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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Montréal Passion Vin (MPV) -l'événement phare au Québec en matière de vin-, a toujours, immanquablement, quelque chose d'éminemment instructif.

Les 330 participants ont pu de la sorte, cette année, les 27 et 28 novembre, comparer deux vins très réputés du Bordelais (même s'ils n'ont pas été dégustés côte à côte), soit le Saint-Émilion 1er grand cru Château Cheval Blanc et le Saint-Estèphe Cos d'Estournel, deuxième cru classé du Médoc. En deux mots: aux yeux de beaucoup, moi inclus, Cos d'Estournel, dense, plein d'éclat, notamment dans les millésimes 2000 et 2001, a fait meilleure figure que Cheval Blanc, austère, aux tannins durs.

Dégusté avec trois autres millésimes du même vin, la Cuvée Prestige 1990 William Deutz blanc, absolument magnifique, complexe, et dont le bouquet rappelait celui des grands chablis arrivés à leur apogée, a montré à quel niveau peut atteindre le champagne.

Et puis, comment expliquer que tant de bourgognes blancs, à partir du millésime 1998, souffrent d'oxydation prématurée ? a-t-on demandé à Étienne de Montille, de Bourgogne.

Il y a «quatre familles de causes», a-t-il répondu.

D'abord, l'utilisation de pressoirs pneumatiques, qui extraient «moins de matière phénolique», laquelle protège contre l'oxydation ; puis «le bâtonnage intensif» (pour remettre les lies en suspension dans le vin lors de l'élevage) qui a un effet d'oxydation ; autre cause, «beaucoup de domaines dans les années 90 ont commencé à mettre moins de soufre dans les vins sans en mesurer les conséquences» ; et les bouchons...

Enfin, malgré la récession récente, Montréal Passion Vin a pu verser cette année plus de 600 000 dollars -un record-, à la Fondation de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

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