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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 18 Sep 2017 17:07

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Bordeaux : Le chñteau Lafaurie-Peyraguey investit dans l'Ɠnotourisme
Le propriĂ©taire du chĂąteau Lafaurie-Peyraguey Silvio Denz se lance dans un ambitieux projet Ɠnotouristique avec, Ă  la clĂ©, l’ouverture d’un restaurant gastronomique sous la direction du chef JĂ©rĂŽme Shilling.




Il promet "un deuxiĂšme lieu d'hospitalitĂ© dans le graal des Crus ClassĂ©s bordelais". Silvio Denz, propriĂ©taire du restaurant Ă©toilĂ© Villa RenĂ© Lalique et du ChĂąteau Lafaurie-Peyraguey depuis 2014, prĂ©voit pour le 1er Grand Cru de Sauternes d'importants travaux pour y dĂ©velopper une activitĂ© Ɠnotouristique.

Un hÎtel-restaurant gastronomique verra le jour "dans un style adapté à l'esprit de la région" précise un communiqué. Silvio Denz ne cache pas son espoir de reproduire le succÚs de la villa alsacienne Lalique, récompensée par 2 étoiles au Guide Michelin 3 mois aprÚs son ouverture. Ainsi, le chef exécutif de Lalique JérÎme Shilling sera muté dans les cuisines neuves du futur restaurant de Lafaurie Peyraguey. Et on y annonce d'ores et déjà une cave pléthorique !

LAFAURIE-PEYRAGUEY VA FÊTER SES 400 ANS

La plastique du chĂąteau va semble-t-il aussi ĂȘtre modifiĂ©e. "Ce chĂąteau sauternais sera entiĂšrement dĂ©corĂ© par Lalique", indique le communiquĂ©. L’inauguration de l'hĂŽtel-restaurant est prĂ©vue Ă  l'occasion de l'anniversaire des 400 ans de Lafaurie-Peyraguey, au printemps 2018.


www.larvf.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 18 Sep 2017 17:11

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Le domaine Mongeard-Mugneret en Bourgogne : entre sagesse et ambition
C’est parti pour un tour vers la CĂŽte d’Or, focus sur le domaine Mongeard-Mugneret installĂ© Ă  Vosne-RomanĂ©e, enclavĂ© au nord entre le lĂ©gendaire ChĂąteau du Clos Vougeot et au sud le petit village de Nuits-Saint-Georges. La famille dompte la vigne depuis plus de huit gĂ©nĂ©rations !




L’histoire commence en 1620. La renommĂ©e du domaine Mongeard-Mugneret repose sur l’anciennetĂ© de son activitĂ©, la finesse de ses vins, la subtilitĂ© de ses terroirs et l’étendue de son domaine. En rĂ©unissant les vignes d’EugĂšne Mongeard et de sa femme EdmĂ©e Mugneret, le domaine a Ă©tĂ© rebaptisĂ© et a donnĂ© naissance Ă  une exploitation riche aujourd’hui de 30 hectares de vignes, rĂ©parties sur 33 appellations.

Jean le Pointilleux

La philosophie de Jean Mongeard-Mugneret, digne hĂ©ritier du domaine, est de maĂźtriser le plus possible les outils techniques pour approcher du vin idĂ©al. Il donne de l’importance par exemple Ă  l’instrument de contrĂŽle de la tempĂ©rature des cuves au moment de la fermentation qui doit se dĂ©rouler Ă  30°C. Il procĂšde ainsi : la cuvaison dure de 12 Ă  15 jours jusqu’à ce que tout le sucre ait Ă©tĂ© transformĂ© en alcool puis dĂ©cuvage. Il utilise un pressoir pneumatique afin d’exercer une lĂ©gĂšre et souple pour extraire des tannins sans excĂšs. La descente en cave est opĂ©rĂ©e par gravitĂ© et le vin clair termine en fĂ»ts neufs (en fonction de l’appellation et du millĂ©sime). Il cherche dans le chĂȘne fendu de l’Allier et de la NiĂšvre un parfum mais aussi un apport en rondeur et en moelleux au cours du vieillissement. A la vigne on pratique un travail manuel soigneux au rythme des saisons. Selon la tradition on ne commence pas Ă  tailler avant le 22 janvier, au moment de la Saint-Vincent, fĂȘte des vignerons. Le domaine a adoptĂ© la taille bourguignonne traditionnelle dite « taille Guyot »; cela consiste l’hiver Ă  conserver une baguette sur laquelle pousseront les branches fructifĂšres et le courson qui donnera les bois de taille de l’annĂ©e suivante. On Ă©bourgeonne aussi pour concentrer la rĂ©colte, aĂ©rer les grappes et favoriser l’ensoleillement. Le chef de culture donne le top dĂ©part pour le relevage et l’accolage (fixer les rameaux Ă  la treille pour protĂ©ger les pampres). C’est un travail d’orfĂšvre, dĂ©cisif pour la qualitĂ© du raisin. Ensuite l’équipe rĂ©alise les vendanges en vert : la qualitĂ© avant la quantitĂ©. A ce moment prĂ©cis, en fonction de la vigueur de la souche est estimĂ© le rendement pour avoir une idĂ©e de la valeur de la vendange. A la fin de l’étĂ© entre en jeu le travail du vinificateur, rĂ©jouissance et inquiĂ©tude l’envahissent. Le domaine s’est fixĂ© comme fil rouge, et par prudence, de limiter les rendements Ă  30 hectolitres l’hectare pour les appellations Grands Crus et 40 hectolitres pour les appellations Villages et Premiers Crus. De la sagesse et de l’ambition.


www.idealwine.net


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 18 Sep 2017 17:15

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Du Bourgogne CĂŽte-d'Or dĂšs 2017 ?
La nouvelle appellation Bourgogne CĂŽte-d'Or, validĂ©e par l'INAO devrait pouvoir ĂȘtre revendiquĂ©e par les producteurs dĂšs le millĂ©sime 2017.





Les vins de Bourgogne comptent désormais une nouvelle appellation, validée par l'Institut National de l'Origine et de la Qualité. Il s'agit du Bourgogne CÎte-d'Or (vins rouges et blancs), « quatorziÚme bourgogne identifié », précise Guillaume Willette, directeur de l'Organisme de Défense et Gestion des Bourgognes. « Il faut désormais que les ministres concernés signent le cahier des charges et que le texte soit publié au Journal Officiel. Cela devrait intervenir rapidement. Nous avons bon espoir que la signature intervienne avant le 10 décembre de cette année, date limite de déclaration de récolte pour les producteurs. Ils pourraient alors revendiquer l'appellation Bourgogne CÎte-d'Or dÚs le millésime 2017 ». 36 communes de la CÎte de Beaune et de la CÎte de Nuits font partie de la zone de production, ainsi que 4 dans le département de SaÎne-et-Loire (voir la liste complÚte ci-dessous). « L'appellation dispose d'un potentiel de 1 000 hectares), précise Guillaume Willette. « Les vignerons décideront de la revendiquer ou non, en fonction de leur gamme, des marchés, etc. ». Précisons enfin que les appellations régionales (Bourgognes et Mùcons) représentent plus de 50% de la production bourguignonne (1 500 000 hl en moyenne).



Dans le département de la CÎte-d'Or

Communes entiĂšres : Aloxe-Corton, Bligny-lĂšs-Beaune, Brochon, Chassagne-Montrachet, ChenĂŽve, Chorey-les-Beaune, Comblanchien, Corgoloin, Corpeau, Couchey, Fixin, Gevrey-Chambertin, Gilly-lĂšs-CĂźteaux, Ladoix-Serrigny, Marsannay-la-CĂŽte, Morey-Saint-Denis, Puligny-Montrachet, Santenay, Vougeot.

Communes prises en partie : Auxey-Duresses, Beaune, Chambolle-Musigny, Dijon, Flagey-Echézeaux, Magny-lÚs-Villers, Meursault, Monthelie, Nuits-Saint-Georges, Pernand-Vergelesses, Pommard, Premeaux-Prissey, Saint-Aubin, Saint-Romain, Savigny-lÚs-Beaune, Volnay, Vosne-Romanée.


Dans le département de SaÎne-et-Loire

Communes prises en partie : Cheilly-lĂšs-Maranges, Dezize-lĂšs-Maranges, Remigny, Sampigny-lĂšs-Maranges.



www.bourgogneaujourdhui.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Lun 18 Sep 2017 19:06

J'ai lu avec intĂ©rĂȘt l'article sur Lafaurie-Peyraguey.
Une adresse qui pourrait me tenter lors d'un prochain séjour en Bordelais, moi qui suis vieil amateur des vins de ce Chùteau ;)
J'espĂšre que cette politique ne va pas faire flamber les prix.
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 21 Sep 2017 00:24

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Bravo Marc !
La dégustation récente d'un magnifique Saint-Aubin premier cru blanc Les Cortons 1997 du domaine Marc Colin nous donne l'occasion de donner un coup de chapeau à un grand vigneron de la CÎte des Blancs.





Chez Bourgogne Aujourd'hui, on travaille mĂȘme le week-end ! La conscience professionnelle nous a donc conduit il y a quelques jours Ă  dĂ©boucher une bouteille de Saint-Aubin premier cru blanc Les Cortons 1997 du domaine Marc Colin lors d'un sympathique dĂ©jeuner dominical, pour accompagner un plat de cuisine ThaĂŻ. Connaissant le domaine, la qualitĂ© de ses vins et l'Ă©norme potentiel des meilleurs terroirs de Saint-Aubin (CĂŽte de Beaune - 21), nous n'Ă©tions pas vraiment inquiets, mais le millĂ©sime n'est pas restĂ© (Ă  tord, nous allons y revenir...) dans les annales et puis sait-on jamais avec une bouteille de 20 ans, mĂȘme conservĂ©e dans les bonnes conditions d'une belle cave voutĂ©e beaunoise. Non seulement nous n'avons pas Ă©tĂ© déçus, mais le vin a mĂȘme franchement impressionnĂ© les convives. Un magnifique vin blanc de Bourgogne Ă  maturitĂ©, Ă  la robe dorĂ©e encore trĂšs jeune. Au nez, les arĂŽmes prĂ©cis, charmeurs, fins, de fruits jaunes confiturĂ©s, d'Ă©pices, de noisettes grillĂ©es, Ă©voquent des raisins rĂ©coltĂ©s Ă  bonne, voire trĂšs bonne maturitĂ© et sains. En bouche, beaucoup de douceur, de gourmandise, de richesse, mais aussi d'Ă©lĂ©gance. A noter que l'accord met et vin Ă©tait trĂšs agrĂ©able avec le plat ThaĂŻ (curry de saumon) lĂ©gĂšrement Ă©picĂ©.

