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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 2 Juin 2020 13:03

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La grĂŞle balaye le vignoble de Lirac
Il n’a fallu que quelques minutes à la grêle pour faire de gros dégâts dans le vignoble gardois, ce vendredi en fin d’après-midi.




Personne ne l’a vu venir. Vendredi 30 mai, un violent orage de grêle est parti d'Orange, vers 18h30. Il a franchi le Rhône au niveau de Montfaucon, et, après avoir voyagé sur 30 kms, s'est éteint autour de Tavel à 19h.
C’est dans le vignoble de Lirac que la grêle a fait les plus gros dégâts. « Un couloir de grêlons large de 3 kms a complétement ravagé les vignes qu'il a traversées, sectionnant les rameaux et détruisant les trois quarts de la surface foliaire. Sur ces parcelles, la récolte sera amputée de 80 à 100% », déplore le Président de la cave des vignerons de Tavel et Lirac, Christian Paly. Un questionnaire a été lancé ce lundi. Une estimation plus précise de la surface touchée par cet orage est attendue d'ici la fin de semaine.

Tavel épargnée

Si la vendange s'annonce d'ores et déjà fortement réduite dans l'appellation Lirac, la grêle semble en revanche avoir épargné Tavel, 2 kms plus au sud. « Des grêlons y sont également tombés mais ils ont heureusement fait des dégâts beaucoup plus marginaux. Certaines parcelles vont être impactées à hauteur de 5 à 10% maximum » témoigne Christian Paly.

Un peu plus tard dans la journée, la grêle a également gâché le début de weekend des arboriculteurs du Vaucluse. Autour de Venasque, elle a notamment fortement touché les cerisiers.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 2 Juin 2020 13:10

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Château Pontet-Canet : une succession dans la continuité
Le Château Pontet-Canet a révélé le nom de son nouveau directeur technique. Il s’agit de Mathieu Bessonnet. C’est une succession dans la continuité ; il était le second de Jean-Michel Comme, qui vient d’annoncer son départ de la propriété. Portrait du nouveau gardien du temple biodynamique du Grand Cru Classé 1855 de Pauillac.



Mathieu Bessonnet a baroudé. Il n’a pas été retrouvé dans un couffin dérivant sur un ancien marais pauillacais truffé de roseaux. Il a eu une vie avant Pontet-Canet. Elle se comprend d’abord autour d’un déclic intervenu lors d’un cours de biologie en Prépa à Bordeaux. “J’avais un prof de géographie passionnant, on a fini l’année en faisant une dégustation de vins, avec différentes expressions des terroirs ; je suis tombé amoureux, il y avait à la fois de l’observation, de la science et des traditions”, raconte Mathieu. Il est mordu. Millésime 81, natif de Pessac, petits-fils d’ouvriers agricoles, Mathieu Bessonnet fonce vers un diplôme d’ingénieur viti-œno en dressant son bâton de pèlerin vers le titre d’œnologue. Il passe le début des années 2000 à Toulouse et effectue des stages dans l’Entre-Deux-Mers (Château Bonne Espérance), au Maroc (Thalvin) et à Listrac (Château Fourcas-Hosten). Bessonnet s’envole ensuite pour l’Australie où il découvre la biodynamie. Nous sommes dans le domaine de Sutton Grange, Mathieu apprend aux côtés de l’œnologue Gilles Lapalus. Deuxième déclic. Six mois plus tard, il atterrit en Sicile dans une propriété (Cantina Di Giovanna) également conduite sous les préceptes de Steiner. “C’était magique, je reste aussi six mois avant de rentrer en France en 2006 au Château Couronneau, juste à côté de la propriété d’un certain Jean-Michel Comme, le Château du Champ des Treilles…”, souligne Mathieu Bessonnet. Mais ils ne se rencontrent pas. Toutefois, le domaine est en biodynamie, Mathieu fait une saison complète dans les vignes et déniche un poste au Château Le Bon Pasteur, la propriété de Michel Rolland à Pomerol. Bessonnet est dans les petits papiers.

C’est tout Comme

Non loin, à Saint-Émilion, le Château de Pressac lui ouvre ensuite ses portes avec un poste de directeur technique. En 2012, il a encore des fourmis dans les jambes et il ne résiste pas à un appel de l’aventure en Arménie. Une grosse structure : Armenia Wine. Mathieu vit avec sa compagne Edyta et leur fils Gabriel. L’expérience est fantastique, il enclenche la conversion bio. Après 3 ans passés au pays de Khachadour Abovian, il met le cap vers Michel Chapoutier et devient directeur des entités en Alsace, dans le Beaujolais, en Provence, en Ribera del Duero, au Portugal et en Australie. “C’était passionnant, j’ai beaucoup apprécié l’exigence de Michel ; au bout de quelques années, la région de Bordeaux m’a manqué et je voulais revenir plus près de la vigne car chez M. Chapoutier je passais d’un vignoble à un autre”, souligne Mathieu. Bordeaux, biodynamie… Plusieurs rencontres s’opèrent avec Jean-Michel Comme. Le courant passe. Il devient son second. “On partage des choix forts, les chevaux, le non rognage, j’entendais parler de Pontet-Canet depuis 2007, et puis il a pris sa décision de partir mais il m’a assuré qu’il continuerait à se rendre disponible. Avec Justine [Tesseron], nous allons poursuivre l’œuvre”, conclut Mathieu.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 3 Juin 2020 13:19

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Le 2019 par ceux qui l’ont fait
Le denier millésime bordelais semble promis à un bel avenir.





Nicolas de Bailliencourt copropriétaire de Château Gazin, à Pomerol: « 2019 est peut-être meilleur que 2018… »

Parlez-nous s’il vous plaît du 2019…

Encore un grand millésime ! En tout cas sur notre vignoble car à Pomerol nous sommes nombreux, plus de 120 vignerons sur environ 813 hectares en production. 2019 montre une belle robe bordeaux très foncée, de la finesse, de la complexité et, ce que l’on trouve dans tous les pomerols jeunes classiques, les fruits rouges et noirs, des notes florales.

Avez-vous souffert d’un manque d’eau ?
Entre la mi-juin et fin septembre nous n’avons eu que onze jours de pluie mais elle est arrivée au bon moment, compensant les périodes de fortes chaleurs qui apportent des degrés d’alcool élevés, le risque de produire des vins cuits, surmûris. Nous recherchons la finesse, la complexité et non pas le bodybuilding à l’américaine. Le taux d’alcool élevé sera d’ailleurs l’un des problèmes qu’il va falloir régler dans les années à venir. Méfions-nous car certains producteurs se souvenant qu’autrefois à Bordeaux, il fallait chaptaliser pour obtenir ne serait-ce que 12,5 %, ont ramassé des raisins à 15,5 % et en sont fiers !

Peut-on comparer le 2019 à d’autres millésimes ?
2019 est assez proche de 2018. Il est même peut-être meilleur. Au Château Gazin, c’est un compromis entre les très beaux 2016 et 2018.



Olivier Bernard propriétaire du Domaine de Chevalier, à Pessac-Léognan: « Pour la première fois de ma vie, j’ai espéré la pluie »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 ?

C’est un grand millésime. De façon générale, il est parti à l’heure et arrivé de même. Beaucoup se sont imaginé qu’avec les périodes très ensoleillées que nous avons vécues, ce millésime se rapprocherait des 2003 ou 2009, chauds, généreux. Et bien pas tant que cela. La bonne surprise, nous la devons à la fois à la puissance d’un millésime généreux mais avec une fraîcheur étonnante qui donne une finale élégante, persistante, aromatique. En 2019, les degrés moins élevés qu’en 2018 se rapprochent des 13 % ou 14 % dans les rouges (les blancs frôlent les 14 %). Les taux d’acidité sont supérieurs à 2018 pour les deux couleurs.

Peut-on le comparer à d’autres millésimes ?
Dans les cinq dernières années, 2019 est, selon moi, un millésime classique, rappelant les 2015 et 2016, plutôt masculin que féminin. Il a la fraîcheur, l’élégance, la puissance, la tension des 2016. 2019 est plus tendu, élégant que 2009.



