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Messagepar Lalex » Mer 30 AoĂ»t 2017 21:39

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Les Côtes du Roussillon racontées par Francis Bonnet
Francis Bonnet est l’ancien président des Côtes du Roussillon et a longtemps été à la tête de la coopérative des Vignerons des Côtes de l’Agly-Estagel dont il est toujours adhérent avec une trentaine d’hectares dont la moitié en bio. Il nous raconte l’évolution des Côtes du Roussillon qui fêtent leurs 40 ans en 2017.





Il y a 40 ans, la région n’était-elle pas plus connue pour ses vins doux naturels (VDN) ?

Dans les années 50, nous avions déjà les Côtes du Haut-Roussillon en VDQS mais on produisait en effet surtout des vins doux naturels, du maury, du banyuls, du rivesaltes Haut-Roussillon et Côtes d’Agly. La cave d’Agly faisait 50 000 hl en VDN dans les années 70, 1500 aujourd’hui en rivesaltes, 4000 en muscat. Aujourd’hui, la coopérative est l’une des rares à produire quasiment tous les crus (sauf Caramany). Les vins secs sont plus difficiles à travailler, les VDN plus difficiles à vendre. En 1952, le Haut-Roussillon est devenu Roussillon des Aspres pour éviter la confusion puisque l’appellation était en tranquille et en doux. On vivait surtout des VDN, mais on avait trop d’appellations et on a commencé à y réfléchir dans les années 60-70. Les Côtes du Roussillon, les Côtes d’Agly sont restés en sec, le Roussillon est devenu Rivesaltes en VDN. En 1972, le dossier à été lancé pour les Côtes du Roussillon et Côtes du Roussillon Villages par Henri Vidal, Francis Jaubert et Louis Vigo. On a obtenu en mars 1977 la reconnaissance en AOC, l’une des premières de la région, la première pierre de la pyramide avant Lesquerdes, Tautavel et, depuis le printemps, les Côtes du Roussillon Villages Les Aspres.


À l’époque, les vins étaient basés surtout sur le tandem carignan-grenache…

…avec le carignan majoritaire, mais il fallait un troisième cépage complémentaire pour apporter du fruit et de la souplesse. Ça a été la syrah qui a été plantée là où il y avait de la place, sur les coteaux arides ; elle est désormais à 10 % minimum. On ne faisait pas d’études des sols à ce moment-là. Grenache et même syrah ont dépassé le carignan, conservé à petits rendements (40-45 hl/ha) et travaillé en macération carbonique. En 1977, les Côtes du Roussillon ont été reconnues en AOC avec la Têt comme frontière entre Côtes du Roussillon sur des sols généreux au sud et Côtes du Roussillon villages au nord avec environ 10 hl/ha de différence de rendement. Latour de France et Caramany ont été reconnus en 77 Villages en nom de commune. Une démarche de valorisation à été entamée sur les marchés existants : on vendait 1,5 million de bouteilles, surtout chez Nicolas à Paris et 650 000 l’étaient par les Vignerons Catalans, notamment avec Caramany, payé déjà dans les faits 30 % plus cher. Les Villages dans les années 80 ont voulu évoluer et 25 communes ont demandé la reconnaissance.


Elles l’ont obtenue rapidement ?

L’Inao leur a d’abord demandé de travailler sur les terroirs : les schistes sur Latour de France, le gneiss sur Caramany, le granit pour Lesquerdes, l’argile-calcaire sur Tautavel, les marnes schisteuses sur Maury. Le classement par sols à permis l’extension aux communes voisines disposant du même sol. En 1995 a été reconnu Lesquerdes, en 1996 Tautavel. Les Aspres avaient pris du retard puisqu’ils étaient en Grand Roussillon et ils ont donc décidé de demander directement à passer en cru. La proposition a été refusée par l’Inao et en 2001, ils ont été reconnus Villages. Il faut reconnaître que tant que les VDN existaient, peu d’efforts étaient faits sur les vins secs. Quand, en 2006, a été créée l’appellation régionale Languedoc, on nous a demandé d’intégrer ce socle, ce qui a été accepté du bout des lèvres. Mais ça a au moins relancé la hiérarchisation. Aujourd’hui, l’AOC Languedoc a atteint son rythme de croisière. L’Inao a donc demandé l’ouverture des Côtes du Roussillon aux Aspres regroupés sur sept communes au lieu d’une vingtaine au total.


Quelles seront les prochaines Ă©tapes ?

Le prochain chantier sera le maillage du Roussillon en communales pour Cases de Pene, Baixas (retardé depuis 10 ans car il y a déjà une appellation Rías Baixas en Espagne) et Rivesaltes pour lequel il faut trouver un nom porteur, peut-être avec Agly, pour éviter la confusion avec les VDN. Les Côtes du Roussillon ont souffert de la reconversion de Rivesaltes : à l’époque, on vendait 250 000 bouteilles mais on en produisait 500 000, débloquées au fur et à mesure quand les vignerons partaient à la retraite pour avoir une rente. La difficulté a été de faire comprendre aux vignerons qu’il ne fallait produire que ce qu’absorbait le marché ; ça n’était pas dans nos habitudes. Aujourd’hui, on ne revendique pas toute la production en AOC, le reste va en IGP Pays d’Oc ou Côtes Catalanes. En 2006, quand nous avons intégré le socle régional Languedoc, l’idée était de supprimer un niveau pour simplifier puisque nous en avions cinq : soit on supprimait les Côtes du Roussillon, soit les Côtes du Roussillon Villages.
Finalement, on a tout gardé et Maury a sauté un échelon. Il est vrai que ça ne simplifie pas la lecture pour le consommateur…


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Messagepar Lalex » Dim 3 Sep 2017 12:17

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Nicolas Maillet, le mâconnais à contre-courant
Au cœur du mâconnais, à Verzé, Nicolas Maillet réalise des vins fins et aromatiques qu’ils souhaite dont il souhaite qu’ils reflètent fidèlement leur terroir. Il a choisi d’adopter des méthodes de viticulture et de vinification qui se démarquent de celles de ses collègues de la région. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir ce vigneron novateur.



Décidément, quand un homme a une passion, il ne peut s’empêcher de la transmettre à ses enfants ! Le mâconnais Nicolas Maillet a ainsi reçu ce goût pour la terre et la vigne de son père et de son grand-père, tous deux viticulteurs. Après un diplôme d’ingénieur agronome et le Diplôme National d’Oenologie, Nicolas Maillet, qui souhaitait d’abord acquérir des bases solides, est parti travailler dans différents domaines aux quatre coins du monde, en Espagne, aux Etats-Unis et en Argentine. A son retour en 1999, il reprend le domaine et met en place une nouvelle stratégie qui diffère des méthodes de viticulture locales. Il commence tout d’abord par s’émanciper de la coopérative et par agrandir son domaine. De 3.5 hectares, il passe à 7 hectares composés de chardonnay (5.6 ha), d’aligoté (0.5 ha), de pinot noir (0.4 ha) et de gamay (0.4 ha). Inutile de s’agrandir trop : Nicolas Maillet désire maîtriser correctement sa production, les vinifications et la commercialisation de ses vins. Contrairement à la plupart de ses confrères, il se tourne rapidement vers l’agriculture biologique et voit son domaine obtenir la certification Ecocert en 2008. Les vignes, âgées d’environ 50 ans, sont plantées sur un terroir argilo-calcaire. Les sols sont labourés régulièrement afin que les racines puissent se développer en profondeur et que la vie microbiologique soit maintenue. Lors des vendanges, Nicolas Maillet effectue parfois deux passages pour ne ramasser à la main que les baies parfaitement mûres. Celles-ci sont ensuite transportées en petites caissettes afin que leur qualité ne soit pas altérée.
Le chai a été entièrement repensé à son arrivé au domaine en 1999. C’est ici qu’ont lieu toutes les étapes de la vinification. Les vins produits ont la particularité d’être longuement vinifiés en réduction et ne sont pas élevés sous bois mais en cuves, sauf le pouilly-fuissé. Nicolas Maillet effectue des vinifications parcellaires afin de préserver les arômes de chaque variété et de chaque terroir. Toujours dans cette optique, les fermentations se font avec des levures indigènes.

