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[lézard]

JJ (tu permets que je t'appelle JJ? ),
Comment as-tu vu fonctionner cet accord? Quels arômes pour toi se répondaient?
J'avoue que sans l'avoir testée, c'est une association qui ne me parle pas beaucoup...
Il faut dire aussi que je ne suis pas un grand fan des Lambrusco (mais peut-être n'en ai-je pas bu de bons?), cette effervescence et ce sucre ne sont pas mes amis... (l'impression de boire un champagne rosé demi-sec...)

Bien entendu pas de problème pour JJ, tu m'as reconnu ?

On ne va pas passer une heure sur le Lambrusco, mais c'est un vin que j'aime bien.
Celui-ci est sec, sans beaucoup de sucre résiduel et exprime surtout un bouquet de fruit et de rafle. Et il y a la couleur ! quelle merveille.
Sur les chataignes grillées, il y a un contraste physique entre le sucré pâteux et l'amertume du grillé d'un côté et l'acidité fruitée et le pétillant de l'autre.
C'est plutôt réussi à mon avis. Mais je peux comprendre que tout le monde n'aie pas une histoire personnelle avec le Lambrusco.
En ce qui nous concerne, notre histoire remonte à un "tue-cochon" historique dans la campagne non loin de Modena, quand nous avons attaqué le Lambrusco à 9h du matin avec des piadine fourrées au culatello et au fromage. Ce n'était que le début d'agapes arrosées au Lambrusco d'un bout à l'autre de la journée (vin du propriétaire, meilleur que celui du commerce, mais on n'en boit que si les amis en apportent, alors il faut des amis !). Le Lambrusco se boit très bien quand on mange la tête de porc au sortir de la marmite qui chauffe sur des bûches dehors dans la neige, très bon aussi sur la grillade cuite aussi dans la neige, sur les pieds de porc rôtis dans la cuisine bien chaude, sur les ciccioli, sur la pasta al ragu, etc ... Après ça, bien sur, j'ai une certaine complicité avec ce vin, mon épouse ausi je dois dire.
Voila mon histoire Docteur, c'est grave ??

JJ
JJ

[Frédéric B.]

Ah, JJ, on dirait du Stendhal!
C'est sûr que vu comme ça, difficile de ne pas avoir l'eau à la bouche!

[lézard]

Ah, JJ, on dirait du Stendhal!
C'est sûr que vu comme ça, difficile de ne pas avoir l'eau à la bouche!

Du Stendhal ? Non non, du Lézard, c'est tout... mais c'était pour insister encore sur l'importance de l'environnement (non, pas c'te bazar de réchauffement climatique).
L'endroit, les amis qui nous entourent, ce qu'on mange, le temps qu'il fait, tout compte.

A contrario, une dégustation à l'aveugle doit éliminer tous ces facteurs parasites, et donner à l'expert tout le calme dont il a besoin pour ajouter ou enlever 0.5 points à un vin fabuleux d'une année de légende dont, de toute façon, on ne verra pas passer une bouteile dans toute notre vie.
C'est pourquoi, personnellement, j'aime mieux la configuration N°1 comme à Modena (hédoniste complète, brute de décoffrage), et si l'ambiance fait que le vin paraît meilleur (voire même bon), tant mieux pour tout le monde.
C'est pour ça que les petits vins de pays sont supposés ne pas voyager, c'est parce qu'on ne peut pas ramener l'ambiance avec soi !

Je pense que c'est un bon sujet de controverse avec les vrais buveurs d'étiquettes, qui regrettent toujours de ne pas avoir un Barolo d'Angelo Gaja quand on leur sert du Lambrusco (il y en avait un avec nous, on l'a ligoté dans un coin comme Assurancetourix - ça c'est pas Stendhal non plus, c'est Goscinny et Uderzo).
Ciao,
JJ

Cependant, ça ne nous a pas empéchés de déguster un Barolo de Gaja le lendemain, dans des conditions plus urbaines, dans des verres en cristal, sur des plats plus fins, etc .... Franchement l' Angelo, il sait y faire ! J'attends impatiement que mes amis Piémontais viennent avec du Chardonnay.

