Stéphane VILLETTE a écrit:Bonjour Alain,
J'aimerais bien être aussi optimiste que toi.
Attention Stéphane, mon message précédent ne fait que résumer la pensée générale du Sieur Johnson telle que j'ai cru la comprendre ces derniers mois, en rapport à ses articles ou livres, principalement en Anglais..!
Sur le fond, je suis bien d'accord avec toi. Il est impossible de procéder par généralisations. Il est avéré que certains domaines ont fait un travail de tri absolument énorme cette année (2007). Je pense d'ailleurs que la plupart ont également bien travaillé sur les vignes auparavant.. donc pas de soucis pour ces crus-là . Mais plein d'autres, qu'on ne saurait (encore) classifier, ni dans la catégorie des vins industriels, ni dans les vins d'origine, ont probablement été plus laxistes. La qualité s'en ressentira certainement et par conséquence, l'effet millésime sera bien identifiable sur cette catégorie de vins.., principalement grace (ou à cause) à leurs défauts.
Il est vrai que des personnalités et critiques de premier plan tels que Johnson, procèdent souvent par généralisations lors d'interviews ou dans certaines publications grand public. Dans les grandes lignes, la théorie de H.Johnson n'est cependant pas inexacte, même si ça ne concerne pour l'heure, que 5 ou 10% des propriétés classifiables en tant que vins d'origine.
Pour illustrer ceci, j'ai souvent été positivement étonné ces dernières années, par la qualité remarquable des meilleures crus dans des millésimes réputés plus "moyens".. Par exemple, pour ne parler que de Bordeaux en 2004, Mouton, Latour, LLC, Barton, Palmer, Pichon Comtesse, Pontet-Canet, Haut-Bailly, Mondotte, Valandraud, Vieux Château Certan, Pavie-Macquin.. et j'en oublie quelques uns de moins réputés.. sont tous exemplaires! Ces gens-là ont su combiner la haute qualité de leur travail tout au long de la saison, avec un tri drastique à la récolte. Aujourd'hui, la qualité remarquable de ces vins dans le millésime est là pour le démontrer.
Mais surtout, après en avoir maintenant goûté un certain nombre, je suis persuadé qu'à l'avenir, il deviendra de plus en plus difficile de pouvoir identifier un millésime à l'aveugle sur la base de vins de pareille qualité.. En effet, beaucoup de 2004 (et de 2006?) présentent une excellente maturité de fruit, un fondu des tannins étonnant et une structure serrée, qui rend difficile leur singularisation / différenciation par rapport aux "grands" millésimes réputés.
Alain