Jean-Charles CazescopropriÉtaire et dirigeant du Château Ormes de Pez: « Je classe 2019 dans la même catégorie que les 2010, 2016, 2018 »

Parlez-nous, s’il vous plaît, du millésime 2019…

2019 est un millésime pulpeux, charmeur, opulent, généreux. Les vins sont à nouveau solaires, avec de la mâche, des tanins de belle qualité. Ce sont des vins qui vont vers la fraîcheur grâce à leur acidité. Les merlots titrent 14 % alors qu’habituellement ils sont à 13 % ou 13,5 %. 2019 possède les trois ingrédients nécessaires au vieillissement : l’acidité, les tanins présents, plutôt souples, bien enrobés, le niveau d’alcool pour le gras.

La météorologie fut donc favorable…
Nous avons eu un mois de juillet sec, un mois de septembre sec et un état sanitaire absolument parfait ! La pluie tombée en août fut largement en dessous des normales saisonnières mais le peu d’eau s’est réparti sur tout le mois.

À quel autre millésime vous fait penser ce 2019 ?
Au niveau du style des vins, il est encore un peu tôt (en avril 2020) pour le comparer à d’autres. Mais je le classerais dans la même catégorie que les 2010, 2016, 2018. Il ressemble un peu à l’opulence du 2009 avec un fruit très mûr et bien prononcé.



Philippe Dambrine directeur de Château Cantemerle, président du conseil des vins du Médoc: « Dans le style des vins que j’aime »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 en haut-médoc ?

Les trois zones de l’appellation haut-médoc, longue et vaste langue de terre de soixante kilomètres du sud (Blanquefort) au nord (Saint-Seurin-de-Cadourne), ont toutes produit un très beau 2019. Éric Boissenot, l’œnologue-conseil du domaine, le considère comme un très beau millésime. Coloré, pourvu d’une belle matière qui s’exprime dans l’élégance et la finesse, avec de très jolis tanins, il est facile d’approche.

Et les vendanges ?
On a commencé quand on voulait grâce à cette maturité regroupée des merlots et des cabernets, grâce encore aux superbes hautes pressions qui se sont installées sur le golfe de Gascogne. Ce fut un millésime facile, sans pression sanitaire.

Peut-on comparer le 2019 à un autre millésime  ?
Pour l’ensemble du haut-médoc, c’est difficile à dire. À Cantemerle, 2019 me rappelle 2005 car on pourra aussi bien le déguster dans sa jeunesse que le faire vieillir. Il ne possède pas la charge tannique équivalente des 2018 et à 2016. Mes millésimes préférés sur la propriété, dans l’ordre, sont 2010, 2005, 2009, 2018, 2016, 2015.



Jean-Pierre Foubet copropriétaire de Château Chasse-Spleen, à Moulis-en-Médoc: « Les cabernets ont corrigé la mollesse des merlots »


Pouvez-vous décrire le millésime 2019 ?

À force de le dire chaque année, plus personne ne veut nous croire, mais 2019 est un millésime superbe. Tous les vins de l’appellation (600 hectares) que j’ai dégustés sont réussis, avec, bien sûr, des expressions différentes selon les terroirs. Côté volume, notons une baisse de l’ordre de 20 % environ par rapport à une moyenne décennale.

Mais encore ?
2019 développe une splendide robe pourpre, de la mâche, des notes prononcées de cerise, de chocolat en poudre Van Houten assorties de la belle amertume du cacao. L’assemblage est tramé, pourvu d’acidité. Les cabernets ont corrigé la mollesse des merlots. À Chasse-Spleen, les tanins sont polis, souples, veloutés, sensuels.

Peut-on comparer ce 2019 à d’autres millésimes ?
Dans les millésimes récents, 2019 se situerait un petit cran en dessous de 2018, mais serait comparable à 2014, un millésime resté dans l’ombre à cause des beaux 2015 et 2016. Je classerais les millésimes de Chasse-Spleen, dans l’ordre : 2005, 2010, 2009. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les 2015 et 2016, mais le potentiel est là aussi énorme.



Emmanuel Danjoy directeur de Château Clerc Milon, à Pauillac: « Un affinage remarquable des tanins »

Que pensez-vous du millésime 2019 ?

Avec trois propriétés à Pauillac (le premier cru classé Château Mouton Rothschild, les grands crus classés Château d’Armailhac et Château Clerc Milon), nous avions déjà une vision très positive du 2019. Les échos, par ailleurs, confirment qu’il est très réussi sur l’appellation. C’est un grand millésime. Les termes qui ressortent lors des dégustations : nez de fruits noirs frais, floral, réglissé. Bouche moelleuse, crémeuse, onctueuse, veloutée, soyeuse. Il est rare que les cabernets présentent des trames tanniques aussi suaves. La finale s’étire sur des notes chocolatées relevées par une fraîcheur mentholée. L’équilibre remarquable du vin, sa richesse et sa qualité tannique le destinent à un très bel avenir qui se confirme déjà par l’évolution constatée depuis le début de l’élevage : les vins se construisent, se complexifient, démontrent une capacité à ne pas se laisser dominer par le bois.

Les vendanges se sont-elles bien déroulées ?
Les premiers cabernets sauvignons furent vendangés le 2 octobre, les carménères et petits verdots le 8 octobre.

Peut-on comparer 2019 à d’autres millésimes ?
Dans les années plutôt chaudes et sèches mais sans excès, 2019 est comparable à 2017, 2015, 1984, 1964. Dans le profil général du vin, 2015 me semble le millésime récent le plus similaire, même si son niveau de puissance et l’onctuosité de sa structure le rapprochent également du 2018.



François-Xavier Maroteaux copropriétaire et directeur de Château Branaire-Ducru: « À la fois accessible maintenant et de longue garde »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 ?

Le nez du 2019 est déjà expressif, plein de fruit. Dense, le vin possède une belle profondeur. Très aromatique, il est pourvu de maturité, d’une grande fraîcheur et d’une bonne acidité. Mais surtout,
les degrés d’alcool sont moins élevés que nous l’avions imaginé au départ. Nous avons terminé à 13,5 %-13,7 % maximum. Les 2019 auront l’avantage d’être à la fois accessibles jeunes et de longue garde.

Les vendanges se sont-elles bien déroulées ?
Nous n’avons eu aucune pression sanitaire. Nous avons pu attendre les meilleurs moments, piloter parcelle après parcelle en fonction de la maturité de chacune d’elles.

À quels autres millésimes vous fait penser 2019 ?
Je pense que les 2019 pourront être appréciés assez rapidement, un peu comme les 2015 et les 2018. Branaire-Ducru 2019 est supérieur à 2015. Depuis quelques années, nous avons de superbes merlots très aromatiques qui rendent les assemblages des derniers millésimes moins austères que par le passé. Il faut ajouter un certain classicisme en 2019, que l’on retrouve sur les 2016 et 2018, mais pas avec la même intensité. 2019 est un petit cran en dessous. Mes millésimes préférés ici sont, dans l’ordre : 2018, 2016, 2010 et 2009.



Stephan von Neipperg propriétaire de Château Canon La Gaffelière: « Une formidable intégration des tanins »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 ?

2019 fait partie des grands millésimes classiques de bordeaux. Les vins sont incroyables, avec des couleurs superbes, sombres, à reflets bleutés pour les merlots sur sols calcaires. Le cabernet franc - que nos amis médocains se plaisent à nommer cabernet gris - est d’un beau rouge profond, pourvu d’une splendide structure aromatique avec des arômes de violette, de sous-bois. Les vins sont savoureux, complexes, dotés d’une très belle maturité, d’une formidable intégration des tanins, particulièrement soyeux… les 2019 vont nous accompagner un bon moment.

Les conditions météorologiques vous furent-elles favorables ?
Elles furent excellentes. La vigne a d’abord souffert de stress hydrique fin août et tout début septembre mais heureusement, il est tombé deux fois dix à quinze millimètres d’eau diluant légèrement les degrés d’alcool qui s’annonçaient élevés. Dans les vins, je déteste la surmaturité, recherchée voilà quelques années. Et le public aujourd’hui recherche des vins qui se caractérisent par leur fraîcheur et leur buvabilité.

