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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Situé à Arpaillargues dans le Gard, à une vingtaine de kilomètres de Nîmes, c’est le premier domaine viticole en Europe dont la totalité de la production respecte la cacherout (du mot cacher qui signifie valable en hébreu, désigne l’ensemble des règles alimentaires juives). Alexandre Sarten, l’exploitant de la Parnassah (prospérité en hébreu), y élabore depuis 2007 une gamme de vins rosé et rouges à partir d’un cépage de Merlot. Le premier millésime s’avère plutôt réussi et prometteur pour l’avenir. Dans une fourchette de prix tout à fait raisonnables allant de 5,90€ à 8,50€ la bouteille.

100% casher mais pas communautaire
Les méthodes de production d’Alexandre Sarten lui valent de bénéficier des deux meilleurs labels casher pour ses vins. Celui de l’Orthodox Union et du Beth Din de Paris qui permettent à 95% de la communauté juive dans le monde de les consommer. Les vins de la Parnassah ne leur sont bien sûr pas réservés. Avant d’être casher, ce sont des vins de terroir et quiconque aime le bon vin y trouvera son compte.

Varode (rose en hébreu) est plutôt honnête et abordable. Plutôt un rosé de table que d’apéritif, il accompagne idéalement des grillades de viandes et pourra convaincre les amateurs de rouge. Avec ces parfums de fruits confits (cerise, melon, pastèque), Varode est tout en rondeur et en souplesse mais reste sec et peu sucré. Sa petite note acidulée sur le retour, sans acidité, le rend léger et annonce un bon potentiel de garde.

Amour, plaisir et réussite
La gamme des rouges se déclinent en trois vins, Ahava (amour), Anaa (plaisir) et Ochère (réussite), avec un caractère affirmé pour chacun. Ahava possède une belle robe ambrée et exhale des parfums de mûre et de cassis. Il accompagnera parfaitement une entrée froide et s’avère agréable par sa légèreté pour la récitation du kiddoush (prière de sanctification du Shabbat).

Anaa se mariera très bien avec des merguez en grillade ou du poisson. Plus tannique et moins souple qu’Ahava, il est aussi plus puissant et acide sur la dernière note qui lui donne une certaine fraicheur en bouche. Ochère allie quant à lui la souplesse d’Ahava et la fraicheur d’Anaa. Un peu vanillé sur le retour, il offre des arômes plus complexes, grâce à sa vinification en fût de chêne.

Qualité supplémentaire commune à toute la gamme, les vins du domaine de la Parnassah ne contiennent aucun produit chimique, tels que les sulfites responsables de la gueule de bois. Les méthodes de vinification casher interdisent en effet leur utilisation. Tant de qualités pour un prix plus que raisonnable, on aurait tord de s’en priver.

gdarbord
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