Nous avons donc voulu en savoir un peu plus avec le vigneron et quel ne fut pas notre plaisir d'entendre hier matin au tĂ©lĂ©phone la voix bien bourguignonne, toujours aussi chaleureuse, de Marc Colin. Aujourd'hui ĂągĂ© de 73 ans, bon pied, bon oeil, il fait partie de ces prĂ©curseurs qui ont marquĂ© leur Ă©poque et ses enfants* ont repris le flambeau avec brio. "Mais Marc, comment expliquez-vous que ce Saint-Aubin 97 ait aussi bien vieilli ? Quel Ă©tait votre secret ?", lui avons nous demandĂ©. A question bĂȘte, rĂ©ponse pleine de bon sens paysan : "Vous vous doutez bien qu'il n'y en a pas. Il faut juste faire les choses dans l'ordre", assure Marc Colin.

Commençons donc par le dĂ©but : la vigne et le terroir. Le premier cru Les Cortons de saint-Aubin est un climat aux sols "pauvres" et peu profonds, avec des pentes douces, qui borde le premier cru ChĂąteniĂšre. La vigne qui a donnĂ© ce magnifique 97 Ă©tait toute jeune, puisqu'elle avait Ă©tĂ© plantĂ©e en 90 ; voila dĂ©jĂ  qui met Ă  mal la grande thĂ©orie qui voudrait que seules les vieilles vignes donnent des vins Ă  mĂȘme de bien vieillir. PrĂ©cisons quand mĂȘme que le domaine avait plantĂ© ses 30 ares de Cortons avec une sĂ©lection de plants fins de chardonnay produisant des rendements raisonnables ; ceci explique cela... En chardonnay, en pinot noir, en gamay, en syrah, en merlot... les vignes jeunes plantĂ©es en plants fins peu productifs donnent de meilleurs raisins, donc de meilleurs vins que les vieilles vignes plantĂ©es en "gros plants" productifs. C'est dit !

EN 1997 (c'est toujours le cas aujourd'hui), le domaine Colin vendangeait à la main et sans chercher les surmaturités. "A l'époque Parker faisait la loi et beaucoup récoltaient des raisins trÚs mûrs pour produire des vins riches et gras. Je cherchais des raisins mûrs mais pas trop et surtout bien équilibrés entre sucre et acidité", assure le vigneron.

Des raisins mûrs... Mais au fait qu'en est-il du millésime 1997 en chardonnay ? La lecture du numéro 19 de Bourgogne Aujourd'hui nous rappelle que les vendanges s'étaient déroulées dans d'excellentes conditions (temps chaud pour la saison) à partir du 20 septembre environ et le millésime s'annonçait trÚs prometteur en blanc, un peu moins en rouge.

En matiĂšre de vinification et d'Ă©levage, Marc Colin rappelle quelques vĂ©ritĂ©s toujours utiles Ă  avoir Ă  l'esprit. "Dans la mesure oĂč nous vendangeons Ă  la main, nous avons de beaux raisins propres, pas abimĂ©s, sans trop de jus, de bouillie au fond des bennes. AprĂšs un pressurage doux, cela nous permet de ne quasiment pas dĂ©bourber les jus et de les mettre en fĂ»ts avec le maximum de lies. La lie, c'est le point de dĂ©part, l'ABC du vieillissement d'un vin. Ce 1997 avait ensuite Ă©tĂ© Ă©levĂ© en fĂ»ts de chĂȘne (dont 30% de fĂ»ts neufs) avant d'ĂȘtre mis en bouteilles juste avant la rĂ©colte suivante", ajoute Marc Colin, avant de conclure. "Avec les vins, le plus important est de faire simple. Le moins on en fait, le mieux c'est !"

Marc Colin ne nous en voudra pas de garder le mot de la fin pour affirmer notre intime conviction que si un vin blanc de Bourgogne peut ĂȘtre trĂšs agrĂ©able dans sa jeunesse, sur sa fraĂźcheur, son fruit, c'est quand mĂȘme autre chose au bout de 20 ans !


Christophe Tupinier

* Joseph ayant décidé de voler de ses propres ailes à compter de ce millésime 2017, le domaine Marc Colin comptera désormais 12 hectares ; il sera conduit par Damien Colin et sa soeur Caroline.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 21 Sep 2017 19:17

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Michel Rolland
« On a peut-ĂȘtre un petit dĂ©faut Ă  Bordeaux, l’arrogance »
À l'aube de ses quarante-cinquiĂšmes vinificationsle cĂ©lĂšbre Ɠnologue conseil donne le pouls d’une filiĂšre girondine Ă©tourdie, mais pas groggy. Le tout dans un Ă©clat de rire jovial caractĂ©ristique.





Le Bordeaux bashing, « je l'ai vu, je l’ai vĂ©cu. Ça se voit moins, mais ça se comprend. Bordeaux Ă©tait hĂ©gĂ©monique dans les annĂ©es 1990. Ses vins avaient une place extraordinaire dans le monde. Quand vous ĂȘtes partout sur le devant de la scĂšne, on vous attaque » explique Michel Rolland, ce 19 septembre lors d’un entretien fleuve Ă  la CitĂ© du Vin. « On a peut-ĂȘtre un dĂ©faut Ă  Bordeaux, on est peut-ĂȘtre un petit peu arrogants. Alors on nous a attaquĂ©s sur l’arrogance, sur la qualitĂ© de nos vins
 » convient-il dans le mĂȘme grand sourire carnassier qui lui permet de rappeler une anecdote, quand ce n’est pas un rĂšglement de comptes*.


Pour le premier des flying winemakers, la parenthĂšse du Bordeaux bashing est provisoirement fermĂ©e. GrĂące Ă  l’engouement d’un marchĂ© export : « la Chine. Qui connaĂźt Bordeaux et dont c’est encore le nom favori. Les bordeaux reviennent aux États-Unis, et mĂȘme Ă  Paris, oĂč les sommeliers Ă©taient les champions du monde du Bordeaux bashing. Ça redevient intĂ©ressant » s’amuse l’ami du critique amĂ©ricain Robert Parker (voir encadrĂ©).

Plus de mauvais millésimes

Ayant en horreur le fatalisme, Michel Rolland est un optimiste pour qui le retour en grĂące des vins bordelais doit durer. À son sens grĂące Ă  des rapports qualitĂ© prix imbattables (« les bordeaux sont parmi les vins les moins chers du monde"). TĂ©moignant du niveau des vins girondins, il confie avoir fait « ces quinze derniĂšres annĂ©es plus de bons millĂ©simes que je n’en avais faits trente ans avant ». À son sens les mauvais millĂ©simes sont des espĂšces en voie de disparition dans le Bordelais : « aujourd’hui, on sait trouver un Ă©quilibre mĂȘme sur une matiĂšre premiĂšre qui n’est pas de premiĂšre qualitĂ© ». S’il reconnaĂźt des millĂ©simes moins rĂ©ussis, comme 2002, 2004, 2007, 2011 ou 2013, il martĂšle qu’« il y a trente ans, on ne se serait pas rĂ©galĂ©s. Ça aurait Ă©tĂ© anguleux, maigre, creux, ennuyeux
 »


"La viticulture n’est pas dĂ©mocratique"


Se prononçant Ă  demi-mot sur le potentiel du millĂ©sime 2017 Ă  Bordeaux, Michel Rolland souligne que « la gelĂ©e n’est pas dĂ©mocratique. Comme la viticulture. Ce sont parmi les grands terroirs que l’on s’en sort le mieux, et dans les terroirs un peu plus compliquĂ©s que l’on s’en sort moins bien ». Pour lui, il y a cependant une « bonne nouvelle dans ce petit dĂ©sastre. Ce qui est sur pieds vient dans de bonnes conditions. On a eu chaud la semaine derniĂšre avec un peu de pluie et un peu de Botrytis, mais finalement tout est rentrĂ© dans l’ordre pour ceux qui ont de la vendange. » Le chantre de la maturitĂ© optimale et des vendanges tirant en longueur reste dans son Ă©lĂ©ment.



* : Rigolard, Michel Rolland alterne les souvenirs de dĂ©gustation (notamment de son millĂ©sime de naissance, 1947 : « Ă  18 ans, les vins sont parfaits. AprĂšs vingt ans il n’y a plus de grands vins, (que de belles bouteilles ») avec ce qui s’apparente Ă  des coups de griffes (« je n’ai jamais vu un consommateur déçu par le goĂ»t de bois. Ça n’a déçu que certains journalistes, parce que pour une fois ils trouvaient un goĂ»t
 Pardon, je ne le referai plus ! »).


L’influence Parker

Se rencontrant en juillet 1982, l’oenologue libournais Michel Rolland et le critique amĂ©ricain Robert Parker ont formĂ© un tandem aussi influent que critiquĂ© dans la filiĂšre. Prenant la dĂ©fense de son ami, le fondateur du Wine Advocate, Michel Rolland dĂ©crit « un fabuleux dĂ©gustateur, qui se trompe comme tout le monde, mais qui a une mĂ©moire remarquable, une capacitĂ© Ă  dĂ©guster 150 Ă  180 vins avec la mĂȘme acuitĂ©. » Ce talent, et une dose de chance, ont naturellement conduit Ă  une notoriĂ©tĂ© et une influence croissantes, ajoute Michel Rolland : « il a pris toutes les commandes, tout le monde lui faisait confiance. Les esprits chagrins vous diront que c’est trop hĂ©gĂ©monique. Mais en attendant, nous avions la chance qu’il aime beaucoup Bordeaux (avec le RhĂŽne et la Napa Valley). »



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 21 Sep 2017 19:21

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Neuroscience
DĂ©guster avec son cerveau
À l’Ecole du Nez, l’art de la dĂ©gustation se pratique en tenant compte des derniĂšres connaissances en neurosciences. Rencontre avec Gabriel Lepousez, chercheur Ă  l’Institut Pasteur, Ă  l’origine de cette nouvelle approche.




ConnaĂźtre ses dĂ©fauts, c’est dĂ©jĂ  ĂȘtre sur le chemin de les apprivoiser. C’est en substance ce qui guide Gabriel Lepousez, neurobiologiste et Professeur Ă  l’Ecole du Nez, fondĂ©e avec Jean Lenoir, dans la continuitĂ© de la dĂ©marche initiĂ©e avec Le Nez du Vin il y a bientĂŽt 40 ans. « L’objectif est de donner les clĂ©s pour savoir comment le cerveau fonctionne, en prendre conscience pour s’amĂ©liorer et dĂ©guster avec un nouveau regard » indique-t-il. Et bien que les neurosciences n’aient pas encore rĂ©ussi Ă  dĂ©terminer tous les facteurs rendant infaillible l’analyse du vin, la discipline donne quelques utiles clĂ©s.