Ses vins sont recherchés pour leur délicatesse, leur finesse et leur gourmandise. S’ils sont faciles à boire entre amis, certaines cuvées peuvent être gardées en cave quelques temps. Toutes prouvent à quel point Nicolas Maillet, encore inconnu il y a quelques années, devient peu à peu une figure inévitable du mâconnais !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Dim 3 Sep 2017 12:30

Merci pour ce lien, Alex.

J'ai eu l'occasion de goûter quelques bouteilles de Nicolas Maillet et toujours avec plaisir.
Voici un article avec le contenu duquel je suis d'accord ;)

Amicalement et
Bien cordialement,
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Messagepar Lalex » Mer 6 Sep 2017 13:00

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Concurrence : Droit de cités en Bourgogne !
Avec chacune un équipement culturel d'envergure consacré au vin en chantier, les villes de Dijon et de Beaune ne peuvent plus cacher leur rivalité.





En Bourgogne, voilà deux ans, Noël est tombé en juillet, le 4, quand l'Unesco a inscrit les climats de cette mythique région viticole au patrimoine mondial. En reconnaissant la valeur universelle exceptionnelle de 1.247 parcelles de vignes caractérisées par leur sous-sol, leur exposition, leur histoire et "précisément délimitées sur les pentes de la côte de Nuits et de Beaune", l'organisme international couronne la démarche initiée en 2006 par Aubert de Villaine, le cogérant du domaine de la Romanée-Conti. Dans l'euphorie du succès, François Rebsamen, président du Grand Dijon, et Alain Suguenot, son homologue de Beaune, s'autocongratulent dans un communiqué commun, saluant "la collaboration main dans la main des deux villes depuis la conception du projet." Une union sacrée pourtant compromise par la décision des deux municipalités d'accueillir chacune un équipement culturel d'envergure consacré au vin.

Déjà choisie pour rejoindre le réseau des cités de la gastronomie, en 2013, Dijon s'est érigée en "pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin". Ce qui ne manque pas d'agacer du côté de Beaune, où l'entourage du maire raille l'absence de vignes dans la capitale de la moutarde. A tort : le classement des climats, dont l'Unesco précise qu'ils se situent "au sud de Dijon", constitue une aubaine pour François Rebsamen, tout affairé à ressusciter le passé viticole d'une ville dont le vignoble jadis opulent avait effectivement disparu. "Lorsque j'ai été élu maire, en 2001, je n'imaginais pas devenir viticulteur...", s'amuse l'ancien ministre du Travail de Manuel Valls. Qui ne conteste pas que pour accompagner cette renaissance - une dizaine d'hectares seraient en production -, accoler le mot "vin" à ceux de "cité internationale de la gastronomie" donne du crédit à la démarche.

En attendant que l'Inao reconnaisse l'appellation "côte-de-dijon" - ce qui pourrait s'étaler sur une bonne décennie - la structure va prendre ses quartiers dans l'ancien hôpital général de la cité ducale (ouverture prévue en septembre 2019), dans le cadre de l'aménagement d'un vaste écoquartier. Un site trop excentré, regrettent certains, mais qui ne manque pas d'adresser un clin d'oeil à Beaune et ses flamboyants hospices du XVe siècle.

Quand Dijon joue la carte "internationale", sa concurrente et voisine, elle, prend bien soin d'insister sur le caractère régional de sa future cité. Alain Suguenot aime rappeler qu'il est le premier magistrat de la capitale de la Bourgogne vinicole. Et que l'équipement qui va voir le jour juste à la sortie de l'autoroute (ouverture début 2020) sera exclusivement consacré aux vins de la région, quand celui de Dijon s'intéresse à l'oenologie en général, depuis les origines et à travers la planète, comme la Cité du vin de Bordeaux. En moins ambitieux, toutefois, car la destination première de l'établissement dijonnais restera la gastronomie.

Alain Suguenot insiste aussi sur la dimension écologique affirmée du projet : coulée verte en bordure de la Bouzaise, services de mobilité à faible émission de CO2... Au coeur de cet écrin de verdure, le Centre d'interprétation des climats prendra la forme d'une tour de 22 mètres. "A cette hauteur, les visiteurs auront une vue spectaculaire sur notre vignoble", s'enthousiasme le député-maire, qui souhaite une "architecture résolument contemporaine, véritable Hôtel-Dieu du XXIe siècle", relié au monument emblématique par des "voies douces". A son côté, la halle Rabelais, nef moderne, pourra accueillir jusqu'à 1 200 personnes pour célébrer l'art de festoyer typiquement bourguignon. Au fil du parcours (payant), la découverte des fondamentaux des vins de Bourgogne - cépages, techniques de vinification - fera appel aux cinq sens. Un hôtel 5 étoiles et des partenariats privés complètent l'affiche prestigieuse. Trop peut-être ?

C'était en tout cas l'avis de Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), l'une des deux composantes, avec les maisons de négoce, du Bureau interprofessionnel du vignoble bourguignon (BIVB), principal financier public de l'opération : "Le projet initial apparaissait encore plus luxueux. Or nos vins souffrent déjà d'une image rare et chère. Le souhait de l'interprofession était au contraire de profiter du classement pour démythifier les vins de Bourgogne. Nous avons été entendus sur de nombreux points par la mairie de Beaune." Et pour dépasser les limites géographiques du classement - seuls les climats de la Côte-d'Or sont concernés - le BIVB a obtenu l'ouverture simultanée de deux "cités filles de Beaune" : à Chablis (Yonne) et à Mâcon (Saône-et-Loire). Et de quatre ! Pas de doute, la Bourgogne a droit de cités !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 6 Sep 2017 13:06

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Aubert de Villaine : "Le vin est une composante incontournable de notre culture"
Arrivé au domaine de la Romanée-Conti en 1965, Aubert de Villaine en devient cogérant en 1974.


L'homme symbolise à travers le monde l'excellence de la viticulture française. Celui qui a vécu en observateur éclairé et en acteur impliqué la métamorphose de la Bourgogne nous livre ses réflexions sur l'évolution de cette région qu'il aime tant.





Le Figaro : En plus des cinquante ans passés au domaine de la Romanée-Conti, vous avez pu observer des changements radicaux en Bourgogne.
Aubert de Vilaine
: Lorsque je suis arrivé au domaine de la Romanée-Conti, les choses étaient très différentes d'aujourd'hui. Encore peu de temps avant ma venue en Bourgogne, il n'était pas possible de vivre de la viticulture. La région était misérable. Entre les deux guerres, le domaine vivait grâce aux revenus des fermes que ma famille possédait dans l'Allier. Imaginez que nous n'avons réalisé nos premiers bénéfices qu'en 1972. Les vignerons devaient compenser les faibles revenus par une course à la production et au volume, bien sûr au détriment de la qualité. Très peu de domaines vendaient leur production en bouteilles, à peine deux ou trois par appellation. C'est à cette époque que commencent à émerger les vins du Nouveau Monde, dont l'arrivée a sans doute été salutaire pour notre région. Leur succès nous a fait comprendre que la Bourgogne, et la France en général, n'était plus la seule à faire de grands vins. Cela a grandement secoué les producteurs. On a assisté à une prise de conscience, grâce notamment à l'arrivée d'une nouvelle génération à la tête des domaines qui, avant de s'installer, était allée travailler à l'étranger pour se frotter à la concurrence de ces vins du Nouveau Monde. Ces jeunes ont su se remettre en cause et hisser la qualité des vins pour leur redonner leur place légitime. La Bourgogne a aujourd'hui retrouvé la place qui lui revient. Mais quelques-uns ont pu parfois en tirer une fierté mal placée en s'imaginant qu'ils avaient réinventé la Bourgogne. Il faut parfois leur rappeler qu'elle existait bien avant eux, et qu'elle sera toujours là bien après eux.