Pouvez-vous comparer le 2019 avec d’autres millésimes ?
C’est difficile… Certes, 2016 reste un millésime de référence mais les vins sont plus durs, les tanins plus solides et marqués qu’en 2019.



Jean-Jacques Dubourdieu propriétaire de Château Doisy-Daëne à Barsac: « 2019 se place au-dessus de 2018 »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 ?

Le 11 mars dernier, nous avons organisé une dégustation pour présenter le millésime au négoce de Bordeaux. J’ai pu tout goûter. Nous avons vraiment réalisé un joli millésime, homogène. En termes de pureté, de structure, d’équilibre et d’acidité malgré les grosses chaleurs, 2019 dans les blancs secs et liquoreux se place au-dessus de 2018. Nous retrouvons toutes les spécificités classiques des sauternes et des barsacs. Nous sommes fiers de ce millésime car nous l’avons sauvé d’un état sanitaire compliqué en nous donnant beaucoup de mal à la vigne. Les acidités sont supérieures à la moyenne, avec de l’onctuosité et de la fraîcheur. Les liquoreux devraient vieillir 40 à 50 ans minimum.

Les conditions météorologiques furent-elles favorables ?
La récolte s’annonçait généreuse. Les conditions de vendanges étaient satisfaisantes. Mais le passage direct d’un été sec à l’automne, a rendu l’état sanitaire plus compliqué (pourriture aigre, pourriture grise) obligeant à trier abondamment à la vigne pour, au final, obtenir une demi-récolte.

Peut-on comparer ce 2019 à d’autres millésimes ?
Le 2019 liquoreux me fait penser à 2013 car nous avions la richesse, l’acidité et donc l’équilibre. Il se distingue des millésimes plus opulents comme 2015, 2016, 2009, 2005. Mes millésimes préférés au domaine sont, dans l’ordre : 2011, 2013, 2019, 2014.



Alexander Van Beek directeur de Château Giscours, à Margaux: « Un équilibre quasi parfait »

Pouvez-vous nous parler du millésime 2019 ?

Dans l’appellation en général, 2019 est un très grand millésime, avec de belles nuances margalaises, parfaitement équilibré entre énergie, fraîcheur et acidité. Très profond dans son style, élégant et précis, 2019 est doté d’énormément de complexité car le corps est d’une somptueuse maturité. Nous sommes tous très fiers de la qualité des tanins magnifiquement mûrs, fins et définis. Nous avons eu des cabernets sauvignons formidables, les plus grands merlots qu’on ait jamais eus, tout était nuancé, harmonieux. Les volumes sont moyens, certes, mais moins déficitaires que 2018 et 2017. C’est un millésime à découvrir absolument pour cet équilibre quasi parfait entre toutes les différentes caractéristiques inhérentes à un grand vin.

Comment se sont déroulées les vendanges ?
Nous avons commencé à rentrer les premiers grands merlots autour du 15 septembre. La période de récolte fut assez longue, compte tenu des stades de maturité de la vigne selon les terroirs et les parcelles.

Peut-on comparer le millésime 2019 à d’autres millésimes ?
Nous pourrions dire en généralisant que 2019 a une énergie comparable aux plus grands millésimes bordelais tels que 2005 ou 2010. Ce dernier était cependant beaucoup plus masculin, avec des tanins un peu moins suaves. Si nous devons rechercher quelques similitudes, nous pourrions dire que 2019 a la fraîcheur et la précision d’un 2016 ou d’un 2010 et la chair d’un 2015.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 6 AoĂ»t 2020 16:26

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Au fait, on fait quoi pour les bourgognes ?
Le projet (explosif) d'exclusion de communes bourguignonnes de l'aire d'AOC bourgogne est Ă  l'arrĂŞt ! Les vignerons bourguignons sonnent les cloches de l'INAO et du ministre de l'agriculture pour faire avancer le dossier !




L'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) joue-t-il la (dangereuse) politique de l'autruche ? A moins qu'il ne subsiste quelques séquelles des mois printaniers de confinement, à moins encore que la torpeur estivale couplée à une consommation temporairement excessive de rosés... Allez savoir, toujours est-il que les vignerons bourguignons se posent des questions au sujet du statu quo sur le projet explosif d'exclusion de communes bourguignonnes de l'aire d'AOC bourgogne ; projet qui avait fait du bruit l'hiver dernier (article ci-joint).

Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse commun du syndicat des Bourgognes et de la CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne).




"Près de 5 mois après une forte mobilisation des vignerons et Elus bourguignons, l'INAO (Institut National de l'Origine et de la Qualité) « confine » sa mission et son action et semble s'orienter vers un statu quo. Les vignerons bourguignons sont toujours mécontents et tiennent à faire connaitre cette situation.

Un enjeu plus que jamais d'actualité

L'INAO n'a jamais achevé son travail de délimitation de la Bourgogne initié en 1937. Ce travail doit être effectué pour définir précisément l'identité de l'appellation au travers des communes et des parcelles qui peuvent prétendre à l'appellation. Il s'agit ici, en lien avec les missions institutionnelles de l'INAO, de défendre la notion d'appellation d'Origine et le respect de l'identité du vignoble de Bourgogne.

Mobilisation historique, inédite et rappel à l'ordre par les vignerons et Elus bourguignons

La proposition de l'INAO d'exclure dans le cadre de ces travaux 64 communes de Bourgogne de l'aire de production de l'AOC Bourgogne tout en conservant la moitié des communes dans le Beaujolais a fait massivement réagir les vignerons et élus bourguignons. 450 vignerons se sont rassemblés le 6 février devant le siège de l'INAO à Montreuil pour exprimer leur mécontentement et leurs inquiétudes. Du jamais vu du côté de l'INAO ! Les Parlementaires bourguignons de tous bords, la Présidente de Région, les Présidents de Conseils Départementaux et les Maires des communes viticoles ont appuyé fortement cette mobilisation et ont été reçus avec les représentants professionnels bourguignons par le Président du Comité Vin de l'INAO, Christian PALY.

L'INAO s'est ainsi engagé finalement à ne pas exclure les communes bourguignonnes de l'aire de production de l'AOC Bourgogne tout en promettant une concertation.

Les travaux et la réflexion de l'INAO sur la délimitation Bourgogne « confinés »

En ces temps de déconfinement sanitaire, l'INAO a néanmoins choisi d'une part de ne pas retravailler le dossier et d'autre part de ne rien changer à son fonctionnement qui nous a déjà mené cet hiver à une impasse et à cette proposition ubuesque ! La promesse de travail en concertation avec les vignerons bourguignons ne s'est en effet toujours pas concrétisée, près de 5 mois après. Le confinement n'empêchait nullement de lancer les réflexions et les pistes de travail. Une invitation très récente pour une future réunion en plein coeur des vendanges illustre la déconnexion de l'INAO avec la filière. La concertation n'est pas là. La prudence et la vigilance que nous évoquions au lendemain de la manifestation du 6 février n'ont malheureusement pas été démenties.

Une commission d'enquête INAO discréditée, un fonctionnement de l'INAO momifié

La seule réponse que nous avons eu de l'INAO suite à nos relances a été de confirmer son fonctionnement avec la même commission d'enquête, les mêmes expertises et analyses. Comment aboutir dans ces conditions à des conclusions différentes de celles qui nous ont menés dans une impasse ? La forte mobilisation de la Bourgogne ne portait pas sur quelques modifications à la marge !

Il est inenvisageable que la même commission d'enquête, qui est déjà intervenue dans le présent processus décisionnel, et dont l'appréciation a été justement et publiquement contestée et dont les conclusions ont été discréditées par l'INAO, puissent examiner une seconde fois la même question. Il est par conséquent indispensable que la commission d'enquête comme la commission d'experts délimitation dont l'appréciation est remise en cause soient intégralement renouvelées. Une future réunion en concertation ne pourra s'envisager que dans ces conditions.

Sans solution côté INAO, un appel au Ministre de l'Agriculture

Nous en appelons au Ministère de l'Agriculture, ministère de tutelle de l'INAO, pour que de nouvelles commissions, à même de porter en confiance ces changements de position et de perspectives, soient mises en place pour travailler sereinement sur les principes et critères de délimitation. L'absence d'écoute et d'action de l'INAO a assez duré."