« La premiĂšre est de savoir que le cerveau recompose l’objet Ă  partir des informations perçues par au moins quatre sens : le nez, le goĂ»t (les saveurs), le toucher (en bouche) et la vue » explique Gabriel Lepousez. Mais chacune de ces informations sensorielles va ĂȘtre pesĂ©e et pondĂ©rĂ©e. « Le cerveau se fie davantage au visuel qu’à l’olfactif » explique Gabriel Lepousez. C’est pour cela qu’en dĂ©gustation, un vin blanc simplement colorĂ© de rouge pourra ĂȘtre dĂ©crit avec des descripteurs de vins rouges (voir Morot et collaborateur, 2001, Brain Language). Cela explique aussi pourquoi certains dĂ©gustateurs sont mal Ă  l’aise lorsqu’il s’agit de dĂ©guster Ă  l’aveugle. Leur cerveau n’arrive pas Ă  correctement analyser un vin sans information visuelle.

Une sensibilitĂ© Ă  l’amer

La recherche en neurosciences a Ă©galement permis de prĂ©ciser comment l’homme perçoit les saveurs : Ă  travers des rĂ©cepteurs gustatifs situĂ©s sur la langue. Mais il n’existe pas le mĂȘme nombre de rĂ©cepteurs suivant les cinq saveurs dĂ©tectĂ©es par l’homme. Ainsi, on dĂ©nombre un rĂ©cepteur pour le salĂ©, un pour le sucrĂ©, un pour l’acide, un pour l’umami et
 vingt-cinq pour l’amer. « Nous avons donc une perception trĂšs fine et complexe de l’amer » souligne Gabriel Lepousez. Par ailleurs, la salinitĂ© du vin serait perçu non seulement par le rĂ©cepteur du salĂ© qui dĂ©tecte l’ion sodium (sel de cuisine) mais aussi par des rĂ©cepteurs au calcium et au magnĂ©sium. Ainsi, lorsqu’elle est ressentie en attaque, la salinitĂ© est le marqueur de la prĂ©sence de sodium, alors qu’en finale, elle reflĂšte potentiellement la prĂ©sence de calcium ou de magnĂ©sium.

Tous différents

Par ailleurs, la science a mis clairement en Ă©vidence qu’environ 30 % de nos rĂ©cepteurs olfactifs ne fonctionnent pas de la mĂȘme façon, ce qui explique les diffĂ©rences de perception olfactive d’un humain Ă  l’autre (Mainland et collaborateurs, 2014 Nature Neuroscience). « Quand on dĂ©guste, il faut donc bien avoir en tĂȘte que tout le monde ne perçoit pas les choses de la mĂȘme maniĂšre» insiste Gabriel Lepousez. À cette diffĂ©rence physiologique se rajoutent des diffĂ©rences liĂ©es Ă  la culture, Ă  l’expĂ©rience. « Par exemple, les Asiatiques ont parfois beaucoup de mal Ă  apprĂ©hender les arĂŽmes de fruits rouges car ce ne sont pas des arĂŽmes familiers». Si bien que parfois, une mĂȘme molĂ©cule aromatique peut ĂȘtre associĂ©e Ă  un fruit exotique en Asie alors qu’elle sera dĂ©crite comme un arĂŽme de fruit rouge en Europe.

La diffĂ©rence de perception des individus est Ă©galement liĂ©e Ă  leur expertise. Un nĂ©ophyte est ainsi capable de dire s’il apprĂ©cie ou non un vin sans pouvoir dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment pourquoi. « Il fait alors appel Ă  un mĂ©canisme rapide de jugement de valeur, qui met en jeu une rĂ©gion du cerveau impliquĂ©e dans les Ă©motions» explique Gabriel Lepousez. Un sommelier va, quant Ă  lui, davantage analyser les profils sensoriels du vin pour livrer son avis. « Il fait alors appel Ă  un raisonnement plus analytique qui convoque des rĂ©gions du cerveau liĂ©es Ă  la mĂ©moire et Ă  l’attention» ajoute Gabriel Lepousez. Et ces deux formes d’intĂ©gration sensorielle cohabitent dans notre cerveau. Apprivoiser cette mĂ©canique cĂ©rĂ©brale, c’est donc nous permettre de prendre davantage de recul sur notre perception d’un vin tout en nous aidant Ă  mieux construire notre apprĂ©ciation finale.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Jeu 21 Sep 2017 21:56

Dans les articles du jour, Alex, j'aime beaucoup celui sur Marc Colin.
Je vais mettre un lien dans sa rubrique du forum Bourgogne pour qu'il ait un maximum de chances d'ĂȘtre lu ;)
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 24 Sep 2017 20:40

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Notes du millĂ©sime : superbe, le 2015 dans les vignobles du Nord de l’hexagone
Le millĂ©sime 2015, tant attendu, annoncĂ© comme exceptionnel, est dĂ©sormais en bouteille, et disponible Ă  la vente. Pour vous guider dans vos achats, iDealwine fait le point, rĂ©gion par rĂ©gion. Et on commence avec les vignobles les plus septentrionaux de l’hexagone, Bourgogne, Beaujolais, Champagne, Alsace, Jura et Savoie.



Avantage aux vins rouges en Bourgogne

Comme presque partout en France, la Bourgogne a bénéficié en 2015 de bonnes conditions climatiques. DÚs le printemps, le ton est donné : le millésime sera précoce. La floraison se déroule en quelques jours début juin, annonçant le lancement des vendanges fin août, début septembre.

Une annĂ©e Ă©galement marquĂ©e par un Ă©tĂ© exceptionnellement beau et chaud, mĂȘme trĂšs chaud, surtout en juillet. L’avance prise au printemps a Ă©tĂ© en partie neutralisĂ©e par un mois de juillet quasi caniculaire et un manque d’eau qui a bloquĂ© la progression des maturitĂ©s. Le retour de quelques prĂ©cipitations en aoĂ»t relance les vignes, et la maturation des raisins dĂ©marre alors trĂšs rapidement avec une progression exceptionnelle des teneurs en sucres. Les niveaux d’aciditĂ© restent trĂšs satisfaisants, en harmonie avec le potentiel aromatique dĂ©jĂ  perceptible, ils donneront des vins parfaitement Ă©quilibrĂ©s.

La mĂ©tĂ©o estivale Ă©loigne aussi tout risque de dĂ©veloppement de pourriture. L’état sanitaire du vignoble est excellent. Cette situation quasi parfaite permet de rĂ©colter de superbes raisins Ă  maturitĂ© idĂ©ale, mais revers de la mĂ©daille (surtout pour les vignerons), les rendements sont trĂšs nettement en-dessous de la moyenne


D’une façon gĂ©nĂ©rale, les rouges sont largement plus rĂ©ussis que les blancs, le chardonnay ayant plus souffert des hautes tempĂ©ratures estivales. Il Ă©tait difficile de rĂ©colter ce cĂ©page au bon moment. Certains se sont prĂ©cipitĂ©s et ont produit des vins certes frais, mais flirtant avec le vĂ©gĂ©tal, d’autres attendant un peu trop et obtenant des vins blancs lourds et marquĂ©s par l’alcool. En blanc, il faudra privilĂ©gier les terroirs les plus frais (Saint-Aubin, Puligny, Auxey-Duresses). À Chablis, une aciditĂ© en retrait pourra surprendre les fans de chardonnays tendus, mais il y a de jolis vins Ă  boire, sans doute un peu plus rapidement que d’habitude.

Les rouges de la CĂŽte de Nuits et de la CĂŽte de Beaune sont rares mais superbes ! Les vins offrent une belle chair dense avec des tannins bien mĂ»rs et juteux et une trĂšs longue garde est assurĂ©e. En revanche, comme les 2005, une pĂ©riode de fermeture assez longue est probablement Ă  prĂ©voir
 Un peu comme en 2009, tous les niveaux de la hiĂ©rarchie des terroirs sont rĂ©ussis et les esprits chagrins feront remarquer Ă  juste titre qu’en vins jeunes la diffĂ©rence se fera moins sentir que sur des millĂ©simes globalement moins rĂ©ussis. Mais au bout d’une dizaine d’annĂ©e et plus, les grands climats marqueront sans aucun doute leur diffĂ©rence


L’amateur averti, mais au budget plus limitĂ©, pourra se tourner avec profit vers les appellations moins mĂ©diatisĂ©es, par exemple la CĂŽte Chalonnaise, notamment Ă  Rully ou Ă  Givry, et vers le MĂąconnais oĂč les rouges (de gamay ou de pinot) sont splendides et plus faciles Ă  aborder dans leur jeunesse que ceux de Nuits ou de Beaune.

Notes des vins rouges 2015 : 18/20

Notes des vins blancs 2015 : 15/20


Beaujolais 2015 : de petits volumes mais une qualité au sommet

Les vignerons ont toujours deux façons de juger un millĂ©sime. À leurs yeux un bon millĂ©sime est celui oĂč la qualitĂ© est au rendez-vous et indĂ©niablement c’est le cas des 2015 ici. Mais un trĂšs bon millĂ©sime est aussi celui oĂč les quantitĂ©s rĂ©coltĂ©es sont satisfaisantes et lĂ , notre vigneron du Beaujolais fera la grimace, car les volumes sont en baisse considĂ©rable, parfois infĂ©rieurs Ă  20 hl/ha


Pour l’amateur l’essentiel Ă©tant bien Ă©videmment la qualitĂ© des vins produits, le fan de gamay sera comblĂ© en 2015. On a pourtant frĂŽlĂ© le pire tant la sĂ©cheresse Ă©tait problĂ©matique jusqu’au dĂ©but du mois d’aoĂ»t, mais une pluie bienfaitrice Ă  partir du 10 a permis de dĂ©bloquer les maturitĂ©s. Le seul risque Ă©tait de succomber Ă  la gourmandise d’attendre un peu trop avant de vendanger, car un vent chaud a quelque peu confit les raisins retardataires, donnant des vins lourds, dĂ©sĂ©quilibrĂ©s en alcool et Ă  l’aromatique un peu pataude.

Les vendanges ont Ă©tĂ© prĂ©coces, comme presque partout en France, et ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un Ă©tat sanitaire parfait avec une maturitĂ© trĂšs homogĂšne des baies. Les degrĂ©s potentiels sont Ă©levĂ©s (entre 13° et 15°), et les robes sont exceptionnellement denses. L’aciditĂ© globale Ă©tait relativement peu Ă©levĂ©e pour la rĂ©gion et il fallait ĂȘtre attentif en cave pour ne pas produire des vins manquant de dynamisme, un comble pour le Beaujolais. Ceux qui ont aimĂ© les 2009 et les 2005 ne seront pas dĂ©paysĂ©s par un fruit exubĂ©rant auquel il est bien difficile de rĂ©sister ; ceux qui ne jurent que par 2008 ou 2013 risquent de trouver plusieurs cuvĂ©es lĂ©gĂšrement trop riches et manquant un peu de la tension habituelle. Mais autre point positif : les plus beaux 2015, Ă  Morgon ou Ă  Moulin-Ă -Vent par exemple, feront de trĂšs belles bouteilles que l’on peut envisager de garder une bonne dizaine d’annĂ©es, voire nettement plus !

