Après avoir mis 6 mois pour retrouver celles de ma visite au domaine Buisson Charles, je viens enfin de retrouver celle d’un joli domaine de Jurançon où j’ai été remarquablement reçu, le domaine Camin larredya.
Après m’être mis d’accord avec Jean-Marc Grussaute pour passer au domaine en fin d’après midi, j’arrive enfin sur les hauteurs de Jurançon, entourés de nombre de domaines bien connus situés eux aussi sur les coteaux au dessus de Jurançon, comme par exemple le domaine du clos de Thou, plus loin le domaine de Souch, etc… On est en bonne compagnie.
Jean Marc n’est pas là , car en cette fin d’après midi, le beau temps qui règne fait que sa place est plus à la vigne qu’en salle de dégustation ou au chai. Je suis toutefois fort bien reçu par une charmante petite dame qui me présente le domaine pendant que je me promène sur les hauts des vignes, appréciant paysage et tenue des vignes.
Les paysages sont somptueux...
Le plus sympa est qu'en montant sur les hauteurs derrières Jurançon, rien ne laisse présager d'un tel paysage. Un bonheur.
Le domaine et ses vignes devant la maison
Le domaine comme quasiment tous ces voisins est en bio, sans que je n’ai totalement pu apprécier s’il était déjà passé totalement en Biodynamie ou s’il s’y dirigeait. En tout cas, les rythmes et cycles lunaires sont suivis et le respect des sols pris en compte.
Sauf erreur de ma part, les vignes derrières la maison
La dégustation :
a l’esguit 2007
Orientation sud, de 250 à 300 m d’altitude, protégée des courants d’ouest par la colline au sommet de laquelle on trouve « l’oustau » (la maison) et les chais.
(Altitude 320 m).
Assemblage sur base Gros Manseng (2/3), petit Manseng avec un peu de petit courbu.
Nous avions découvert ce vin lors des championnats de France de la RVF. Nous avions alors été surpris par « l’épaisseur » du vin, sa concentration.
Pour cette seconde rencontre, j’y suis préparé et donc forcément, je le trouve un poil différent !
Le nez est plaisant, fruité (fruits jaunes), ananas, avec des épices, une jolie sensation de maturité.
La bouche confirme les épices avec une sensation acidulée depuis l’entrée en bouche.
L’intensité est remarquable, le jus est riche, la finesse pas en reste.
Quelques agrumes et du fruit s’entremêlent dans une belle finale.
Un très beau Jurançon sec.
Costat Darrèr 2006
(coté arrière), c’est le côté ouest auquel « l’austau » tourne le dos. Les raisins de gros et de petit manseng sont récoltés fin octobre et mi-novembre.
(Altitude 300 Ã 325 m)
Moelleux Gros Manseng (66%) et Petit Manseng
Le premier semble végétal mais à l’aération, le fruit prend le dessus.
L’entrée en bouche est légère puis la matière se fait plus intense, les sensations meilleures, le pamplemousse devient bien sensible.
L’équilibre en bouche est bien présent grâce à une acidité parfaitement intégrée.
C’est bon mais il manque un poil de liqueur et de longueur dans ce vin pour répondre à mes attentes
Jurançon "Les terrasses" - a Capcèu 2006
(tête au ciel) : sommet de la colline. Ce sont les petits mansengs, pour la plupart cultivés en terrasses, les orientations sud et est, la position plutôt haute sur la colline, (altitude 290 à 325 m)
Petit Manseng
La robe est doré, intense. Le nez est riche, vanillé, compact avec de jolies notes d’ananas. La bouche est très riche, ample, portée par une acidité volatile très présente, donnant une sensation d’opulence, d’énorme intensité. Des épices, du poivre (limite piment d’Espelette) et une belle longueur.
Un vin très intense trop dominé à mon goût par sa volatile
Jurançon "Simon" - a Sólhevat 2005
(soleil levé) soit au levant : on isole quelques rangs en terrasses à orientation plein sud où le passerillage a particulièrement prise (altitude 300 à 320 m)
La robe est plus foncée, d’un bel or profond.
Le nez est plus fin, miel, cire avec ici une toute petiote pointe de volatile juste comme on l’aime.
Des herbes séchées, des épices douces complètent, en compagnie de l’armée de fruits jaunes, ce qui constitue ce superbe nez.
La bouche est magnifique, pleine, riche, mêlant dans un jus dense l’ananas, les épices et une superbe acidité structurante.
La finale est légèrement saline, poivrée, salivante, offrant bien du plaisir.
Bravo
Jurançon 1988
La robe est nettement vieillie, vieil or, bien marquée par le temps.
Ce nez est une merveille, une véritable explosion de truffe.
La sensation que l’on a mit le nez au dessus du bocal tant l’odeur est intense. On reste de longs instants sans broncher, juste à sentir ce parfum enivrant.
La bouche est en deçà .
Ronde, aromatique t bien serrée, elle n’offre pas la sensation de maturité des derniers millésimes.
Attention aussi que cette bouteille était ouverte depuis quelques temps et que la bouche a pu en pâtir mais en l’état, elle est bien moins agréable que le nez.
Jean Marc étant de retour, nous discutons quelques minutes de ma visite, des vins que j’ai pu gouter et il me propose de déguster un 2008 :
a l’esguit 2008
Le nez est assez peu causant, acceptant au contact de l’oxygène de lâcher ça et là quelques notes fruitées.
La bouche est riche, pleine, avec beaucoup de fruits (pêche, poire, ananas), de l’acidité pour tenir une belle matière.
La longueur est déjà appréciable.
Il faudra le revoir mais j’ai trouvé là un autre beau Jurançon sec.
C'est beau non
Quelques jours plus tard, Jean-Marc a eu la gentillesse de m’envoyer ce petit mot accompagné des photos qui agrémentent le compte rendu de ma visite.
Un grand merci en espérant pouvoir revenir rapidement déguster à nouveau et parler du vin, du domaine et la conception qu’en a J.M. Grussaute
Bonjour,
J'ai découvert le blog dont vous semblez être une plume régulière et avisée.
J'espère vous accueillir plus largement dans un proche avenir.
Je joins quelques photos susceptibles d'amender votre commentaire.
Bien cordialement
Jean-Marc Grussaute
Camin Larredya
Chapelle de Rousse
64110 JURANÇON
Tél : 05.59.21.74.42.
Fax : 05.59.21.76.72.
contact@caminlarredya.fr
http://www.caminlarredya.fr