Les 7 et 8 décembre prochains, le célèbre restaurant parisien va mettre aux enchères une partie de sa prestigieuse cave, à partir de 10 €. Recette attendue : 1 million d’euros.
Château-Latour, vosne-romanée-jayer, magnum de Petrus… Avis aux amateurs de bons vins, le mythique restaurant parisien la Tour d’Argent va mettre 18 000 bouteilles de ses plus grands crus aux enchères. Dix-huit mille bouteilles qui ne représentent qu’une petite partie d’une cave qui en compte actuellement 450 000 et en font l’une des plus riches de France.
« Il y a déjà eu des ventes plus importantes en termes quantitatifs. Mais d’un point de vue qualitatif, c’est l’une des plus belles qui aura lieu », précise Aymeric De Clouet, expert de la vente. On pourra trouver des crus très abordables comme ce jurançon mis aux enchères à partir de 10 €, mais aussi un château-mouton-rothschild estimé à 130 € ou un rhum Bally de 1947 à 250 €.
Pièce maîtresse de la vente, une bouteille de cognac fine champagne Clos du Griffier datant de 1788, et mis en bouteille en 1830, sera mise aux enchères à partir de 2 500 €. La recette de ce flacon exceptionnel sera reversée à une association caritative.
« Pour que la vigne repousse avec vigueur, il faut la tailler »
Le produit total des ventes pourrait rapporter environ un million d’euros. « La somme récoltée va servir à acquérir d’autres vins. Nous souhaitons réduire le stock de notre cave et en accroître la diversité », souligne André Terrail, patron de la Tour d’Argent. « Pour que la vigne repousse avec vigueur, il faut la tailler », corrobore, avec humour, le chef sommelier David Ridgway.
Le reste des produits de la vente ira directement dans les caisses de la Tour d’Argent. Une manne bienvenue pour ce restaurant gastronomique qui a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires de 5 % en 2008. « Même la Tour d’Argent connaît la crise. Mais on ne s’en sort pas si mal », tempère André Terrail. Contrairement à la majorité des établissements étoilés de la capitale qui ont subi de plein fouet la désaffection des touristes étrangers fortunés, la Tour d’Argent a en effet limité la casse. Clientèle fidèle et baisse de la TVA, dont André Terrail dit ressentir « les premiers effets », expliquent cette bonne tenue. La Tour d’Argent a effectivement joué le jeu de la baisse des prix, en passant par exemple le prix de son menu déjeuner de 75 à 65 €.
La vente aux enchères organisée par la société Piasa aura lieu les lundi 7 et mardi 8 décembre aux salons Hoche à Paris (VIIIe) et devrait lui permettre d’aborder sereinement son cinquième siècle d’existence.
Maxime Goldbaum
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