Le Figaro : Comment avez-vous participé à cette métamorphose au sein du domaine ?
Aubert de Vilaine
: En 1974, je suis nommé cogérant du domaine de la Romanée-Conti avec Lalou Bize-Leroy (elle sera remplacée en 1992 par son neveu Charles Roch puis par Henry-Frédéric Roch). Nous nous sommes attelés à faire progresser la qualité des vins en nous dotant d'outils performants comme une table de tris ou une unité de froids pour maîtriser les vinifications et gagner en précision. Avec, toujours cette idée que la technologie serve la tradition, pas qu'elle la pervertisse. Toutes les expériences oenologiques hors tradition que nous avons pu faire ont été négatives. Nous avons aussi décidé de convertir le domaine à la biologie en 1985, non par amour de la bio, mais par volonté de faire des vins qui soient l'expression du terroir. Qui mieux, d'ailleurs, que la Bourgogne est capable de sublimer cette notion de terroir dans ses vins. Nous sommes, à cet égard, un modèle de viticulture pour le reste du monde et avons, à ce titre, une haute responsabilité.

Exprimer le terroir passe, bien entendu, par le respect des sols. Nous savons peu de chose quant à son mode de fonctionnement. Il héberge de très nombreux micro-organismes, de la surface jusqu'à la roche mère. Pour le nourrir sans le dénaturer, il faut, par exemple, trouver le bon compost : il ne s'agit pas d'enrichir les sols, mais de leur apporter de la vie biologique. De même, nous avons beaucoup réfléchi sur nos méthodes de travail dans la vigne, sur les labours... C'est ensuite assez naturellement que nous sommes passés à la biodynamie. Nous avons débuté, à la fin des années 1990, des expérimentations sur 6 hectares. Puis nous avons converti l'intégralité du domaine en biodynamie en 2006. Comme il était compliqué de mener de front la bio et la biodynamie, il a fallu faire un choix.


Le Figaro : Avez-vous noté un changement important entre le biologique et la biodynamie ?
Aubert de Vilaine
: Pour être franc, pas énormément. Pas autant, pour le moins, que pour un vigneron qui passerait du conventionnel à la biodynamie. Nous avons pu quand même constater un gain indéniable en finesse de maturité, une plus grande transparence dans les vins. Mais surtout, cela a transformé l'état d'esprit de l'équipe, qui travaille sous l'égide de Nicolas Jacob, notre chef de culture. Tout le monde est beaucoup plus impliqué dans la vigne et, à force d'observation, peut ainsi travailler de manière plus précise.


Le Figaro : Le respect du terroir passe-t-il aussi par le respect du matériel végétal ?
Aubert de Vilaine
: Il est impossible de faire un grand vin, même sur le plus grand des terroirs, sans un matériel végétal fin. C'est vrai pour le pinot noir comme pour le chardonnay. Nous avons la chance de posséder au domaine un patrimoine végétal d'exception. La parcelle de la Romanée-Conti était non greffée jusqu'en 1945, date à laquelle nous avons dû arracher la vigne qui commençait à être attaquée par le phylloxéra. Ces pieds, dont l'origine remontait à 300 ans et plus, nous ont servi de greffons pour l'ensemble du domaine. L'ADN de ces plants a ainsi pu être sauvegardé et transmis dans l'ensemble de nos crus.


Le Figaro : Vous vous êtes d'ailleurs lancés dans une politique de sauvegarde du patrimoine végétal ?
Aubert de Vilaine
: Nous avons, en effet, créé une association qui regroupe une quarantaine de domaines et dont le but est de sauvegarder, en les sélectionnant dans leurs vieilles vignes, les types les plus fins des deux grands cépages bourguignons, le pinot noir et le chardonnay. C'est un travail à très long terme. Il est bien avancé et devrait se trouver concrétisé dans les toutes prochaines années.


Le Figaro : En 2006, vous êtes également à l'initiative d'un autre combat : le classement des climats de Bourgogne au patrimoine de l'Unesco. Comment est né ce projet ?
Aubert de Vilaine
: Je souhaitais, à cette époque, rappeler que la Bourgogne possède une très longue histoire et qu'il relevait de notre responsabilité de protéger la culture unique de notre région. Nous nous sommes réunis pour lancer ce projet, sans imaginer que cela serait aussi compliqué. Nous avons dû fédérer beaucoup d'énergies autour de nous, y compris celle de nos hommes politiques qui, quelles que soient leurs couleurs, ont défendu le projet d'une seule voix. Mais tout le monde n'a pas vu ce projet d'un bon oeil. Certains vignerons ont eu peur que ce classement ne leur apporte de nouvelles contraintes. Ils avaient perdu de vue que ce sont ces types de contraintes qui ont façonné la Bourgogne moderne, à l'image des AOC que leurs propres parents ont contribué à adopter.


Le Figaro : Vous évoquez le soutien des politiques au projet de classement. Avez-vous l'impression que leur rapport au vin a changé ?
Aubert de Vilaine
: Assez peu, finalement. Lorsque je me déplace à l'étranger, tous mes interlocuteurs estiment, à juste titre, que le vin est une composante incontournable de notre culture. Cela relève de l'évidence pour eux, mais pas encore pour nos politiques, même si les lignes semblent désormais bouger un peu. Laurent Fabius, lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, y a contribué. Je me souviens aussi d'un discours prononcé en 2015 par Matthias Fekl, alors secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger, devant les membres de l'Académie du vin de France. Il avait rendu un vibrant hommage au vin, aux femmes et aux hommes qui le font, tout en rappelant son rôle dans le dynamisme de l'économie française. Mais ces prises de position restent encore trop rares.


Le Figaro : Les climats de Bourgogne ont finalement été classés au patrimoine mondial de l'Unesco en 2015. Que s'est-il passé ensuite ?
Aubert de Vilaine
: L'Association des climats est désormais pilotée par mon ami Guillaume d'Angerville (domaine Marquis d'Angerville, à Volnay). A côté de bien d'autres activités, elle va promouvoir des projets de préservation des murets et cabottes cofinancés avec les propriétaires. Il s'agit de mener des actions exemplaires devant ensuite servir de modèle pour tous dès aujourd'hui et, bien sûr, aussi pour l'avenir.


Le Figaro : Depuis votre arrivée, le domaine fait preuve d'une remarquable stabilité foncière. N'avez-vous donc pas envie de vous étendre ?
Aubert de Vilaine
: Effectivement, en cinquante ans, nous avons peu acheté. En 1966, le Domaine Marey-Monge nous a par exemple confié en fermage sa Romanée Saint-Vivant, que nous avons finalement achetée en 1980. De même, nous avons acquis quelques rangs de vignes dans le Montrachet. Notre dernière extension date de 2009, lorsque nous avons pris en fermage les 2,5 hectares de corton du domaine Prince Florent de Merode. Cette dernière opération a été importante pour notre équipe, car elle a servi de nouveau challenge. Reste qu'aujourd'hui nous exploitons 28 hectares, qui représentent une limite que nous ne souhaitons pas dépasser. Au-delà, il devient plus difficile d'apporter à la vigne et aux vins le même degré d'excellence que nous pouvons le faire aujourd'hui.


Le Figaro : La Bourgogne fait aujourd'hui parler d'elle non seulement pour la qualité de ses vins, mais aussi pour l'envolée des prix du foncier. Ce mouvement vous inquiète-t-il ?
Aubert de Vilaine
: Oui. Regardez la vente du Domaine Bonneau du Martray. Même si le prix de vente n'a pas été divulgué, les chiffres qui circulent (entre 100 et 200 millions d'euros) sont absolument affolants, et sans aucun lien avec l'économie. Ces niveaux de transaction mettent en danger l'équilibre de la Bourgogne et l'avenir des domaines familiaux. S'ils sont retenus comme références par l'administration fiscale pour l'ISF ou les transmissions, cela conduira à la vente des domaines familiaux au profit de grands groupes ou de riches industriels. L'Etat doit ici assumer ses responsabilités. Il faut absolument que le fisc admette de prendre en compte des valeurs basées non sur le prix, mais sur la rentabilité économique.


