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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Une étude anglaise montre que la moitié des consommateurs ne savent pas faire la différence entre une bouteille à 35 euros et celle qui coûte sept fois moins cher…

Vous vous êtes sans doute déjà retrouvé à hésiter entre deux bouteilles qui n’avaient pour vous que le prix comme seule différence. Une étude de Richard Wiseman, un célèbre psychologue anglais, montre que pour la moitié d’entre vous, vous ne verrez pas la différence.

Incapable de faire la différence

L’expérience est simple: il s’agit de faire goûter deux vins d’un même cépage à une personne, l’un coutant environ cinq euros, et l’autre 35. Logiquement, donc, le premier doit être de moins bonne qualité que le second, comme nous l’explique un œnologue: «Le prix d’un vin est sans surprise déterminé par l’offre et la demande. Les critères essentiels sont la qualité, l’histoire et la tradition».

Résultat, sur un panel de 578 Anglais, ils ne sont que 53% à faire la différence pour le vin blanc, et seulement 47% pour le vin rouge. Dans le quotidien anglais The Gardian, qui publie les résultats de l’étude ce jeudi, le psychologue s’étonne de ce résultat: «Normalement, quand un produit est beaucoup plus cher, on doit être capable de faire le différence».

Le vin en héritage

Est-ce que le résultat serait le même si les consommateurs était testés? «Le buveur de vin français est différent de l’anglais, analyse Marie Mascré, la dirigeante de Sowine, une agence marketing spécialisé spécialisée dans le vin. Les Français sont peu influencés par le marketing et encore très attachés à la qualité du produit. Alors que les Anglais ont plus tendance à acheter du vin suivant l’étiquette. Ils peuvent payer 60 euros une bouteille qui a un contenant original. L’étiquète n’est pas associée au goût.»

Paradoxalement, «les Anglais sont plus connaisseurs», pour Marie Mascré. «Ils grandissent avec la bière. Ils ont tout à apprendre sur le vin, et n’ont pas d’hésitation à dire qu’ils n’y connaissent rien. Les Français ont le vin en héritage. Ils sont sensés déjà bien le connaître. Ce qui n’est pas toujours le cas». Pour la consultante marketing, la situation est en train de changer. «Les Français se rendent comptent qu’ils ont le droit d’avoir un avis sur le vin», justifie-t-elle.

Les vins sont meilleurs qu’avant

Les Français pourraient eu aussi ne pas faire la différence pour une autre raison: les vins sont meilleurs qu’avant. Pour l'Union des œnologues de France, il est plus rare de «boire de la piquette» qu’avant. «Depuis quinze ans, la production s’est améliorée pour tous les vignobles ou presque, expliquent-ils. C’est du au processus de vinification qui est totalement maîtrisé, avec l’évolution de la technologie, l’hygiène et la propreté. Le processus est suivit par des laboratoires d’analyse, du grain de raisin jusqu’au moment de la mise en bouteille.»

Guillaume Boulord
http://www.20minutes.fr/article/707007/ ... meilleure-