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 10 AoĂ»t 2020 10:28

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La famille Guigal s’étend encore à Châteauneuf-du-Pape
La famille Guigal, originaire de la Vallée du Rhône Nord, est désormais bien implantée à Châteauneuf-du-Pape dans le Rhône Sud. Après Nalys et Mercier, elle a racheté le domaine Les Clefs d’Or à la famille Deydier-Méry.



Après avoir racheté en juillet 2017 les 48 hectares du Domaine de Nalys (rebaptisé Château de Nalys) et en 2018, les 7 hectares du domaine Mercier (déjà son fournisseur en négoce ainsi qu’à Tardieu-Laurent), la célèbre maison rhodanienne a fait l’acquisition du Domaine Les Clefs d’Or qui appartenait à la famille Deydier-Méry depuis six générations. Il avait été créé par Maurice Deydier, tonnelier à la fin du XIX qui avait décidé de devenir vigneron en achetant quelques parcelles à Châteauneuf. Son fils et son petit-fils avaient peu à peu agrandi la propriété constituée aujourd’hui de 35 hectares, 19 en Châteauneuf et 12 en Côtes-du-Rhône Villages.
“C’est une belle opportunité, les vignes étant limitrophes de Nalys sur la Crau et près du Clos des Papes avec un joli parcellaire, notamment la parcelle mythique sur galets roulés des Craus Centenaires plantée en 1896, explique Philippe Guigal à la tête de la maison éponyme. Comme pour le domaine Mercier, nous avons acheté hors baux commerciaux, en collaboration avec la Safer qui joue un rôle majeur à Châteauneuf et qui a récupéré dans la transaction quelques parcelles d’1,5 hectare qu’elle va confier à d’autres vignerons”. Guigal a également acheté les stocks, peu élevés, et les bâtiments avenue Saint-Joseph au pied des ruines du château.” Nous ne sommes pas encore fixés sur ce que l’on va faire des locaux ; l’idée est d’abord d’intégrer totalement Mercier et Les Clefs d’or à Nalys dès la vendange 2020″.

Trois domaines pour une seule entité castelneuvoise

Les trois domaines seront suivis par la même équipe, le chef de culture Lionel Duplessis et Ralph Garcin, ingénieur agronome et œnologue (ex-Château La Nerthe), arrivé comme directeur de l’entité castelneuvoise en décembre dernier. La propriété est majoritairement plantée en grenache avec syrah, mourvèdre, grenache blanc, clairette. “Cette opération nous a permis d’agrandir l’unité culturale de La Crau, notamment vers le secteur de Pied Long, ce qui représente un bel ensemble qualitatif avec des vignes assez hautes qui vont nous aider à garder de l’équilibre et de la fraicheur dans les vins, un atout dans la perspective du réchauffement climatique”. Avec ce vignoble, Guigal récupère également des vignes en Côtes-du-Rhône Villages Massif d’Uchaux qui seront vinifiées au domaine mais intégreront les vins Guigal. L’ensemble représente désormais 77 hectares qui seront commercialisés sous le nom de la Maison Guigal.

Dès l’arrivée à Nalys, la maison du Rhône Nord s’est engagée dans la certification HVE (obtenue fin 2019) et a lancé la conversion bio depuis deux ans. Les terroirs de Mercier et des Clefs d’or sont à l’étude dans le même but “mais nous sommes avant tout des gens de l’amont et nous allons d’abord prendre le temps de bien connaître les parcelles” précise Philippe Guigal. En attendant, 2020 semble se présenter sous les meilleurs auspices, “2019 était déjà un joli millésime : c’est rassurant après la première année 2017 où nous avions perdu la moitié de la récolte avec la sécheresse et 2018 à moins 60% avec le mildiou”.


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Messagepar Lalex » Sam 19 Sep 2020 08:20

Les 10 vins les plus chers du monde

Certains grands crus atteignent des prix astronomiques aux enchères.

Certains grands crus atteignent régulièrement des prix astronomiques aux enchères. Un seul flacon peut valoir le prix d’une voiture. Nous avons étudié les ventes réalisées au cours du premier semestre 2020 par Idealwine, leader français des enchères de vins. Voici le top ten des plus belles adjudications, où les vins de Bourgogne règnent en maître.




Romanée Conti 2009

Le flacon s’est envolé à 16 578 euros. Il s’agit sans aucun doute du vin le plus mythique, le graal qui fait rêver tous les amateurs du monde entier. Ce grand cru, situé dans le village de Vosne-Romanée, ne mesure que 1,77 hectares, et produit à peine 5 500 bouteilles dans les meilleures années. Pour en acheter une au domaine, il faudra s’inscrire sur une liste d’attente, patienter de très nombreuses années et, si tout va bien, vous aurez la chance d’obtenir un flacon dans une caisse panachée contenant tous les autres crus du domaine.

Musigny Grand Cru 1990 Domaine Georges Roumier

9 824 euros pour ce vin d’exception, produit sur un climat de 10 hectares situé sur la commune de Chambolle-Musigny, en Côte d’Or. Le domaine Roumier est devenu, au fil du temps, l’une des références de l’appellation. Il est aujourd’hui dirigé par Christophe Roumier.

Montrachet 2006 Domaine Leflaive

7 122 euros pour ce grand cru de légende, lui aussi situé en Bourgogne, à cheval sur les deux communes de Puligny-Montrachet et de Chassagne-Montrachet. Ce cru était le préféré d’Alexandre Dumas, qui exhortait les amateurs à le déguster « à genoux et la tête découverte ».

Hermitage Cuvée Cathelin 1990 Jean Louis Chave

Cela fait 16 générations que la famille Chave cultive les pentes vertigineuses de la colline de l’Hermitage. Jean-Louis, le représentant de la dernière génération, ne produit la cuvée Cathelin, en hommage au peintre Bernard Cathelin, que dans les millésimes exceptionnels. Autant dire qu’il s’agit de la cuvée la plus recherchée de la vallée du Rhône, de quoi justifier son prix aux enchères : 6 140 euros.

Dom Pérignon rosé 1959

Voici la plus connue des cuvées de champagne. Elle fit même son apparition dans les premiers James Bond. La première bouteille fut produite en 1921. Il a fallu attendre 1959 pour que la maison élabore son premier rosé. Les amateurs sont aujourd’hui prêts à dépenser des fortunes pour en obtenir un exemplaire. La dernière enchère s’est ainsi envolée à 5 526 euros.

Criots-Bâtard-Montrachet 2005 Domaine d’Auvenay

Ce grand cru de 1,57 hectares a été adjugé pour 5 526 euros. Il provient du domaine d’Auvenay, propriété de l’emblématique Lalou Bize-Leroy. Celle-ci possède également un domaine éponyme en Côte de Nuits. Elle fut cogérante du domaine de la Romanée Conti entre 1989 et 1995.

Château d’Yquem 1921

« De la lumière bue », disait Frédéric Dard, le père de San Antonio, à propos de ce grand cru classé de Sauternes. Il s’agit du vin liquoreux le plus célèbre au monde, aujourd’hui propriété du groupe de luxe LVMH. Le millésime 1921 est considéré par les amateurs comme l’un des meilleurs, ce qui explique son prix d’adjudication à 5 133 euros.

La Grange des Pères 1992

Laurent Vaillé a fondé son domaine sur la colline de l’Arboussas, près d’Aniane dans le Languedoc. Son premier millésime date de 1992 et s’est arraché pour 5 035 euros. Son domaine de la Grange des Pères est devenu en moins de 30 ans une icône incontournable du Languedoc.

La Romanée 2010 Comte Liger Belair

Ce clos de 0,84 hectares est la propriété exclusive de la famille du comte Liger-Belair. Longtemps, le vin fut élevé et mis en bouteille par le négociant beaunois Bouchard Père & Fils. Ce n’est qu’en 2006 que Louis-Michel Liger-Belair pu récupérer la totalité de la production de ce cru, contiguë de la Romanée-Conti. Sa rareté fait son prix : 5 035 euros.

