L'abus de chaleur peut être mauvais pour la santé des vignes. En perspective de la conférence des Nations unies qui s'ouvre aujourd'hui au Danemark, le Syndicat des vignerons indépendants a signé l'appel « Copenhague 2009, Âl'ultimatum climatique ». Lancé par des ONG, tel Greenpeace, le texte Âréclame « un accord ambitieux des Etats » afin de contenir la hausse des températures « en deçà de 2 °C ». Selon les professionnels de la viticulture, le réchauffement risque, à Âterme, de brouiller la lisibilité des crus et de détériorer la qualité des Âcépages. « Pour l'instant, en Alsace, le réchauffement est plutôt bénéfique pour le vin, témoigne Christophe Bleesz du Âdomaine Léon Bleesz à Reichsfeld. Le raisin est plus fruité, plus charpenté. Et puis, pour nous viticulteurs, plus le temps est sec, plus il est facile de Âtravailler. En revanche, si le réchauffement se poursuit, certains cépages Ârisquent de développer d'autres arômes, de ne plus être adaptés en ce qui concerne l'acidité et le fruité. »
Pour Eric Duchêne de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) de ÂColmar, même constat. Le réchauffement « n'a pas eu d'impacts négatifs sur les vins d'Alsace. Ils sont même positifs, puisque nous avons des raisins plus mûrs que dans les années 1970 et que le niveau des récoltes est plus régulier. La question est de savoir Âjusqu'où nous pouvons aller. Et là , impossible de le dire. » Les rieslings, sylvaners et autres gewurztraminers ne devraient pas Âdisparaître, estime le chercheur, auteur d'une étude sur le sujet en 2005. Partant du constat que la température dans la région a augmenté en moyenne de 0,06 °C par an depuis les années 1970, Eric ÂDuchêne avance qu'à l'horizon 2060 Colmar pourrait avoir un climat proche de celui de Montpellier actuellement. La hausse permettrait une diversification des cépages dans la région.
Philippe Wendling
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