Le Figaro : Pour conclure cet entretien, que souhaiteriez-vous délivrer comme message ?
Aubert de Vilaine
: Nous ne sommes qu'un simple maillon d'une chaîne qui nous lie tous, et de génération en génération. Nous devons nous souvenir que la terre dont nous avons hérité constitue un bien unique. Notre devoir est de le préserver, le respecter et le mettre en valeur pour, à notre tour, la transmettre aux générations futures.



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 6 Sep 2017 13:09

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Le roi du Nord s'installe dans le RhĂ´ne du Sud
Interview - Philippe Guigal acquiert le domaine de Nalys à Châteauneuf-du-Pape.


Grande propriété du Rhône septentrional, le domaine Guigal s'étend au sud par l'achat des 50 hectares du domaine de Nalys, l'une des maisons les plus anciennes de l'appellation châteauneuf-du-pape, qui appartenait depuis 1976 aux assurances mutuelles agricoles Groupama.




LE FIGARO. - Souhaitiez-vous depuis longtemps être propriétaire dans le Rhône méridional ?
Philippe GUIGAL.
- Nous sommes négociants à Châteauneuf-du-Pape depuis 1946, date de la création de la maison Guigal par mon grand-père. Nous commercialisions alors le millésime 1942. Nous produisons un châteauneuf-du-pape traditionnel, en partenariat avec une quarantaine de domaines qui connaissent notre attachement à ce terroir. Cet investissement, mon grand-père en avait toujours rêvé. Mon père et moi aussi. Mais les opportunités étaient rares, nous n'avions jusqu'à présent vu passer que de petites offres qui ne correspondaient pas à ce que nous voulions faire.


En quoi une présence dans le Sud était-elle importante dans votre stratégie ?
Je pense que, pour bien avancer, il faut marcher sur deux pieds. Notre identité est profondément rhodanienne, et il nous manquait cet équilibre qui passe par le Sud. Nous sommes ravis d'entrer dans le Rhône méridional par Châteauneuf-du-Pape qui en est l'AOC la plus prestigieuse, avec ses grandes lettres de noblesse. L'appellation, qui historiquement est la première de France à avoir été reconnue, a de nombreux atouts par son étendue, la diversité de ses terroirs, et la complexité apportée par ses treize cépages. Je me sens très à l'aise ici : nous disposons de tous les éléments pour faire de grands vins et nous partageons une vision internationale commune.


Qu'est-ce qui vous a séduits dans le domaine de Nalys ?
Lorsque nous avons visité les vignes de Nalys, mon père et moi sommes tombés par terre, renversés par la qualité du terroir. C'est un domaine d'une seule entité situé sur les lieux-dits de La Crau - que nous connaissions déjà bien puisqu'une partie des vignes du négoce s'y situe -, de bois Sénéchal - des galets roulés magnifiques, archétype de l'appellation - et de Grand Pierre - des sols de safres qui entourent la propriété -, que nous ne connaissions pas mais que nous commençons à comprendre et à interpréter en nous inspirant de ce que font nos voisins, les domaines Henri Bonneau et Rayas.


Quels changements allez-vous opérer à la propriété ?
Très sincèrement, nous avons des idées, mais nous avons beaucoup à apprendre de ces terroirs et d'une équipe qui est en place. Ensuite, nous pourrons apporter une expertise par rapport à des éléments techniques, avec par exemple des changements liés aux outils de production. Je pense qu'à l'heure actuelle les mises sur le marché se font un peu trop rapidement. Vous savez, la maison Guigal et l'élevage, c'est une grande histoire d'amour.


Et en ce qui concerne l'utilisation du bois ?
Je ne pense pas qu'il faille aller trop loin dans l'utilisation du bois à Châteauneuf, ce n'est pas le même cépage dominant et le grenache n'a pas la même réaction au bois neuf que la syrah. Nous n'allons pas appliquer les mêmes recettes que dans le Nord.



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Messagepar Lalex » Mer 6 Sep 2017 13:16

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Bordeaux : Gardinier & Fils s'apprêtent à céder le château Phélan Ségur à un investisseur belge
La société Gardinier & Fils, propriétaire du château Phélan Ségur, dans le Médoc, a annoncé mardi 5 septembre être en "négociation exclusive" avec Philippe Van de Vyvere, patron du groupe belge Sea-Invest, pour la cession de ce prestigieux Saint-Estèphe.




La société Gardinier & Fils, propriétaire du château Phélan Ségur, dans le Médoc, a annoncé mardi 5 septembre être en "négociation exclusive" avec Philippe Van de Vyvere, patron du groupe belge Sea-Invest, pour la cession de ce prestigieux Saint-Estèphe.

"Gardinier & fils entre en négociation exclusive en vue de la cession de la propriété viticole Château Phélan Ségur" à cet entrepreneur belge, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

"Afin de renforcer la cohérence entre nos différentes activités, nous avons décidé de consacrer l'essentiel de nos investissements à venir dans les métiers de la gastronomie et de l'hôtellerie haut de gamme", expliquent les trois frères Laurent, Thierry et Stéphane Gardinier.

UN BELGE À LA TÊTE DE PHELAN SÉGUR

"Taillevent Paris, le Domaine Les Crayères (Reims) et le Comptoir du Caviar en seront les premiers bénéficiaires, avec des projets déjà définis", soulignent-ils, assurant toutefois que "le vin reste au coeur de l'ADN du groupe" familial.

Philippe Van de Vyvere, qui a construit son développement autour d'activités portuaires (manutention) avec son groupe Sea-Invest, "a toujours cultivé une passion des grands vins" et a pour "ambition de pérenniser Phélan Ségur comme l'un des grands Saint-Estèphe, précise le communiqué.

Cette propriété de 70 hectares, mondialement connue, appartient depuis 1985 à la famille Gardinier.

Phélan Ségur doit son nom à Bernard O'Phelan (1770-1841), jeune Irlandais négociant en vins, qui a quitté sa ville natale de Tipperary à la fin du XVIIIe siècle pour s'installer à Bordeaux, alors important carrefour commercial avec les îles britanniques.

Sea-Invest portuaire est notamment un acteur majeur du trafic fret des ports de Bordeaux et de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

(Avec AFP)


www.larvf.com


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Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 6 Sep 2017 14:09

Phélan Ségur doit son nom à Bernard O'Phelan (1770-1841), jeune Irlandais négociant en vins, qui a quitté sa ville natale de Tipperary à la fin du XVIIIe siècle pour s'installer à Bordeaux, alors important carrefour commercial avec les îles britanniques.

Bernard Ginestet dans son Volume Saint-Estèphe du Grand Bernard des Vins de France, pages 170 et 171, précise les choses de manière un peu différente.

Il rappelle d'abord le long procès de droit des marques qui a opposé la famille Capbern-Gasqueton de Calon-Ségur à la famille Delon, précédente propriétaire de Phélan-Ségur.
Puis il précise l'histoire: Bernard Phélan possédait le Domaine de Garamey et le Domaine des Feuillants (aujourd'hui Château Meymey).
En 1810, il a complété sa propriété en achetant "une étendue de terres à vignes" aux héritiers de Joseph Marie de Ségur comte de Cabance et de son épouse Catherine de Basterot.
L'étampe de ce Cru était alors Basterot, placé au 6ème rang de la liste hiérarchique de Dupré de Saint-Maur en 1778, entre Tronquoy-Lalande et les Feillants.
Le nom de Ségur n'était associé à aucun des Crus.
lors de la disparition de la famille Ségur, leur nom fut ajouté à des propriétés qu'elle avait possédées.
Le procès vient du fait que Calon avait appartenu au "Prince des Vignes" et Basterot aux Comtes de Cabance, sans lien de parenté proche.
Le jugement rappelle que Phélan-Ségur s'est appelé Basterot puis Ségur-Garamey.

Voilà, j'ai fait un résumé de texte fidèle, je pense.


