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Rémy Gresser, un vigneron passionné

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Lun 19 Juil 2010 11:01

Rémy Gresser est le nouveau président du Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (Civa). Vigneron à Andlau, il croit au pouvoir de séduction des étiquettes et contre-étiquettes des 150 000 millions de bouteilles de vins d’Alsace vendues à travers le monde.

« Une étiquette sur une bouteille de vin, c’est un merveilleux intermédiaire entre le producteur et le consommateur ». Pour Rémy Gresser, le nouveau président du Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (Civa), vigneron à Andlau, chaque étiquette est un engagement sur le contenu du produit. Il précise : « Les 150 000 millions de bouteilles expédiées chaque année aux quatre coins du monde sont des vecteurs de communication qui font rêver. »

Il songe à un graphisme qui serait un signe de reconnaissance permettant d’authentifier l’origine du vin, à une estampille spécifique à la région sur la flûte alsacienne.

« Si chaque Chinois se mettait à boire un verre d’alsace… »
Il va plus loin. « Imaginons que chaque Chinois se mette à boire un verre d’alsace, cela ferait 230 millions de bouteilles vidées, bien plus que nous en produisons. C’est un marché colossal. Et si l’Inde se mettait à boire… »

Bien avant de parcourir l’Asie, Rémy Gresser s’est intéressé à la vie syndicale du vignoble. En 1977, au lendemain de son installation au domaine familial, il assiste déjà aux réunions de la section grand cru au nom du syndicat viticole local, qu’il préside de 1980 à 1989.

Pour développer la notoriété des vins locaux, il crée, avec le comte Roland d’Andlau, la confrérie vinique des Hospitaliers du Haut d’Andlau. Vignoble et tourisme font déjà bon ménage. Dans les années quatre-vingt, des visites à pied suivies d’un repas dans les vignes préfigurent les marches gastronomiques et pique-niques des vignerons. La présentation des grands crus s’installe ensuite au château de la confrérie Saint-Etienne, à Kientzheim.

L’image des vins et crémants d’Alsace, c’est justement ce que le nouveau président du vignoble alsacien veut soigner. D’ailleurs, selon lui, cette ambition pourrait être partagée par tous les Alsaciens.

Il cite en exemple l’Association des sommeliers d’Alsace, « la plus dynamique ». À leur propos, il confie, enthousiaste : « Lorsque nos sommeliers voyagent, ce sont de fabuleux ambassadeurs. »

Rémy n’est pas le premier de la famille à s’engager ainsi pour le vignoble alsacien. Son oncle, Pierre Gresser, était directeur de la cave coopérative de Bennwihr et syndicaliste. « Il était de toutes les batailles. En 1962, il a milité pour l’entrée des vins d’Alsace dans la famille des vins français d’appellation d’origine contrôlée, l’AOC. En 1972, il s’est mobilisé pour la mise en bouteilles obligatoire des vins d’Alsace dans la région de production. Pendant 20 ans, de 1967 à 1987, il a été membre de l’Institut national des appellations d’origine, l’Inao ».

« Définir les dates de maturité optimale des raisins »
« Je n’ai jamais fait de concession », affiche Rémy Gresser, lorsqu’il évoque les moyens mis à la disposition du vignoble pour la recherche. « Dans le contexte du réchauffement climatique, l’Alsace a besoin d’outils pour définir les dates de maturité optimale des raisins, et aussi pour travailler sur la mortalité des pieds de vigne », affirme-t-il. « Je m’étais révolté contre le président de l’Institut français de la vigne et du vin », ajoute-t-il, parce que les fonds collectés en Alsace pour la recherche partent à Paris.

Autre colère de Rémy Gresser : « Je ne peux tolérer » la main mise de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) sur la viticulture. C’est le cas dans le grand vignoble du Languedoc-Roussillon.

À 53 ans, le vigneron d’Andlau, désormais président du Civa, est chargé de fédérer les familles professionnelles de la production et du négoce. « Ne pas être élu, mais choisi, est à la fois un avantage et une limite, puisque je n’ai pas à rendre compte à la base. Il est important que la filière ne soit pas mêlée aux soubresauts politiques. Une question va se poser. Comment allons-nous gérer la mutation du vignoble ? », s’interroge-t-il.

Sa crainte, ce n’est pas de vendre 1,15 million d’hectolitres de production annuelle moyenne de vins AOC ; c’est la baisse des prix payés aux producteurs. « Des discounters proposent des vins d’Alsace autour de 2 €… En raison de la crise, on y trouve de bons vins. Mais en définitive, les centrales d’achat écoulent 78 % des vins, contre 6 % pour les cavistes ».

Pour faire face, les viticulteurs alsaciens devront manifester « une ferme volonté de rester tous unis sous le même toit ».


Denis Ritzenthaler
http://www.lalsace.fr/fr/region/mulhous ... ident.html
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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