Roland Masse : Frappé « par le très bon
niveau de qualité des rouges »
Roland Masse, le régisseur du Domaines des Hospices de Beaune, s’est dit « très content du millésime 2010 ». Même s’il regrette qu’au niveau des blancs, « il n’y ait que 100 pièces à le vente ».
Avant d’évoquer la qualité des vins rouges à la vente : « j’ai été frappé par la qualité des raisons récoltés, qui ont la particularité d’être très petits. Ce qui témoigne d’un très bon niveau de maturité ». Avant de définir ce millésime 2010 : « il est bien mûr, avec de jolis tannins ».
Pour lui, « tout va bien pour ce millésime 2010 ! ». Il est très enthousiaste pour l’avenir : « ce vin tient bien, avec une jolie maturité, en particulier pour le pinot noir ».
Les blancs, quant à eux, a déploré Roland Masse, sont jugés « plus austères. Avant d’expliquer : « il y a eu un haut niveau de maturité, avec une acidité élevée. Mais ce vin va révéler une grande puissance. Je dirais que ce millésime est très bourguignon », a-t-il sourit.
Avant d’évoquer le marché chinois, très à l’honneur cette année : « Pour l’instant, la Chine est plutôt orientée vers les Bordeaux. C’est à nous d’aller en Chine pour présenter nos vins ! ».
Louis-Fabrice Delatour : « Ca va mieux ! »
Louis-Fabrice Latour, le Président de l’Union des Maisons de Vins de Bourgogne l’a dit et redit : « la conjoncture s'améliore. Nous allons vers un retour à la normale », a-t-il prédit. Citant un chiffre, + 15 %, en terme de progression des ventes à l’export pour les vins français. Ainsi qu’une « augmentation de 7 à 8 % cette année », validant la thèse d’un retour à la normale. Et rappelant que sur 2009 : « l’export avait baissé de 20 % ». Et d’annoncer, enthousiaste : « vers la fin du 1er trimestre 2011, nous retrouverons les niveaux de 2008 ».
Mais, reprise ne signifie pas augmentation systématique des prix : « Nous devons rester raisonnables. Notre clientèle n’est pas prête à accepter des hausses de prix trop considérables.
Avant de faire un petit tour d’horizon de l’état du marché international. A commencer par l’Amérique : « elle avait beaucoup baissé. Avec – 50 % entre 2007 et 2009 ». La crise était passée par là . Mais, aujourd’hui, la reprise est là : « de l’odre de 15 à 20 % ». « Mais il y a beaucoup à faire : « Nous avons encore des difficultés sur la Côte Ouest. Mais nous avons eu un bon début d’année sur la Côte Est ». Même si « les grands vins restent difficiles à vendre ». Mais Fabrice Latour parie sur les prochaines fêtes de « Thanks Giving », la fête nationale américaine, pour « booster » les ventes prochainement.
« Stabilité » est le maître-mot pour l’Europe Continentale : « Belgique, Allemagne, Pays-Bas et Suisse » continuent de bien fonctionner.
Tout comme la France, qui reste tout de même un des premiers marchés pour les vins de Bourgogne : « 54 % des vins de Bourgogne sont vendus en France. Ce qui représente 100 millions de bouteilles de Bourgogne ».
Pierre-Henry Gagey :
Pour l’Empire du Milieu,
parier sur « les vins du mileu »
Le président délégué du Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) l’a indiqué : « cette année, la vente est très orientée « Asie ». Avant de citer une de ses lectures de jeunesse, un ouvrage d’Alain Peyrefitte, découvert alors qu’il était jeune étudiant : « Quand la Chine s’éveillera ». « Nous sommes alors partis en Chine, alors que je n’étais qu’étudiant. Dans l’idée d’anticiper les choses. En dehors du tourisme, nous nous sommes vite rendu compte que le marché, à l’époque, n’était pas très réjouissant. Il y a 20 ans, la Chine était encore un pays très fermé. Je me suis dis à l’époque que ce serait plutôt nos enfants qui en profiteraient ». Et de raconter, comme un clin d’œil du destin : « il a fallu 20-25 ans pour que le marché du vin en Chine démarre. Du coup, c’est mon fils qui s’est installé à Shangaï, il y a 2 ans ! ».
