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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 1 Oct 2019 16:27

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Millésime 2019 en Bourgogne
Un millésime marqué par une acidité élevée
Le millésime 2019 en Bourgogne s'annonce comme un millésime plus facile à vinifier que l'an passé. Les niveaux d'acidité sont particulièrement élevés malgré l'année chaude et la récolte en blanc plutôt maigre. Echos et conseils de deux œnologues.




« Après 2018 qui pêchait par son manque d'acidité, 2019 est un millésime plutôt simple à vinifier », témoigne Richard Angonin, œnologue au laboratoire Moreau œnologie. Les niveaux d'acidité des moûts présentent en effet la particularité cette année d'être élevés ou très élevés. Un phénomène permis par des maturations par concentration des différents cépages. « On a des pH de 3,2/3,3 sur moûts, c'est parfait », poursuit le professionnel.

"Une bonne extraction des tanins"

« Les teneurs en acide tartrique se sont bien tenues, elles sont souvent très élevées ; il n'y a pas besoin d'acidification comme l'an dernier », confirme Eric Pilatte, œnologue opérant en Côte chalonnaise, Côte de Beaune, dans le Couchois et les Hautes-Côtes. Pour ce dernier, certains moûts en rouges présentaient une acidité totale excessive - parfois supérieure à 5 g/L H2SO4 - alors que les teneurs en sucres étaient supérieures à 220 g/L, nécessitant des apports de bicarbonate de potassium. Objectif : abaisser l'acidité totale à un niveau plus acceptable à la dégustation et pour l'équilibre acide final du vin fini. « Il y a eu des remontées d'acide tartrique importantes sur certaines cuvées cette année, contenu dans les peaux », a constaté celui-ci. De son côté, Richard Angonin a préféré conseiller à ses clients de favoriser une bonne extraction des tanins afin qu'ils « couvrent » cette acidité, dans le but d'enrober les tanins et d'harmoniser la structure tannique ; « les maturités phénoliques étant atteintes cette année, cela a favorisé l'extraction », justifie-t-il. Les macérations ont en effet été courtes, d'une quinzaine de jours, l'extraction étant plutôt facile.

Les moûts en blancs présentaient par ailleurs des taux de sucre élevés, donc des degrés potentiels qui le seront aussi : les vins devraient titrer à 13,5°-14° alc, voire plus. « Mais comme il y a beaucoup d'acidité, on a un très bon équilibre et on garde une bonne fraîcheur », assure Richard Angonin.

Des corrections d'azote nécessaires

Pour les vins rouges, dont les premiers décuvages ont commencé, Eric Pilatte conseille « la plus grande prudence » par rapport à d'éventuels enrichissements: « Il y a des risques de relargage important de sucre à cause des raisins millerandés. On devrait gagner +0,5 à 0,7° alc. potentiel donc avoir des vins qui dépassent les 13° alc ». Les dégustations des premiers vins décuvés montrent sinon des notes de fruits : cerise, cassis, et très aromatiques. « Si la gestion de l'acidité et de la structure tannique des vins en cours de macération est bonne, on devrait avoir une très grande année ; mais ce sera un point clé », résume ce dernier.

Concernant les teneurs en azote assimilable, les avis divergent : pour Richard Angonin, les moûts en sont « riches », ce qui impose cependant une certaine vigilance, sur chardonnay comme pinot noir : « les fermentations ont tendance à démarrer trop vite et à s'emballer ». Pour les vins blancs vinifiés en fût, donc sans moyen de régulation de température, celui-ci préconise de faire attention aux « coups de chaud » : « iI ne faut pas dépasser les 20°C », rappelle t-il. Les levures ayant aussi tendance à surconsommer l'azote présent, cela donne parfois des situations de carences aux deux tiers de la fermentation. Un apport d'azote « complexe » (phosphate d'amonium et écorces de levure) est alors préconisé.

De son côté, Eric Pilatte constate de nombreux cas de carences en blancs comme en rouges, liées aux conditions de maturation particulières du millésime. Pour éviter des fermentations qui auraient tendance à « trainer », il invite les vignerons à « prendre les devants en mesurant et en corrigeant si nécessaire les teneurs en début de fermentation », ainsi qu'en fin de fermentation « pour finir dans de bonnes conditions ».


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 1 Oct 2019 16:32

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Anciens cépages : une "solution" au réchauffement climatique ?
Le pinot noir et le chardonnay seront-ils toujours adaptés au climat bourguignon dans quelques décennies ? Personne ne peut le prédire et d'anciens cépages sont testés sur les hauteurs de Beaune, au cas où...


Ils ont pour noms tressot, arbane, troyens, sacy, peurion... Ils ont disparu, ou quasiment (on trouve encore un peu de sacy dans l'Yonne) du vignoble bourguignon où ils avaient pourtant toute leur place au XVIIIème siècle ; une multitude de cépages était alors couramment cultivée dans la région et ce n'est que dans le cadre des replantations post-phylloxéra que la Bourgogne s'est quasiment spécialisée dans le pinot noir, le chardonnay et à un degré moindre l'aligoté et le gamay. Dans le cadre d'un projet lancé en 2012 par le Groupement d'Étude et de Suivi des terroirs (GEST), un conservatoire leur est dédié sur les hauteurs de Beaune depuis 2016 ; quarante-quatre cépages ont déjà été plantés (d'autres vont arriver) sur une vingtaine d'ares et à partir de 2020, ils vont être suivis et « comparés » en un même lieu avec des pieds « témoins » de pinot noir et de chardonnay ; l'objectif est notamment de tester leur « résistance » à la chaleur et leur capacité à garder de l'acidité dans ces millésimes extrêmes. « Nous avons encore le temps d'expérimenter différentes voies pour offrir demain à nos enfants des solutions si le réchauffement climatique s'aggravait, mais il faut s'y mettre aujourd'hui », estime Jean-Claude Rateau, vigneron à Beaune et ancien président du GEST. À noter que différents porte-greffe sont également expérimentés, qui selon leur vigueur et leur précocité pourraient aussi apporter des solutions aux bouleversements climatiques.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 1 Oct 2019 18:49

Merci pour ces liens, Alex.