Vous rappelez-vous cette catastrophe qui a touché le Domaine des millésimes 1983 à 1985 ?
Un insecticide avait contaminé le vin et faussé le goût.
La Propriété a été obligée de racheter les bouteilles vendues.
J'ai gardé les quelques-unes que j'avais. Je les ai bues, le goût m'a semblé correct, Daniel partageait cet avis, et je m'en porte bien ;)

Un extrait d'un très bel article qui détaille beaucoup mieux que moi l'histoire du Domaine:
"En 1987, une plainte contre Chevron Chemical Co est déposée, dans un tribunal de San Francisco, avec une demande de 57 millions de dollars en dommages-intérêts, pour lui avoir vendu un insecticide Orthene 50 rendant les vins des millésimes 1983, 1984 et 1985 imbuvables.
En 1988, un compromis est conclu avec la société Chevron Chemical Co."

http://www.abcduvin.com/index.php/term/ ... b1a2.xhtml
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 8 Sep 2017 13:15

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Santé publique
Le tire-bouchon de trop
La nouvelle campagne d’information du ministère de la santé et de l’Inca pour prévenir les cancers vise clairement le vin. Pour la filière, la coupe est pleine.




Le ministère des solidarités et de la santé et l’institut national du cancer (Inca) ont lancé le 5 septembre, une campagne de communication sur les bons gestes alimentaires à adopter pour prévenir les cancers. Cette campagne se traduit par l’affichage dans la presse, sur internet et par voie numérique à proximité des supermarchés de deux visuels : l’un prônant la limitation de la consommation d’alcool, l’autre vantant les bienfaits des légumes et des céréales complètes.

La filière viticole stigmatisée

C’est le premier qui hérisse les responsables de la filière viticole. Le visuel montre en effet un tire-bouchon assorti du message suivant : « Réduire sa consommation d’alcool diminue le risque de cancers. Franchement ce n’est pas la mer à boire ».

Le vin est donc clairement visé. Pour Frédéric Rouanet, le président du syndicat des vignerons de l’Aude la coupe est pleine. Le 6 septembre, lors d’une rencontre entre les syndicats viticoles languedociens et la directrice du cabinet du ministre de l’agriculture, il a clairement exprimé son mécontentement. « Nous avons demandé que le ministère stoppe cette campagne ou du moins retire le tire-bouchon sur le visuel ».

Réaction de Vin et Société

Vin et Société a également vivement réagit dans un communiqué le 7 septembre. « Je suis particulièrement indigné par cette campagne qui vise directement notre produit. Chacun le sait, le tire-bouchon est le symbole de la consommation de vin, du partage et de la convivialité. Je constate qu’elle est déployée massivement alors que les exploitations viticoles françaises sont en pleines vendanges et que se déroulent les traditionnelles foires au vin de la rentrée », y déclare Joël Forgeau, le président de l’association. Vin et Société dénonce la nouvelle orientation de santé publique qui passe de la « lutte contre la consommation excessive d’alcool à l’idée que toute consommation est nocive, même en quantité minime ». Et, de rappeler qu’elle a toujours plaidé en faveur de repères de consommation chiffrés et facilement compréhensibles des consommateurs.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 8 Sep 2017 13:19

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PALMARES : le TOP 20 des vins de Bourgogne dans les ventes aux enchères
Notre tour de France des palmarès des vins les plus chers aux enchères touche bientôt à sa fin. Nous n’avons pas encore parlé de la Bourgogne et de ses crus mythiques. Et pourtant… la région ne représente pas moins de 31% des échanges en volume, et 46% en valeur.




Notre série des palmarès se conclue en point d’orgue avec l’une des régions qui a suscité le plus de fantasmes au cours du premier semestre : on parle bien sûr de la Bourgogne, royaume du pinot noir et du chardonnay. Et, comme toujours, nous avons fait le choix de ne retenir de chaque domaine que sa cuvée la plus chère. Afin de réaliser une étude logiquement comparable, nous avons rapporté chaque lot au prix unitaire d’une bouteille de 75 cl.

On constate d’emblée que la Côte-de-Nuits, prestigieuse région viticole de la Bourgogne, occupe une place prépondérante au sein du palmarès (15 cuvées dans le TOP 20). Les premiers et grands crus tels que la Romanée-Conti, Vosne-Romanée, Chambertin, Bonnes-Mares, Richebourg et Musigny sont évidemment à l’honneur. La Côte de Beaune est quant à elle représentée par ses immenses chardonnays, produits dans les appellations Montrachet – le palmarès compte ceux des domaines Ramonet et des Comtes Lafon -, à Criot-Bâtard Montrachet et à Corton Charlemagne.

Contrairement à d’autres palmarès comme ceux de Bordeaux ou de Champagne, l’ancienneté des millésimes n’a pas été le critère le plus déterminant. La fourchette oscille en effet entre 1971 et 2014 et l’on retrouve des millésimes qui ont marqué les dernières décennies comme 1995, 2005 et 2009. Cette particularité est une conséquence logique de la rareté des vins. Ceux-ci, produits en quantités infimes, n’attendent pas le nombre des années pour devenir introuvables sur le marché : ils le sont d’emblée, avant même d’être sortis du domaine. C’est ainsi que l’on trouve dans ce TOP 20 un grand cru issu de la plus petite appellation de France, la Romanée (#5), cru monopole possédé par la famille Liger-Belair, dont les vignes ne couvrent même pas un hectare ! C’est également – et peut-être même encore plus – le cas du griotte-chambertin grand cru du domaine Claude Dugat, ce vin légendaire étant issu d’un minuscule terroir : situé entre le Clos de Bèze et Charmes, sa superficie n’excède pas les 2 hectares. Le domaine Dugat, qui n’en exploite qu’environ 16 ares, ne produit qu’environ 300 bouteilles de griotte-chambertin par an. Il a d’ailleurs recours à un contenant spécial, produit sur mesure, pour en réaliser l’élevage !

Sans surprise, le TOP 20 concentre tous les domaines considérés depuis longtemps comme des emblèmes par les amoureux du vin. En rouge, le podium est occupé par un trio mythique constitué des domaines de la Romanée-Conti, Henri Jayer et Armand Rousseau. Adjugée à 12700€, soit 15 240€ frais compris, une bouteille de romanée-conti 1990 est la vedette de ce palmarès. Le vosne-romanée Cros Parantoux 1995 d’Henri Jayer atteint 5 640€ et le chambertin-grand-cru 1971 d’Armand Rousseau ferme la marche, à 4 080€. Viennent immédiatement les domaines Georges Roumier, Liger-Belair ainsi que des noms cultes tels que Leroy ou Ponsot.

En blanc, on trouve les signatures des domaines d’Auvenay, Coche-Dury et Ramonet et Comte Lafon, sans oublier l’inoubliable domaine Leflaive. Nous avons, au passage, fait le choix de conserver le domaine d’Auvenay, en blanc, même s’il appartient à Lalou Bize-Leroy (domaine Leroy), les deux entités étant dotées d’une identité distincte.

Autre élément marquant : la quasi-totalité des cuvées est classée en grand cru. L’exception est constituées de trois lots de vosne-romanée (classés en premier cru, l’appellation ne comptant pas de grand cru), mais quels vins ! On trouve en effet dans ce TOP 20 le mythique Cros Parantoux 1995 d’Henri Jayer (5 640€, #2). Le domaine Méo-Camuzet, qui exploite désormais une partie de cette parcelle figure aussi au classement dans le millésime 2009 (#14, 1140€). Un vosne Les Beaux-Monts Domaine Charles Noëllat conclue le TOP 20 dans le millésime 1959 (#20, 792€).

Si l’on regarde les prix, ce TOP 20 est celui qui concentre les vins les plus chers du marché : pas moins de 16 lots sur les 20 dépassent le seuil des 1000€ ! Mis à part le critère strictement financier, l’origine des acheteurs prouve aussi à quel point les flacons bourguignons dégagent une aura qui rayonne aux quatre coins du monde. Les enchérisseurs, principalement des particuliers, viennent en effet d’Asie (Hong-Kong, Chine), des Etats-Unis, d’Europe (France, Royaume-Uni) et même du Qatar. On notera tout de même avec intérêt que la France, fière de cette région, reste le plus gros pays acheteur.