Notes des vins rouges 2015 : 17/20


Alsace : de savoureux pinots noirs

Comme dans la plupart des appellations françaises, l’annĂ©e 2015 a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e en Alsace par une forte chaleur (prĂšs de 14° de moyenne annuelle, 2° de plus qu’en 2014 !) et mĂȘme des Ă©pisodes de sĂ©cheresse, principalement au mois de juillet. Mais, contrairement Ă  2003, des prĂ©cipitations au mois d’aoĂ»t ont permis de relancer la maturation des baies, pour arriver en septembre Ă  une belle rĂ©colte, saine, avec des taux de sucre assez forts et des degrĂ©s d’aciditĂ© un peu faibles, mais une belle intensitĂ© aromatique.

L’autre caractĂ©ristique marquante de l’annĂ©e est la prĂ©cocitĂ© des vendanges, la quasi-totalitĂ© des vins secs Ă©tant rentrĂ©e avant fin septembre, ce qui n’est pas loin des records de 2003.

Enfin, derniĂšre tendance de l’annĂ©e : le faible volume des rĂ©coltes. C’est la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive oĂč la production alsacienne est en-dessous de la moyenne, ce qui conduit mĂ©caniquement Ă  la fois Ă  une baisse des stocks et Ă  celle des volumes commercialisĂ©s.

Les raisins rouges se sont bien accommodĂ©s de ces conditions climatiques et les pinots noirs alsaciens sont particuliĂšrement savoureux, pleins et mĂ»rs, souvent accompagnĂ©s d’une belle gourmandise. Les blancs sont plus atypiques, car les baies avaient moins de jus que d’habitude (effet de la sĂ©cheresse) et le rapport peaux/jus donne des vins plus riches, plus denses et souvent aussi un peu plus alcoolisĂ©s. L’équilibre, avec une aciditĂ© un peu plus faible que d’habitude, Ă©tait plus dĂ©licat Ă  tenir pour les vignerons et seuls les meilleurs auront Ă©vitĂ© le piĂšge du “too much”, avec des vinifications dĂ©licates et des sucres difficiles Ă  terminer.

Les vins moelleux seront avant tout des vins de passerillage, onctueux, mais sans doute un peu moins complexes que lorsque le botrytis est de la partie.

Note des vins blancs secs 2015 : 15/20

Note des vins blancs moelleux 2015 : 15/20

Note des vins rouges 2015 : 17/20


Champagne : un verdict à affiner d’ici deux ans

La qualitĂ© d’un millĂ©sime trĂšs rĂ©cent est toujours un peu plus difficile Ă  Ă©valuer en Champagne qu’ailleurs puisque, par dĂ©finition, les vins ne sont commercialisĂ©s que plusieurs annĂ©es aprĂšs la vendange. On doit donc, dans un premier temps, se contenter de donner un avis thĂ©orique basĂ© sur les conditions climatologiques, et une apprĂ©ciation gustative fondĂ©e sur la dĂ©gustation des vins clairs, avant leur champagnisation.

Sur le plan climatique, la Champagne a connu globalement les mĂȘmes conditions que les autres vignobles septentrionaux, un Ă©tĂ© trĂšs chaud et sec qui aurait pu poser des problĂšmes si une pluie bienvenue n’avait pas relancĂ© la progression des maturitĂ©s en aoĂ»t.

Le pinot noir est de loin le cĂ©page qui tire le mieux son Ă©pingle du jeu, un peu comme dans les appellations assez voisines de Bourgogne. L’Aube et la Montagne de Reims sont des vignobles qui devraient produire de trĂšs beaux blancs de noirs Ă  base de ce cĂ©page. Dans la vallĂ©e de la Marne, des pluies ont un peu troublĂ© la qualitĂ© des pinots meuniers, mais dans les assemblages, cela ne devrait pas ĂȘtre un handicap. Les chardonnays sont assez hĂ©tĂ©rogĂšnes avec, comme en Bourgogne, des risques de lourdeur (quand ils ont Ă©tĂ© vendangĂ©s un peu tard) ou au contraire de notes vĂ©gĂ©tales quand, par crainte, ils ont Ă©tĂ© rentrĂ©s un peu tĂŽt. Dans ce type de millĂ©sime oĂč une viticulture soignĂ©e arrive Ă  contrecarrer les excĂšs de l’annĂ©e, les vignerons en bio ou en biodynamie sont arrivĂ©s Ă  produire des vins clairs particuliĂšrement prometteurs. Rendez-vous d’ici un an ou deux (ou plus pour les meilleures cuvĂ©es millĂ©simĂ©es) pour juger de la vĂ©ritable qualitĂ© des champagnes en bouteille lors de leur commercialisation.

Notes des champagnes blancs de noirs 2015 : 17/20

Notes des champagnes blancs de blanc 2015 : 15/20


Jura – Savoie : des rouges pleins et riches

Le Jura n’a pas Ă©chappĂ© aux conditions climatiques qui ont Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement celles des vignobles septentrionaux : un Ă©tĂ© chaud et sec, surtout en juillet, et des pluies bienvenues en aoĂ»t. Les raisins rouges sont sans doute ceux qui ont le mieux profitĂ© de ces circonstances, atteignant des niveaux de maturitĂ© (mais aussi d’alcool) plutĂŽt rares dans cette rĂ©gion. L’amateur trouvera donc de trĂšs grandes cuvĂ©es dans cette couleur, riches et denses, avec un potentiel de garde certain. Certains seront peut-ĂȘtre dĂ©routĂ©s par ces vins au caractĂšre “sudiste” avec des degrĂ©s assez Ă©levĂ©s et un peu Ă©loignĂ©s des structures habituellement plus fraĂźches qu’ils connaissent d’habitude. GrĂące Ă  des vignes gĂ©nĂ©ralement situĂ©es plus en altitude que dans la plupart des vignobles français, les blancs ont bien rĂ©sistĂ© aux excĂšs de chaleur de l’étĂ©. Ils seront denses et riches mais garderont un bel Ă©quilibre grĂące Ă  une aciditĂ© qui a moins faibli que dans d’autres rĂ©gions. Quelques rares cuvĂ©es pourraient toutefois se montrer un peu lourdes et manquer de tonus.

La Savoie, qu’on associe toujours au Jura bien que ces deux vignobles n’aient pas grand-chose en commun Ă  part leurs caractĂšre montagnard, a nĂ©anmoins connu une annĂ©e assez proche de son voisin. MĂȘmes causes, mĂȘmes effets : les rouges savoyards, qu’ils soient issus du gamay, du pinot noir ou de la mondeuse, seront pleins et riches avec une belle concentration mĂ»re et les plus belles cuvĂ©es pourront se garder avec bĂ©nĂ©fice sur dix ans et plus, surtout les mondeuses. Les blancs, sans dĂ©mĂ©riter, se rĂ©vĂšlent un cran en-dessous, manquant le plus souvent d’un peu d’aciditĂ©. Mais ils seront plaisants dans leur jeunesse et agrĂ©ables Ă  boire sur leur fruit.

Notes des vins rouges 2015 : 17/20

Notes des vins blancs 2015 : 16/20



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 24 Sep 2017 20:43

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Millésime 2017 : la Bourgogne a le sourire
Claude Chevalier et Louis-Fabrice Latour, les prĂ©sidents du BIVB, avaient le sourire pour leur traditionnelle confĂ©rence de presse de rentrĂ©e. La raison ? La rĂ©colte 2017, oĂč qualitĂ© et quantitĂ© sont au rendez-vous.



AprĂšs une succession de "petits" millĂ©simes oĂč la quantitĂ© faisait dĂ©faut, la rĂ©colte 2017 Ă©tait attendue. "Nous sommes trĂšs contents", a commentĂ© Louis-Fabrice Latour. "Le millĂ©sime arrive quand on avait besoin de lui, avec une vendange saine, de qualitĂ© et de beaux degrĂ©s. En juillet, on ne savait pas qu'il y aurait une telle rĂ©colte. Il y aura des vins grandissimes, particuliĂšrement dans les chardonnays. Il ne faut pas oublier que nous sommes les plus gĂątĂ©s du vignoble français". "On avait la phobie des rendements", a poursuivi Claude Chevalier. "Finalement, la rĂ©colte devrait tourner autour d'1,5 million d'hectolitres, contre 1,2 pour le millĂ©sime 2016. Ce ne sera pas une rĂ©colte excessive, mĂȘme si elle a Ă©tĂ© particuliĂšrement gĂ©nĂ©reuse en rouge. Les vignes gelĂ©es en 2016 ont bien donnĂ© cette annĂ©e. 2017 sera Ă  l'encontre de la rĂ©putation des vins en 7. La qualitĂ© Ă©voque plutĂŽt le grand millĂ©sime 1999".

Les deux hommes ont également profité de ce rendez-vous pour saluer la naissance de l'appellation Bourgogne CÎte d'Or, portée par Philippe Charlopin. Les futures Cités des Vins de Bourgogne ont elles aussi été évoquées. "Le plan de financement est désormais bouclé. L'appel à projet pour trouver un architecte pour la Cité de Beaune sera lancé début 2018". L'ouverture des 3 sites -Mùcon, Beaune et Chablis- aura lieu au plus tÎt fin 2020.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 24 Sep 2017 20:51

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La filiĂšre se mobilise contre la campagne anti-vin du gouvernement
Les pouvoirs publics et l’INCa (Institut national du cancer) ont publiĂ© mardi 5 septembre 2017 une campagne de prĂ©vention contre le cancer qui stigmatise les consommateurs de vin, regrette la filiĂšre viticole.




Le gouvernement fait du vin un ennemi. C'est ainsi que la nouvelle campagne de prĂ©vention contre le cancer, lancĂ©e depuis le 5 septembre par le ministĂšre des SolidaritĂ©s et de la SantĂ© et l’institut national du cancer (INCa), est ressentie par la filiĂšre vin.

Car contrairement aux campagnes prĂ©cĂ©dentes, le vin semble directement dans le collimateur des autoritĂ©s, en raison du tire-bouchon qui figure sur les affiches. Le geste rĂ©volte certains acteurs de la filiĂšre, notamment Bernard Farges, prĂ©sident de la CNAOC (ConfĂ©dĂ©ration Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin Ă  Appellations d'Origine ContrĂŽlĂ©es) : "En marche vers l'abstinence ? Un programme pour la France peut-ĂȘtre ? Nous avons besoin de savoir M. Macron".