Et de livrer quelques chiffres intéressants sur l’état du marché chinois : « il y a aujourd’hui, à 100 millions près, 1, 3 milliards de chinois. 4, 5 millions de chinois ont déjà bu du vin importé. En 2009, la Chine était le 10e acheteur de vin français ». D’où cette idée, martelée par les autres professionnels du monde du vin bourguignon : « il est nécessaire pour nous d’aller là -bas, sinon, les vins « du nouveau monde » prendront notre place.
Dans un marché où la Chine est, pour l’heure, le 14e client au monde pour les vins de Bourgogne. Ce qui représente concrètement 65 000 caisses de vin par an, soit 800 000 bouteilles.
Avant de reconnaître que, pour l’instant, le grand concurrent des Bourgogne, les vins de Bordeaux font « un malheur en Chine ». « Mais ça ne fonctionne bien que pour les très grands vins ou les vins de base. Pour les vins dits « du milieu », ils sont absents. La Bourgogne a donc besoin d’aller en Chine, pour prendre ce marché là . Et aussi celui des grands vins. Mais, en ce qui concerne les vins de base, de l’ordre de 3 euros la bouteille, ce n’est pas notre marché ». Pour lui : « notre futur, en Chine, ce sont les vins à 7, 8, 9 ou 10 euros, en plus des grands crus ». Et d’annoncer un budget de 400 000 euros investis sur 3 ans : « pour aller sur place. Car c’est à nous de fa ire cet effort d’y aller ! ».
Aubert de Villaine : Trois ans de travail
pour inscrire les vins de Bourgogne
au patrimoine mondial de l’Unesco
Le Président de l’association pour l’inscription des climats de Bourgogne au Patrimoine de l’Unesco, qui a encore reçu le soutient de l’interprofession a cité Bernard Pivot en introduction de son propos : « Pour la quasi-totalité de la planète, quand on parle de climat, on regarde vers le ciel. Ici, en Bourgogne, on ne lève pas les yeux au ciel, on regarde vers la terre ». Pour lui, l’idée est d’ « identifier un vin par son origine », rappelant que la Bourgogne avait toujours été « un laboratoire de l’AOC ».
Avant de lister les qualités de la Bourgogne pour cette inscription des vignobles bourguignon au patrimoine de l’humanité : « il s’agit déjà de faire reconnaître la valeur essentielle qu’est la viticulture de terroir ». Mais aussi « de faire reconnaître la valeur universelle de ce patrimoine ». Certes, aux yeux du monde entier. Mais pas que… : « le but est aussi de faire reconnaître aux habitants eux-mêmes de ce qu’il faut préserver ». Le dossier, en Bourgogne, est le fruit d’un travail long de 3 ans. Avant qu’Aubert de Villaine ne donne la chronologie des futures étapes que la Bourgogne devra traverser en vue de cette reconnaissance, au niveau mondial : « Nous devrions signer une charte territoriale en 2011. L’objectif sera de déposer le dossier auprès de l’Etat à la fin 2011. La présentation pourrait alors se faire, courant 2012, devant l’Unesco. Dès lors, l’inscription pourrait alors se faire à horizon de juillet 2013, au plus tôt ».
Mais, les vins de Bourgogne ne sont pas seuls piste dans cette affaire. La région Champagne et son breuvage éponyme et pétillant souhaite aussi une inscription au patrimoine mondial. A cette question, Aubert de Villaine a répondu : « nous ne sommes pas dans un esprit de concurrence »… Affaire à suivre.
source : http://www.creusot-infos.com/article.ph ... 35&thold=0