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En Australie, des vendanges de cendres et de deuil

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 14 Avr 2009 16:55

Alors que les vendanges s'achèvent en Australie, beaucoup de viticulteurs reconnaissent que faire du vin dans cette région du globe devient de plus en plus un labeur. Depuis quelques millésimes, les conditions climatiques sont, en effet, hostiles. Les années de sécheresse se succèdent et les vignerons trinquent.

« J'ai commencé à faire du vin dans ce pays en 1998. Mes investissements en Australie seraient rentables depuis quatre ou cinq ans s'il n'y avait pas ses pics de chaleur montant à plus de 45° », déplore Michel Chapoutier, négociant de Tain-l'Hermitage (Drôme). « Cette année, je crois que l'on a battu tous les records. Les rendements sont ridicules.

Sur certaines parcelles, on ne ramasse rien. La canicule a fait très mal », reconnaît Mathieu Appfel, le manager général des domaines australiens de l'entreprise. Mais il s'estime heureux : ses vignobles ont été épargnés par les terribles incendies qui ont frappé l'État du Victoria, au sud du pays, ces dernières semaines.

Raisins brûlés par la chaleur

Les feux, qui ont dévasté quelque 450 000 hectares de forêts d'eucalyptus et de plantations diverses, entraînés par des vents violents, ont aussi anéanti 3 % du vignoble de cette région et plus encore de récoltes. Dans la Yarra Valley, à une heure de route de Melbourne, le vigneron Ben Portet n'en revient toujours pas : « Le feu s'est arrêté aux portes de notre propriété, les vents ont tourné, c'est un miracle. Mais la chaleur a été si forte que les raisins ont tous brûlé. Cette année, comme bon nombre de confrères, c'est zéro récolte. »

Un peu plus loin, le célèbre critique de vins, James Halliday, a eu tellement peur de périr dans les flammes que, le soir de l'incendie, il s'est réfugié dans sa cave avec son maître de chai pour ouvrir ses plus grands crus français...

Un goût amer

D'autres n'ont pas eu cette chance. En cet automne austral, pour Dale, les vendanges ont un goût amer. Il est vigneron et pompier volontaire. En attendant la date des récoltes, son téléphone a bipé plusieurs fois pour aller reconnaître des corps calcinés dans les propriétés environnantes. « On a retrouvé des cendres de parents serrant leurs enfants... », confie-t-il. Il se souviendra toute sa vie du vintage 2009.

Jean-Charles Chapuzet
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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