Dans la foulĂ©e, la confĂ©dĂ©ration a crĂ©Ă© une pĂ©tition sur le site http://www.letirebouchondetrop.fr, demandant Ă  Emmanuel Macron de faire retirer ce tire-bouchon, "pour que le vin ne soit plus Ă  l’avenir stigmatisĂ© par les pouvoirs publics".

LE VIN STIGMATISÉ PAR LES POUVOIRS PUBLICS

Le vice-prĂ©sident de la FNSEA (FĂ©dĂ©ration nationale des syndicats d'exploitants agricoles) JĂ©rĂŽme Despey, s’est emportĂ© sur Twitter : "Au moment oĂč les Etats-GĂ©nĂ©raux de l'alimentation doivent permettre de promouvoir le modĂšle alimentaire français, je demande Ă  StĂ©phane Travert (ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation) de faire retirer cette pub".

Le lobby de la filiĂšre vin, Vin & SociĂ©tĂ©, dĂ©nonce lui aussi l’apposition d’un tire-bouchon Ă  la citation "Franchement c’est pas la mer Ă  boire", qui est pour lui une stigmatisation directe des acteurs de la vigne et du vin ainsi que du symbole de la convivialitĂ©, et de l’art de vivre Ă  la française.

LE MANQUE DE DISTINCTION ENTRE CONSOMMATEURS

Ce qui dĂ©range Ă©galement les acteurs viticoles, c’est que le symbole du tire-bouchon place sans distinction tous les types de consommateurs dans le mĂȘme Ă©tat de culpabilitĂ©. "C’est l’abus d’alcool qui aggrave les risques de cancers. Sans indication sur les repĂšres de consommation, cette campagne est inefficace", dĂ©plore la CNAOC dans sa lettre ouverte Ă  Emmanuel Macron.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Dim 24 Sep 2017 22:07

Merci, Alex, pour ces informations sur les millésimes 2015 et 2017.

Bonne nuit.
Bien cordialement,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 11 Oct 2017 13:10

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Pouilly-Fuissé aura ses premiers crus !
Les vignerons ont votĂ© et plus rien ne s'oppose dĂ©sormais Ă  ce que Pouilly-FuissĂ© obtienne ses premiers crus, en 2019 Ă  coup sĂ»r et peut-ĂȘtre mĂȘme dĂšs le millĂ©sime 2018.




C'est un moment historique pour le MĂąconnais (71), bien sĂ»r, mais aussi plus largement pour l'ensemble de la Bourgogne ; un moment dont nous sommes les premiers Ă  nous rĂ©jouir en ajoutant mĂȘme qu'une injustice va enfin ĂȘtre rĂ©parĂ©e.

Réunis hier soir en assemblée générale, les vignerons du cru blanc Pouilly-Fuissé étaient appelés à se prononcer sur le projet de délimitation et de cahier des charges proposé par l'INAO dans le cadre du dossier de demande de premiers crus. Ils ont répondu OUI et pas à moitié puisque sur 301 votants, 283 ont donné un avis favorable. "Il y avait beaucoup de monde, l'ambiance était joyeuse, comme si les gens sentaient que ce vote était un peu le bout du tunnel", assure Frédéric Burrier, le président du cru. Un "long tunnel" en effet puisqu'il est utile de rappeler que le dossier a été déposé en mars 2010.

Ce vote Ă©tait essentiel. Avec cette adhĂ©sion massive des premiers intĂ©ressĂ©s, les vignerons, plus rien ne s'oppose dĂ©sormais Ă  une reconnaissance des premiers crus de Pouilly-FuissĂ© qui sera donc la premiĂšre appellation du MĂąconnais a ĂȘtre ainsi distinguĂ©e.


Dans le détail, le projet prévoit le classement de 182,40 hectares de chardonnay, répartis en 22 premiers crus et ce sur les 4 villages de l'appellation : Chaintré, Fuissé, Solutré-Pouilly et Vergisson. 182,40 hectares seulement sur 800 hectares au total pour l'ensemble du Pouilly-Fuissé... Cela signifie que cette délimitation est trÚs sélective et elle sera une vraie garantie pour le consommateur d'avoir un niveau de qualité supérieur en premier cru.


La dĂ©cision des vignerons de Pouilly-FuissĂ© va dĂ©sormais ĂȘtre notifiĂ©e au ComitĂ© National de l'INAO qui au cours de l'une de ses prochaines sĂ©ances (en novembre ou fĂ©vrier) va lancer l'enquĂȘte publique qui pendant deux mois laissera la libertĂ© Ă  ceux qui le souhaitent de faire une rĂ©clamation. Mais venons-en Ă  l'essentiel : Ă  partir de quel millĂ©sime pourra-t-on lire la mention "premier cru" sur une Ă©tiquette de Pouilly-FuissĂ© ? Avec le millĂ©sime 2019, Ă  coup sĂ»r, et si, les diffĂ©rentes Ă©tapes administratives "Ă  la française" dont nous vous passerons les dĂ©tails s'enchainent bien, peut-ĂȘtre mĂȘme dĂšs 2018 ; la parution au Journal Officiel faisant office de "feu vert" de l'Ă©tat.

A partir de 2019 ou 2018 existeront donc deux niveaux de classement en Pouilly-FuissĂ© : Pouilly-FuissĂ© premier cru avec ou sans mention du climat et Pouilly-FuissĂ© village, lĂ -aussi avec ou sans mention d'un climat ; prĂ©cisons qu'un nom de premier cru ne pourra pas ĂȘtre utilisĂ© en village. Notons quand mĂȘme au passage que ce qui est autorisĂ© dans d'autres rĂ©gions de Bourgogne (on trouve par exemple du Nuits-Saint-Georges Les Damodes ou du Pommard Rugiens en village et en premier cru) sera donc interdit dans le cru Pouilly-FuissĂ©.



Christophe Tupinier



Les 22 futurs premiers crus

Chaintré (32,43 hectares) : Aux Quarts, Le Clos Reyssier, Les ChevriÚres, Le Clos de Monsieur Noly.

Fuissé (46,97 hectares) : Le Clos, Les Brulés, Les MénétriÚres, Les PerriÚres, Vers Cras*, Vers Pouilly, Les Vignes Blanches.

Solutré-Pouilly (67,89 hectares) : Aux BouthiÚres, Aux Chailloux, Le Clos de Solutré, La Frérie, Pouilly, En Servy, Vers Cras*, Au Vignerais.

Vergisson (35,11 hectares) : En France, Les Crays, La Maréchaude, Sur la Roche.


* Le climat Vers Cras est à cheval sur Fuissé et Solutré-Pouilly.



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 11 Oct 2017 13:14

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Dimitri Bazas : une histoire de passion !
NĂ© en GrĂšce, Dimitri Bazas est Ɠnologue en Bourgogne depuis 1991. Son regard Ă  la fois dĂ©calĂ©, passionnĂ© et affectueux sur la rĂ©gion et son histoire rĂ©cente, n’en est que plus riche d’enseignements.



La rubrique Rencontre du numéro 137 de Bourgogne Aujourd'hui est consacrée à Dimitri Bazas, oenologue d'origine grecque, directeur technique de la plus ancienne maison de négoce de Bourgogne : Champy, à Beaune (21). Morceaux choisis...



Quand vous-ĂȘtes vous installĂ© dĂ©finitivement en Bourgogne ?
AprÚs mon DNO (en 1988, à l'Université de Bourgogne), je suis reparti en GrÚce pour travailler chez un gros négociant industriel mais cela ne m'a pas convenu. Kyriakos Kynigopoulos que tout le monde connaßt en Bourgogne, est lui aussi oenologue et il est comme moi originaire de Thessalonique, la grande ville du nord. Il était déjà établi ici, il avait besoin de quelqu'un et j'ai sauté sur l'occasion pour prendre mes fonctions en Bourgogne en juin 1991 comme deuxiÚme oenologue du laboratoire SGS OEnologie, à l'époque propriété d'une multinationale suisse.


Au début des années 1990, le laboratoire SGS était une sorte de symbole d'une école d'oenologie que l'on a qualifié de « moderne », dont l'objectif trÚs schématiquement était de produire des vins plus colorés, plus riches, plus proches du fruit. Comment expliquez-vous le succÚs de cette école qui a rapidement eu de nombreux adeptes en Bourgogne ?
Les Bourguignons Ă©taient tellement critiquĂ©s pour leurs vins rouges souvent diluĂ©s, il faut le reconnaĂźtre, qu'ils avaient besoin de changement : dans les vignes, en vinification, en Ă©levage aussi ; Ă  la fin des annĂ©es 1980, j'ai vu un grand vigneron de Gevrey-Chambertin Ă©lever son chambertin grand cru en cuve Ă©mail ; c'est inimaginable aujourd'hui ! L'oenologue Guy Accad, avec sa fameuse mĂ©thode, avait dĂ©jĂ  secouĂ© le cocotier, avec peut-ĂȘtre un peu trop de rudesse, et nous sommes arrivĂ©s avec des techniques plus douces, plus scolaires. Alors au dĂ©but, cela nous a un peu « piquĂ©s » d'ĂȘtre qualifiĂ©s de « modernes », parce que nos clients Ă©taient des domaines rĂ©putĂ©s, anciens et traditionnels de Bourgogne, mais peu importe. Cette vision iconoclaste de l'oenologie a fait notre force. On poussait les vignerons Ă  changer et cela leur plaisait ; en Bourgogne, les gens sont curieux. Notre prospection se faisait trĂšs simplement en disant : « on partage une cuve en deux, sur la premiĂšre moitiĂ©, je vinifie Ă  ma façon, sur la seconde, vous faites comme d'habitude et on regarde le rĂ©sultat Ă  la fin ».


Ce terme de moderne avait souvent une connotation péjorative et j'ai entendu dire : « Les Grecs, ils font des vins noirs, concentrés, mais ce ne sont plus des vins de Bourgogne »...
Je l'ai aussi entendu, mais cela ne m'a pas blessé parce que ces vins étaient bons et ils se vendaient bien. Par contre, mea culpa, avec quelques domaines qui en 1996, 1997 et, point culminant, 1998, ont voulu rouler des mécaniques, on a produit des vins surextraits et surboisés en allant à la limite de l'exercice. C'était une erreur, mais tout est rentré ensuite dans l'ordre. Ces années 1990 ont marqué une vraie rupture en Bourgogne avec des changements de fond dans les cuveries d'abord, puis dans les vignes aprÚs le traumatisme du millésime 1994 marqué par la pourriture ; dÚs l'année suivante, les tables de tri sont arrivées dans les domaines.


