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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Avec des rendements autorisés qui comptent parmi les plus faibles du vignoble français et un grand cépage, le chenin, les appellations des coteaux du layon sont des vins d'exception.

Parmi les nombreuses appellations du vignoble angevin, il en est une qui illustre parfaitement “la douceur angevine” chantée par Joachim du Bellay, poète de la Pléiade : les coteaux du layon. Des rendements autorisés qui comptent parmi les plus faibles du vignoble français - 25 hectolitres par hectares pour quarts de Chaume -, des coteaux bien exposés, un climat de type océanique tempéré et un grand cépage, le chenin, permettent d’élaborer des vins d’exception, surtout lorsqu’ils sont obtenus par tries successives de grappes botrytisées.

Appellations
AOC coteaux du layon : l’appellation s’étend sur 27 communes du Maine-et-Loire. Elle peut être suivie des dénominations géographiques suivantes si les vins répondent aux conditions de production fixées par le cahier des charges : Beaulieu-sur-Layon, Faye-d’Anjou, Rablay-sur-Layon, Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné, Saint-Lambert-du-Lattay.

• Chaume : l’appellation couvre 51 hectares. Le Conseil d’État a annulé le décret du 19 septembre 2003 relatif à l’AOC Chaume-Premier cru des coteaux du layon (JO du 12 janvier 2006)*.

• AOC quarts de chaume : avec seulement 28 hectares (pour la carte, il ne faut pas oublier le ‘s’ à Quarts), la procédure est en cours pour le classement en ‘grand cru’.*

• AOC bonnezeaux : l’appellation comprend 67 hectares sur trois coteaux de schistes exposés plein sud au dessus du village de Thouarcé.

Tous ces vins sont issus exclusivement de chenin. Certains peuvent bénéficier de la mention Sélection de grains nobles s’ils répondent aux conditions particulières prévues pour cette mention dans le cahier des charges.

Caractères des vins

Les vins élaborés à partir de raisins arrivés à surmaturité sont des vins moelleux ou liquoreux, avec une richesse aromatique exceptionnelle, plus ou moins intense selon les crus et les années. En règle générale, on retrouve des arômes de miel, de fleurs d’acacia, de coing, d’abricot, de raisins secs… auxquels il convient d’ajouter quelques notes florales qui confèrent à ces vins une persistance aromatique remarquable. Grâce à l’acidité naturelle du chenin, la bouche riche et chaleureuse reste équilibrée malgré la présence de sucres résiduels imposée par décret pour ce type de vin.

Tous ces vins ont une excellente aptitude à la conservation : de cinq ans à plusieurs décennies, voire plus de cinquante ans lors des beaux millésimes.

Accords et service
Ces vins, en raison de leur richesse naturelle, se prêtent particulièrement au service du vin au verre. Il faut les servir frais, aux environs de 8 °C. La plupart d’entre eux gagnent à être passés en carafe juste avant d’être dégustés. Bien évidemment, ces vins accompagnent parfaitement de nombreux desserts (gâteaux et entremets, notamment…) mais il ne faut pas hésiter à les servir sur des plats exotiques ou méditerranéens, sur le foie gras poêlé, les fromages persillés (à condition que ces derniers soient d’une qualité irréprochable…). Une excellente idée consiste à servir les plus grands d’entre eux juste après le repas, à la place des digestifs .

Paul Brunet
http://www.lhotellerie-restauration.fr/ ... ngevin.htm