Ainsi donc, dans cette région ce sont avant tout les domaines emblématiques situés sur des appellations de petite taille au terroir d’exception qui attisent les convoitises des amateurs. La notion de terroir, ou plus précisément de climat, ainsi que le nomment les Bourguignons, a été le fer de lance de la bataille menée par Aubert de Villaine pour obtenir son inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2015. Une belle reconnaissance pour cette mystérieuse mosaïque dont nous devons les premières identifications aux moines de Citeaux, il y a plus de 1000 ans…


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 8 Sep 2017 13:26

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• GRAND ENTRETIEN • FRANÇOIS PERRIN
"Un grand vin, c'est de l'Ă©motion et de la civilisation"


Depuis plus d'un siècle, sa famille occupe une place de choix à Châteauneuf-du-Pape, à la tête du célèbre
château de Beaucastel. François Perrin livre sa vision du grand vin et dévoile les ressorts d'une réussrte collégiale.

Propos recueillis par Denis Saverot. Photos : Roberto Petronio


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 8 Sep 2017 13:32

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Famille Fabre : la nouvelle génération 100% féminine prend la relève.
La Famille Fabre est installée dans le Languedoc depuis des générations. Chacune d’entre elles a apposé sa marque sur le terroir languedocien. Louis Fabre a longtemps été le commandant de bord de tout l’équipage familial. En gardant le meilleur du passé et en expérimentant l’avenir, il a su donné une impulsion, un dynamisme et une philosophie de travail qui profitent aux 5 propriétés familiales. Aujourd’hui, Clémence et Jeanne, ses filles jumelles, et Paule, leur cousine, s’apprêtent à assurer la relève. Avec l’arrivée d’un nouveau château et d’une nouvelle appellation dans le giron familial, ce renouveau promet assurément de belles cuvées à déguster en toute convivialité.




La Famille Fabre : l’une des plus anciennes familles vigneronnes des appellations languedociennes.

Ils s’appellent Claire, Louis, Clémence, Jeanne et Paule. Ces prénoms résonnent dans nos têtes lorsque nous évoquons la Famille Fabre : famille historique dans le Languedoc. Louis en est le chef d’orchestre depuis 1982. Amoureux de la nature, il a converti tout le vignoble en agriculture biologique, obtenu la certification Ecocert en 1992, puis HVE de niveau 3 en 2014.

Grâce à plusieurs propriétés, cinq au total, la gamme des vins est très variée, à l’image de la belle région du Languedoc. Par exemple, Le Château Fabre Gasparets permet à la famille de produire des vins d’AOC Cobières-Boutenac ; un cru d’exception donnant naissance à des vins de garde concentrés, riches et délicats. Le Château de Luc, quant à lui, se trouve en plein cœur du pays cathare ; Louis et son épouse s’y sont installés il y a maintenant plus de 30 ans, à la naissance de leurs filles aînées. On y produit majoritairement des vins d’AOC Corbières avec la gamme « Les Jumelles » ; 3 cuvées produites en hommage à Clémence et Jeanne (disponibles sur notre boutique en ligne). Aujourd’hui c’est à « Luc » que la famille accueille les oenotouristes en quête de découvertes. Enfin, le Château Coulon (Cruscades), le Domaine Grande Courtade (Béziers) et le Château La Tour de Rieux (Rieux) complètent la palette de terroirs et d’AOC de la famille en permettant la production d’IGP Pays d’Oc et d’AOC Minervois.

Les vignerons de la Famille Fabre : entre modernité et tradition

Louis est la figure emblématique de cette famille de vignerons : scientifique curieux, mais aussi passionné de poésie et d’Histoire : il s’attache à préserver le patrimoine reçu de l’héritage familial. L’Histoire, la famille et la transmission sont au cœur du travail et du savoir-faire de l’entreprise à taille humaine. Au Château de Luc vous trouverez une toute petite pièce, un véritable musée qui témoigne de l’importance accordée au passé… « Nous avons de nombreux inventeurs dans la famille : mon arrière-grand-père a créé un colorimètre. Il a aussi imaginé les « Wagonnets » : de petits wagons sur rails qui nous permettent, aujourd’hui encore, de transporter la récolte jusqu’à la cuve sans abîmer les grappes. En 2016, nous sortions deux IGP Pays d’Oc en hommage à cette belle invention » raconte Jeanne Fabre. Louis a à cœur de transmettre cet ADN à ses filles qui reprennent progressivement les rênes de l’exploitation familiale. Jeanne nous raconte : « La technologie, c’est comme un vitrail qui laisse passer la lumière du soleil. Elle doit permettre de valoriser et de sublimer le goût du terroir et du raisin dans le vin et non pas le cacher et ainsi standardiser les bouteilles. »

Avec l’aide de ses deux œnologues, Stéphane Yerle et Bernard Rehs, la Famille Fabre s’ouvre à l’innovation et se lance avec enthousiasme dans différentes expérimentations. La dernière en date ? L’utilisation des œufs en polymère, pour l’élevage des vins rouges, est actuellement en phase de test.

L’énergie et l’enthousiasme de la nouvelle génération

Louis transmet petit à petit le flambeau à la nouvelle génération : Clémence, Jeanne et Paule, respectivement, filles et nièce de Louis, sont revenues aux sources pour reprendre le travail familial. Après leurs études, de beaux voyages et diverses expériences dans le monde du travail, elles reviennent, motivées, pleines d’énergie et de volonté sur le terroir familial.

Clémence, installée à Hong-Kong, est en charge de développer l’export sur le marché asiatique. Jeanne veut promouvoir l’oenotourisme au Château de Luc et, dans les Corbières en général, après une expérience professionnelle passionnante en Amérique du Sud. Enfin, Paule, après être revenue d’Angleterre, a décidé de mettre sa pierre à l’édifice en prenant en charge la partie comptabilité. Chaque jour, Louis leur transmet les clés, les compétences, les secrets mais aussi sa philosophie de travail, avant de pouvoir prendre sa retraite et laisser les filles « naviguer » seules.

Le petit dernier de la famille : Le Château La Tour de Rieux

Jeanne, Clémence et Paule hériteront de 5 propriétés dont le Château La Tour de Rieux qui vient tout récemment de rejoindre la liste de châteaux et AOC travaillés par la Famille Fabre. « L’Aventure Minervois » commence notamment par la restauration progressive du vignoble. Aujourd’hui, une dizaine d’hectares panachés de grenache, cinsault et syrah sont exploitables. Fidèles à leurs convictions et à leur vision du vin, les Fabre se donnent le temps d’apprendre, de comprendre, de connaître et de découvrir tout le potentiel qu’offrent ces nouvelles terres. Le millésime 2016 est le premier à proposer une cuvée en AOC Minervois, portant le joli nom de « Bergerie de Rieux ». Evidemment, les projets de la famille ne s’arrêtent pas là et nous vous invitons vivement à les suivre de très près !



Contact :

Adresse : 1, rue du Château 11 200 Luc sur Orbieu
Site internet : https://www.famillefabre.com/
Facebook : famille fabre vignerons depuis 1605 grands vins du languedoc
Instagram : FamilleFabre
Email : info@famille-fabre.com


lesgrappes.leparisien.fr


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 12 Sep 2017 20:18

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Millésime 2017, Chablis partagé !
A Chablis, les vignerons sont partagés... Le millésime 2017 est annoncé d'excellente qualité et peut-être même un peu plus. Mais pour ce qui est des volumes récoltés, le tableau est bien plus nuancé. La faute au gel de printemps...




Commençons par le plus simple et le plus évident : Chablis tient avec 2017 un excellent, voire peut-être même un grand (il va quand même falloir attendre de goûter avant de ses prononcer plus précisément) millésime de chardonnay, que certains n'hésitent déjà pas à comparer à 2014, voire à 2010. Et un millésime "classique", bien dans l'esprit Chablisien, ce qui est synonyme de vins concentrés, riches (les raisins titraient fréquemment 12 à 12,5 degrés naturels voire près de 13 dans certaines parcelles) et frais, tendus comme on les aime. "Nous avons eu du soleil, de l'eau régulièrement mais sans les excès qui auraient pu permettre aux maladies de s'installer, aucun orage de grêle. La vigne a suivi un cycle complet, régulier et pour une fois les raisins ont pu mûrir normalement, naturellement, par photosynthèse et non par concentration comme on le voit souvent. Les peaux des chardonnays étaient épaisses, grasses, concentrées. Les jus sont riches, aromatiques, frais. Je suis persuadé que 2017 est un grand millésime pour Chablis", assure Benoît Droin, vigneron à Chablis, résumons par la même l'opinion générale.