Peut-on dire que les années 1990 ont été celles de l'oenologie triomphante et les années 2000, celles du retour au vignoble ?
Tout à fait d'accord. Certains avaient pris conscience bien avant, mais les gens ont alors massivement réalisé que les grands vins ne se faisaient pas qu'en cuverie et que cela commençait à la vigne. Le passage de quelques grands domaines comme Leflaive, Lafon... à la biologie et à la biodynamie, a marqué les esprits et lancé un mouvement de fond de retour aux bases, à l'essentiel. Chez Champy, nous avons commencé d'agrandir le domaine dans les années 2000 et petit à petit, nous avons suivi des formations en bio avec Pierre Masson pour engager une conversion officielle en 2007 du Domaine Champy.


Les prix des vins et du foncier viticole augmentent tous les ans, des domaines « stars » se vendent à prix d'or... La Bourgogne file-t-elle un mauvais coton ?
Difficile Ă  dire. J'observe simplement qu'en vingt-trente ans, la Bourgogne a perdu 1 000 domaines, la taille moyenne des exploitations a beaucoup augmentĂ© et cette concentration enlĂšve un peu de cette « biodiversitĂ© humaine » si importante ici. Les domaines grossissent, ils ont des salariĂ©s, alors je ne veux pas faire le « vieux con » qui trouve que c'Ă©tait mieux avant, mais il faut faire attention Ă  garder l'Ăąme bourguignonne. Quand je suis arrivĂ© dans la rĂ©gion, le patron se levait le matin pour tailler la vigne et s'il arrivait que demain cela ne soit plus le cas, le rapport du vigneron au vignoble ne serait plus le mĂȘme. Quant au nĂ©goce, les grandes maisons ont beaucoup grossi, mais elles ont toujours un cĂŽtĂ© artisanal en Ă©tant capables de gĂ©rer trois piĂšces d'un grand cru comme une cuvĂ©e de 500 000 bouteilles de bourgogne blanc ; il faut que cela continue.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 11 Oct 2017 13:19

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Les vignes de Napa et Sonoma embrasées et endeuillées
Alors que les vendanges 2017 touchaient à leur fin, le vignoble californien est en état de siÚge, des incendies sans précédent le mettant à feu et à flamme.




AttisĂ©s dans la nuit du 9 au 10 octobre, une quinzaine d’incendies se sont dĂ©clarĂ©s dans le cƓur du vignoble californien. Selon le dernier dĂ©compte de la chaĂźne Fox News, dix morts sont Ă  dĂ©plorer, quand 1 500 bĂątiments ont Ă©tĂ© dĂ©truits et 20 000 personnes Ă©vacuĂ©es. « Nous n’avons aucune information recoupĂ©e sur les surfaces de vignoble ou le nombre de wineries qui ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©s » annoncent dans un communiquĂ© les Napa Valley Vintners. PrĂ©cisant que si l’impact de ces incendies, inĂ©dits, sur le millĂ©sime 2017 sont inconnus, « la majoritĂ© des grappes de la Napa Valley ont Ă©tĂ© ramassĂ©es avant que les feux ne dĂ©butent ».

Cendres

Si le nombre wineries affectĂ©es est inconnu, le San Franciso Gate rapporte que Signorello Estate a tout bonnement Ă©tĂ© rĂ©duite en cendre. Se trouvant Ă  proximitĂ©, le groupe E&J Gallo a indiquĂ© sur Twitter que sa winery de WIlliam Hill Ă©tait intacte. Parmi les rares prises de position officielles, le groupe australien Treasury Wine Estates prĂ©cise dans un communiquĂ© que ses « sites et infrastructures ne prĂ©sentent que des dĂ©gĂąts limitĂ©s. La majoritĂ© de nos vignobles et wineries n’étant pas dans les zones directement concernĂ©es. »


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 12 Oct 2017 09:12

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[ENTRETIEN] Charles Armand de Belenet, DG de Champagne Bollinger
Arrivé il y a un mois au poste de directeur général de la maison Bollinger, Charles Armand de Belenet a sa feuille de route tracée : assurer la pérennité du style et poursuivre la stratégie de création de valeur. Mais avec des spécificités marketing et digitales. Explications.




Le CV est sans faute ! Originaire de Bourgogne, Charles Armand de Bellenet est un spĂ©cialiste du commercial et du marketing. Pendant 20 ans, il a exercĂ© dans de grands groupes en France (Bacardi-Martini, Lindt et SprĂŒngli, Allied Domecq Pernod France, Martell-Mumm-Perrier-JouĂ«t) et Ă  l’international (Pernod-Ricard CorĂ©e). A 46 ans, il entre chez Bollinger comme directeur gĂ©nĂ©ral, prenant la suite de JĂ©rĂŽme Philipon, nommĂ© en janvier directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ© de la holding SJB, auquel il reportera directement.
CrĂ©Ă© en 1829 et toujours familiale, la maison Bollinger rĂ©alise 80 millions d’euros de chiffres d’affaires, Ă  85 % Ă  l’export dans plus de 100 pays. La maison a la particularitĂ© de possĂ©der un vignoble propre important (bientĂŽt 178 ha qui couvrent une grande part de ses approvisionnements). Elle est certifiĂ©e « Viticulture durable en Champagne » et ISO 14001 sur l’ensemble de la production et des fonctions support.
Propos recueillis par Joëlle W. Boisson et Rodolphe Wartel




Vous avez effectué votre carriÚre dans des grands groupes internationaux cotés en bourse. Comment intÚgre-t-on une société trÚs attachée à son indépendance et à ses valeurs familiales ?
Je voulais justement m’orienter vers une maison familiale. D’abord, parce que j’ai acquis la conviction qu’en matiĂšre de vins et spiritueux, il faut du temps pour rĂ©ussir ; on dĂ©cide aujourd’hui quel vin on veut produire dans 10 ans ; c’est la durĂ©e qui permet la performance et l’excellence. Les groupes familiaux apportent cette vision Ă  long terme, la famille Bollinger est impliquĂ©e depuis presque 200 ans dans la maison. Ensuite, je cherchais une dimension familiale pour le contact plus direct, plus humain qu’elle intĂšgre. Dernier point, mon objectif est de m’inscrire dans la continuitĂ©, je ne suis pas lĂ  pour 3 ans, et les groupes familiaux permettent cela. Ce qui est particuliĂšrement agrĂ©able aussi, c’est que la maison prend le temps de faire les choses : pour ses vins ; pour former les Ă©quipes. Je suis en tandem avec JĂ©rĂŽme Philippon pendant une pĂ©riode qui me permet de faire cette transition en douceur.


Bollinger est une maison qui va bien. Comment allez-vous faire pour qu’il aille encore mieux ; ce n’est pas le rîle le plus facile !
C’est pour cela que l’apprentissage et l’écoute sont indispensables. La maison Bollinger, c’est un mythe. Il y a une culture Ɠnologique unique en Champagne qui s’est construite dans le temps, que ce soit les vins de rĂ©serve ou la vinification sous bois. L’objectif est de la perpĂ©tuer. Je ne suis pas lĂ  pour faire de grands changements mais pour m’inscrire dans la continuitĂ©, poursuivre et dĂ©velopper un mix qui fonctionne trĂšs bien. La feuille de route, elle est basĂ©e sur deux piliers. Le premier, c’est d’assurer la pĂ©rennitĂ© du style et le deuxiĂšme, c’est de continuer la stratĂ©gie de valorisation. Maintenant, j’ai un profil qui est trĂšs marketing, c’est-Ă -dire que j’apporterai ma pierre Ă  l’édifice avec une connaissance encore plus pointue du consommateur et de sa relation Ă  la marque. Avec aussi le dĂ©veloppement des opportunitĂ©s digitales qui permettent d’amĂ©liorer cette relation.


C’est-Ă -dire ? Quels sont les leviers numĂ©riques que vous comptez mettre en Ɠuvre et comment faire « migrer » Bollinger vers plus de digital ?
Il y a dĂ©jĂ  un certain nombre d’initiatives qui existent et qui sont montĂ©es en puissance avec des rĂ©sultats remarquables. Par exemple le Club 1829 qui rĂ©unit aujourd’hui 10 000 amoureux de la marque. Lorsque nous envoyons notre newsletter, le taux d’ouverture est de 100 %, ce qui est extraordinaire. Cela tĂ©moigne de l’intimitĂ© du lien que nous avons avec notre communautĂ© de consommateurs. Le digital va nous permettre d’ĂȘtre plus efficaces dans cette relation, d’amĂ©liorer l’utilisation des quantitĂ©s de donnĂ©es que nous produisons autour des terroirs, des cĂ©pages, des vinifications. C’est le moyen d’accĂ©lĂ©rer la relation avec l’ensemble de nos fidĂšles dans le monde entier, mais d’un point de vue trĂšs intimiste. Et puis le digital permet aussi de dĂ©velopper l’oenotourisme, ce qui est quelque chose d’extrĂȘmement intĂ©ressant ; mieux faire connaĂźtre notre maison sur nos communautĂ©s, que ce soit une visite virtuelle ou une visite physique.


Alors justement, aujourd’hui Bollinger n’est pas trĂšs connu pour l’Ɠnotourisme et on peut rester sur sa faim avec le digital. Il y a-il des vellĂ©itĂ©s de rapprocher Bollinger de ses consommateurs en leur ouvrant aussi un peu plus les portes ?
C’est un travail d’équilibre Ă  trouver pour garder une dimension familiale et intime. Quand on vient pour visiter la maison aujourd’hui c’est uniquement sur prise de rendez-vous et on a une approche trĂšs personnalisĂ©e ; c’est par tous petits groupes et il y a un vrai Ă©change entre les personnes et l’équipe. Il faut que l’on garde cette caractĂ©ristique, mais que l’on s’ouvre sur un certain nombre de nouvelles expĂ©riences. Par exemple ce qui s’est passĂ© le mois dernier, oĂč certains membres de notre club qui sont venus et ont assistĂ© aux vendanges.


Bollinger a finalement deux visages trĂšs diffĂ©rents : celui de James Bond et celui d’une maison trĂšs traditionnelle. Les deux univers sont si diffĂ©rents qu’ils ne communiquent jamais ensemble, peut-on imaginer rĂ©concilier les deux ?
D’abord, il y a un certain nombre de points communs. En particulier, la maison Bollinger a Ă©tĂ© une des premiĂšres Ă  recevoir le Royal Warrant, et c’est bien parce que nous Ă©tions servis auprĂšs de la couronne anglaise que la relation a Ă©tĂ© initiĂ©e avec James Bond. DeuxiĂšmement, le marchĂ© anglais a toujours Ă©tĂ© majeur pour nous. Notre champagne possĂšde une touche « british » que l’on retrouve aussi dans le personnage 007. Et puis dans son style, James Bond est un personnage assez charpentĂ© ; il a un cĂŽtĂ© assez dense et en mĂȘme temps trĂšs Ă©lĂ©gant et c’est prĂ©cisĂ©ment cet Ă©quilibre que nous revendiquons sur nos champagnes de grands pinots noirs


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 12 Oct 2017 09:28

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Entretien
Chirurgien Ă©picurien, il est l’auteur de plusieurs livres sur le vin. Le dernier en date, "Le Vin et la mĂ©decine", rappelle que santĂ© publique et vin peuvent cohabiter. Une rĂ©plique pleine d’esprit aux hygiĂ©nistes de tout poil qui rĂ©duisent le vin au rang de produit alcoolisĂ©.



