Il y a quelques mois, je parcourais les allées d'une grande surface lors des traditionnelles FAV d'automne. Au milieu des pyramides de caisses et de cartons dont l'indigence des références n'a d'égale que l'indécence des prix proposés, mon œil est soudainement attiré par une étiquette qui me parle :
Château La Tour-Carnet 2019 (29€).
J'en empoigne deux bouteilles dans l'idée d'en goûter une prochainement. Chose faite le week-end dernier.
J'ai toujours eu un petit faible pour cette belle propriété multi-centenaire, gardée en son centre par une impressionnante forteresse entourée de douves, dont le donjon semble aujourd'hui encore, guetter au loin le poudroiement d'hypothétiques cavaliers anglais lancés à l'assaut les plaines et vignobles médocains..
La robe est d'un pourpre foncé.
Explosion d'arômes de fruits noirs (mûres, myrtilles) avec des touches vanillées prononcées.
La bouche se caractérise par une entame pleine, sphérique et veloutée. On cherche vainement un développement vers d'autres horizons, mais le milieu de bouche ne fait que confirmer cette richesse initiale qui conduit à une sensation anesthésiante légèrement alcooleuse. La finale laisse soudain apparaitre une acidité inattendue qui déséquilibre la structure du vin.
Pour être honnête, le tiers restant bu 24h plus tard était plus équilibré et montrait une certaine harmonie. Mais ce vin rappelle furieusement les "
belles" heures des bordeaux parkerisés d'il y a 20 ans.. caractérisés par des extractions excessives et des élevages trop luxueux. Je vous tiendrai au courant (d'ici quelques années) de l'évolution de la 2è bouteille, en espérant qu'il ne s'agisse ici que d'une phase ingrate (je peux me tromper, mais j'ai de sérieux doutes
![Confus :?](./images/smilies/icon_e_confused.gif)
).