La qualité ne va donc pas poser de problème en 2017 à Chablis mais le "hic" est ailleurs, dans les volumes récoltés et à ce niveau tous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne. Ceci nous ramène aux conséquences du gel qui a sévèrement touché le vignoble au printemps. Dans la partie nord du Chablisien (villages de Ligny-le-Châtel, Maligny, Beine, Lignorelles...), les producteurs ont rentré de minuscules récoltes, parfois en-dessous de 20 hl/ha. Sur Chablis même également, les vignobles de la rive droite du Serein (grands crus, premiers crus Montée de Tonnerre, Fourchaume, Mont de Milieu) ont eu froid pendant la période de gel et dans les deux semaines qui ont suivies ; après la floraison il ne restait plus beaucoup de raisins et les 30-35 hl/ha y sont monnaie courante. Le tableau est très différent en se dirigeant vers le sud du vignoble autour des villages de Chichée, Béru, Vivier... A Chichée, Didier Picq (domaine Gilbert Picq et Fils) ne se plaint pas. "Dans nos premiers crus Vaucoupins et Vosgros, la récolte est de 50 hl/ha environ et un peu plus en chablis village : 55 à 60. Le tout avec de beaux degrés, des acidités de 6 à 7 grammes, des ph de 3,10 à 3,20. C'est parfait", commente le vigneron qui dès demain mettra un terme à des vendanges très précoces.


Attendons un bilan plus définitif et plus officiel, mais en deux ans, 2016 et 2017, Chablis n'aura sans doute pas produit beaucoup plus que l'équivalent d'une récolte. Ce manque de vin devrait peser à la hausse sur les cours déjà élevés des vins en vrac et en bout de course, sur les prix en bouteilles, même si c'est là une autre histoire.


Les autres vignobles de l'Yonne sont un peu logés à la même enseigne que Chablis en cépage chardonnay avec une belle qualité, mais des volumes récoltés très hétérogènes d'un secteur à l'autre. Quant aux rouges, ils se dit qu'il y a longtemps qu'Irancy n'avait pas récolté d'aussi beaux pinots noirs. A suivre...


Christophe Tupinier


www.bourgogneaujourdhui.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 12 Sep 2017 20:52

Merci, Alex, pour ce lien.
J'avais lu cet article intéressant en cherchant une information non pas sur les volumes mais sur la qualité des 2016... En vain...

Bonne soirée,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 13 Sep 2017 17:01

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Vendanges 2017 : petite quantité en blancs, grande qualité dans l'ensemble
Les vendanges battent leur plein en Bourgogne. Visites aux domaines Dureuil-Janthial (Rully) et Mugneret-Gibourg (Vosne-Romanée). Premières impressions raisins en main et tête dans le pressoir...


Vidéos à consulter sur le site


www.allaboutburgundy.fr


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 13 Sep 2017 17:07

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Le fabuleux destin de Château Lafite-Rothschild
Pas besoin d’être un expert pour savoir que Château Lafite est une valeur sûre. Mais savez-vous pourquoi ce vin est devenu en quelques siècles le graal de tous les amateurs de grands vins ? Flashback sur ce cru mythique : hier à la table de Louis XIV, et demain dans votre cave… Qui sait ?




Naissance sous une bonne Ă©toile

La seigneurie Lafite -en gascon « la hite » : butte- enracinée sur un territoire au nord -ouest de la commune de Pauillac depuis le XIIIe siècle produisait blé et vin sur 110 hectares dans les lieux de Milon, Loubeyres, Anseillan et Pauillac. Mais c’est la famille Ségur des Francs qui au XVIIe siècle structure le domaine viticole et lui donne ses lettres de noblesse. Un mariage scellé entre les Ségur et les Clauzel, propriétaire du Château Latour, valut à l’héritier Nicolas Alexandre de Ségur le surnom de « Prince des Vignes ». On comprend pourquoi…

Lafite, le séducteur

1706 c’est l’envol outre-Manche; Lafite et Latour apparaissent pour la première fois sur les registres de vente de marchands britanniques. Les grands hommes du Grand Siècle invitent Lafite à leur table : Richelieu l’introduit à la cour de Versailles et le baptise « Fontaine de Jouvence », Thomas Jefferson, conquis par ce vin lors d’un voyage diplomatique en France, devint un ambassadeur de choix pour faire rayonner Lafite jusqu’en Amérique ! Un temps propriété d’une maison de négoce néerlandaise puis confisqué et devenu bien national à la Révolution, pendant près d’un siècle le beau bébé passe de mains en mains pour terminer dans les bras de la branche française de la famille Rothschild qui l’adopte pour de bon en 1868 avec en tête une idée fixe : faire de Lafite le porte-étendard de Bordeaux, l’icône de Pauillac.

Gloires et déboires

Déjà au début du XIXe, Lafite est en tête en termes de cote : en 1814 le tonneau est vendu à 3000 francs (summum pour le millésime) contre 2 600 francs pour Latour et Margaux. A l’occasion de l’Exposition Universelle en 1855 le classement des vins de la Rive Gauche reconnaît officiellement et définitivement le statut particulier de Lafite-Rothschild comme premier cru classé de Pauillac. La propriété entre dans la légende du club des 5 premiers crus classés (Margaux, Latour, Haut Brion et Yquem). A la gloire succèdent des fléaux qui endommagent le vignoble et ternissent l’éclat de la maison : crise pour la vigne (phylloxéra et mildiou), crise économique de 1929 et occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Quatre millésimes exceptionnels ponctueront tout de même la période, venant éclaircir ce sombre tableau : 1899, 1900, 1926 et 1929.

Un mythe désormais mondial

Après la tempête, le calme : parce que la famille Rothschild raisonne sur le temps long, de génération en génération elle s’attèle à asseoir la notoriété du cru, mais aussi à enrichir son patrimoine viticole. Une stratégie mise en œuvre avec talent par le tandem que forment depuis un peu plus de 30 ans Eric de Rothschild et Christophe Salin. Ce dernier va œuvrer au rachat de propriétés françaises (Château Rieussec à Sauternes, Château L’Evangile à Pomerol et le domaine d’Aussières, en Languedoc). Et cet infatigable voyageur va également conquérir le monde pour implanter le groupe au Chili (Vina Los Vascos), en Argentine (Bodegas Caro) et jusqu’en Chine (dans la province du Shandong), pays ou l’étoile de Lafite fait briller le regard des amateurs depuis déjà plusieurs décennies.

Victime de son succès, Lafite a fait l’objet d’une spéculation intense dans l’Empire du Milieu, et s’est également trouvé confronté à la production de faux. D’où l’adoption en 2012 du système d’authentification Prooftag.

Le journaliste et critique américain Robert Parker a lui aussi joué un rôle déterminant en plaçant Lafite sur le podium à plusieurs reprises : quatre millésimes – 1986, 1996, 2003 et 2010 – ont en effet reçu la note maximale de 100/100.

Les cours de Château Lafite, au sommet jusqu’à la fin des années 2000, ont retrouvé des niveaux plus sages lorsque la Chine a adopté des mesures destinées à lutter contre la corruption, et la politique des « cadeaux » qui l’accompagnait.

Terroir unique pour un vin mirifique

Le domaine dispose d’un sol de graves fines et profondes apportant un bon drainage ainsi que de sables éoliens sur un sous-sol de calcaire tertiaire. Le vignoble comprend trois grandes zones : les coteaux autour du Château, le plateau des Carruades contigu à l’ouest et -originalité- une parcelle de 4,5 ha sur la commune voisine de Saint-Estèphe mais faisant partie historiquement du domaine.