Bonne soirée,
Bien cordialement,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 20 Nov 2019 14:23

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Aubert de Villaine, le gardien du temple !
Aubert de Villaine est le rédacteur en chef du numéro "25 ans" de Bourgogne Aujourd'hui. Cogérant emblématique du domaine de la Romanée-Conti, acteur central dans le classement des climats de Bourgogne à l’Unesco, il est un observateur attentif, bienveillant et lucide de tous les changements survenus en Bourgogne depuis plus de 50 ans. Rencontre évènement et sans langue de bois !


Aubert de Villaine, cogérant emblématique du Domaine de la Romanée-Conti est le rédacteur en chef du numéro "25 ans de Bourgogne Aujourd'hui". Morceau choisis de l'interview que nous lui consacrons en ouverture de ce numéro et dans laquelle il analyse ce quart de siècle écoulé qui a tout changé en Bourgogne.


Il vous reste les deux tiers de cette interview à lire dans le numéro 149 de Bourgogne Aujourd'hui, ainsi qu'un article sur le domaine de la Romanée-Conti et l'ensemble de notre dossier "25 ans en Bourgogne".





La Bourgogne vit aujourd'hui une période prospère. Vous êtes arrivé au Domaine de La Romanée-Conti au milieu des années 1960. Quelle était la situation à cette époque ?

Cela n'avait rien à voir avec aujourd'hui ! La Bourgogne sortait à peine d'une longue période difficile marquée par le phylloxera, la crise de 1929, les deux guerres mondiales... Elle avait commencé de sortir la tête de l'eau en 1959, une grande année en qualité qui a coïncidé avec un marché qui commençait de retrouver des couleurs. À peu près en même temps, les Bourguignons ont découvert la possibilité de protéger et donc de conserver les récoltes grâce aux produits phytosanitaires de synthèse qui, il faut bien le reconnaître, ont été une divine surprise ; ensuite, les enjambeurs se sont améliorés, la mécanisation a progressé. C'est donc vraiment une nouvelle ère qui s'ouvrait pour tous dans les années 1960, même si avec le recul, on peut s'interroger sur cette période où les mots d'ordre ont souvent été la productivité et la protection des récoltes, parfois au détriment de la qualité. D'ailleurs, on retrouve encore des traces de cette période sur nos coteaux. En effet, autant la première replantation post-phylloxérique semble avoir été qualitative, à partir de greffons pris dans les vieilles vignes provignées, autant les replantations des années 1960, 1970, ont répondu à des objectifs plus quantitatifs et souvent sans travail de sélection. Ces vignes sont remplacées peu à peu mais il en reste, et cet héritage n'a pas encore été totalement soldé.


Comment expliquez-vous que l'oenologie "triomphante" des années 1990 n'ait finalement pas duré si longtemps que cela et qu'elle aussi a rapidement laissé la place à ce que l'on pourrait appeler le retour au terroir des années 2000 et surtout 2010 ?

Tout simplement parce que la vérité finit toujours par triompher et la « vérité », même si ce mot ne fait pas partie du vocabulaire oenologique, c'est que la qualité du vin ne dépend que de la qualité du raisin produit par la vigne ; le vinificateur, quel qu'il soit, peut réussir ou rater sa vinification, mais il ne pourra jamais apporter plus que ce qui se trouve déjà dans les raisins récoltés. C'est pourquoi il faut apporter à la cuverie de « grands » raisins produits selon les règles de bonne pratique, entre autres des rendements naturellement maîtrisés et après tris soigneux. Je crois que beaucoup de vignerons s'en sont rendu compte. Il existe diverses techniques extractives, on peut toujours les pratiquer, mais cela se révèle être une erreur que l'on paie en général assez rapidement. Le vin va impressionner au début, mais quelques années plus tard, le masque tombe. C'est dire l'importance essentielle du choix des plants dans la très grande diversité de matériel végétal disponible. Cette question de la qualité du matériel végétal est essentielle et je crois que vous l'abordez dans ce numéro. Il existe un mariage millénaire entre nos cépages et nos climats. C'est lui qui a fait la réputation de la Bourgogne. Il faut le défendre et sans relâche l'affiner.


Un des faits marquants de ces 10-15 dernières années, c'est le développement rapide de la viticulture biologique et biodynamique. Comment percevez-vous cette tendance lourde ?

Je pense que le bio s'intègre parfaitement à la philosophie bourguignonne. La vie du sol qui nourrit la vigne est un élément essentiel dans la notion de climat, de terroir, elle est le théâtre d'une symbiose permanente, délicate et donc fragile, de millions d'éléments divers. Les molécules des produits chimiques de synthèse peuvent perturber tout cela. Les options bio me paraissent donc extrêmement justifiées, mais elles ne doivent en aucun cas être une religion ; la viticulture biologique doit servir à faire mieux et pas à se donner bonne conscience.


On entend parfois des discours un peu ésotériques autour de la biodynamie. Cela vous dérange-t-il ?

Nous la pratiquons au domaine, et à mon sens, elle permet entre autres d'atteindre ce que j'appellerais une finesse de maturité supplémentaire, mais c'est une biodynamie qui n'a rien de doctrinaire. Il peut y avoir des dérives ésotériques, c'est vrai, mais en Bourgogne, on ne rencontre pas de gourou ! Tous les biodynamistes que je connais la pratiquent en fonction des terroirs, de ses observations et de sa propre philosophie de producteur.


Les prix des grands crus et de certains premiers crus sont devenus inabordables et des milliardaires semblent aujourd'hui prêts à toutes les folies pour acquérir non seulement ces vins, mais carrément les domaines eux-mêmes. Si l'on considère que « l'âme de la Bourgogne » reste étroitement liée à la notion de petit domaine familial, cela vous inquiète-t-il ?

Oui, le danger, les problèmes de succession s'aggravant, c'est que de très grands groupes ou fortunes achètent petit à petit les climats les plus connus, et fassent disparaître les domaines familiaux dans des ensembles gérés comme de grandes entreprises. L'image de la Bourgogne est en effet intimement liée à cette multitude de domaines familiaux qui sont la véritable âme de la Bourgogne ! Ceci dit, prenons l'exemple du Clos des Lambrays, à Morey-Saint-Denis, racheté par la famille Arnault à une famille allemande qui l'avait elle-même acheté aux frères Saier : aucun de ces précédents propriétaires n'était Bourguignon... Si la famille Arnault gère le clos non pas comme la filiale d'un grand groupe aux moyens financiers illimités, mais dans un esprit familial et d'intégration au modèle bourguignon, comme cela a été le cas depuis des décennies, alors il n'y a aucune raison pour que ça ne marche pas.


