- Morey-Saint-Denis_1er Cru_Les Ormes_1997_2.jpg (14.85 Kio) Consulté 28158 fois
Morey-Saint-Denis _ 1er Cru _ Les Ormes _ 1997Voici un post que j'avais promis à Thierry et qui s'est bien fait attendre! Pour quelles raisons ... eh bien, je crois qu'il me fallait avant de commenter cette bouteille, faire un bilan de différents paramètres (qui ne concernent pas le vin, mais celui qui le porte à ses lèvres) !
Autrefois, mais j'avais une vingtaine d'années, j'appréciais vraiment un vin lorsqu'il avait passé une dizaine d'années sous verre ! Puis, plus récemment, j'ai trouvé du plaisir en ouvrant des bouteilles que je venais d'encaver : à peine arrivées, déjà débouchées (j'en mettais tout de même une petite partie de côté) ! Je me souviens des réactions virulentes des intervenants de DC quand j'envoyais un post sur un grand Cru de deux ou trois ans : pire que si j'avais commis un crime de lèse-majesté ! Heureusement pour moi, Henri Jayer (sans doute le vigneron le plus doué que la Bourgogne ait connu) avait un leitmotiv qui était (de mémoire) : "un grand vin doit être bon toute sa vie", c'est-à -dire selon moi de l'instant où il arrive en bouteille jusqu'au moment où nous nous apercevons qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même ! Ces derniers temps, j'ai plutôt tendance à ouvrir des bouteilles en milieu de parcours et je conçois le calendrier suivant : cinq ans de bouteille pour un village, sept ans pour un premier Cru, neuf ans pour un Grand Cru ! Je me suis habitué à ces vins qui sont sur la voie de la maturité, mais qui ont gardé tout le dynamisme de leur jeunesse !
Avec ces "Ormes", je me suis trouvé face à un vin qui a passé dix neuf ans sous verre ... comment l'ai-je donc abordé ...
Le bouchon est imbibé sur 7 à 8 dixièmes de la surface.
La robe est tuilée (cf. photo).
Le nez se décline sur des arômes de fruits noirs, de sous-bois, de tabac brun ...
En bouche l'attaque est délicate, le milieu de bouche manque selon moi de profondeur, mais le retour sur les fruits noirs rattrape la situation.
"Alors, me direz-vous, une bien belle bouteille ?" ; oui c'est vrai, une cuvée bien élaborée, qui a su dompter ces années sous verre ... mais ... selon moi la transcendance n'est pas au rendez-vous ! Il manque l'étincelle qui fait passer un bon vin à un grand vin ! Peut-être que ce manque de mâche en est la cause, peut-être est-ce mon habitude de déguster des cuvées à mi-parcours, peut-être que bon nombre d'entre vous y aurait trouvé son compte, mais moi je reste pour moitié satisfait , pour moitié déçu !
15.5 / 20
PS. Pour ton information Thierry, il me reste quelques "Bonnes Mares" 1999 : j'en tenterai une l'an prochain, pour Pâques, par exemple !