On écrit beaucoup sur le vin...
Or, selon Andrew Jefford, chroniqueur vin et auteur (très respecté, soit dit en passant), d'origine anglaise mais qui vit en Australie, ce flot continuel d'articles et de livres est nécessaire à sa commercialisation.
Et, juge-t-il, c'est ce qui explique dans une très large mesure l'intérêt croissant qu'il suscite un peu partout dans le monde, et l'augmentation soutenue des ventes, même en Asie.
Car le vin est à ce point multiple, multiforme, complexe et si changeant, à cause notamment des millésimes qui se succèdent sans jamais vraiment se ressembler, qu'il appelle forcément le commentaire. Bref, sans tous ces écrits, le vin se vendrait beaucoup moins bien.
On pourrait ajouter (en forçant le trait) qu'il n'y a pas de chroniqueur... marmelade, le propre d'une marque de marmelade étant d'être immuable.
Le revers de la médaille, cette fois d'après le président d'une agence montréalaise: plus les consommateurs s'y connaissent, et moins est grande l'influence de chaque chroniqueur, soutient-il! Pourquoi?
Au départ, explique-t-il en substance, le consommateur qui ne connaît rien au vin ne connaît pas son goût.
Mais il finit par le connaître, par savoir ce qu'il aime, et il finit de la sorte par se reconnaître dans tel ou tel commentateur ou chroniqueur, et, résultat... il délaisse les autres. Paradoxe? Sophisme?
En toute honnêteté, je crois qu'il a raison. Et puis, n'observe-t-on pas le même phénomène dans tous les autres domaines (disques, littérature, cinéma, etc.) dont le propre, comme pour le vin, est de voir se succéder en permanence les produits?
Jacques Benoit
La Presse
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