Changeons radicalement de sujet avec le réchauffement climatique qui rythme la vie des Bourguignons depuis 2003, avec de plus en plus de vendanges au mois d'août. Est-ce un danger ou une chance pour la Bourgogne qui dans le passé a quand même souvent connu des problèmes de maturité des raisins ?

Dans les années 1970, la date moyenne de vendange au domaine était le 5 octobre ; aujourd'hui, c'est autour du 15 septembre. On a gagné trois semaines, les deux tiers « grâce » au réchauffement et le dernier tiers grâce aux méthodes culturales ; c'est mon estimation toute personnelle que n'appuie aucune statistique ! Aujourd'hui, les raisins mûrissent en août, début septembre, alors que les journées sont encore chaudes et longues alors qu'avant ils mûrissaient plus lentement, en septembre, dans des conditions plus fraîches, avec un soleil moins fort. Ils mijotaient davantage. J'espère simplement que le réchauffement ne va pas imposer des canicules répétées tous les ans ; si c'était le cas, nous nous retrouverions alors tous les ans dans la configuration de ce que l'on appelait dans le passé un « grand millésime » et l'on n'aurait plus cette diversité de millésimes qui fait le charme et l'identité de la Bourgogne. Les grands millésimes « solaires » font de très beaux vins, riches, qui normalement vieillissent bien, mais puissamment, avec des arômes plus carnés que floraux. Ils évoluent très différemment de ces millésimes moins mûrs que j'aime et que tant d'amateurs de Bourgogne aiment, qui, avec le temps, développent, grâce entre autres à leur acidité, une grande élégance et des arômes plus fragiles, mais aussi plus subtils, que j'assimile souvent personnellement au parfum délicat du pétale de rose fanée.

Propos recueillis par Christophe Tupinier


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 20 Nov 2019 14:25

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12 854 017 € pour la 159e vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune
La 159ème vente aux enchères des vins du domaine des Hospices de Beaune a eu lieu hier, dimanche 17 novembre, sous les Halles de la ville. 12 854 017 € ont été récoltés ; soit le deuxième meilleur résultat pour l'évènement ! La pièce des présidents a été adjugée à 260 000 €, au profit de deux associations, l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière et Autour des Williams.



Malgré des enchères peu animées, les prix se sont une nouvelle fois envolés à l'occasion de la vente des 589 pièces du millésime 2019. Malgré une conjoncture économique internationale très tendue (taxation aux USA, crise à Hong-Kong, Brexit...), la vente des vins des Hospices de Beaune a prouvé une fois de plus, pour ceux qui en doutaient encore, qu'elle était désormais totalement déconnectée des réalités des marchés et que les acheteurs fortunés qui s'arrachent les vins des Hospices étaient finalement peu sensibles aux soubresauts du monde...


Le prix moyen d'une pièce de vin rouge s'élève à 20 535* €, soit 32,6% de plus qu'en 2018. En blanc, il atteint 26 964 € ; une hausse de 27,1% par rapport au millésime précédent. A noter le record atteint par la cuvée de Bâtard-Montrachet Dames de Flandres, dont une pièce a été achetée 149 800 € par un client américain au téléphone. "Je suis très émue aujourd'hui de voir de si beaux résultats pour ce millésime exceptionnel", a témoigné Ludivine Griveau, la régisseuse du domaine. "Je tiens à remercier toute mon équipe qui a travaillé sans relâche à mes côtés pour atteindre ce niveau de qualité. C'est une joie pour moi de faire partie de cette aventure".

Moment toujours très attendu au cours de la journée, la vente de la pièce des présidents. Le basketteur fraichement retraité Tony Parker, l'acteur François-Xavier Demaison ainsi que la journaliste Ophélie Meunier étaient présents pour faire monter les enchères. La pièce de Corton grand cru rouge Bressandes a finalement été acquise par un acheteur brésilien, Alaor Pereira Lino avec la maison Anima Vinum, pour un montant de 260 000 €.

*Chiffres Christie's


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Hugo B. » Mer 20 Nov 2019 15:23

Il est loin le temps où mes yeux pétillaient lorsque mon père me parlait de la vente des Hospices de Beaune.
Des prix stratosphériques, des stars bling bling qui n'en n'ont que faire du vin et des participants qui viennent plus pour faire des selfies pour impressionner la galerie que pour déguster et acheter de manière objective ces cuvées.
Alors certes la cause est honnorable et c'est une bonne chose de récolter de l'argent à ces fins mais ce qui l'entoure est désormais bien loin de ce qui a faconné ma passion.

Au passage voilà déjà 2019 élevé au rang de "millésime exceptionnel"! Encore un on ne les arrête plus... vu la météo du millésime et les dates de vendanges (plus que jamais déterminantes pour ce vrai millésime de vigneron) l'exceptionnel il va falloir aller le chercher soit même car il ne va pas pulluler dans les villages bourguignons. En tout cas à titre personnel je n'accepterai pas de (telles) hausses de prix.

Amicalement,
Bien cordialement,
Hugo Boffy
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In Memoriam: GĂ©rard Basset

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 10 DĂ©c 2019 16:43

Un lien vers ce reportage, que j'ai trouvé sur le site de Jo, à la mémoire du sommelier peut-être le plus titré du monde et qui resta toujours modeste:
https://www.youtube.com/watch?v=W1hAXPu ... e=youtu.be

J'ai trouvé ses titres sur Wikipédia:
"En 1989, il obtient le titre de Master Sommelier, et en 1998 celui de Master of Wine. Il est également diplômé en 2007 d'un MBA en business du vin de Bordeaux École de Management qui fait maintenant partie de la KEDGE Business School.
En 1992, il remporte le prix du meilleur sommelier international des vins français (Paris) et quatre ans plus tard, il remporte le prix du meilleur sommelier d'Europe (1996). Il se classe ensuite à la 2ème place du concours de Meilleur sommelier du monde à trois reprises, jusqu'à remporter le titre, le 15 avril 2010 à Santiago du Chili, lors de sa sixième tentative".
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 23 DĂ©c 2019 13:57

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Les accords mets et vins d'Eric Goettelmann pour les fĂŞtes !
Pas facile de faire les bons accords mets et vins... Eric Goettelman, chef-sommelier chez Loiseau, MOF, vous donne quelques pistes...