Richebourg Grand Cru 2009 Domaine Leroy

Voilà un autre grand cru de Vosne-Romanée qui suscite les appétits des amateurs. Ce vin corpulent est d’autant plus apprécié qu’il vient de l’un des domaines les plus réputé de la Côte de Nuits, le domaine Leroy. Comptez 4 666 euros pour ce cru d’exception.


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Messagepar Thierry Debaisieux » Sam 19 Sep 2020 08:24

Je n’en ai bu aucun ;)

Bonne journée,
Bien cordialement,
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Messagepar Lalex » Sam 19 Sep 2020 08:46

Bonjour Thierry,

Moi non plus.

Toutes ces bouteilles sont hors budget pour bon nombre d'amateurs mais au-delà de ça, si j'en avais l'envie, je préférerai m'offrir La Romanée 2010 du Comte Liger Belair ou le Richebourg 2009 de Leroy qu'une Grange des Pères 1992...
Je n'arrive d'ailleurs pas à comprendre la présence de ce vin dans ce classement.

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Messagepar alex73 » Sam 19 Sep 2020 09:13

Ce sont plus des vins spéculatifs et de collection que des vins faits pour être bus. C'est un autre monde. Il y a quand même probablement quelques richissimes personnes qui en ouvrent, mais je pense que ce doit être rare. Franchement je ne "bave" pas devant... il y a tellement d'autres bons vins!
Bon week-end.
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Messagepar Lalex » Sam 19 Sep 2020 09:30

Domaine Dujac : toutes les nuances du millésime 2020


L'année 2020 a été particulièrement exigeante avec les pinots noirs bourguignons. Quelles seront les conséquences sur les futurs rouges, en cours d’élaboration ? Une partie de la réponse se trouve au domaine Dujac heureux propriétaire de nombreux grands crus en Côte de Nuits. Jérémy Seysses, à la tête de l’exploitation avec sa femme Diana et son frère Alec, nous a accordé quelques minutes en pleines vinifications.



La sécheresse qui a frappé la Bourgogne cette année a eu un important retentissement sur la récolte, particulièrement les pinots, avec de petits rendements. Qu’en est-il chez vous ?

Ce qui était clair à la dégustation des baies, c’est qu’il y avait des peaux très épaisses, et que ça allait s’extraire facilement. Dans ce cas on a toujours la tentation de dire : je vais faire un vin qui va être énorme, musclé, il va impressionner tout le monde etc. Mais on commence à avoir une expérience de ces millésimes chauds et secs, qu’on avait peut être moins il y a 20 ans. J’avais donc envie de trouver la fraîcheur là où il en restait. C’est pour ça que j’ai pris le parti de ne pas attendre. On a fait partie de ceux qui ont commencé tôt : le 19 août. En 2003 c’était le 26 août, le record est battu.


Comment vinifier un tel millésime ?

Mon expérience me dit qu’en année de sécheresse, on se retrouve facilement avec des tanins très présents, potentiellement des tanins secs. Ça s’est vérifié avec la première parcelle qu’on a vendangé. On a fait une première cuve de rouge avec des moûts déjà tanniques en début de fermentation. Il fallait y aller le pied sur le frein. On a gardé ça en cuve pas très longtemps, sur 9 jours.


Quel type de rouges espérer ? 

Parfois on a un millésime qui écrase un peu la notion de terroir. Je n’ai pas ce sentiment là en 2020 : les cuvées ne se ressemblent pas du tout. Rien qu’entre le Clos Saint-Denis et le Clos de la Roche [grands crus emblématiques du domaine], qui sont mitoyens, on a des styles de vins très différents. On se dirige plutôt vers la différence classique : Un Clos Saint-Denis plus soyeux, plus floral et sur les fruits rouges, et un Clos de la Roche plus en puissance, en structure aussi.


Et pour les blancs ?

C’est une bonne surprise car il y a de jolis rendements. Ce qui est toujours positif car dans le cas contraire ça peut faire des choses un peu déséquilibrées. Il y a pas mal d’acidité, encore une fois c’est bienvenu. Les blancs paraissent prometteurs à ce stade. On a vendangé tôt aussi, même si des collègues ont plus attendu, ce qui met toujours le doute (rires).


De quel autre millésime pourrait-on se rapprocher ?

Bien qu’extrêmement précoce, cette année a été très différente de 2003. Cette fois on a pas mal d’acidité, des alcools qui sont modérés. Même en rouge, avec des degrés potentiels entre 12,5° et 13,5° dans l’ensemble. En terme de vin on a plutôt des points communs avec 2005. Mais ce n’est qu’une tendance. Je suis toujours très précautionneux, je n’aime pas m’exprimer sur un millésime trop tôt. Attendons pour le juger…


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Messagepar Lalex » Mer 23 Sep 2020 09:02

Saint-Émilion : Yannick Alléno rejoint l’Hostellerie de Plaisance

Coup de tonnerre à Saint-Émilion : le chef Ronan Kervarrec, auréolé de deux macarons au Guide Michelin, quitte la direction des cuisines de l’Hostellerie de Plaisance, établissement de la famille Perse à Saint-Émilion. Il est remplacé par l’un de ses anciens chefs, Yannick Alléno.



Actuellement dans les kiosques, le numéro 67 de Terre de Vins inclut un sujet cuisine réalisé à l’Hostellerie de Plaisance, établissement Relais & Châteaux de la famille Perse (Château Pavie, Château Pavie-Decesse, Château Bellevue Mondotte, Château Monbousquet…) à Saint-Émilion. Lorsque nous avons réalisé ce sujet en juillet dernier, le chef Ronan Kervarrec, natif du Morbihan, nous confiait son désir de rejoindre sa Bretagne natale “dans quelques années”. La vie étant souvent pleine de surprise (et faisant parfois preuve d’un timing ironique), c’est finalement la semaine dernière que le chef, arrivé en Gironde en 2016, a annoncé subitement à Chantal et Gérard Perse son souhait de se lancer dans une nouvelle aventure. Contacté par notre rédaction, Gérard Perse n’a pas caché sa surprise quant au moment choisi pour acter ce départ, mais a tenu à saluer le talent de Ronan Kervarrec et le remarquable travail accompli à Plaisance, récompensé de deux macarons au Guide Michelin.

Pour Ronan Kervarrec, l’heure est venue de poursuivre des projets plus personnels : il annonce donc qu’il reprend avec son épouse, à Saint-Grégoire en Ille-et-Villaine, tout près de Rennes, l’établissement Le Saison – ainsi que Les Patios, cinq chambres d’hôtel attenantes au restaurant – où Christine et David Etcheverry avait décroché une étoile au Michelin. “Il est vrai que j’avais dans un coin de ma tête, comme je l’ai dit à Terre de Vins, le projet de revenir un jour en Bretagne, mais lorsque nous avons fait ensemble le sujet cuisine à Plaisance, ce n’était pas du tout d’actualité. Et puis cette opportunité près de Rennes s’est présentée, il a fallu se décider très vite. Nous nous sommes dit : c’est maintenant ou jamais”, précise Ronan Kervarrec, qui en plus de son épouse, se lance avec deux associés dans cette nouvelle aventure. “A partir du mois de novembre, nous allons entreprendre un rafraîchissement du restaurant pour une ouverture à la mi-décembre”, précise Ronan, dont nous continuerons bien sûr à suivre de près les prochaines aventures.

Yannick Alléno, une star mondiale de la haute cuisine à Saint-Émilion

Du côté de Plaisance, il fallait réagir vite face à cette annonce : dans un contexte de Covid-19 très tendu pour l’ensemble de l’hôtellerie-restauration, et alors que les inspecteurs de Guide Michelin sont à pied d’œuvre pour l’édition 2021, il n’était pas envisageable de laisser ce haut lieu gastronomique sans une toque de très haut niveau. C’est donc le chef emblématique Yannick Alléno qui reprend le flambeau. Ami de Chantal et Gérard Perse depuis plus de vingt ans, il a répondu immédiatement à leur proposition. Dans un communiqué, il exprime son enthousiasme à l’idée de démarrer ce nouveau projet à Saint-Émilion : “Ce n’est un secret pour personne, le terroir du Sud-Ouest est une mine d’or et une véritable source d’inspiration, pour nous, les chefs. Mon travail sera de sublimer les produits locaux en y apportant mon expertise et ma passion”. De leur côté, Chantal et Gérard Perse se disent “très heureux de commencer cette nouvelle aventure professionnelle avec lui. Nous avons de nombreux projets à venir, qui, nous sommes convaincus, pourront voir le jour rapidement grâce à sa créativité et son savoir-faire”.

