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Bordeaux opte pour la confusion sexuelle des papillons

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 15 Avr 2011 06:48

Pour la première fois jeudi dans le vignoble bordelais, 11 châteaux se sont associés pour une pose groupée de diffuseurs de confusion sexuelle des papillons cochylis, pour limiter leur reproduction et leurs larves qui attaquent les raisins, une technique écologique déjà utilisée.

La technique consiste, à l'aide de capsules apposées dans les vignes, à saturer l'air en phéromones sexuelles femelles afin que les mâles s'épuisent dans leur quête amoureuse, puis meurent.

La femelle cochylis n'étant plus fécondée, les larves, appelées "vers de la grappe", ne se logent plus dans les grains du raisin et le viticulteur peut ainsi se passer de l'utilisation d'insecticides ravageurs.

Le vignoble bordelais est à la traîne dans cette méthode, l'Anjou et surtout la Champagne étant en pointe dans cette technique. Mais les véritables précurseurs sont la Suisse et l'Allemagne où la plupart des zones viticoles sont traitées ainsi. D'ailleurs l'unique distributeur homologué de ces diffuseurs est l'entreprise germanique BASF.

En Maine-et-Loire, le domaine Rousseau, qui produit du Coteaux du Layon, du Cabernet d'Anjou ou du Crémant de Loire sur une trentaine d'hectares, utilise la confusion sexuelle depuis dix ans. Tony Rousseau a servi d'exemple pour ses collègues alentours à Saint-Lambert-du-Lattay où désormais 37 des 50 vignerons brouillent le comportement sexuel des papillons cochylis et eudémis.

"J'ai totalement supprimé l'utilisation des insecticides, se réjouit-il. L'intérêt est aussi de maintenir la biodiversité car cette méthode est plus ciblée que les insecticides" qui tuent l'ensemble des insectes.

Selon ses études réalisées sur les cinq dernières années, l'ulisation de la confusion sexuelle coûte 80 euros de plus par an et par hectare par rapport à deux traitements annuels par insecticide. Mais "si l'utilisation donc le marché se développe, la concurrence fera baisser les coûts", estime-t-il.

M. Rousseau a la chance de bénéficier de l'aide du Conseil général de Maine-et-Loire, le seul en France aujourd'hui à financer cette technique écologique à hauteur de 40 euros par hectare.

Pour les vignobles de la région Aquitaine, "cette méthode ancienne reste très confidentielle", indique Eric Maille, agronome spécialisé dans les vins issus de la viticulture biologique. "Les producteurs bio eux ne couvrent que des petits domaines alors qu'il faut un minimum de huit à 10 hectares d'un seul tenant pour qu'elle soit efficace".

C'est dans les vignobles Pomerol autour de Libourne que 11 châteaux ont donc décidé d'être les pionniers en Aquitaine dans la pose collective de diffuseurs de confusion sexuelle. Le regroupement est important car cette méthode n'est efficace qu'à la condition qu'elle soit collective.

"Il y a un tournant à prendre, car c'est l'avenir", a souligné le député UMP de la Gironde et vice-président du groupe d'études sur la vigne à l'Assemblée nationale, Jean-Paul Garraud, présent jeudi à Libourne.

"Je vois venir le procès en sorcellerie que l'on pourrait faire aux viticulteurs français avec l'utilisation des pesticides", a-t-il prévenu.

M. Garraud a souligné avoir eu "une oreille attentive" de la part du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, et estime qu'il faut rapidement "étudier quelles aides l'état pourrait apporter ou imaginer un système incitatif". Pour le député de la Gironde, "il est important que les collectivités territoriales s'engagent aussi dans cette voie".

http://www.romandie.com/infos/news2/110 ... 230d01.asp
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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