Bourgogne Aujourd'hui consacre la rubrique "Rencontre" de ce numéro 150 à Eric Goettelmann, chef-sommelier chez Loiseau (et bientôt chez Bocuse) et MOF en sommellerie. Un vrai "pro", alors laissez-vous guider par ses conseils d'accords mets et vins sur quelques plats et produits classiques pendant les fêtes.

Il vous reste les trois-quarts de l'interview à lire dans le magazine, ainsi que des guides d'achats sur les vins de l'Yonne et de la Colline des Cortons, notre dossier palmarès "les Bourguignons de l'année", ou encore les résultats riches d'enseignements d'un "match" entre Crémants et Champagnes.

Les fêtes approchent, pouvez-vous nous donner quelques idées d'accords mets et vins sur des plats, des produits classiques à cette période ? Le saumon fumé par exemple pour commencer...

Il faut des blancs, plutôt riches, jeunes, avec des notes d'élevage mais pas trop marquées. Les bons 2017 ont de la densité, de bons équilibres. Un beau pouilly-fuissé serait parfait.




Le foie gras ?
Le foie gras, il faut l'embrasser, l'aimer et là aussi je recommande un vin blanc riche, meursault, chassagne-montrachet, un grand cru quand on peut se l'offrir, mais un peu plus âgé comme 2013, 2009, 1992. Certains blancs du Mâconnais avec des sucres résiduels seront aussi délicieux. Nous avons fait ensemble il n'y a pas très longtemps la verticale de meursault premier cru blanc Clos des Perrières (Bourgogne Aujourd'hui n°147) et le 1928 ne me ferait pas peur sur un foie gras mi-cuit (rires).


Le homard ?
C'est le produit noble par exemple, alors un grand cru blanc s'impose presque, voire un premier cru, Puligny-Montrachet Les Combettes, Meursault Perrières... J'ai le souvenir d'avoir dégusté un bâtard-montrachet 2009 légèrement patiné, encore frais, sur un homard et c'était magique ! Et pourquoi pas un homard nature, grillé, avec un vin rouge ? Il faut juste aller chercher un peu de tension et le clos de la roche 2009, terroir minéral et millésime assez généreux, ferait un bel accord mets-vin.


Un beau chapon de Bresse ?
R : Il faut des vins voluptueux, charnus, blancs ou rouges, dans de belles appellations, mais plus évolués, surtout si on ajoute de la truffe. Côté millésime, on peut aller loin si on a la chance d'avoir une belle cave. En rouge, un charmes-chambertin et en blanc, pourquoi pas un chablis grand cru Les Clos ou un premier cru Montée de Tonnerre 2003 !


Sanglier, chevreuil en sauce ?
R : Puissance, majesté... Si le côté gibier est marqué, il faut un grand cru ou premier cru rouge évolué, si c'est moins marqué, on peut servir un vin plus jeune, comme 2011. Dans des vins plus abordables, un moulin-à-vent, un morgon, un fleurie... 2009 ou 2011 également pourraient donner beaucoup de plaisir. Et là, côté rapport qualité-prix, difficile de faire mieux !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 23 DĂ©c 2019 14:00

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USA, une taxe (bientôt 2 ?) et beaucoup d’incertitudes ! (acte 1)
La taxe de 25% sur les exportations de vins vers les USA mise en place le 18 octobre dernier inquiète les Bourguignons. Et il y a de quoi...




Dire que la taxe de 25% sur les vins français (notamment, mais aussi espagnols, allemands...) mise en place aux USA le 18 octobre dernier inquiète les Bourguignons est un euphémisme ; elle les inquiète d'autant plus que la menace d'une seconde taxe plane désormais*, que les USA sont un marché très important (le 1er avec plus de 20% des exportations bourguignonnes) et parce que dans cette affaire le vin joue le rôle du pot de terre. Il a certe une valeur symbolique forte, mais un poids économique très faible par rapport à l'automobile ou l'aéronautique, dans un vaste jeu mondial d'accords et de conflits commerciaux incluant USA, Union Européenne et Chine.

Rappel des faits : deux procédures d'arbitrage étaient en cours depuis des années au niveau de l'OMC concernant des aides données par 4 pays (France, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) à Airbus et d'autres aides données en sens inverse par l'état américain à Boeing. Le premier arbitrage, celui d'Airbus, a donc été rendu, considérant les aides à Airbus comme des subventions déguisées et autorisant les USA à taxer les produits européens à hauteur de 7,5 milliards de Dollars et pour 120 jours dans un premier temps, délai au-delà duquel des américains pourront revoir la liste des produits taxés ou pas et prolonger la durée de taxation ou pas ; le second arbitrage, concernant Boeing, sera rendu mi-2020.

Il est bien sûr impossible pour l'heure d'évaluer sérieusement, chiffres à l'appui, les « dégâts », mais certains en Bourgogne se préparent à tout et pourquoi pas à expédier leurs vins en gros volumes**, ce qui a manifestement déjà été fait par un domaine au moins à Chablis. Des bruits circulent également sur des ententes entre producteurs, importateurs et détaillants pour "partager" l'impact de la taxe de 25% et permettre au final de ne pas, ou pas trop augmenter les prix dans les linéaires.

Si bon nombre d'entreprises bourguignonnes risquent d'être durement touchées par cette affaire, les commentaires sont guère plus optimistes de l'autre côté de l'Atlantique et vous pourrez les retrouver demain sur ce site pour "l'acte 2" de cette enquète.


Christophe Tupinier


*L'administration américaine a en effet annoncé début décembre 2019 vouloir taxer à 100% certains produits (notamment les Champagnes) en "représailles" à la taxe sur les activités numérique (dite taxe GAFA) mise en place par la France. "On a tout lieu de craindre un alourdissement des sanctions pour les vins tranquilles, qui, s'ils ne sont pas dans la première liste des produits visés en rétorsion de la taxe GAFA, peuvent y être facilement ajoutés", estime Christian Vannier, directeur du BIVB (interprofession bourguignonne) dans la dernière newsletter BIVB Infos publiée début décembre.

