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LE «Veuve Clicquot » de la Baltique de retour à la maison

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mer 15 Déc 2010 18:47

REIMS (Marne). Une crypte dédiée aux îles Aland a été inaugurée chez Veuve Clicquot à Reims. Elle y abrite une des bouteilles retrouvées au fond de la mer Baltique.

UNE crypte consacrée aux Îles Aland a été inaugurée dans les caves exceptionnelles de la maison Veuve Clicquot à Reims hier par Britt Lundberg, vice-présidente des Îles Aland, Catherine Vautrin, députée de la Marne et Stephane Baschiera, président de Veuve Clicquot. À l'intérieur, un flacon d'une cuvée de Veuve Clicquot provenant du fond de la mer Baltique.
À la suite de la découverte le 16 juillet d'une épave à cinquante mètres de fond dans la mer Baltique sur le territoire des Îles d'Aland, non loin de la Finlande, des bouteilles de champagne ont été remontées intactes.
Si elles portaient bien un sigle, c'était celui de la maison Juglar, une maison disparue qui avait pignon sur rue à Châlons-en-Champagne.
Les bouteilles sont datées de la fin du XIXe siècle. « Nous avons décidé de dépêcher des œnologues et d'aider les îles d'Aland pour l'aspect technique du rebouchage » explique Dominique Demarville, chef de caves de Veuve Clicquot.
Les bouteilles, à l'époque soufflées bouche, ont été parfaitement conservées durant un siècle et demi, dans des conditions presque idéales : une eau à quatre degrés, dans l'obscurité et sous une pression de six bars. Elles sont restées parfaitement stables, et le vin s'est arrêté d'évoluer.
En revanche, les remonter à l'air libre change la donne. « Il fallait faire très attention que le bouchon ne saute pas. La ficelle qui les entourait à l'époque s'était désagrégée. Grâce à nos techniques, nous avons maintenu les bouchons en place ».

Des Veuve Cliquot

Sur les 168 flacons sortis de l'eau, il a été décidé d'en ouvrir dix au mois de novembre. Les trois premières étaient des Juglar, la quatrième une Veuve Clicquot. Grâce au marquage au miroir, il a été possible de déterminer que le bouchon comportait la marque de feu avec une mention « Veuve Clicquot-Ponsardin-Werlé » (du nom du partenaire de Nicole Barbe Ponsardin). On y trouve aussi le logo d'une comète qui avait été ajoutée par Madame Clicquot pour rendre hommage à la comète qui traversa le ciel de Champagne en 1811, année d'une récolte exceptionnelle. « Il faut savoir que les bouchons de Mme Clicquot sont d'une excellente qualité. Tout comme le verre puisqu'elle se déplaçait elle-même pour choisir son souffleur » observe Fabienne Moreau, historienne de la maison.

Des arômes de tilleul et de fleurs inconnues

Côté dégustation François Hautecoeur, œnologue de la maison Veuve Clicquot, a eu la chance de pouvoir apprécier cette cuvée historique : « nous sommes dans des goûts très sucrés (environ 140 grammes par litre), nous retrouvons des odeurs de tilleul, de terre et de fromage ainsi que des arômes de fleurs qu'on ne connaît pas, toutefois, on se rappelle la complexité aromatique des vins de Mme Clicquot qui reste d'actualité ».
On parle aussi d'acidité. Une évidence puisque la fermentation malolactique n'était pas encore pratiquée. De plus, les gros rendements n'étant pas au rendez-vous, il s'agissait également le plus souvent d'assemblages de vins jeunes.
Grâce aux techniques du leader mondial du bouchon Amorim, les flacons n'ont pas eu à souffrir. Le bouchonnier a, pour l'occasion, développé un nouveau bouchon issu d'une pièce unique de liège naturel et répondant aux spécifications exactes des antiques bouteilles. « Nous les avons rebouchées et travaillées avec les muselets de notre collection de vieux millésimes. Nous n'avons subi aucune rupture ».

Une vente aux enchères

Il reste maintenant à déterminer la date de ce « millésime ». De source officieuse, on avance l'année 1840. Mais Fabienne Moreau veut déterminer le chemin emprunté par le bateau avant d'être sûre : « nous sommes actuellement sur des hypothèses sur la feuille de route. Par exemple, un départ à Hambourg en direction de la Finlande ».
Il est vrai que les expéditions champenoises fréquentaient beaucoup ces trajets pour desservir les cours royales des Pays Baltes ou du tzar de Russie.
« À l'époque, on y envoyait près de 170 000 bouteilles par an ».
Ces fameuses bouteilles appartiennent désormais au gouvernement des Îles Aland. À ce propos, la vice-premier ministre, Britt Lundberg semble avoir déjà un projet : « une vente aux enchères de vins de prestige dans nos îles, mais nous ne savons pas encore quand. Nous en garderons cinq pour notre patrimoine local ». On avance déjà le prix de départ à 50 000 euros.

Sophie CLAEYS-PERGAMENT
http://www.lunion.presse.fr/article/mar ... -la-maison
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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