Index du forum ‹ Les rubriques ‹ Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer ‹ Histoire de vin ‹ Presse du vin

[Jean-Pierre NIEUDAN]

10 des 630 hectares du vignoble saint-pourcinois vont perdre l'AOC. Une décision « acceptable », estime Jean-Michel Ferrier, le président du syndicat des viticulteurs.

C'est un petit séisme qui avait secoué le pays saint-pourcinois, il y a un an. A l'époque, l'Institut national des appellations d'origine (INAO) envisageait de déclasser 46,3 hectares du vignoble, alors que celui-ci venait à peine d'être adoubé par l'Appellation d'origine contrôlée (AOC). Mais l'INAO a finalement mis de l'eau dans son vin, en statuant sur le déclassement de dix hectares. « Un moindre mal », estime Jean-Michel Ferrier, le président du syndicat des viticulteurs du saint-pourcinois.

10 hectares du vignoble saint-pourcinois vont perdre l'AOC. Comment accueillez-vous cette décision de l'INAO ?

Avec un certain soulagement, voire un soulagement certain. Je ne cache pas que nous étions très, très inquiets. À l'origine, c'était quand même 10 % du vignoble qui étaient menacés de perdre l'AOC. Mais l'INAO a pris le temps de nous écouter. Je la remercie. Une commission est passée cet été. Nos arguments ont été pris en considération. 10 hectares déclassés, au final, c'est un moindre mal.

Comment avez-vous défendu le dossier ?

On a notamment mis en avant l'historique du vignoble. L'historique, c'est un élément très important dans le cahier des charges de l'AOC. Or, les parcelles que l'INAO voulait déclasser font partie du coeur du vignoble saint-pourcinois. Elles ont été plantées il y a 30 ou 40 ans par nos anciens. Et nos anciens étaient aussi compétents que nous le sommes aujourd'hui. Ils n'ont pas choisi ces parcelles-là par hasard, mais parce qu'elles ont de réelles qualités. C'est ce qu'on a démontré et fait valoir. Déclasser ces hectares-là, c'était toucher à ce qui constitue fondamentalement notre terroir, c'était remettre en cause ce qui fait l'histoire et la spécificité du saint-pourçain.

L'INAO avait évoqué des "sols hydromorphes", c'est-à-dire à forte rétention d'eau, pour justifier le déclassement...

Rien d'irrémédiable et, surtout, rien qui remette en question la qualité du saint-pourçain. Tout le monde est d'accord là-dessus. Seules les parcelles où on ne peut vraiment rien faire pour améliorer ça, selon les critères de l'INAO, en tout cas, seront déclassées. Dix hectares, donc.

Combien de vignerons sont concernés par ce déclassement ?

Cinq vignerons. C'est un coup dur pour eux. On en a bien conscience. Mais les parcelles concernées ne perdront l' AOC que dans dix ans. Ce délai leur laisse le temps de replanter de la vigne ailleurs sur l'appellation et de retomber ainsi sur leurs pieds.

Oui, mais cela va nécessiter pour eux des investissements importants...

C'est vrai. Mais il existe des subventions de l'Etat pour les restructurations de ce genre. On les aidera à constituer et à défendre les dossiers. Il n'est pas question de les laisser tomber

Antoine Delacou
http://www.lamontagne.fr/editions_local ... DABg-.html