La Revue du vin de France : Vous ĂȘtes chirurgien en activitĂ©. ­Comment concilier l'amour du vin et votre profession ?
Marc Lagrange
: La RVF compte sûrement de nombreux médecins grands amateurs de bons vins parmi ses lecteurs. Notre profession - comme beaucoup d'autres - impose des rÚgles trÚs strictes de maßtrise de soi. La consommation de boissons alcoolisées, dont le vin, est incompatible avec les opérations ou consultations, les deux mamelles de ma profession. Mes patients et mes collaborateurs comprendraient mal (à juste titre) de me voir somnolent ou un peu trop gai lorsque je les examine. Je ne bois donc jamais de vin pendant l'exercice de ma profession. Cela dit, en dehors de l'hÎpital, le vin est un réel plaisir. Ce plaisir convient bien aux médecins, qui, pour la plupart, sont des humanistes et des épicuriens. Ses propriétés apaisantes en font un excellent compagnon de détente, de relaxation, de convivialité. Beaucoup de vignerons m'ont confié que, dans les groupes de visiteurs, ils appréciaient les questions techniques mais aussi artistiques des médecins, par exemple sur le plaisir de la dégustation. Nous sommes des scientifiques sensuels et l'amour des bons vins demeure un pilier de l'art de vivre.


Ce goût pour l'art de vivre n'est-il pas...?


La RVF : Ce goût pour l'art de vivre n'est-il pas en décalage avec le discours hygiéniste qui progresse en France ?
M. L.
: Soyons clairs. Si l'on simplifie Ă  outrance le message de certains lobbies "hygiĂ©nistes", cela revient Ă  dire au public : vin = poison. De la mĂȘme maniĂšre, certaines institutions accusent, au fil des modes, le beurre, la viande rouge, les sauces, les huĂźtres, le sucre, l'eau, l'air, les oiseaux, les vaches. Et pourquoi pas le sexe ? Tous les dangers du monde ainsi rĂ©pertoriĂ©s constituent des sources ­extrĂȘmement efficaces d'angoisse pour le public. Mais ­on oublie de mettre en valeur les qualitĂ©s intrinsĂšques du vin, bienfaiteur de l'humanitĂ© pendant des siĂšcles pour ses propriĂ©tĂ©s antiseptiques empiriquement reconnues. Nous ne parlons pas ici de l'Ă©thylisme, qui survient lorsque des facteurs sociaux, des phĂ©nomĂšnes dĂ©pressifs, des mal-ĂȘtres conduisent la personne Ă  se tourner vers les produits les plus euphorisants, notamment le vin (et l'alcool en gĂ©nĂ©ral).

Je rappelle aussi que depuis l'AntiquitĂ©, l'ivresse aigue a toujours Ă©tĂ© condamnĂ©e par l'institution, qu'elle soit pharaonique, royale, clĂ©ricale ou rĂ©publicaine. Mais gardons du bon sens : bu avec modĂ©ration, le vin n'est pas dangereux. D'honorables chercheurs lui ont mĂȘme trouvĂ© des vertus mĂ©dicinales. Tout le monde a entendu parler du french paradox dont nous sommes si fiers. L'effet anti-stress combinĂ© aux effets bĂ©nĂ©fiques des polyphĂ©nols (vins rouges Ă  tanins) serait, dans certaines conditions, cardio-­protecteur, avec un rĂŽle favorable sur le taux de ­cholestĂ©rol et l'activitĂ© coagulante des plaquettes ­sanguines. En gros, la consommation de vin rouge ferait baisser le "mauvais ­cholestĂ©rol", cause d'artĂ©rite.


S'agit-il d'une découverte récente?...


La RVF : S'agit-il d'une découverte récente ?
M. L.
: Oui et non. Le vin et les eaux-de-vie sont entrĂ©s dans la composition de presque tous les "mĂ©dicaments" pendant des siĂšcles. Les moines, ­premiers apothicaires, fabriquaient des dĂ©coctions dans du vin ; les mĂšres, dans certaines rĂ©gions, mettaient de la gnĂŽle dans les biberons pour les ­­dĂ©sinfecter ; les blessĂ©s de guerre recevaient des pansements au vin. On amputait dans l'ivresse car l'alcool permettait des anesthĂ©sies "relatives". De l'AntiquitĂ© jusqu'aux annĂ©es 60, le vin entrait dans la composition de nombreuses prĂ©parations pharmaceutiques, dont la cĂ©lĂšbre potion de Todd, Ă  base de vin rouge, de sirop d'Ă©corce d'orange et de teinture de cannelle, mise au point en 1851 et vendue en pharmacie jusque dans les annĂ©es 60. La science n'a fait que dĂ©montrer ce que l'empirisme avait dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ©, voilĂ  tout !

La RVF : Si le vin a des vertus mĂ©dicinales, peut-il ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un concurrent de certains mĂ©dicaments ?
M. L.
: Des professionnels du vin assurent que des laboratoires pharmaceutiques ont identifiĂ© le vin comme un concurrent des anxiolytiques. Ces "labos" financeraient les associations anti-alcooliques pour protĂ©ger leurs intĂ©rĂȘts... Voici la rĂ©alitĂ© : le vin bu modĂ©rĂ©ment induit des effets anxiolytiques. Il peut donc se prĂ©senter comme un excellent ersatz aux mĂ©dicaments dans un pays comme la France, qui bat tous les records de consommation en matiĂšre de psychotropes. Dans ma consultation, trois patients sur dix prennent des anxiolytiques. C'est beaucoup trop !
Cela dit, il faut dire et redire que le vin n'est pas un mĂ©dicament. L'alcool contenu dans le vin est toxique. On connaĂźt les effets dĂ©sastreux d'une consommation excessive, de l'addiction Ă  l'alcool. Mais quel produit, y compris les meilleurs mĂ©dicaments, consommĂ© Ă  trop forte dose n'a pas d'effets toxiques ? La toxicitĂ© de l'alcool porte essentiellement sur le foie, le systĂšme nerveux et favorise les accidents liĂ©s Ă  l'ivresse. On connaĂźt l'enchaĂźnement fatal : dans les soirĂ©es festives, les jeunes s'enivrent avec des mĂ©langes alcoolisĂ©s vendus dans le commerce (exceptionnellement du vin), parfois associĂ©s Ă  certaines drogues. Certains finissent la fĂȘte aux urgences, entre les mains d'un chirurgien ou, dans le pire des cas, au cimetiĂšre. Cela, la sociĂ©tĂ© ne peut pas l'accepter.


Le vin est-il dangereux...?


La RVF : Le vin est-il dangereux pour les femmes enceintes ?
M. L.
: L'ivresse aigue prĂ©sente de graves dangers pour la femme enceinte (chutes, naissance prĂ©maturĂ©e, etc.). De mĂȘme, une femme qui boit chaque soir depuis dix ans plusieurs apĂ©ritifs a des chances de donner le jour Ă  un enfant chĂ©tif, plus sensible aux maladies nosocomiales. Mais j'affirme qu'une femme qui boit une coupe de champagne par semaine ne donnera pas naissance Ă  un ĂȘtre dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© ! La tolĂ©rance zĂ©ro prĂ©conisĂ©e par les alcoologues me paraĂźt exagĂ©rĂ©e.

La RVF : Préféreriez-vous vivre 74 ans comme Claude Nougaro qui chanta le vin toute sa vie ou bien 110 ans avec l'hygiéniste professeur Got, qui diabolise vin et alcool ?
M. L.
: Je prĂ©fĂ©rerais vivre 110 ans en m'amusant comme Claude Nougaro ! Il faut jouir de la vie. Elle est trop courte. Je suis amoureux des bons vins. Ma cave compte 2 000 bouteilles Ă©clectiques : de trĂšs vieux vins (vouvray, monbazillac), des vins jeunes, des coups de cƓur achetĂ©s aux enchĂšres, etc. Ces bouteilles, je les bois, je n'en fais pas collection. Elles sont lĂ  pour le plaisir, non pour constituer un magot. Pour l'anniversaire de ma fille, nous avons ouvert un ChĂąteau d'Yquem 1986. Grandiose. Mais se faire plaisir ne consiste pas Ă  boire tous les jours, il ne faut pas dĂ©sacraliser le produit, moins encore le diaboliser ! En gĂ©nĂ©ral, les mĂ©decins ont une approche Ă©picurienne du vin. Nous ne nous sentons pas concernĂ©s par les "ayatollahs" de l'anti-alcoolisme. L'essentiel est d'ĂȘtre bien dans sa vie : un bon et bien vivant qui, en adepte de Rabelais, apprĂ©cie les verbes en joie et les fines appellations.



Carte d'identité
‱PrĂ©nom et nom : Marc Lagrange.
‱NĂ© le : 24 mars 1949.
‱Profession : chirurgien digestif Ă  l'hĂŽpital Pierre-BĂ©rĂ©govoy de Nevers.
‱Signe particulier : Ă©crivain, confĂ©rencier, Ă©picurien, ­spĂ©cialiste du contrepet.
‱Ses plus belles bouteilles : Yquem 1983, l'annĂ©e de ­naissance de son fils, ouverte pour fĂȘter son entrĂ©e Ă  la facultĂ© dentaire. Et puis un merveilleux chambolle-musigny 1961 de chez Grivot, partagĂ© entre amis.
‱Son dernier livre : Le Vin et la mĂ©decine, Ă©ditions Feret, Bordeaux, 2004.


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Messagepar Lalex » Mar 17 Oct 2017 13:24

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Bordeaux : récolte 2017 historiquement basse mais millésime "de qualité"
Une mĂ©tĂ©o "Ă©prouvante", entre gel fin avril et grĂȘle fin aoĂ»t, va concourir Ă  une rĂ©colte historiquement basse dans le vignoble du Bordelais, en baisse de 40 Ă  50% par rapport Ă  2016, mais la qualitĂ© sera au rendez-vous, particuliĂšrement en blancs, a annoncĂ© l'interprofession.






La "trÚs petite" récolte 2017, la plus faible en quantité depuis 1991, devrait représenter par rapport à l'an dernier un recul de prÚs de 375 millions de bouteilles, un manque à gagner de prÚs de 2 milliards d'euros, a estimé le Conseil interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), rappelant qu'il faudra attendre les déclarations de récolte de fin d'année pour déterminer avec exactitude le niveau de baisse.

