Le champagne reste encore abordable à Epernay, et surtout dans le vignoble
L'IDÉE est bien ancrée dans les têtes. « Quand on vous remplit une coupe, on vous vide aussi le porte-monnaie. » Inutile dans ce cas d'essayer de convaincre Jacques, un habitant d'Epernay, d'aller déguster quelques bulles dans les bars du secteur. Idem pour Michel, un résident de Magenta. « Dans ma cave, j'ai quelques bouteilles, avec ou sans étiquettes, explique-t-il. Alors je n'irai pas boire de champagne dans un café, le prix a trop de mal à passer… »
Pas que les touristes
La coupe serait-elle devenue hors de prix dans la capitale du champagne ? A y regarder de plus près, pas tant que cela. Elle reste même bien plus abordable que dans le centre de Reims, à quelques exceptions près. Et si les touristes représentent une part importante des consommateurs, ils sont loin d'être les seuls.
Au bar à champagne C Comme, par exemple, « le rapport est de 70-30 pour les gens de passage en ce moment, mais il est plutôt de 50-50 le reste de l'année », rappelle un des deux patrons de l'établissement Frédéric Dricot. Ici, on propose la coupe à 5,50 euros (10 cl) ou 6,50 euros (14 cl). Pas si cher, d'autant que le prix est invariable, qu'il s'agisse d'un brut sans année ou d'un champagne millésimé. « Notre objectif est que les gens puissent goûter, et qu'ils ne soient pas bloqués par les prix selon le type de vin », poursuit-il. Dans un établissement non spécialisé, comme le Magellan, on a volontairement choisi une contenance de 10 cl pour 4,50 euros.
« Cela nous permet de proposer un prix abordable, explique-t-on sur place. Et puis on voit bien que ceux qui promettent des coupes à 12 cl ne les remplissent pas toujours… » Ici, on travaille avec deux vignerons, et deux grandes marques, « seulement disponibles à la bouteille ».
Dans des brasseries telles que le Centre ou Le Progrès, le divin breuvage s'offre à 6 euros la coupe de 14 cl.
Changement de prix, mais aussi de standing à la Banque par exemple où le prix varie entre 7.50 et 8.50 la coupe, selon le champagne proposé.
Dans un établissement comme celui de Patrick Michelon, il faudra compter 10 euros, mais ici, les bulles touchent de près les étoiles.
Autre décor et autres prix également dès que l'on sort d'Epernay.
Et les vide-greniers…
Au cœur du vignoble, la coupe de 10 cl avoisine plutôt les 4 euros dans les villages.
« Moi je veux être moins cher qu'à Epernay, commente Didier Blanchard, patron du bar-restaurant la Madelon, à Mancy. Là -bas, ils ont les touristes qui viennent tout seuls, moi je dois soigner les gens d'ici. »
Au Café resto du Centre, à Cramant, la coupe est proposée à 4 euros au bar, auxquels il faut ajouter 10 centimes pour le restaurant ou la terrasse. Ici aussi, on travaille avec des vignerons du village.
« Ce sont plutôt des touristes qui s'arrêtent boire une coupe, raconte Monique Laval. D'ailleurs, les viticulteurs avec lesquels on travaille nous recommandent, et inversement. »
Un échange de bon procédé qu'utilise aussi Valéry Gallet, gérant du Six-Sept, à Mareuil-sur-Aÿ. Ici, le patron a décidé de facturer la coupe à 5,50 euros
« Je pars du principe que le champagne reste un prestige, explique-t-il. Et puis j'ai pris la décision de proposer du bon champagne. »
Selon lui, les touristes, qui constituent l'essentiel de sa clientèle en la matière, trouveraient suspect un prix trop tiré vers le bas. Mais pas question non plus d'exagérer. Sauf à proposer « les amuse-gueules et le service qui va avec, c'est autre chose ».
Citons encore le bar de l'Esplanade à Aÿ où la coupe se vend 3.50 euros. Ou encore plusieurs établissements de Magenta où les prix varient de 3 à 4.50 euros.
Indépendamment du cadre et de la qualité, le champagne reste donc encore abordable dans son foyer. Sans parler des vide-greniers et autres manifestations du même type qui se déroulent dans la région. Dans ce cas, il n'est pas rare que le blida (10 cl) soit proposé à 2 euros…
J.G.-A.
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