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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Vin apprécié au XVe siècle à Couëron, le Berligou revient dans la commune. 386 pieds seront replantés le samedi 19 juin sur une parcelle d'un hectare, à l'occasion d'une fête médiévale.

Il faut bien le dire, le Berligou n'est pas un grand cru. Mais c'est un vin de Loire qui revient de très loin à Couëron. Il retrouvera ses racines le samedi 19 juin, avec la plantation de 386 pieds sur une parcelle d'un hectare appartenant à la ville, exposée plein sud. Il n'y aura pas de quoi en faire une production significative, mais en la circonstance, il s'agit plutôt de reconstituer une vigne conservatoire, d'en faire un objet de patrimoine et de culture.

Vin bio

En 1460, Charles le Téméraire confie des plants de pinot noir au dernier duc de Bretagne, François II, qui les plante dans sa châtellenie de Berligou où ils vont largement prospérer. Ce noble soutien ne lui assurera pas pour autant un avenir vinicole brillant puisqu'il a tout bonnement manqué de disparaître au début du siècle dernier. Il n'en restait en effet qu'un seul pied authentifié à Couëron. On doit surtout sa sauvegarde à un viticulteur du Sud-Loire, Joseph Bosseau qui, en amoureux de la vigne, en avait préservé vingt-deux ceps. Ils ont, depuis, fait des petits. Après 550 ans d'éclipse, ce cépage est réhabilité par l'association Berligou.

« Nous profitons de cette plantation pour mobiliser les bénévoles et les ressources associatives communales afin d'organiser une fête médiévale (1) », explique la présidente de l'association, Floriane Corre. Outre une reconstitution de la rencontre du Téméraire, du duc et du beaucoup plus contemporain, et républicain, maire de la commune, Jean-Pierre Fougerat, le week-end du 19 et 20 juin devrait être ponctué de défilés costumés, auxquels participe notamment le vénérable ordre des Chevaliers Bretvins. On prévoit également des représentations théâtrales, un marché médiéval ainsi qu'une exposition d'objets viticoles prêtés par le musée du vignoble nantais. Un repas du XVe siècle accompagné de Berligou, de cracheurs de feu et des Pastourelles est proposé en soirée. La fête trouvera un prolongement le lendemain, par une randonnée pédestre sur les anciens sites viticoles de la commune. Enfin, l'événement restera marqué par l'édition d'un timbre spécial et d'une carte postale, avec oblitération sur place.

La commune qui reste volontairement en retrait de cette production viticole, n'a eu qu'une exigence : que la vigne soit bio afin de respecter les consignes de son Agenda 21.

Camille GUILLEMOIS
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