**Pour l'heure en effet, seuls les vins conditionnés en contenants de moins de 2 litres sont taxés.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 23 DĂ©c 2019 14:02

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USA, une taxe... Acte 2 !
La taxation des vins français par l'administration Trump n'amuse personne aux USA, où les consommateurs risquent d'être les premiers à en faire les frais.




Si des vignerons et négociants bourguignons risquent de souffrir de la taxation des vins aux USA (article ci-joint), il en est de même outre-Atlantique, avec des "cavistes" qui n'annoncent rien de bon pour les semaines et les mois à venir. Réactions...

Pour Daniel Posner, propriétaire d'une "wine shop" (Grapes The Wine Company) importante dans l'Etat de New-York et président de la National Association of Wine Retailers : "Dès janvier 2020, les consommateurs vont constater des hausses de prix, au fur et à mesure que les vins importés sans taxe avant le 18 octobre seront remplacés par des vins importés avec taxe après cette date. Personne ne peut encore mesurer l'ampleur des dégâts, mais ils seront bien réels et les grands perdants seront les consommateurs américains".

Pram Acharya, caviste (Esperance Wine) et restaurateur à Charlevoix, dans l'Etat du Michigan importe tous les ans entre 3 000 et 4 000 bouteilles de vins de Bourgogne. Son discours va dans le même sens : "Pour les vins arrivés après le 18 octobre, nous allons devoir augmenter les prix pour ne pas voir nos marges couler. Il faut aussi noter que certains vins du millésime 2018 ont plus de 14 degrés d'alcool et seront exemptés de taxes. Ceci étant, si cette taxation perdure, nous allons devoir importer moins de vins car nous savons déjà qu'il ne sera pas possible d'encaisser à la fois la baisse des ventes et des marges. Pour compliquer les choses, les vins de Côte-d'Or sont déjà chers et ils ne concernent qu'un nombre limité de consommateurs. Je suis à peu près sûr que les ventes vont commencer de baisser dès que nous ajusterons les prix à la hausse".

Pour Charles Antin, de la célèbre maison Zachys : "Je ne pense pas ces taxes auront des conséquences pour le haut de gamme de la Bourgogne ; ces vins là sont trop chers et trop précieux. En revanche, pour le Côtes du Rhône qui était à 10$ et passera à 15$, les gens risquent de se tourner vers d'autres vins". Le risque est le même pour les AOC régionales de Bourgogne...

Le mot de la fin ira à Geri Tashjian, de la Burgundy Wine Company, à New-York. "Il va falloir augmenter les prix en 2020, ce qui va nous imposer d'être plus sélectifs dans nos achats ; nous choisirons en priorité des vins dont les prix sembleront encore raisonnables pour nos clients, ou des vins incontournables par le prestige de l'AOC ou du producteur et que les collectionneurs achètent quel que soit le prix. Des vins de milieu de gamme, comme les villages d'appellations importantes pourraient être à l'avenir moins représentés dans notre offre. Beaucoup de nos clients sont inquiets, mais il semblerait que tout le monde ne soit pas encore parfaitement conscient de la situation. J'importe rarement les vins moi même ; je passe par des importateurs et cela commence d'être compliqué. Sans rentrer dans les détails, je pense qu'un certain nombre d'importateurs retardent ou annulent leurs commandes en raison des taxes ; ils craignent que les vins ne se vendent pas. Quant à la question du partage des 25% entre les différents intervenants de la filière, cela se fera au coup par coup ; il n'y pas de consigne nationale sur ce point pour le moment. Il est évident que ces taxes vont poser des problèmes à des détaillants comme nous dont l'activité est focalisée sur la Bourgogne. Pour les autres, ils auront toujours la possibilité de se rabattre sur des vins non taxés et c'est sans doute ce qu'ils feront. J'essaie d'être optimiste, mais je crains qu'il ne faille se battre avec tout cela pendant un bon moment".

Christophe Tupinier


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 24 DĂ©c 2019 14:02

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[Bordeaux Tasting] Jean-Pierre Amoreau : “Bordeaux peut disparaître”
Invité du Café de la Bourse, pour présenter et dédicacer son livre “Plus pur que de l’eau”, Jean-Pierre Amoreau, célèbre propriétaire du Château Le Puy, près de Bordeaux, a régalé l’auditoire avec son parcours et son analyse sans concession du vin de Bordeaux.




Si un studio d’Hollywood venait à lire la biographie vigneronne de Jean-Pierre Amoreau, il déciderait certainement de l’adapter sur grand écran, tant son parcours et son caractère en font un personnage aussi attachant qu’intéressant. La renommé de son château Le Puy a éclaté en 2009, lorsqu’un manga japonnais très populaire – “Les Gouttes de Dieu” – a désigné son millésime 2003 meilleur du vin du monde, mais il serait dommage de ne résumer le château et son propriétaire qu’à cette belle anecdote. Devant un auditoire captivé, Jean-Pierre Amoreau, 83 ans, déroule un parcours qui le verra passer de cancre (“J’ai passé mon bac 6 fois”) à joueur de foot (“mais j’ai vite compris que je ne serais jamais la star en une des journaux”) puis ingénieur en sidérurgie (“je prenais l’avion comme d’autres prennent le bus”) avant de succéder en 1992 à son père à la tête du château Le Puy. Il incarne alors la 13ème génération d’Amoreau de la propriété en Côte-de-Francs.

Pour comprendre le personnage de Jean-Pierre Amoreau, et peut-être aussi son franc-parler, il faut savoir que le terroir du château Le Puy “n’a jamais vu de pesticides de toute son histoire (débutée en 1610, ndlr)”. “Du temps de mon grand-père, c’était plutôt pour raison économique – mon grand-père était radin comme c’est pas permis – que par réelle conviction. Pour moi, avec la chimie, on va dans le mur.” Bien avant l’apparition même des notions de bio et biodynamie, Château Le Puy était donc déjà conduit selon des méthodes vertueuses. Jean-Pierre Amoreau, lui, se présente en vigneron cartésien : “Je me garde des théories de ceux qui n’ont jamais taillé un pied de vigne ou fait une vinification.”

