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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le leader mondial du bouchon synthétique, Nomacorc, a mis au point un bouchon composé en partie de polymères de plantes dérivées de la canne à sucre, une matière première durable. Sa commercialisation est prévue pour la fin 2014.

Les bouchons synthétiques sont issus du pétrole. PaC'est un peu dérangeant pour boucher des vins naturels, bio ou biodynamiques. Alors, Nomacorc, leader mondial de ce type de bouchons a demandé à Olav Aagaard, son chercheur en chef, de trouver une solution plus durable. Deux ans plus tard, voici le Select Bio, un bouchon au bilan carbone neutre. Il n’est pas bio comme son nom le suggère en français. « Au sens international, bio signifie juste naturel », explique le chercheur.

Avec de la canne à sucre

Ses recherches se sont portées sur la canne à sucre, un végétal couramment transformé en bioéthanol au Brésil. Ce végétal pouvait-il se transformer en polymères, le matériau utilisé dans la fabrication de bouchons synthétiques ? La réponse fut positive. Avec, à la clé, les avantages environnementaux attendus. C’est une matière première renouvelable. Ensuite, « chaque tonne de canne à sucre attrape 3 kilos de CO2, détaille Olav Aagaard. Cette matière première arrive donc avec un bilan carbone négatif dans notre usine belge, laquelle est alimentée par des énergies renouvelables. A l’arrivée et avec le transport, le bilan carbone de nos bouchons Select Bio est neutre tandis qu’un bouchon synthétique émet 12 grammes de CO2». Les polymères issus de la canne à sucre entrent à 60% dans la composition de ce nouveau bouchon, le reste étant des dérivés du pétrole. Un mix qui assure une densité satisfaisante pour laisser respirer le vin dans la bouteille.

L'atout du prix

« Dans cinq ans, nous serons capables d’obtenir un bouchon 100% d’origine végétale », promet le chercheur. Enfin, ce bouchon est recyclable. Autre atout : son prix. Ces dernières années, les prix des bouchons en liège ont flambé : ils sont désormais vendus entre 200 et 400 euros le lot de 1000 alors que les bouchons synthétiques sont commercialisés entre 100 et 150 euros. Le Select Bio sera vendu 15% plus cher qu’un bouchon Nomacorc classique, ce qui reste en deçà du liège.

En test

Le Select Bio sera commercialisé à la fin de l’année. En attendant, il est testé sur 200 bouteilles par San Polo, une cave italienne et bientôt, sur des vins français. Avec intérêt. Déjà, une bouteille de vin français sur 5 est bouchée avec un bouchon synthétique, lequel limite les défauts (goûts de bouchon, oxydation, etc.). Un chiffre en constante progression face à l’envolée des prix du liège.

SYLVIE LEBOULENGER
http://www.lsa-conso.fr/nomacorc-a-inve ... co2,142259