La vente aux enchères d'une partie de la cave de la Tour d'argent a dépassé de loin les attentes mardi, l'objectif fixé à un million d'euros ayant été largement dépassé dès la matinée, selon le restaurant parisien.
Au deuxième et dernier jour de cette vente exceptionnelle, collectionneurs et amateurs se sont disputés des vins blancs (côtes-du-Rhône, Alsace, Loire) puis des bourgognes rouges, belle dominante de cette cave mythique, l'une des plus importantes au monde.
La veille, une bouteille de cognac datant de 1788, le Clos du Griffier (fine Champagne), considérée comme le clou de la vente, s'était vendue 25.000 euros au profit d'une oeuvre caritative.
La somme totale de la vente ne devait être connue qu'en fin de soirée.
Parmi les grands bourgognes rouges, Pommard, Volnay et autres appellations prestigieuses, un lot de six bouteilles de Vosne Romanée 1988 du domaine Henri Jayer a été adjugée mardi après-midi à 5.100 euros (contre une estimation autour de 2.750 euros) avant les frais.
Dans la matinée, deux bouteilles de Vouvray de 1919 du domaine Huet s'étaient vendues 600 euros (pour une estimation autour de 280 euros). Et beaucoup de vins de Loire se sont vendus au moins le double de leur estimation, selon une journaliste de l'AFP.
Le record, en Loire blanc, a été atteint avec la vente de quatre lots de Vouvray "Goutte d'or" de Foreau, millésime 1990, à 2.700 euros pièce, alors que chaque lot était estimé à 325 euros.
Ludovic Roche, agent d'assurance de 39 ans, n'est venu que pour les Vouvray moelleux (ils existent aussi en sec ou en pétillant, ndlr). "J'adore ce vin. Pour moi, un bon Vouvray, c'est meilleur que n'importe quel Château d'Yquem" en sauternes, affirme-t-il à l'AFP.
Arthur Wang, homme d'affaires de Hong Kong en voyage d'affaires à Paris, profite de son séjour pour remplir sa cave. Surtout intéressé par les bourgognes rouges, il mise régulièrement sur d'autres lots, ne suivant que son instinct. "Là j'ai acheté des Alsaciens, en grains nobles. Ca ne peut pas être mauvais", glisse-t-il à l'AFP.
"Je suis un énorme fan de la Tour d'Argent, j'y ai fait des repas somptueux", explique-t-il. Il a un faible pour les millésimes de son année de naissance, n'hésitant pas à enchérir bien au-delà du prix estimé pour remporter un Vouvray datant de 1961.
Karen Hodgkinson, 40 ans, est venue de Londres pour y ramener aussi des bouteilles de son année de naissance. "L'avantage, c'est que 1969, c'est une année pas terrible. De toutes les régions françaises, c'est le Bourgogne qui s'en sort le mieux", dit-elle, avant de se reconcentrer sur les enchères.
Bruno Hamon, banquier de 47 ans, quitte la vente le coeur léger. Déjà propriétaire de 2.000 flacons, il ramène du Pouilly Fumé du domaine Dagueneau. "J'en ai déjà une centaine du même vigneron mais pour moi, c'est le meilleur vin blanc sec en sauvignon. Le petite estampille Tour d'Argent, sur chacune des bouteilles, c'est un plus".
Au total, 18.000 bouteilles, soit 4% de la cave de la Tour d'Argent, ont été vendues.
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