Index du forum Les rubriques Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer Histoire de vin Presse du vin

Retrouvez les articles parlant de vin...

Côtes du Rhône : le rosé a la cote dans nos vignobles

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Dim 8 AoĂ»t 2010 14:09

Hier anecdotique, la part du rosé ne cesse de grimper dans la zone de production des Côtes du Rhône. Explications.

En matière de rosé, dans la vallée du Rhône, longtemps il ne fut bon bec que de Tavel. Autoproclamé "premier rosé de France", ce vin gardois ample, minéral et très aromatique faisait figure d'exception dans un vignoble d'abord réputé pour ses rouges puissants et ses blancs complexes.

Mais le succès croissant des rosés de Provence et du Languedoc, résultat des efforts qualitatifs collossaux entrepris par les viticulteurs de la façade méditerranéenne, change aujourd'hui la donne jusque dans les Côtes du Rhône. Pour preuve, la part du rosé dans les ventes en vrac a tout simplement doublé entre 2005 et 2009, passant de 6 à 12%. Pas encore une révolution, mais une franche évolution... qui répond très logiquement aux demandes des négociants et aux attentes des consommateurs.

Car, à condition bien sûr de satisfaire aux exigences minimales de qualité, faire du rosé en 2010, c'est l'assurance de l'écouler entièrement en un minimum de temps. "C'est vrai que le rosé offre aux producteurs des Côtes du Rhône des débouchés supplémentaires et leur permet d'être présents sur ce marché jeune et dynamique, confirme Régis Aliot, oenologue conseil à Inter Rhône. D'autant qu'ils disposent de cépages comme le cinsault ou le grenache, qui donnent des rosés aromatiques, avec à la fois une belle structure et une couleur attrayante. Mais attention, contrairement à ce qui peut se passer ailleurs, à Bordeaux par exemple, ici les producteurs font d'abord du rosé parce qu'ils en ont envie..."

Mais aussi, souvent, en espérant gagner sur tous les tableaux. Car dans les Côtes du Rhône, le rosé est la plupart du temps "de saignée". Autrement dit, on l'obtient en écoulant une partie des jus dès l'encuvage des rouges, ce qui a le mérite collatéral de concentrer ces derniers par augmentation du rapport solide/liquide. Résultat: du moût rosé d'un côté, des rouges plus "corsés" de l'autre. Seul inconvénient, impossible de faire de gros volumes de rosé. Pas si grave après tout, car l'AOC Côtes du Rhône n'ambitionne pas de concurrencer les Côtes de Provence ou les Coteaux d'Aix sur un terrain où ils règnent en maîtres.

D'autant que, pour les mêmes raisons techniques, impossible d'obtenir par saignée les rosés très pâles caractéristiques des vignobles du littoral, issus d'un pressurage direct des raisins récoltés au petit matin voire la nuit. Et peu de producteurs rhodaniens disposent des équipements de pressurage nécessaires. "De toute manière, ici la référence reste le Tavel, c'est une question de culture et d'histoire, ajoute Régis Aliot. Le rosé pâle type Provence est à la mode mais la couleur plus soutenue de nos rosés n'est pas du tout un problème. Elle va de pair avec plus de structure et un côté aromatique très marqué, ce qui en fait des rosés de repas là où les Provence sont plus des rosés d'apéritif. Du coup, nos rosés ont un vrai positionnement".

Et sauf à voir le marché se retourner brutalement, les Côtes du Rhône devraient continuer à voir de plus en plus leurs vignes en rose.

Joël RUMELLO
http://www.laprovence.com/article/econo ... -vignobles
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
Avatar de l’utilisateur
Jean-Pierre NIEUDAN
 
Messages: 9664
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 10:23
Localisation: Hautes Pyrénées

Retour vers Presse du vin

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit and 5 invités