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[Jean-Pierre NIEUDAN]

La fête… mais les jeunes viticulteurs veulent aussi profiter d'une belle image de marque.

Près de vingt ans après les premières vendanges de la Saint-Sylvestre en Pacherenc, cette cuvée quasi confidentielle a l'ambition d'être un nouvel enjeu économique. Les viticulteurs de la nouvelle vague parient sur ce produit et au soir du 31 décembre 2009 espèrent bien détenir dans leurs chais le volume pour mettre en marché 20 000 demi-bouteilles de Pacherenc de la Saint-Sylvestre.

« Dès lors, nous deviendrons crédibles », analyse ce commercial qui n'oubliera jamais la remarque du sommelier de chez Nicolas « Que voulez-vous que l'on fasse avec 1 500 bouteilles ! ». En effet, bon an mal an c'était le volume qui était mis en marché, la moitié d'une production dont le restant s'écoulait dans le Gers et surtout entre viticulteurs, pour lesquels c'était avant tout un produit festif, pour de sympathiques rencontres entre copains. Souvenons-nous la naissance du Pacherenc de la Saint-Sylvestre. Généralement le meilleur du pacherenc se récolte autour du 15 novembre… En 1991 une gelée précoce empêche le murissement des raisins. Les grappes parviendront à maturité avec plus de trois semaines de retard. Et là germe l'idée folle de frapper un grand coup médiatique. Des vendanges au 31 décembre, c'est possible et c'est à Viella au cœur de l'Union Plaimont. Les derniers sillons de quelques hectares, amenés patiemment jusqu'au bout seront récoltés sous les projecteurs et les caméras des principales télévisions. Le Saint-Sylvestre était né, il allait donner lieu à de somptueux réveillons et de belles fêtes.

Mais l'intérêt financier du produit demeurait très limité. Le nouveau directeur technique de Plaimont et Crouseilles, Olivier Bourdet-Bees et quelques jeunes vignerons, qui pérennisent des domaines quasi historiques, comme les frères Dupouts, Dabadie, Laborde, Nicolas Marquet ou Thierry Aubert ont décidé de changer d'échelle et de faire du Saint-Sylvestre, un nouveau fleuron de l'Union Plaimont.

Des trois à quatre hectares habituels, on travaillera sur dix avec des emplacements bien précis, certes d'orientation et de terrain, mais aussi d'éloignement des forêts et des lignes électriques, favorables à la concentration d'oiseaux, prédateurs essentiels des vignes. En outre ils seront implantés sur toute l'aire Pacherenc et non plus, seulement, à Viella. Avec 20 000 bouteilles, cette nouvelle génération de viticulteurs espère s'installer sur les marchés de luxe. 2009, marquera le nouveau départ du Saint-Sylvestre, la véritable aventure économique de ce vin précieux et rare. A déguster au prochain réveillon en 2010.

Jean-Michel Dussol
http://www.ladepeche.fr/article/2009/12 ... estre.html