Allez hop, je me lance sur ce grand sujet qu'est le Clos Joliette à Jurançon. J'adore ce vin, si vous en avez en cave, des vieux, je suis preneur
. Bon c'est pas une superbe bouteille du domaine qui m'a donné l'envie d'écrire, mais une bouteille un peu défectueuse. défectueuse est un mot faible en l’occurrence. Un Clos Joliette 1979, un genre de demi-sec. Oui ce n'était pas l'année des grands moelleux à Jurançon. C'est une bouteille que j'ai eu l'occasion de boire 6 ou 7 fois, et certaines sont parmi mes plus beaux souvenirs de dégustation. Bon ce ne fut pas le cas cette fois-ci, heureusement qu'il y avait un Foreau Moelleux 89 qui lui était splendide, ouvert, aérien, délicat, bien plus avenant qu'une réserve 89 dégustée il y a un mois. Mais je voulais lancer le sujet sur la propriété de feu madame Migné. Il est vrai qu'aujourd'hui ce clos est quasi à l'abandon, quoique toujours vendangé par un certain gars aussi caviste sur Paris, place de la nation. Ce bonhomme a la fantaisie de croire qu'il est vigneron parce qu'il a un terroir d'exception en passe de disparaitre sous les produits phytos et le manque d'amour. Alors donc Madame Migné quand à elle chérissait bien son petit domaine. Plus habile à la vigne qu'au chai où quelques problèmes d'hygiène sont surement porteurs de quelques faux goûts que l'on trouve parfois quand on ouvre ces délicieux flacons. En fait le 79, par exemple est un vin élancé et puissant, guidé par l'acidité, sur laquelle se développent des arômes de fruits exotiques, de truffes blanches, d'écorces d'orange, le vin est long tendu, intense, et se marie avec magie avec de la cuisine thai. Selon les années les vins étaient vinifiés en sec ou moelleux. Des petits millésimes comme 1974 sont absolument délicieux aujourd'hui, et sont des vrais vins de repas et de caractères. Si vous en croisez sur votre chemin , n'hésitez pas à les ouvrir!