Viticulture et Elevage : entre tradition et modernité

Eric Kohler, le directeur technique du domaine, assisté de Christophe Congé, privilégie une culture raisonnée. L’équipe technique veille aussi aux destinées du Château Duhart-Milon. Les chais allient grandes cuves en chênes et cuves inox de petite taille pour assurer un tri parcellaire jusqu’à la fin de la vinification. Le chai circulaire de forme orthogonale et voûté construit en 1987 par l’architecte Ricardo Bofill est destiné à l’élevage des vins de seconde année. Cette véritable cathédrale souterraine peut accueillir jusqu’à … 2 200 barriques !

Le passage dans les tonneaux est une étape si importante que les domaines Barons de Rothschild ont investi dans une tonnellerie à demeure. Cinq tonneliers fabriquent 2 000 barriques utilisées dans les différentes propriétés du groupe.

Dans les coulisses où est modelé ce vin de légende, l’équipe relève à chaque millésime le défi de perpétuer, dans la tradition, l’esprit Lafite.



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 13 Sep 2017 18:09

Merci, Alex, je ne connaissais pas le site https://www.allaboutburgundy.fr/
Je viens d'y passer un peu de temps, il y a des infos qui me semblent intéressantes.
Bien cordialement,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 14 Sep 2017 13:44

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Gironde : non-lieu pour l’épandage de pesticides près d’une école
Un non-lieu a été prononcé envers deux châteaux viticoles qui avaient épandu en 2014 des pesticides près d’une école dans le nord de la Gironde où des élèves avait été pris de malaises et de nausées, a-t-on appris jeudi auprès d’une des parties civiles.




« On est extrêmement déçus par cette décision de justice, déçus pour l’environnement, pour les victimes, les enfants et l’institutrice, ainsi que les riverains qui affrontent ce problème de pesticides en Gironde », a déclaré à l’AFP Daniel Delestre, président de la Fédération des sociétés pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso).

« Ce n’est pas ce non-lieu qui va faire avancer les choses en terme de sécurité et de santé des riverains et des salariés » dans les vignes, a ajouté ce représentant d’une des parties civiles, précisant que la Sepanso déciderait prochainement si elle interjetait appel.

Concernant l’intoxication des enfants aux pesticides, il est « permis de le soupçonner » mais « aucun élément objectif ne permet de l’assurer », selon l’ordonnance citée dans le journal Sud Ouest. Le parquet de Libourne n’a pas l’intention de faire appel, a-t-il précisé.

Pour l’association Générations futures, les élèves et l’enseignante présentaient des symptômes typiques d’une intoxication aux pesticides. « On nous dit que ce n’est pas ça mais on ne nous dit pas quoi. Les enfants ont été malades et nous ne savons pas pourquoi », a souligné Nadine Lauverjat, coordinatrice de cette association de défense de l’environnement.

Pour l’avocat de la Sepanso, soit il y a eu un épandage alors que la vitesse du vent était supérieure à 3 sur l’échelle de Beaufort, ce qui est interdit, soit l’épandage a dépassé la parcelle. « Dans l’ordonnance du juge d’instruction, il y a des analyses Météo-France qui disent qu’effectivement il y avait ce jour-là un vent sur le département », s’étonne Me François Ruffié.

« Cela mérite qu’il y ait un débat contradictoire devant le tribunal. Cette histoire a changé les discours, maintenant il faudrait changer les pratiques », a-t-il conclu.

Les domaines d’appellation Côtes de Bourg, Château Escalette et Château Castel La Rose, avaient été mis en examen pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques ».

En mai 2014, une vingtaine d’enfants et une enseignante d’une école primaire de Villeneuve-de-Blaye avaient été pris de malaises, ou s’étaient plaints de picotements aux yeux, de maux de gorges, à la suite de l’épandage de fongicides sur des vignes proches. Ils avaient été confinés dans les locaux scolaires.

Deux domaines, l’un certifié bio, l’autre conventionnel, avaient traité ce jour-là leurs parcelles avec des produits autorisés, qui comportaient des mises en garde sur un risque de nocivité.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 14 Sep 2017 13:48

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Les MOF sommeliers signent une nouvelle cuvée avec Duval-Leroy
Au-delà des liens qui unissent la sommellerie française et la maison de champagne, les Meilleurs ouvriers de France ont établi un partenariat qui se traduit par l’élaboration d’une deuxième cuvée. Un millésime 2010 qui dévoile un vin plus accessible Explications…




Entre l’association des Meilleurs ouvriers de France sommeliers et Carol Duval-Leroy, la pétillante propriétaire de la célèbre maison de champagne basée à Vertus, les relations sont humaines avant d’être commerciales. Des liens qui se sont tissés au fur et à mesure des concours que la chef d’entreprise a décidé de soutenir.

Une proximité qui a incité les MOF à associer leur image à celle de Duval-Leroy. « A l’inverse d’autres métiers, nous n’avons pas de belle œuvre à réaliser dans le cadre du concours, explique Christian Pechoutre, sommelier-formateur à Tours, issu de la première promotion en 2000. Pourtant nous avions envie de créer afin de laisser un souvenir en ce sens. »

« Lorsqu’ils m’ont fait part de leur idée de travailler sur une cuvée qui porterait leur signature, j’ai tout de suite adhéré, se souvient Carol Duval-Leroy. Toutefois, pour la première cuvée les choses n’ont pas été simples, ils ne sont pas venus à Vertus en même temps et ils exprimaient tous des visions et une attente différentes à chaque fois. C’est alors Sandrine Logette-Jardin qui a su fédérer tous ces grands professionnels autour d’un projet. »

En 2013, un champagne de sommeliers

« En 2013, la première cuvée s’appuyait sur une majorité de vins du millésime 2008, une année avec un haut niveau d’acidité. Nous en avions profité pour réaliser un champagne tendu, un champagne de sommeliers que l’on pensait avant tout pour nous », reconnaît Arnaud Chambost, MOF 2000 lui aussi et sommelier-formateur à Dardilly.

« Du coup, le public moins averti avait un peu de difficulté à suivre notre démarche », admet Christian Pechoutre. Peut-être suffisait-il alors de laisser le temps faire son œuvre puisque l’évolution de ce champagne a apporté des éléments nouveaux qui en font aujourd’hui un vin beaucoup plus ouvert et promis, même, à un certain vieillissement.
« Lorsque nous en avons terminé l’assemblage, je savais que l’élément dosage fixé à 4 grammes ne plairait pas à tout le monde et ferait de cette première approche d’un travail qui était totalement nouveau pour eux, un vin pas forcément accessible au plus grand nombre. Mais j’ai respecté leur approche », analyse Sandrine Logette-Jardin.

En 2017, un vin délicat à partager

Afin de poursuivre ce partenariat, la moitié des 18 MOF que compte la profession a pu se réunir autour de la chef de cave. « La première fois, un dîner nous a réunis et m’a permis de poser des questions et surtout d’enregistrer les attentes de chacun. Le lendemain, nous sommes partons de cette base pour établir une hypothèse de travail. Mais pour cette deuxième cuvée, j’avais un petit avantage, je savais quel vin leur proposer. Un 100% chardonnay issu de vignes plantées en grand cru et en premier cru à Vertus, Mesnil-surOger, Avrize, Cramant et Chouilly. Un assemblage plus élégant, plus fin, plus précis et pour lequel, finalement nous avons conservé le même dosage. Mais avant de choisir la liqueur, nous avons réalisé de multiples essais. »

A l’arrivée, l’objectif est atteint avec un blanc de blancs extra brut. Un vin d’apéritif qui s’apprécie également au cours du repas, particulièrement avec un poisson, mais que l’on peut également ouvrir le temps d’une dégustation-plaisir.

« Cette cuvée, conclut Christian Pechoutre, offre un vin délicat. C’est l’expression d’un champagne qu’on va pouvoir partager… » A condition toutefois de ne pas trop attendre puisque cette cuvée se limite à 15.000 bouteilles !


Ci-dessous : Le vin est différent et l’habillage aussi. La nouvelle cuvée à droite livre de nombreuses informations, des terroirs d’origine des raisins jusqu’à la date du dégorgement.
Image


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Jeu 14 Sep 2017 21:54

Merci, Alex.
Je découvre quelque chose.
Bonne nuit,
Bien cordialement,
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