Pour le commercial, là encore le cartésianisme fait loi : “On a choisi de vendre loin, car plus on va loin, moins on discute les prix.” Avec pourtant une honnêteté intellectuelle étonnante : “Je n’autorise pas la spéculation sur mes vins car nous pensons qu’on ne peut pas faire de segmentation du bonheur. Nos vins doivent être accessibles à tout le monde.” Un personnage, on vous dit !

Parker ne connaît rien au vin

Si Jean-Pierre Amoreau a multiplié les casquettes au cours de sa longue carrière, il a oublié celle de diplomate. Ses cibles favorites : les dégustateurs professionnels (“qui au bout de 7 vins dégustés ne sentent plus rien”) et Bordeaux (rien que ça).
Côté dégustateurs, c’est bien sûr le plus célèbre d’entre eux, Robert Parker, qui subira les affres du vigneron : “Parker a débuté à Bordeaux avec la capacité d’influencer les amateurs, mais il n’y connaissait rien au vin. Il aimait le vin boisé, alors que le bois est considéré comme un défaut depuis 4 000 ans, et il en a fait une religion. Aujourd’hui, on en est sorti.” Le public accueille l’analyse avec un plaisir non dissimulé.

Bien remonté, Jean-Pierre Amoreau peut dès lors s’attaquer à un morceau de choix : la gouvernance du vin de Bordeaux. Et son constat est plutôt sévère : “Les ventes de vin bordelais ont dégringolé de 14 % en deux ou trois mois, c’est une catastrophe ! Les gens se désintéressent du bordeaux parce que la politique du bordeaux est figée par des textes et des administrations qui bloquent toute évolution du vin. L’époque a changé, on ne peut pas faire les mêmes vins qu’il y a 40 ans.” Avant de finir sur une note d’optimisme : “Il y a un risque que Bordeaux disparaisse dans 50 ou 100 ans, comme ce fut le cas pour le vin d’Arménie ou de Géorgie… C’est ce qui arrive quand on se croit supérieur.”

Heureusement, la solution existe : “Il faut faire des vins variés, comme les gens. Si la gouvernance du vin se bouge les fesses, et si les négociants font leur métier en mettant en avant les petites pépites, Bordeaux peut se relever.” Peut-être faudrait-il aussi leur envoyer à tous un exemplaire de “Plus pur que de l’eau”, une leçon de vie et de vin par un jeune vigneron de 83 ans qui ne pense qu’au plaisir de ses clients. Aujourd’hui et dans 14 générations.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 24 DĂ©c 2019 14:19

Merci, Alex, pour cette copie d’article sur Jean-Pierre Amoreau.
J’ai ouvert, il y a peu, une rubrique sur son Le Puy.

Bon Noël,
Bien cordialement,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 27 DĂ©c 2019 20:16

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«Le vin n’est pas juste un alcool, c’est un élément culturel»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le vigneron Jean-Pierre Amoreau, qui publie Plus pur que de l’eau, défend une viticulture écologique et se bat contre la bureaucratie aussi bien que contre l’industrialisation du vin.
Par Eugénie Bastié


Issu d’une longue généalogie de viticulteurs, Jean-Pierre Amoreau raconte sa vie et son vin, le célèbre château Le Puy dans un livre «Plus pur que de l’eau» (Fayard).


LE FIGAROVOX.- Dans votre livre «Plus pur que de l’eau», vous retracez l’histoire de votre vignoble que vous cultivez en famille depuis quatorze générations. Quelle est votre «philosophie de vigneron»?

Un bon vin, c’est un vin qui donne du plaisir et du bonheur à toute personne, connaisseuse ou profane complexé. Je ne peux pas considérer une segmentation entre connaisseurs et profanes. Pour arriver à faire ce vin, il faut une cohérence entre les diverses étapes, de la terre qui fournit les éléments qui vont aller dans la vigne, puis dans le raisin, qui doivent être naturels. Mais c’est aussi une affaire de personnes. C’est toute une ambiance: s’il y a du plaisir tout au long de la chaîne, le vin sera bon!

Il y a un lien indissociable entre l’histoire du vin et l’histoire de la France. On a pendant 2000 ans parlé du vin en français.


Votre livre est aussi un Ă©loge de la transmission. En quoi le vin est-il un vecteur de transmission?

Le vin n’est pas juste un alcool, c’est un élément culturel. Le terroir est très important. On ne peut pas cultiver le vin n’importe où! Ces terroirs très spécifiques se situent principalement sur des calcaires: 50% des zones calcaires sont en France, et 75% sur le pourtour méditerranéen. Dans la Nappa valley, aux États-Unis, il n’y a pas un gramme de calcaire: ce sont des vins de cépage, pas de caractère. Il y a un lien indissociable entre l’histoire du vin et l’histoire de la France. On a pendant 2000 ans parlé du vin en français. Mais depuis quelque temps, ce privilège historique se perd dans la mondialisation.


Vous critiquez vertement l’ «œnologie moderne» des «buveurs d’étiquettes». Que leur reprochez-vous exactement? Redoutez-vous une aseptisation du vin français?

Soyons simples: le vin, c’est du jus de raisin fermenté. Pour avoir le meilleur vin, il faut le meilleur raisin, et pour avoir le meilleur raisin, le plus goûteux, il faut un terroir sans intrants, pour qu’il y ait une vie dans la terre qui procure les éléments nécessaires. À partir du moment où vous diminuez les capacités du sol à fournir ces éléments, par des pesticides, des insecticides, il y aura dans le raisin des éléments qui vont modifier son goût. Cela donne ce que j’appelle le «vin aromatisé aux pesticides». C’est un goût artificiel: peu de gens se rendent compte de la différence car ils n’ont plus de point de comparaison, ils ont toujours bu du vin avec ce goût. Mais ce n’est pas le vrai goût du vin. Aujourd’hui on a un goût aseptisé mondialisé, à cause des pesticides, mais aussi à cause de l’influence de certains critiques, des dégustateurs devenus de véritables agences de notation comme Standard and Poors. Je cite par exemple le cas de l’américain Robert Parker, gourou autoproclamé qui a imposé le «goût boisé» dans les vins. C’est selon moi un défaut absolu pour le vin, mais il a converti une grande partie du monde que c’était le top. C’est une erreur absolue.


