du club Carlos Khachan. Dans le même esprit, l’idée du festival du vin est de mettre en valeur les produits du terroir libanais, en permettant à de petits exploitants et producteurs de mettre en avant leur production, explique-t-il. L'auteure Chérine Yazbeck viendra d’ailleurs signer son livre «La cuisine libanaise du terroir, la mémoire du goût» lors de ce festival. L’événement, co-organisé notamment par l’association arcenciel et avec le fort soutien financier de la société Oenologia, doit regrouper une quarantaine d’exposants, (petits vignobles, producteurs de foie gras, restaurateurs et autres acteurs de la gastronomie).
Concernant le public, les organisateurs attendent notamment des membres du club Grappe mais aussi de particuliers amoureux du bon vin ainsi que des professionnels de la restauration, venus ici procéder à quelques repérages et même faire leur marché. « Les petits producteurs qui veulent faire connaître leurs produits n’ont souvent pas les moyens de communiquer à grande échelle », précise Carlos Khachan. « Pour eux, un salon comme celui-là est une excellente occasion de rencontrer une clientèle bien ciblée, tout particulièrement en cette période de fêtes de fin d’année ».
Le manque de moyens des petits producteurs se fait cruellement sentir face aux grands vignobles libanais, accusés par certains exploitants locaux de monopoliser le marché. « C’est vrai que c’est difficile de pénétrer et encore plus de s’imposer sur le marché du vin au Liban », estime Carlos Khachan. Sans parler du marché à l’étranger : en Occident, il est rarissime de découvrir sur la carte des vins des restaurants autre chose que les noms des vignobles les plus connus que sont notamment Kefraya, Ksara et Château Musar. « Nous voulons aider les petits vignobles libanais à exporter leur produit » affirme d’ailleurs Carlos Khachan qui explique travailler sur un projet de site internet d’achat en ligne qui permettra « aux clients du monde entier d’acheter des bouteilles provenant de petits vignobles libanais. Ces petits producteurs misent sur la qualité et non la quantité, nous devons les aider dans ce sens ». Une volonté qui s’inscrit aussi dans le cadre des derniers scandales mettant en cause l'utilisation anarchique de pesticide par certains exploitants. Un producteur de vin issu de l’agriculture biologique sera présent pendant le salon et le magazine distribué pendant le festival comporte un article dédié à la question du bio, et au traitement des vignes pour une production saine. « Les petits producteurs ont forcément du mal à renoncer aux engrais chimiques et aux pesticides car cela va affecter la quantité de leur production, déjà pas énorme. Sans pesticide ni engrais chimique, on peut produire par hectare entre 3000 et 4000 bouteilles maximum. Alors qu’en utilisant ces produits on peut en produire entre 15 et 20 000 pour la même surface », estime Carlos Khachan. « Les grands vignobles rappellent sans cesse qu’ils utilisent des cépages nobles, mais ils les exploitent mal pour en obtenir une quantité maximale ».
Miser sur la qualité plutôt que sur la quantité
Aider les petits producteurs à faire valoir la qualité de leur production plutôt que la quantité, c’est aussi éduquer les consommateurs pour leur apprendre à apprécier un bon vin, « qui n’est pas forcément le plus cher ! » stipule Carlos Khachan. Le festival est organisé avec le soutien financier de la toute jeune société Oenologia. Créée il y a quelques semaines, elle est spécialisée dans l’importation de vins fins au Liban mais aussi dans la formation des restaurateurs à la science du vin : apprendre à bien servir le vin, à bien le conserver, à bien le choisir. Ils envisagent aussi d’organiser une compétition pour classer les vins libanais… et, par la même occasion, casser les idées reçues et sur le « snobisme qui prévaut en matière de vin fin et de gastronomie au Liban », affirme Carlos Khachan.
The Food & Wine Festival
Al Bayt Al Horafi Ă Zouk Mikael
Du 10 au 13 décembre de 17h à minuit
http://www.lebanesewinefestival.com
http://www.iloubnan.info/artetculture/a ... aux-%C2%BB