Clin d’œil de l’histoire, Yannick Alléno est l’un des anciens chefs en cuisine de Ronan Kervarrec, et avait déjà joué un rôle dans son arrivée à l’Hostellerie de Plaisance il y a quatre ans.

Faisant partie des chefs les plus étoilés au monde, Yannick Alléno, 53 ans, supervise de nombreux restaurants en France comme à l’étranger, dont les deux figures de proue sont le Pavillon Ledoyen (Paris) et le 1947 – Hôtel Cheval Blanc (Courchevel), tous deux auréolés de trois macarons au Guide Michelin. Le chef arrive dès mardi soir à Saint-Émilion pour prendre ses marques et travailler d’arrache-pied à la nouvelle carte du restaurant. Il devrait être présent à Plaisance deux jours par mois, laissant les rênes de la cuisine au quotidien à l’un de ses plus fidèles lieutenants. Nous en reparlerons.


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Messagepar Lalex » Jeu 24 Sep 2020 11:12

Disparition : Pierre Troisgros Ă©tait aussi homme du vin

Il avait décroché trois étoiles dans le restaurant familial à Roanne en compagnie de son frère Jean et avait soutenu Toques et Clochers à Limoux dès la première édition. Pierre Troisgros, grande figure de la semaine française, vient de s’éteindre à 92 ans.

L'article complet sur: www.terredevins.com

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Messagepar Lalex » Lun 28 Sep 2020 13:29

Pauillac : Château Latour fait flamber le prix du foncier

A Pauillac dans le Médoc, chaque hectare qui se libère se négocie à prix d’or. Dernier exemple en date avec une transaction récemment réalisée en toute discrétion, où le prestigieux Château Latour (1er Grand Cru Classé 1855) continue de faire monter les prix.



Tout récemment, une famille de coopérateur (les Aka-Creuzin) – il en reste une petite dizaine sur Pauillac qui travaille avec la cave – s’est décidée à céder son petit vignoble. Le prix de vente avoisinait les 3 millions d’euros l’hectare mais la transaction s’est faite en deçà, de 2,2 à 2,5 millions en fonction de la parcelle. Car le petit hectare se composait de trois lots, l’un jouxtant le vignoble de Latour, un autre celui de Pichon Longueville Comtesse de Lalande et enfin le troisième caressant les vignes de Cordeillan-Bages. Le Château Latour a acheté la première parcelle et le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande s’est emparé des deux autres. Au final, le bout sur Cordeillan sera à nouveau cédé aux propriétaires du Château Lynch-Bages. Une logique de proximité qui n’a pas toujours été respectée ces dernières années. Petit rappel historique.

À la fin des années 1980, on se mettait la main sur la bouche lorsque le prix à l’hectare de Pauillac pouvait atteindre quelque 500 000 francs. Une folie ! Mais ça c’était avant, il y a trente ans. On parle désormais en euros… et en millions. L’arrivée de François Pinault en 1993 dans ce coin du Médoc avec l’achat du Château Latour (755 millions de francs les 90 hectares) a déclenché une première voltige. “Surtout, les règles ont changé, dès qu’une parcelle était à vendre sur l’AOC, le voisin n’était plus privilégié, le Château Latour se plaçait systématiquement”, témoigne un acteur de l’époque. Le deuxième effet catapulte date de la fin des années 2000 avec la venue de la famille Lorenzetti – le créateur de Foncia – qui s’offre le Château Pédesclaux tout en se positionnant désormais sur la moindre cession dans l’appellation. Pour cause, un Grand Cru Classé 1855 peut voir son vignoble s’agrandir sans limite si ce n’est celle de son appellation. Depuis, le moindre rang de vignes est l’objet de tous les fantasmes. La dernière acquisition d’envergure fut réalisée en 2017 par la famille Cazes, propriétaire du Château Lynch-Bages, avec l’achat du Château Haut-Batailley, autre Grand Cru Classé 1855, et sa quarantaine d’hectares (les chiffres qui circulent évoquent 2 millions d’euros l’hectare). Un coup de maître car, sans mauvais jeu de mots, du monde était sur les rangs.

3 millions d’euros l’hectare

Encore plus discrète, une autre vente du même coopérateur a aussi eu lieu dernièrement, une toute petite parcelle qui, ramenée au prix à l’hectare, a bien atteint les 3 millions d’euros. Nous ne connaissons pas le nom de l’acquéreur, sans doute un des Premiers Grand Cru Classé 1855 (Lafite-Rothschild, Mouton-Rothschild ou encore… Latour) ou pas, qui dans tous les cas n’ont aucun intérêt à ce que ce genre de montants s’ébruitent trop et arrivent aux oreilles des derniers coopérateurs…


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Messagepar Lalex » Lun 28 Sep 2020 13:33

[Pontet-Canet] Justine Tesseron : “La vigne nous donne ce qu’elle veut donner”


Elle est née en 1990, étrangère au fait que ce soit un excellent millésime. Justine Tesseron est diplômée de l’ISEG en marketing-communication et d’un master vin & spiritueux à l’INSEEC, également dotée du même regard alerte que son père Alfred qui lui a laissé la direction générale du Château Pontet-Canet en 2018. Alors que, suite notamment au départ de Jean-Michel Comme, les spéculations et les mauvaises langues vont bon train à l’endroit du Grand Cru Classé 1855 vedette en biodynamie, Justine Tesseron jure de dire à Terre de Vins toute la vérité, rien que la vérité.




Les vendanges arrivent à leur terme, êtes-vous contente de ce millésime ?
Nous sommes super contents, ce fut une année vraiment compliquée avec des conditions météorologiques terribles. Ce fut une année de challenge. Le début de saison a été assez humide avec une forte pression de mildiou. Ensuite, il a fait très chaud tout l’été avec des orges autour du 15 aout et 90 millimètres d’eau. Et derrière, encore de la chaleur et de la sécheresse. Pour autant, au niveau qualitatif, nous sommes très contents. Nous avons commencé les vendanges le 14. On a terminé les merlots le 21, on a enchainé sur les cabernets francs puis les sauvignons pour terminer en milieu de semaine prochaine.

Le millésime 2020 est particulier, c’est le premier de votre directeur technique Mathieu Bessonnet, comment s’en est-il sorti ?
Ce fut un gros challenge… On a traité les samedis et les dimanches quand il fallait. Mathieu Bessonnet a été super, dès son arrivée il a su mettre toutes les équipes avec lui. Il a été convaincant. Le résultat est là. On forme un bon trio avec mon père et moi. Désormais, on va voir si ce trio va être performant pendant les vinifications.

C’est aussi le premier millésime sans Jean-Michel Comme, comment avez-vous vécu ce départ, la biodynamie était étroitement liée à sa personne ?
Tout à fait, on ne peut être que fier et reconnaissant à l’endroit de Jean-Michel. Il a travaillé pendant 31 ans et demi à Pontet-Canet. Il a mis en place la biodynamie avec mon père, c’était un vrai binôme. L’arrivée de Mathieu s’inscrit dans la suite de cette histoire. Il avait passé un peu de temps avec Jean-Michel mais il a très bien géré, il est organisé. On va continuer le travail mis en place.

Jean-Michel Comme est-il passé pendant les vendanges ?
Non, il a son vignoble vers Sainte-Foy-La-Grande qu’il tient avec son épouse. Je pense qu’ils sont bien occupés.

