Entretien avec Lionel Pernet, directeur du musée archéologique, qui présente l'expo Le vin, nectar des dieux, génie des hommes
MUSÉE
Comment cette exposition, la première depuis votre arrivée, a-t-elle été élaborée ?
Je l'ai proposée en avril dernier, quand mon recrutement a été validé. Elle avait été présentée initialement en 2004, à Lyon, et elle a pas mal voyagé depuis. Nous en avons repris l'essentiel, certains textes, notamment, et ajouté une partie importante sur Lattes. Car la question du vin, ici, est une véritable thématique : ce comptoir étrusque fut fondé parce qu'ils veulent vendre leur vin aux aristocrates gaulois, qui en sont très friands.
Elle fait appel à de nombreux prêts de musées. Est-ce une chose nouvelle pour celui-ci ?
Non, Christian Landes, qui m'a précédé, a toujours obtenu des prêts d'autres musées archéologiques, y compris de l'étranger, grâce à la confiance nouée avec eux. On continue ça mais ce qui change un peu, c'est le soin apporté à la scénographie et une mise en contexte des objets
Quel est l'ordonnancement de cette exposition ?
Elle s'articule en quatre thèmes, qui nous parlent du vin pendant l'Antiquité - on saute une grande partie, qui est celle de l'Égypte. On débute par les origines du vin en Mésopotamie, puis on fait la jonction entre Orient et Occident avec les Grecs, pour arriver à l'importance de la consommation de vin dans la société gauloise. Ce que l'on en dit, les festins gaulois, est adossé à des conclusions scientifiques très récentes, cinq ou six ans. La dernière section est dédiée à Lattes et adossée aux travaux du CNRS, sur la fouille.
Que nous apprend-elle ?
Que la production de vin en Gaule par des Gaulois fut, ici, très précoce. En fait, l'archéologie a mis au jour les traces les plus anciennes de la culture de la vigne par les Gaulois, vers 200 avant J.C. Des pépins parfaitement conservés en témoignent, des éléments d'une vigne taillée aussi. La preuve irréfutable étant venue d'une vigne découverte lors de la fouille de Port-Ariane, qui valida cette datation.
Au-delà de cette exposition, sur quoi travaillez-vous ?
Sur le projet d'extension en premier lieu, qui serait un musée archéologique à l'échelle de l'agglomération. Lattes est un site protohistorique, mais il y a aussi le romain à Murviel, l'antiquité tardive à Villeneuve. Cela implique de réfléchir aussi à un dépôt de fouilles.
Ensuite, nous travaillons à la prochaine exposition temporaire, consacrée à Lattes.
L'exposition D'aujourd'hui au 27 juin, le musée, propriété de l'Agglo, présente 120 pièces, amphores, vases, vaisselles, exceptionnelles, qui nous parlent du transport, de la religion, de l'ivresse, de la fortune de ceux qui consommaient du vin mais aussi du pouvoir qu'il leur conférait.
Entrée : 3,5 € (2 € réduit).
Ollivier Le Ny
http://www.midilibre.com/articles/2009/ ... 24288.php5