Vous critiquez aussi vivement l’administration française et sa manière de délivrer les appellations que vous jugez injuste et arbitraire…

L’administration française cautionne ce système de vins aromatisés aux pesticides. On trouve des défauts aux vins non traités, alors qu’ils présentent le vrai goût du vin. On empêche les vignerons qui font du vin naturel de vivre en France, alors qu’ils font un tabac dans les pays émergents. C’est dramatique.


Vous dites que la filière viticole française est en «difficulté», mais pourtant les exportations de vins et spiritueux ne cessent de progresser. Quelles sont donc les difficultés dont vous parlez?

En réalité, les quantités diminuent, ce qui augmente, c’est le chiffre d’affaires, et ce grâce aux grands châteaux et au champagne. Le Bordeaux a d’énormes difficultés, car plus personne ne veut d’un goût standardisé. Il faudrait nous libérer de ces normes aseptisées produites, non pas par l’Europe, mais par la France. Est-ce qu’on fait passer des examens tous les ans aux boulangers pour savoir s’ils font du bon pain? Non, et bien pourtant c’est ce qu’on demande aux vignerons! Faisons confiance aux clients pour déterminer le bon vin. Je pense qu’il faut refonder les AOC sur des bases saines.


Aujourd’hui la question du réchauffement climatique hante tous les esprits. Quel genre d’écologie prônez-vous?

On doit s’inquiéter du réchauffement climatique. Nous nous adaptons déjà, en utilisant par exemple des plants anciens de vigne moins alcooleux, plus aromatiques, pour s’adapter au climat. Ils sont refusés par l’INAO. Les théoriciens ont un train de retard. Il y a 40 ans les vins étaient chaptalisés: on rajoutait du sucre de betterave, les vignerons étaient les plus consommateurs de sucre en France, avant les pâtissiers. Aujourd’hui ce n’est plus le cas avec le réchauffement climatique. On arrive à un excès: il faut remettre des plants qui produisent moins de sucres.

On doit s’inquiéter du réchauffement climatique. Nous nous adaptons déjà, en utilisant par exemple des plants anciens de vigne moins alcooleux, plus aromatiques, pour s’adapter au climat.


La biodynamie n’est-elle pas un principe trop radical pour être généralisé?

Le bio et la biodynamie ne sont pas en soi des vecteurs de qualité. Mais ce sont des critères de pureté du vin. Les vins produits en bio ou en biodynamie ne contiennent pas de molécules de synthèse. Nous remplaçons les pesticides par une santé du sol et une santé de la vigne. Exemple: nous avons des bois à côté de chez nous où vivent certains insectes qui se nourrissent eux-mêmes des nuisibles de la vigne. C’est la chaîne alimentaire.

En prix de revient, ça ne coûte pas plus cher que des exploitations avec pesticides. Il y a un siècle on faisait bien sans pesticides. Après la première guerre mondiale, les stocks de poudre à canons ont été réinvestis dans la vigne pour la traiter. C’est comme les antibiotiques: les pesticides baissent les défenses immunitaires de la vigne qui devient «addict»… C’est un cercle vicieux.


Vous racontez dans votre livre que vous avez été initié au vin dès le berceau. Comment jugez-vous l’encadrement de plus en plus sévère de la consommation d’alcool en France? Est-on en train de faire du vin un produit délictueux?

La pollution atmosphérique fait 48.000 morts par an, le tabac 50.000, l’alcool 40.000. La malbouffe tue plus le vin, et n’oublions pas que celui-ci aide à générer plusieurs milliers de naissances par an! Bien sûr qu’il y a un enjeu de santé publique, mais je déplore qu’au lieu de lutter contre les excès (moins de 4% des gens), on punisse contre tout le monde. Il faut travailler sur l’éducation davantage que sur l’interdiction.

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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 3 Jan 2020 21:46

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Nouvelle réglementation pour les prochaines vinifications

En 2019, la commission européenne a entériné toutes les décisions de l’OIV concernant les pratiques et produits œnologiques. Tour d’horizon des changements et nouveautés pour les prochaines campagnes.



Bienvenue au nouveau règlement européen 2019/934 ! Ce texte liste tous les produits et pratiques œnologiques autorisées en Europe pour la vinification. Il va entrer en vigueur le 7 décembre prochain et abroge le 2019/606. Le but ? Harmoniser la législation européenne avec les résolutions de l’OIV.

A ce titre, le nouveau règlement classe chaque produit œnologique soit comme additif, soit comme auxiliaire technologique selon qu’il reste (en tant que tel ou ses dérivés) ou non dans le vin. « Ce point est important car il est question de rendre obligatoire l’étiquettage des additifs alors que les auxiliaires de vinification échapperont à cette obligation », souligne Philippe Cottereau, ingénieur à l’IFV. La connaissance de ce classement pourra aider les vignerons dans le choix de leurs produits, le moment venu.

Trois nouvelles pratiques

Le règlement 2019/934 autorise aussi trois nouvelles pratiques : l’ajout de carbonate de potassium pour désacidifier les vins, l’emploi de fibres végétales pour éliminer les résidus phytosanitaires dans les vins et l’utilisation des levures inactivées à teneur garantie en glutathion pour la fermentation malolactique. Jusqu’ici, ces levures étaient autorisées uniquement pour activer la fermentation alcoolique.

Mais le changement majeur concerne la carboxyméthylcellulose. Elle devient interdite d’emploi contre la précipitation tartrique des vins rosés. Une interdiction qui pourrait n’être que temporaire.

 
Deux dispositions surprennent les lecteurs attentifs. Classée comme additif, la gomme arabique ne se voit attribuer aucune limite d’emploi alors que l’OIV fixe la dose maximale à 30 g/hL. Les tanins œnologiques sont classés comme auxiliaires s’ils sont utilisés comme agents clarifiants mais n’ont pas de classement si utilisé comme agents clarifiants mais n’ont pas de classement si utilisé comme agents stabilisants. Allez comprendre !


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 24 Jan 2020 14:06

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Taxes : Bordeaux subit lourdement le conflit Europe/US
Le Bordelais, à l’instar des autres vignobles français, appelle l’État à l’aide après avoir accusé en novembre une baisse de 46 % en valeur de ses ventes aux États-Unis, deuxième marché à l’exportation, une conséquence de l’instauration en octobre de la taxe américaine liée au conflit Airbus/Boeing.