On trouve toujours des détracteurs de la biodynamie pour se féliciter que vous faîtes des rendements ridicules, que leur répondez-vous ?
L’idée est de défendre ses propres intérêts et ne pas parler des autres. Nous on veut faire le mieux possible, le plus grand vin possible pour fidéliser nos clients. Avec Mathieu Bessonnet et toutes les équipes, nous avons travaillé comme des fous pour maintenir un vignoble sain. Cette année, nous récoltons des petites grappes pas trop chargées mais très équilibrées. A priori, nous serons à moins 25% en rapport à l’année dernière. Ce n’est pas dû au mildiou, il y a eu un peu d’échaudage. Vous savez, si on fait la moyenne des douze dernières années à Pontet-Canet, on enregistre entre 30 et 35 hectolitres par hectare. Nous n’avons pas de grands rendements comparés à certains de nos voisins, c’est vrai. C’est que nous respectons au maximum le cycle de la vigne. Pas de rognage, pas de vendanges en vert, pas d’effeuillage, la vigne nous donne ce qu’elle veut donner.

Il n’y a pas que les rendements, il faut aussi prendre en compte la qualité des vins et sa valorisation, en d’autres termes ne vaut-il pas mieux perdre une récolte sur 5 et bien vendre les autres que faire 5 grosses récoltes et mal les vendre ?…
Ce qui nous intéresse, c’est la concentration et des baies équilibrées. Après, perdre une récolte, c’est quand même difficile, nous l’avons vécu en 2018 avec deux tiers de perte, ce n’est pas rien. Donc chaque année reste un challenge, il faut bien savoir ce dont on est capable, faire attention. Dans tous les cas, c’est la qualité qui prime, c’est ce que souhaite notre client.

Comment s’est déroulée la campagne des primeurs pour le 2019 ?
Vous le savez, pour nous, très très bien. Si on remet les choses dans leur contexte, avec la sortie de confinement, la conjoncture et un grand millésime précédent, on a fait ce qui fallait, c’est-à-dire faire un prix canon – prix de sortie à 68 € contre 98 € pour le 2018. C’était nécessaire. Les clients furent heureux, les vins se sont arrachés en quelques heures dans le monde entier. On juge le succès d’une mise en marché à l’atomisation des ventes. C’est la force d’une marque, c’est la force de la Place de Bordeaux. Nous sommes dans le goodwill.


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Messagepar Hugo B. » Mar 29 Sep 2020 14:51

Un superbe reportage écrit par Neil Martin sur les millésimes 2018 et 2019 à Chablis :

https://vinous.com/articles/close-to-the-edge-chablis-2018-2019-sep-2020

L'article est en anglais.

Amicalement,
Bien cordialement,
Hugo Boffy
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 29 Sep 2020 15:54

Merci pour ce lien, Hugo, et pour tes copies d’articles bordelais, Alex.

Amitiés,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 1 Oct 2020 13:11

Champagne Ayala “N°7” : Entretien avec Caroline Latrive

N°7, le second opus de la “Collection Ayala” (série de cuvées uniques en édition limitée) a été présenté vendredi dernier lors d’un déjeuner chez Guy Savoy à la Monnaie de Paris. Terre de Vins a profité de l’occasion pour interroger Caroline Latrive, la chef de cave, et en savoir davantage sur la genèse de cette nouvelle pépite qui a été un peu une matrice pour le style de la maison.



Comment est venue l’idée de cette cuvée « N°7 » ?
2007, c’est l’année où j’ai été recrutée chez Ayala comme œnologue. J’étais curieuse de tout. Les vendanges arrivant, le chef de cave m’a dit que la meilleure façon d’aborder le style de la Maison, c’était que je réalise ma propre petite cuvée. C’était une sorte de challenge, un test, et c’est le tout premier assemblage que j’ai élaboré pour Ayala. « Tu fais ton choix. Ce qui pour toi représente la meilleure signature de la Maison. » J’ai fait un focus sur le chardonnay. Nicolas Klym avait une empreinte maison peu dosée (qu’Ayala a conservée) mais il était plutôt tourné vers le pinot noir. Dans la gamme, Le blanc de blancs était alors un épiphénomène. Cette cuvée n’était pas nécessairement destinée à être tirée. Mais il y a eu une révélation au cours de la dégustation. Quelque part, c’est à partir de là qu’un virage a commencé à s’opérer pour faire du chardonnay le cépage majeur de la Maison et qu’on a pu redéfinir le style et s’émanciper davantage de Bollinger.
Au début, j’ai proposé une sélection de sept grands crus de chardonnays car j’ai une vraie sensibilité pour ce cépage. Finalement, je n’en ai retenu que cinq (Avize, Cramant, Chouilly, le Mesnil sur Oger, Oger) et j’ai ajouté un peu de pinot noir, peut-être parce que c’était ce que mon prédécesseur attendait, mais aussi parce que cela apportait un peu plus de complexité et de générosité. Pour ce deuxième cépage, le choix des crus n’était pas évident. Car autant 2007 était magnifique pour les Chardonnays, autant il était plus difficile de trouver une bonne maturité dans les noirs. J’ai opté pour deux crus charismatiques de la Champagne, Verzy et Aÿ, deux versants différents de la Montagne de Reims, le premier très droit, le deuxième, côté Sud, plus généreux en fruits. Grâce à cette sélection on passait un cap qui permettait de sublimer le chardonnay, donnant à cet assemblage une dimension différente.

J’ai noté en bouche un côté un peu vanillé, pâtisser, comme de la crème anglaise…
C’est le vieillissement sur un bouchage liège qui donne ce côté vanillé, épicé. On a d’ailleurs souvent cette question : “est-ce que cela a été élevé sous bois ?” Alors que non, pas du tout, ce vin n’a jamais vu le bois. L’objectif de ce bouchage, c’est une micro-oxygénation ménagée, pour apporter un peu de complexité et avoir des arômes tertiaires qui apparaissent plus vite. On obtient des notes toastées, grillées… Il y a aussi le caractère plus réductif du bouchage liège sur un bouchage prolongé. Alors que le bouchage capsule bidule au bout d’un certain temps devient plus poreux. C’est toute la magie du vin de pouvoir composer encore avec cette matière vivante qui travaille au fil du temps.

On a l’habitude des chardonnays très vifs, très portés sur les agrumes, ici on a un style plus enrobé…
Effectivement, en pratiquant des fermentations malolactiques systématiques, je recherche le côté crémeux. Je considère qu’un chardonnay est prêt à être commercialisé quand on peut obtenir cette ouverture, cette expression vers des arômes un peu secondaires et tertiaires, c’est-à-dire le côté presque un peu beurré, chantilly, gourmand qui ne sont pas systématiques dans l’expression du chardonnay. C’est en cela que je trouve ce cépage mystérieux et magique. Il est même parfois un peu improbable, indomptable. On a l’habitude de le voir s’exprimer sur des arômes austères, très percutants, acides comme les agrumes. J’ai le souvenir d’avoir dégusté des Mesnil dans les premiers mois de vie où il est difficile de ne pas faire la grimace. Et, en même temps, on se dit : “quel potentiel !” Quand on lui laisse le temps, sept ans, dix ans… et la possibilité de se livrer dans son plus bel apparat, il va se dévoiler. Souvent de façon un peu timide au début, mais bientôt avec une belle générosité, des arômes de miel d’acacia, une petite salinité qui vous fera saliver.

Comment composez-vous vos liqueurs de dosage ?
J’aime beaucoup travailler mes liqueurs, cela fait partie du côté alchimiste du métier. C’est mon jardin, je pioche dans mes vins de réserve. Par nostalgie, j’utilise du sucre de canne : le rapport glucose/fructose est quasiment le même que le sucre de betterave. Je veille aussi à ce qu’il y ait un temps opportun entre le dégorgement et la commercialisation pour qu’il y ait un mariage entre le vin et la liqueur.

Qu’avez-vous pensé des accords mets-vins proposés par Guy Savoy ?
À la première lecture de ce plat “Poulette farcie en demi-robe, suprêmes en jus mousseux, cuisses tradition”, je me suis dit : “waouh, cela va être dense et riche, un plat d’automne”. En fait, c’est du velours, les saveurs sont d’une étonnante subtilité et j’ai trouvé qu’on était sur un ajustement très équilibré, d’une grande finesse : que cela soit le plat ou la cuvée, aucun ne prenait le pas, l’un et l’autre se mettaient en lumière. Harmonie et intensité parfaites avec ce plat élaboré par Guy Savoy qui a su sublimer cette cuvée N°7.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 1 Oct 2020 13:14

Bordeaux : L’Entre-deux-Mers sur tous les fronts

Millésime 2020, ventes, engouement pour les blancs secs, environnement, projet d’ouverture du cahier des charges au rouge… Tour d’horizon de la riche actualité de l’appellation située au sud de Bordeaux, réputée pour ses blancs secs à d’excellents rapports qualité-prix, avec son directeur Frédéric Roger.



