Les vendanges sont en cours du sud au nord du département. Dans le vignoble du condrieu (2/3 de l'appellation est dans la Loire) les premiers jus annoncent un vin somptueux. Rencontre dans les coteaux à Chavanay
« Nous aurons un très grand vin blanc, avec beaucoup d'arômes, un condrieu somptueux ». Olivier Roustang, œnologue pour Inter Rhône, est formel. À peine rentrée, la vendange des blancs, dans le sud du département, offre un très magnifique potentiel, une excellente maturité avec une belle acidité et un bel équilibre aux niveaux des arômes.
« Certains domaines ont attaqué la récolte la semaine dernière mais la majorité ont travaillé ce week-end et le gros de la troupe est ce lundi dans les coteaux », explique Christophe Pichon, président du syndicat viticole de Chavanay, que nous avons rencontré hier.
Les vignerons des côtes-du-rhône septentrionales sont les premiers du département à ouvrir le ban des vendanges. Ils sont suivis par leurs collègues du Forez et du Roannais. Certes, cette année, la floraison a été tardive, ce qui explique une vendange qui arrive seulement en cette fin septembre. « Nous n'avons pas eu la chaleur des autres années mais les nuits fraîches actuelles et les journées chaudes de cet automne donnent de bons arômes, poursuit M. Pichon. Nous avons d'excellentes conditions de travail ». Dès 7 h 30, les vendangeurs sont à pied d'œuvre. Chez Christophe Pichon, ils sont une quinzaine, vendangette (petit sécateur) et seau en mains. « Aujourd'hui on est particulièrement heureux de travailler dans cette côte blonde qui donne un si bon côte rôtie ». Ce vendangeur occasionnel, qui travaille dans le textile à Saint-Just Malmont en Haute Loire, prend des jours de congés pour le plaisir de vendanger. « On trie à la parcelle et on enlève les foyers de pourriture quand il y en a », ajoute ce Grenoblois en études d'ingénieur venu lui aussi pour le plaisir du vin. « Ce sont plus des amis que des employés », se plaît à préciser Christophe Pichon qui, comme chaque propriétaire récoltant, convie à sa table à déjeuner le groupe. « Il y a toujours de l'ambiance, certains ne viennent que pour çà ». Dans les coteaux, à l'heure du café, suivi d'un coup de blanc, l'humeur est joyeuse. Ici, on travaille face à la pente, les genoux pliés, histoire de ne pas avoir trop mal au dos. Les porteurs sillonnent les rangées et déversent à chaque voyage 45 kg de raisin dans la benne. Une fois pleine, direction la cave. « On égrappe les rouges et on pratique une macération à froid ». Ici, pas de levures rajoutées, juste du SO2, du soufre utilisé comme antibactérien. Même s'il tient à être à la vigne, le vigneron veille aussi sur ses cuves. « Nous aurons un très bon millésime, avec plus de fraîcheur qu'en 2009. Toutefois, il y aura moins de volume : on est bien en dessous des 40 hectolitres acceptés en côte rôtie et en saint-joseph et des 44 en condrieu. Mais le degré de sucre est lui bien présent, avec des rouges qui oscillent entre 11,5 et 12,5° et des blancs qui se situent autour des 14, 15° voir 16° ». Les vendanges 2010 sont donc un excellent cru.
Martine Goubatian
http://www.leprogres.fr/fr/region/la-lo ... Loire.html