Ces vendanges historiquement basses se retrouvent ailleurs en Europe et vont impacter la commercialisation : entre 5 et 5,1 millions d'hectolitres seront commercialisés cette année, au lieu des 5,3 espérés.

"LES LEÇONS DU MILLÉSIME 1991 ONT ÉTÉ APPRISES"

Mais l'impact économique se fera surtout ressentir en 2018 et 2019, "l'interprofession s'attachera à éviter des répercussions sur les prix" a déclaré le président du CIVB, Allan Sichel. Il ajoute : "Les leçons du millésime 1991 ont été apprises !"

En effet, aprÚs une maigre récolte en 1991, il y avait eu une forte augmentation des cours avec des répercutions sur les marchés du consommateur entrainant une baisse considérable de la commercialisation.

S'agissant des prix, "on constate bien une certaine tension, mais c'est tout à fait contenu, et plutÎt raisonnable dans le cadre de la perte du millésime 2017", a estimé le dirigeant de l'interprofession.

L'enjeu pour la filiĂšre des vins de Bordeaux va ĂȘtre, sur 2018, de "lisser au maximum l'approvisionnement des marchĂ©s avec des bons vins de 2015, 2016 et ceux produits en 2017, et accepter de baisser nos niveaux de stock disponibles de maniĂšre considĂ©rable, en comptant sur les millĂ©simes suivants pour reconstituer les stocks", a ajoutĂ© Allan Sichel.

Inquiet, il concÚde, "ce qu'on n'arriverait pas à franchir, c'est un millésime 2018 qui ressemblerait à 2017, car là, on serait dans une impasse, on ne saurait vraiment pas quoi faire".

2017 UNE ANNÉE DE VINS BLANCS À BORDEAUX

Commentant la qualité de 2017, Allan Sichel a souligné la "belle qualité" des blancs secs "à la fois frais, vifs et aromatiques. Un trÚs beau millésime de blanc". Sur les liquoreux, vendangés plus tardivement, il est trop tÎt pour se prononcer, mais ils ont "bénéficié de belles conditions météo favorisant la concentration et la richesse aromatique".

Le "peu de vin rouge produit" se présente pour sa part "avec une belle expression aromatique, de la couleur, du fruit et de la fraßcheur" et des vins "souples ronds et équilibrés" en bouche. Un "joli millésime" de vin rouge, conclut le président du CIVB.


(avec AFP)


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 17 Oct 2017 13:27

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La soif de recherche de Denis Dubourdieu vit dans sa chaire
Disparu il y a un an, le « pape des vins blancs » va continuer d’inspirer ses confrĂšres chercheurs avec une chaire industrielle soutenue par dix mĂ©cĂšnes et dotĂ©e de 500 000 euros pour dĂ©couvrir les Ă©lĂ©ments molĂ©culaires Ă  l’origine des spĂ©cificitĂ©s aromatiques des vins de Bordeaux.



« En fondant l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin [l’ISVV, en 2009], Denis Dubourdieu avait trois mots-clĂ©s comme piliers : la typicitĂ©, les marchĂ©s et l’environnement » se souvient le professeur Philippe Darriet, le directeur de l’ISVV et de son l'unitĂ© de recherche ƒnologie. Reprenant le flambeau, l’enseignant-chercheur bordelais va lancer avec autant d’admiration que d’ambition la premiĂšre chaire universitaire dĂ©diĂ©e Ă  l’Ɠnologie : la chaire industrielle Denis Dubourdieu. DĂ©diĂ©e Ă  « la qualitĂ© et l’identitĂ© des vins », elle sera dĂ©voilĂ©e ce 20 octobre Ă  l’ISVV (basĂ© Ă  Villenave-d’Ornon).

Mais son objectif est dĂ©jĂ  connu : soutenir les travaux de recherche fondamentale permettant « de relier la perception sensorielle que l’on a d’un vin Ă  sa composition molĂ©culaire. Qu’il s’agisse de signes de qualitĂ© ou de dĂ©fauts, afin de prĂ©server et valoriser tout ce qui en fait la spĂ©cificitĂ© » rĂ©sume Philippe Darriet. Prenant le parti de maintenir le « goĂ»t du vin au centre des prĂ©occupations de la filiĂšre », cette chaire doit financer des recrutements de post-doctorants, des lancements de thĂšses et des achats de matĂ©riels pour la recherche Ɠnologique de l’ISVV. Ce qui nĂ©cessite des fonds consĂ©quents.


10 mécÚnes pour 500 000 euros


Se positionnant en complĂ©ment des soutiens financiers du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) et de la RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, la chaire Denis Dubourdieu est soutenue par dix mĂ©cĂšnes dĂ©jĂ  impliquĂ©s auprĂšs de la recherche bordelaise. Ces chĂąteaux classĂ©s et fournisseurs de la filiĂšre* se sont engagĂ©s Ă  soutenir la chaire pendant cinq ans, avec un ticket annuel d’entrĂ©e de 10 000 euros. Ce qui reprĂ©sente un budget de 500 000 euros.

RĂ©servĂ© aux seuls chercheurs de l’unitĂ© Ɠnologie de l’ISVV, le premier appel Ă  projet de la chaire Denis Dubourdieu s’achĂšvera ce 15 novembre. Un premier post-doctorant doit ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© par les comitĂ©s de pilotage et scientifique de la chaire, avant que ne soit envisagĂ©e une thĂšse en 2018. Soutenant la recherche fondamentale, cette chaire doit pouvoir transfĂ©rer ses rĂ©sultats Ă  la filiĂšre. Les travaux du professeur Denis Dubourdieu servant d’exemple en la matiĂšre. Qu’il s’agisse de la caractĂ©risation des dĂ©fauts aromatiques type poivron vert (ayant conduit Ă  une redĂ©couverte de l’effeuillage en vert) ou des arĂŽmes du sauvignon blanc (avec une meilleure gestion de la fertilisation azotĂ©e).


"Il y a beaucoup Ă  creuser"


Nombreuses, les pistes actuelles de la recherche concernent aussi bien l’amertume que la teinte des liquoreux, le dĂ©veloppement du bouquet des vins de Bordeaux, ou la connaissance des caractĂ©ristiques de la maturitĂ© cite Philippe Darriet. « Il est clair que la perception sensorielle d’un vin est composĂ©e de multiples accords de goĂ»ts et d’arĂŽmes » conclut le chercheur, prĂ©cisant que « mieux comprendre, ce n’est pas percer des mystĂšres, mais mieux pouvoir les maĂźtriser »



* : Il s’agit des chĂąteaux Haut Bailly (Graves), Palmer (Margaux), Pichon Baron (Pauillac), Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Pauillac), ainsi que des fournisseurs Bio Laffort (filiale R&D du groupe Ă©ponyme), Bucher Vaslin (matĂ©riels de vinification), ChĂȘne et Cie (tonnelier), Michael Paetzold (prestataire vinicole), le groupe ƒneo et sa filiale Seguin-Moreau (tonnelier).


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 17 Oct 2017 13:38

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[Lyon Tasting] Chapoutier investit dans le RhĂŽne Sud
La Maison M. Chapoutier s’installe un peu plus dans le Rhîne sud en faisant l’acquisition du domaine Saint Étienne à Montfrin dans le Gard.




DĂ©jĂ  cultivĂ© en agriculture biologique (certifiĂ© depuis 2013), le domaine Saint Etienne Ă  Montfrin produit sur 25 hectares des vins en CĂŽtes du RhĂŽne, rouge et blanc (seulement 1 hectare de roussanne), en CĂŽtes du RhĂŽne Villages et CostiĂšres de Nimes, uniquement en rouge (9 hectares) Ă  partir majoritairement de grenache et de syrah. « C’est un vrai coup de cƓur terroir, Ă  la fois sur des galets roulĂ©s et des argiles rouges », prĂ©cise la directrice technique Christelle Acosta.

À l’initiative de Michel Chapoutier au dĂ©but des annĂ©es 90, la Maison a converti en culture biologique et biodynamique l’ensemble de ses vignobles, une vingtaine aujourd’hui. Une approche partagĂ©e avec Michel Coullomb, le propriĂ©taire du domaine Saint Étienne, qui l’avait crĂ©Ă© en 1988.

Cet ancien de l’Inao souhaitait partir Ă  la retraite et vendre la propriĂ©tĂ© dans sa globalitĂ©, ses enfants ne voulant pas reprendre l’activitĂ©. Michel Chapoutier cherchait Ă  s’implanter sur le secteur depuis longtemps « mais on fonctionne surtout par coups de cƓur et en fonction des opportunitĂ©s » reconnaĂźt Mathilde Chapoutier qui vient de reprendre le poste de Nelly France Ă  la direction commerciale du groupe en complĂ©ment des dĂ©veloppements des projets pour l’ensemble des domaines.

Au domaine Saint Etienne, en limite des CĂŽtes du Rhone Sud, « la maison Chapoutier a suivi la culture de la vigne depuis avril pour rĂ©aliser les premiĂšres vendanges en septembre dans la cave de vinification du domaine ; les premiers vins seront disponibles dĂ©but 2018 avec une nouvelle gamme, en gardant l’entitĂ© propre du domaine mais on ne sait pas encore si on gardera le nom » prĂ©cise Christelle Acosta. À terme, le domaine devrait passer en biodynamie.

Terre de Vins aime sur Lyon Tasting :

Saint-Peray blanc Les Tanneurs 2016 : l’une des quatre cuvĂ©es de Saint-Peray de la maison M. Chapoutier Ă  95 % marsanne (et 5 % roussanne sur ce millĂ©sime) avec un lĂ©ger Ă©levage en fĂ»ts neufs. Un assemblage de parcelles un peu plus puissant, une belle minĂ©ralitĂ© sur des notes de fruits secs grillĂ©s, d’amande et de fruits blancs (13€)

L’IGP Collines Rhodaniennes rouge Lucidus 2015 en biodynamie : un 100 % syrah Ă©laborĂ© avec Paul Lucidi pour en faire « une petite cĂŽte rĂŽtie » Ă  Basse s/ RhĂŽne mais sur des sols moins riches et moins pentus que la prestigieuse voisine de l’autre cĂŽtĂ© du RhĂŽne. Un Ă©levage en fĂ»ts (dont 15-20 % neufs) et cuve bĂ©ton. Un nez toastĂ©-grillĂ© mais encore discret sur des arĂŽmes de fruits noirs et d’épices et quelques tanins Ă  fondre. (21,45€)

Saint-Joseph rouge Les Granilites 2014 en bio : un millĂ©sime avec plus d’aciditĂ© et de tanins, moins concentrĂ© et plaisant dĂšs maintenant, issu d’une parcelle au sud de l’appellation. Un bouquet de fruits noirs et d’épices sur des tanins veloutĂ©s. (25,45€)


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