On a beaucoup entendu parler de millésime précoce. Est-ce le cas en Entre-deux-mers ? Pouvez-vous également nous dire quelques mots de la qualité de ce 2020 ?
Le vignoble de l’Entre-deux-mers est concerné par cette précocité. Les blancs sont rentrés depuis presque quinze jours. La plupart des vignerons ont commencé les sauvignons la dernière semaine d’août. C’est assez hétérogène au niveau des volumes, notamment du fait de ceux qui ont été grêlés, mais au final, les rendements sont satisfaisants. Et au niveau de la qualité c’est top ! Il y a une belle vivacité globale. Certains vignerons se sont fait un peu peur, surtout sur les sauvignons fin août, qui ont pu être bloqués par la sécheresse, imposant parfois de ramasser plus rapidement que prévu. Les sémillons sont très gourmands. Les premiers jus sont très aromatiques, on se délecte déjà. Les blancs de l’Entre-deux-mers se goûteront bien dès la mi-novembre, et seront mis en marché début décembre. A poser sur les tables de fête donc, notamment avec quelques fruits de mer et crustacés !

La bonne nouvelle, mentionnée dans un communiqué du syndicat viticole de l’Entre-deux-mers en date du 23 septembre, c’est une importante commercialisation du vin en bouteilles et des ventes quasi-stables, dans une conjoncture économique compliquée pour les vins de Bordeaux. Quel est le secret des vins de l’Entre-deux-Mers ?
Il y a une légère baisse des ventes, mais c’est assez stable par rapport à la dégringolade générale, surtout sur les rouges. Cette stabilité s’explique par le fait que, par tradition, une grande partie de l’Entre-deux-mers est vendue en bouteilles et non en vrac, les ventes en vrac ne constituant que 35% des volumes de l’AOC. Le commerce a ainsi pu continuer même lors du confinement, vers les particuliers, les cavistes, et plus tard, les restaurateurs. Avec 19% des volumes, l’export ne représente pas une part énorme de la commercialisation, donc l’impact des taxes Trump et de la Chine a été moindre.

Ce constat favorable, est-ce une nouvelle preuve que Bordeaux a une carte Ă  jouer sur les blancs secs ?
De façon générale, les blancs secs s’en sortent bien par rapport aux rouges, que ce soit en France ou dans le monde. Ça vient notamment du fait que la consommation évolue sur des modes snacking, d’apéritifs dînatoires, buffets… Le blanc se prête bien à ça. Bordeaux a bien sûr une énorme carte à jouer sur les blancs secs. La problématique de nos petites appellations c’est que nous, on sait que nos vins sont très bons, et les gens en conviennent d’ailleurs quand ils goûtent et découvrent le rapport qualité-prix, mais maintenant, il faut le faire savoir largement.

Justement, pour révéler largement le potentiel des vins de l’Entre-deux-mers, est-il question d’amplifier la communication, voire de programmer des actions de terrain lorsque la situation épidémique sera stabilisée ?
Avec le Coronavirus, ce n’est pas facile d’organiser des manifestations, notre traditionnel “Cabanes en fête” de décembre à Andernos-les-bains a été annulé. Mais on ne manque pas d’idées pour autant ! Nous faisons partie du groupe organique des blancs de Bordeaux, association des AOC productrices de blancs secs et doux, réunies pour mutualiser des budgets via le CIVB, afin de faire opérations marquantes. En 2021, si les Epicuriales ont lieu, un stand de restauration mettant à l’honneur ces blancs secs et doux, dont les vins de l’Entre-deux-mers, est prévu. On espère que ce sera un événement fédérateur. Outre le groupe organique avec ce co-financement du CIVB, on a aussi l’idée de dégager des budgets communication et promotion propres à l’Entre-deux-mers via une cotisation à l’hectolitre. Ça doit nous permettre d’accroître la notoriété et l’image de marque via des actions fortes de terrain ou auprès des prescripteurs. On a justement une commission promotion la semaine prochaine pour en discuter et voir comment communiquer encore mieux sur nos fabuleux vins.

L’Entre-deux-mers abat aussi une nouvelle carte en faveur de l’environnement avec un groupe pilote sur le label Bee Friendly. Est-ce un premier pas avant d’autres mesures environnementales ?
Rien n’est pour l’instant imposé en termes de mesures agro-environnementales dans le cahier des charges de l’Entre-deux-mers. Mais on suit le mouvement, et probablement que dans un futur proche ou à moyen terme, la norme HVE de niveau 2 ou 3 va certainement apparaître de façon naturelle dans les cahiers des charges. Nos vignerons sont déjà quasi-tous impliqués de façon individuelle. Quant à l’implication dans le label “Bee Friendly”, que nous avons instauré depuis le printemps, l’Entre-deux-mers est un territoire où il y a beaucoup de biodiversité, donc protéger les pollinisateurs a du sens. Pour l’instant, un groupe pilote de trois vignerons mène ce projet. Dans les trois ou quatre ans qui arrivent, l’objectif est d’impliquer un maximum de vignerons, avec à terme, au moins 30% des surfaces globales concernées, pour communiquer sur le fait que l’Entre-deux-mers est le premier vignoble “Bee friendly””.

Tout en maintenant le bel engouement autour des blancs, un projet d’ouverture du cahier des charges au rouge est sur les rails. Pouvez-vous m’en dire plus ?
Ce projet, c’est un peu le serpent de mer. Il a déjà été porté en 2007 et 2010 auprès de l’INAO, qui l’a retoqué en considérant que la création d’une AOC entre-deux-mers rouge n’avait pas lieu d’être.
Vu le contexte actuel, les vignerons de l’Entre-deux-mers ont considéré qu’il ne fallait pas suivre certaines mesures proposées, comme les arrachages, les baisses de rendements, le déclassement en vin de France. Ils veulent sortir de la crise par le haut, non en créant une nouvelle AOC, mais en segmentant par l’ouverture du cahier des charges actuellement réservé au blanc, vers le rouge. C’est une vraie reconnaissance du territoire géographique, beaucoup de vignerons produisent déjà du vin rouge mais le commercialisent en bordeaux ou bordeaux supérieur. Cet été, on a vu pas mal de monde à la Maison des vins, et les gens demandent s’il y a aussi de l’Entre-deux-mers rouge. Ils ne comprennent pas et ne trouvent pas ça naturel que les rouges produits ici soient vendus en AOC bordeaux ou bordeaux supérieur. Les vignerons se sentent aussi investis par cette cause, ils voient cette ouverture comme un complément de gamme plus identitaire, qui peut intéresser les revendeurs. Actuellement, on travaille sur le cahier des charges pour faire que le futur entre-deux-mers rouge soit synonyme de qualité, donc on va être au moins aussi exigeants que le cahier des charges de bordeaux supérieur. L’INAO, que nous avons rencontré au mois de juillet, semblait plutôt favorable à cette démarche. Pour les prochaines étapes, l’INAO doit instruire le dossier, puis constituer une commission de contrôle qui va venir sur le terrain. On peut imaginer que ce beau projet pourrait se concrétiser pour la récolte 2022.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Jeu 1 Oct 2020 13:54

Bonjour Alex.
J’ai lu, comme tu t’en doutes, avec beaucoup de plaisir l’article champenois.
Merci pour ce lien.
Bien cordialement,
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar alex73 » Jeu 1 Oct 2020 14:00

Merci pour l'article.
Encore une appellation qui n'est pas du tout présente ni en Savoie, ni vers Antibes. Pour la Savoie je pense que la concurrence des vins locaux y est pour quelque chose. Il y a quelques années j'avais un ami qui me fournissait en "Tour de Mirambeau", c'était bon et pas cher. Mais malheureusement il ne fait plus de ski...
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