[Didier]

Cependant, ça ne nous a pas empéchés de déguster un Barolo de Gaja le lendemain, dans des conditions plus urbaines, dans des verres en cristal, sur des plats plus fins, etc .... Franchement l' Angelo, il sait y faire ! J'attends impatiement que mes amis Piémontais viennent avec du Chardonnay.

Je me disais aussi qu'après le Lambrusco il y aurait bien une suite...

[peterka]

Malheureusement, je crains que la réponse à cette question ne soit pas aussi formatée qu'exprimé dans les différentes interventions.
A l'expérience, il est plus que malaisé de dégager une ligne de conduite.
Je viens encore de vivre des cas sur des rieslings 2008 où certains crus se sont largement bonifiés après une semaine d'aération (bouteille à demi vide laissée au froid) alors que d'autres s"éteignent doucement.
Pour les blancs, il est possible que la teneur en SO2 libre joue un rôle sur des vins jeunes mais ce n'est pas le seul critère.
Pour les rouges, certains cépages sont sensibles à la réduction (la syrah particulièrement) de sorte qu'une longue aération est profitable. En revanche, d'autres (notamment le pinot noir bourguignon d'un âge moyen)
ont plutôt tendance à perdre leur complexité aromatique pour mettre en avant leur structure si on donne trop d'oxygénation.
En général, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de risque à ouvrir une bouteille la veille pour tester : on a ainsi une marge de manoeuvre large pour réagir à des réductions importantes; en retirant 2 ou 3 cl pour goûter
et en rebouchant la bouteille, on ne mettra pas en péril la plupart des crus (exception faite des vins âgés fragiles).
Le carafage violent peut être une solution d'urgence mais il ne produira sans doute pas d'effet immédiat spectaculaire (il faudra y associer un certain temps d'aération derrière pour libétrer le vin).
En tout cas, question des plus difficiles s'il en est.

Pierre

[Laurent Saura]

Réponse très difficile en effet.
Lorsque je bois le vin sur deux ou trois jours,il se bonifie la plupart du temps(sauf pour les vieux).
Je viens de terminer Coteau de Vernon de Vernay en 2007,ouverte samedi soir...et bien quel vin hier soir!

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Superbe article concernant les vins rouges dans le dernier n° de la RVF avec cinq vins différents :

Jean faure 2008 St Emilion

- ouvert 2 mn avant service : tanins saillants , verdeur , ne se livre pas ...à éviter
- carafé 2h avant service : la fermeté s'estompe , l'élégance se dévoile ...c'est mieux
- ouvert 2 jours avant service : soyeux , éclatant , raffiné ... étonne et séduit ...le vin est à son sommet

Gevrey-Chambertin 2008(JC Boisset )

- ouvert 2 mn avant service : sa grande fermeté n'entame pas le plaisir ...pas si mal
- carafé 2h avant service : il n'aime pas la carafe et le fait savoir ...à éviter
- ouvert 2 jours avant service : les deux jours l'ont apaisé et épanoui ...prenez le risque

Clos de l'Oratoire des Papes 2008 ( maison Ogier )

- ouvert 2 mn avant service : la gourmandise du fruit fait chavirer les papilles ...pas mal du tout
- carafé 2h avant service : perturbé le vin se montre dissocié , agressif ... décevant
- ouvert 2 jours avant service : enfine la grande expression du CDP ... jouissif

Côte- Rôtie 2008 ( Michel et Stéphane Ogier )

- ouvert 2 mn avant service : frustrant ! le vin reste dans la simplicité du fruit ... sans intérêt
- carafé 2h avant service : le vin gagne en acidité , il est plus violent ...du mieux !
- ouvert 2 jours avant service : l'aération douce et lente révèle un vin plus abouti ...

