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Château Margaux et Mouton Rothschild au comité d'entreprise

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 22 DĂ©c 2009 15:04

L'entreprise allemande BASF entretient une cave à vin depuis plus d'un siècle où viennent faire leurs emplettes de Noël les salariés du groupe chimique. Cette tradition ne se contente pas de renforcer le sentiment d'appartenance à l'entreprise, elle est également profitable.

Le chiffre d'affaires comme les bénéfices sont en baisse chez BASF. Mais les salariés préparent les fêtes de fin d’année comme ils en ont l'habitude, en achetant le vin provenant de la cave vieille de cent huit ans que possède le groupe chimique allemand. “Je n'ai jamais eu à me plaindre de la qualité”, se félicite Holger Dorra, en rangeant précautionneusement dans le panier de son vélo les quelques bouteilles qu'il a prises pour ses parents. "C'est pas cher payé pour ce que c'est." Pour quiconque n'habitant pas en Europe, l'idée d'une cave d'entreprise relève sans doute de ces avantages en nature comme il en existait au bon vieux temps – et de la prodigalité en période de récession. Mais le numéro un mondial de la chimie tient à laisser grandes ouvertes les portes de sa cave. C'est une tradition qui lui rapporte de l'argent. Car il fait profiter au personnel d'une partie, mais d'une partie seulement, des réductions de prix obtenues grâce aux achats effectués en grandes quantités.

L'endroit est digne d'une cave réputée. Il contient 1 million de bouteilles de 3 000 vins différents, la moins chère étant un gimmeldinger-meerspinne 2008 à 2,85 euros. Il est géré par une équipe de 20 personnes, dont des sommeliers, des œnologues et des vinificateurs qui dégustent des milliers de vins chaque année et décident de ceux à mettre en vente, renouvelant la liste deux fois l'an. Dans la sélection figurent notamment des grands crus classés de bordeaux comme le château-mouton-rothschild, le château-margaux et le château-la-mission-haut-brion ; le vega-sicilia-unico d’Espagne ; le caymus de Californie ; et le müller-catoir d’Allemagne. Par un récent après-midi, l'équipe s'affairait à la préparation des caisses et paquets cadeaux à expédier aux amis, aux familles du personnel et aux clients de BASF disséminés dans une cinquantaine de pays. Quelques heureux cadres dirigeants sont nommés à la commission du vin de la maison, créée en 1900, pour goûter et approuver les choix des cavistes. Selon une plaisanterie bien connue dans l'entreprise, il serait plus difficile de se faire admettre à la commission qu'au conseil d'administration.

BASF n'est pas la seule entreprise à vendre du vin à ses salariés. Le fabriquant d'aspirine Bayer se targue lui aussi de posséder sa propre cave, située sur son site de Leverkusen, en Allemagne. Elle est rentable, et c'est une source de fierté pour le personnel, assure le responsable, Heinz-Jürgen Kaup. "Ils la considèrent comme la leur, et non celle de Bayer", explique-t-il. "Elle tient une grande place dans leur vie. Le travail n'est pas tout !” Les ventes des vins les plus chers sont en baisse, chez BASF comme chez Bayer, en raison de la crise économique. Mais les bouteilles à petits prix ou moyens comme le riesling allemand s'arrachent comme des petits pains. Les responsables parviennent à pratiquer des prix raisonnables et à préserver la qualité en se fournissant directement auprès des viticulteurs. Chez Bayer, le pomerol château-petrus est, à 1 071 euros, le vin le plus cher proposé, mais environ 85 % des bouteilles coûtent moins de 10 euros. “C'est merveilleux d'avoir en stock ces grands vins dont tout le monde rêve, mais c'est complètement déplacé [de les acheter] en pleine récession”, commente M. Kaup.

Chez BASF, les plus anciennes bouteilles, qui datent de 1865, sont aussi vieilles que l'entreprise elle-même. Nichée au cœur du Palatinat (Pfalz), l'une des plus célèbres régions viticoles d'Allemagne, la cave a été créée pour compenser l'abandon par les salariés de leur activité viticole personnelle pour travailler chez BASF. Le chimiste y voit également un moyen de se comporter en entreprise citoyenne en soutenant les viticulteurs locaux.

Allison Connolly
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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