« Nous avons les premiers chiffres : en novembre, c’est moins 46 % du chiffre d’affaires aux États-Unis (-24 % en volume) par rapport à 2018. Les mois de décembre, janvier, seront probablement du même acabit », a annoncé jeudi le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges. « C’est une taxe des vins français pour compenser une erreur des pays européens qui ont subventionné Airbus. Nous sommes une victime collatérale », a-t-il accusé, jugeant les conséquences « désastreuses ».

Cette taxe de 25 % touche essentiellement les vins non pétillants de moins de 14 degrés d’alcool, soit des exportations françaises vers les États-Unis représentant un milliard d’euros en 2018, dont 298 millions d’euros à Bordeaux. Au niveau national, une baisse de 15 % des volumes vendus aux États-Unis, premier marché d’exportation, et de 21 % en valeur a été enregistrée en novembre. Et la profession s’inquiète aussi des menaces de représailles américaines si la France décidait finalement de taxer les grandes entreprises du numérique à hauteur de 3 % de leur chiffre d’affaires. Paris a décidé pour l’instant de reporter cette mesure mais « c’est un report, ça ne règle en rien ce qui est en cours depuis le 18 octobre. Nous demandons à l’État français, qui a fait un choix industriel que nous ne
jugeons pas, un fonds de compensation financière pour maintenir le flux commercial », a déclaré M. Farges.

Un soutien financier demandé

« Les exportateurs doivent baisser de 25 % la valeur des produits ou partager la baisse avec leur importateur, certains n’y arrivent pas. C’est un marché qui se ferme et il faudra des années pour le rouvrir », a mis en garde M. Farges, également président de la Cnaoc, qui regroupe les 17 principales régions viticoles françaises à appellation. Cette confédération, ainsi que la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) ont demandé mercredi à l’Assemblée nationale un soutien financier de 300 millions d’euros. « Pour soutenir la filière, il est exigé la création d’un fonds de solidarité abondé par l’État et l’Union européenne », a aussi exhorté jeudi soir dans un communiqué l’Union viticole de Saône-et-Loire, précisant avoir adressé un courrier en ce sens à leurs parlementaires. Ils demandent à leurs élus « de monter fortement au créneau sur ce sujet, pour défendre les intérêts vitaux des viticulteurs » alors que le vignoble bourguignon est « très largement dépendant de l’export », ont-ils précisé. Les représentants de la filière bordelaise ont prévu de rencontrer lundi les députés de Gironde et les présidents de communautés de communes à Bordeaux « pour leur parler de ce sujet, pour mettre la pression sur le gouvernement », selon M. Farges.

Les vins de Bordeaux perdent des marchés depuis 2018 avec une baisse des ventes de 15 %, alimentée par des conditions climatiques défavorables, en particulier avec le gel de 2017, un marché chinois, le premier à l’export, en régression et des inquiétudes liées au Brexit.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 24 Jan 2020 14:08

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Le Domaine Hubert Lignier lance une nouvelle cuvée de Clos de la Roche
Le Clos de la Roche, grand cru emblématique de la Côte de Nuits – et du domaine Hubert Lignier en particulier – a donné naissance à une cuvée exceptionnelle issue d’une parcelle plantée en 1955.




Clos de la Roche “MCMLV” comme 1955 en chiffres romains. Une référence à la date de plantation de la parcelle. Mais surtout un hommage à Henri Lignier, le grand-père de Laurent actuellement à la tête de l’exploitation familial de Morey-Saint-Denis. C’est en effet Henri Lignier qui a sélectionné en son temps les plants sur les meilleurs ceps des vignes du domaine puis les a plantés à 11 000 pieds/hectare.

La parcelle de 27 ares, située sur le lieu-dit les Monts Luisants et cultivée en biodynamie, produit essentiellement des raisins millerandés, très concentrés. “Les peaux épaisses des baies donnent au jus beaucoup de profondeur. La production est généralement comprise entre 15 et 25 hectolitres selon les années”, explique Laurent Lignier. La quintessence d’un grand cru, en somme, qui poussé le vigneron à en faire une cuvée à part.

Le sol y est très caillouteux en surface et cache une dalle nacrée, rocheuse, fissurée laissant s’infiltrer les racines. La vigne est ceinturée sur sa partie supérieure d’un épais meurget (tas de cailloux calcaires extraits de la vigne), de quelques friches et arbrisseaux, offrant à ce secteur une grande biodiversité.

Le vin est vinifié avec 30% de grappes entières en cuve inox pendant 20 jours et uniquement avec ses levures indigènes. Il est élevé sur lies pendant 21 mois. Soutiré et embouteillé par gravité, sans filtration ni collage.
Ce Clos de la Roche offre une texture d’un remarquable soyeux, l’intensité et la pureté du fruit mûr est soutenue par une élégante touche saline, évoquant le caractère calcaire du terroir. Sa longueur est digne des plus grands vins de la Côte de Nuits. L’artiste Joyce Delimata a signé l’étiquette.

Le domaine Hubert Lignier, qui pratique la viticulture bio depuis 2011 (certifiée depuis l’an dernier), est le principal producteur de Clos de la Roche avec 0,9 hectare.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Ven 24 Jan 2020 14:53

Bonjour Alex,

Le Clos de la Roche d'Hubert Lignier n'est déjà pas donné (490 € le 2016, prix caviste).
As-tu une idée du prix de cette cuvée parcellaire?

Amicalement,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 24 Jan 2020 16:05

Bonjour Thierry,

Aucune idée mais je me suis posé la même question en lisant l'article.

Peut ĂŞtre que Jean Luc pourra nous dire...? ;)

Bon Apm.

Alex,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 24 Jan 2020 16:52

Le Clos de la Roche d'Hubert Lignier n'est déjà pas donné (490 € le 2016, prix caviste).


Thierry,

j'avais réussi à mettre la main sur quelques 2010, 2012 et 2013 chez un caviste Bourguignon en 2016 dont un "Clos de la Roche" 2013 que j'avais payé 189€ chez ce même caviste.

J'avais également tenté d'obtenir quelques bouteilles au domaine mais il n'y avait rien à vendre.
Aujourd'hui, ces vins, Ă  ces prix, sont hors budget pour moi.

Alex,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Ven 24 Jan 2020 17:08

Pour moi aussi, Alex ;)

Bonne fin de journée,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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