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Le vin a ses tubes

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 29 Mars 2011 07:16

Deux viticultrices du Bordelais testent une façon originale de faire déguster leurs vins Les échantillons sont expédiés dans des tubes à essai.

L'une, Sylvie Dulong, est issue d'une lignée de vignerons. L'autre, Catherine Decazes, est devenue propriétaire par hasard. Toutes deux se sont connues sur les bancs de l'Institut des sciences de la vigne et du vin de Bordeaux en 2008 où elles passaient le diplôme universitaire d'aptitude à la dégustation des vins. Leur passion commune a fait le lien et leur a donné l'envie de s'associer pour promouvoir leurs productions.

Complémentaires

Dans un milieu où, quand on n'est pas un grand cru classé «parkerisé», se faire connaître est long et difficile, les deux amies comprennent alors qu'elles sont complémentaires. «J'ai repris l'exploitation familiale en 2008, raconte Sylvie Dulong, oenologue de formation, aux commandes du château Lavergne Dulong, 35 hectares à Montussan (à un quart d'heure de route de Bordeaux) pour une production de 50 000 bouteilles par an. Le château, bâti en 1873, appartenait à ma famille depuis trois générations, mais était en bout de souffle. J'ai investi 600 000 euros pour relancer l'exploitation, refaire les chais, arracher la moitié des vignes et replanter.»

Viticultrice jusqu'au bout des ongles, Sylvie Dulong ne maîtrise pas forcément les techniques du marketing. Tout l'inverse de Catherine Decazes, novice en viticulture mais commerciale dans l'âme. «Je suis arrivée à Génissac [près de Libourne, NDLR] il y a six ans, confie la quinquagénaire. Le château Compassant appartenait à la famille de mon mari. Mon beau-frère n'en voulait pas, mon mari souhaitait rester dans le secteur de la santé. C'est donc moi qui m'y suis collée.» Catherine Decazes lâche sa société de conseil en organisation hospitalière en 2008, reprend les chais de Compassant - 12 hectares en bordeaux et 4 en saint-émilion -, laisse la gestion au quotidien du vignoble à un prestataire qui commercialise à sa place 80% des 70 000 bouteilles du domaine. Elle se concentre sur les 20% qui restent.

Le WIT, c'est chic

«Je ne connaissais rien au réseau du négoce, j'ai donc vendu auprès des particuliers, des cavistes et des restaurants», confie Catherine Decazes. La greffe avec Sylvie Dulong prend instantanément. Les deux femmes élaborent un nouveau vin - «L» du château Lavergne Dulong, en rouge et rosé - qu'elles se mettent en tête de commercialiser.

«La solitude nous a rapprochées, résume Sylvie Dulong. On trouvait trop dur d'être seules pour vendre notre vin. Catherine a une bonne connaissance de la communication et on s'entend bien.» «Sylvie est comptable de la qualité du produit, moi je connais les techniques de commercialisation: on a trouvé une synergie», répond Catherine Decazes. Laquelle a l'idée, osée mais quand même géniale, de promouvoir «L» par des coffrets de dégustation de trois tubes à essai. Le concept du WIT - wine in tube ou «vin en tubes à essai» - est lancé fin 2010 en même temps qu'un site de vente en ligne.

«Localement, les retours auprès des vignerons du coin ont été mitigés, concède Catherine Decazes. Le milieu est plutôt conservateur.» Auprès des clients, en revanche, le concept prend: «Ça plaît beaucoup aux Parisiens et aux jeunes.» Les urbains trentenaires apprécient le côté design du procédé. Le coffret de trois tubes, livré à domicile sur demande pour 21 euros remboursés à la première commande, renferme l'équivalent de trois verres de vin. Les tubes peuvent se conserver jusqu'à dix-huit mois. La société qui a planché sur les tubes, basée à Blanquefort, s'est taillé une belle réputation dans la conception de fioles conditionnées pour épices et huiles fines.

Les deux amies s'apprêtent à populariser leurs WIT auprès des cavistes et de l'office de tourisme de Bordeaux. Avant d'écumer les salons. De quoi changer le regard un peu condescendant que leur ont lancé au départ leurs homologues masculins: «Ce sont les femmes qui font bouger le vignoble, lance Sylvie Dulong. Aujourd'hui elles sont décomplexées.»

www.monbordeauxendirect.com.

Stéphane MORÉALE
http://www.charentelibre.fr/2011/03/29/ ... 028403.php
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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