Proclamé village de l'Humagne, Leytron est pourtant devancé par son voisin chamosard pour les surfaces de rouge...
En cette fin de semaine, Leytron va célébrer les vertus de l'humagne. En organisant des dégustations du millésime 2009 - fruit du travail méticuleux et de la passion de 11 encaveurs locaux - et en festoyant en l'honneur de saint-martin.
Avec ces réjouissances qui vivent cette année leur 5e édition et qui sont destinées aussi bien aux connaisseurs qu'au grand public, Leytron entend se profiler ainsi un peu plus comme la capitale de l'humagne, toutes couleurs confondues. Mais si l'appellation est justifiée au niveau de l'humagne blanche - avec 32 649 mètres carrés dévolus à cette spécialité, la cité chère au président Patrice Martinet pointe au premier rang devant ses deux voisines, Saillon en aval (31 343 m2) et Chamoson en amont (29 512 m2) - Leytron doit par contre se contenter du deuxième rang pour les surfaces d'humagne rouge. Derrière l'inévitable voisin chamosard qui qui totalise 181 342 mètres carrés contre 176 264 m2, selon les chiffres dévoilés par l'oenologue cantonale, Corinne Clavien-Desfayes. Les vignerons leytronins pourraient cependant bientôt étendre leur hégémonie au rouge. Ces vingt dernières années, les surfaces réservées à cette spécialité n'ont en effet cessé d'augmenter au bas d'Ovronnaz, pour passer d'à peine 6 hectares en 1991 à près de 18 hectares l'an passé. Les encaveurs du pied de l'Ardevaz ont ainsi grandement contritbué à l'évolution de la surface totale d'humagne rouge dans tout le canton. Après avoir régulièrement augmenté durant les années 90 (+ 25 hectares), les vignes d'humagne rouge ont ainsi littéralement explosé ces dix dernières années (59 hectares en plus de 1999 à 2009). Et pas seulement en raison de la reconversion. La cote de ces vins rustiques, vifs et nerveux, très typés sans jamais être trop lourds ne cesse en effet de grimper. «Blanche ou rouge - deux cépages qui n'ont aucun lien de parenté - l'humagne est un vin de connaisseurs.»
Un vin qui mérite donc bien d'être fêté une fois l'an à ... Leytron. Vendredi et samedi prochains, amateurs éclairés ou non pourront donc découvrir le meilleur de la production de 11 encaveurs locaux, notamment grâce à un passeport-dégustation vendu 20 francs pièce. Les organisateurs de l'Association des vignerons-encaveurs de Leytron et leur président David Rossier ont aussi décidé de ne pas limiter leur offre à ces seuls humagnes. «Nous proposerons aussi de savourer deux autres cépages pressentis pour le label «Grand Cru», les cornalins et les fendants».
Cette 5e édition sera aussi marquée par la présence de deux invités d'honneur, le Domaine du Grand Brûlé de l'Etat du Valais et la station fédérale de Changins, par son domaine expérimental.
PASCAL GUEX
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