En goûtant à l'aveugle on ne se libère pas plus des idées préconçues (à mon avis), car des notes, des fragrances, des "défauts", des styles que nous associons immédiatement avec telle ou telle catégorie de vin, vient faire écran à notre pleine rencontre avec le vin, comme l'étiquette
Si l'on sait que le vin est réputé ou d'appellation de haut niveau ou de bon millésime ou encore de prix élevé, son goût sera meilleur. Ça peut sembler difficile à croire, mais c'est ce que démontrent plusieurs expériences sur le sujet.
L’aspect visuel du vin joue un rôle important, chez l’amateur comme chez le sommelier, pour se préparer favorablement (ou non) à sa dégustation et pour en caractériser l’origine et le millésime. L’interaction entre la vision, en particulier des couleurs, et la détermination de l’odeur est si forte que notre cerveau peut commencer à ressentir des odeurs à la seule évocation visuelle d’un objet odorant
La vision de la couleur influence également l’appréciation en bouche. L’expérience classique de dégustation de boissons aromatisées et colorées de manière différenciée montre que la reconnaissance gustative est maximale lors de la correspondance entre l’arôme et sa couleur (
Une étude du CNRS vient encore une fois nous démontrer qu'il n'y a pas de critique de vin sérieux s'il ne déguste pas à l'aveugle.Des chercheurs du CNRS [Centre nationale de la recherche scientifique de France] ont fait goûté un grand cru classé à 57 œnologues de renom.
D'abord dans une bouteille étiquetée «grand cru classé» puis, quinze jours plus tard, dans une bouteille étiquetée «vin de table».
Presque tous [50 experts] ont jugé meilleur le vin présenté dans la bouteille étiquetée grand cru.
La plupart ont même dit détecter la présence, totalement fictive, de bois dans le «grand vin» et décrit le type de boisé.
julien dubertret a écrit: Mais diable, si nous sommes faillibles, en dégustant à l'aveugle nous pouvons louper un embranchement, un détail qui nous aurait permis de ne plus être aveugle, de voir le vin. Quand un écrivain ou un musicien que j'apprécie, que je suis de près, dit ou fait quelque chose, je ne trouve pas cela pour autant génial, je peux garder mon sens critique. Mais si je sais que c'est X qui a écrit cet article étrange, sans doute le lirai-je à nouveau, pensant que peut-être je n'ai pas vu à la première lecture l’intérêt, la subtilité, le génie présent dans ces lignes. Rien ne m'oblige d'adhérer en seconde lecture. Pour la peinture, la musique, c'est bien pareil.
(...) En goûtant à étiquette découverte on a aussi la possibilité de boire sans se poser de question, d'être beaucoup plus disponible pour le vin lui même, le tout est de se libérer au maximum des idées préconçues.
Frédéric B. a écrit:Jean-Pierre, j'ai du mal à comprendre comment ta relation au vin peut-être plus riche et complexe étiquette découverte?
Mais peut-être est-ce parce que je ne sais pas ce que tu entends par ces deux termes.
Frédéric B. a écrit:Jean-Pierre, j'ai du mal à comprendre comment ta relation au vin peut-être plus riche et complexe étiquette découverte?
C'est ce que j'ai essayé de faire à la dernière session BDE Paris en découvrant les étiquettes un peu plus rapidement que d'habitude mais déjà avec 15 vins sur un repas, on n'avait, je trouve, pas le temps d'établir une relation avec chacun des vins
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