Cuvée Lo Vièlh 2008 ( Clos du Gravillas )

- ouvert 2 mn avant service : la force et la jeunesse du fruit nous transportent ... délicieux
- carafé 2h avant service : brusqué par la carafe le carignan se braque ... pas convaincant
- ouvert 2 jours avant service : le plaisir est aussi intense qu'à l'ouverture mais plus subtil ...une bombe sudiste

et moi qui n'ouvre mes bouteilles que 24h à l'avance !

jpierre

[Christian Rausis]

J'aurais aimé : ouvert 2 heures avant, non carafé, dégagé à l'épaule. C'est la méthode que l'on utilise en principe.

[Jean-Pierre NIEUDAN]

J'aurais aimé : ouvert 2 heures avant, non carafé, dégagé à l'épaule. C'est la méthode que l'on utilise en principe.

Christian ,
je fais tout comme toi ... avec 22 heures de plus

[Sebastien]

Jbrice,

Je n'ai pas relu les pages de ce fil, mais tu devrais y trouver de nombreuses infos pertinentes.

Pour ma part, quand je désire ouvrir une bouteille je procède ainsi.

Je l'ouvre des heures avant, je goûte et si j'estime qu'elle nécessite une oxygénation, je la reposer sans reboucher, soit au frigo soit au frais selon la couleur et le vin.

Concernant les Gigondas, les Cahors, les vins réputés comme tanniques et corsés avec une belle matière qui plus est jeune, voici ce que j'ai l'habitude de faire:

j'ouvre les bouteilles minimum 1 jours à l'avance, parfois 2 jours, parfois même plus. Je goûte. Soit je rebouche estimant que la bouteille est bonne en l'état, auquel cas le peu d'oxygène dans la bouteille ne lui fera pas de mal; soit je la laisse débouché les jours qu'il faut.

Par expérience, hormis sur le Pinot noir et les vins très peu extrait, 1 à 2 jours d'ouverture de bouteille bonifie le vin, assagi les tanins, libère les arômes.

Concernant les blancs, je procède à l'identique, même si je limite l'aération de quelques heures à une journée max. Sauf exception.

Samedi dernier, j'ai ouvert un Chassagne Montrachet de Bachelet Ramonet 2008. Les quelques heures d'ouverture l'ont sauvé d'une inexpression frustrante...

Je me rappelle d'un jura ouillé "Mailloche" de Tissot 2005.....il a tenu 3 semaines!!!!!!!

seb

[oenanthrope]

Très intéressant, le test de la RVF ! Je vais donc le plus possible ouvrir 2 jours avant, les rouges jeunes bien sûr, pour les autres selon le cas!
Ma pratique multidécennale : souvent, transvaser dans de petits flacons, selon le but. Et au frigo ! De fait une petite dissolution d'oxygène, suivie de quelques jours d'effet de cet oxygène dissous fait du bien. En demi-bouteille, 25 ou 16 cl, en cas de bouteille non finie, par exemple. Ou même de 75 cl dans 70 cl. Si si, en Suisse il y a encore des producteurs qui mettent en bt de 70 cl. 2e choix: Vacuvin .
Mais c'est toujours le goût qui dicte la technique à adopter: à peine réduit ou très réduit.
CO2 indésirable: dans ce cas: Vacuvin , (Magic Decanter, mais je ne l'ai pas encore)
Si je perçois une trace d'oxydation, bien entendu ne surtout pas transvaser ou laisser de l'air au-dessus! Personnellement si je sens l'acétaldéhyde, l'éthanal dont j'ai horreur, je mets 1 goutte ou 2 de SO2 à 5%.

[Greg V]

Je trouve que malheureusement l'oxygénation d'un vin n'est pas une science exacte et que le petit test de la RVF ne démontre pas grand chose. Les différentes techniques d'aération donnent des résultats très aléatoires et dépendent de facteurs trop nombreux pour établir une règle.