Avec le mois de mai, va commencer en Gironde la campagne de vente en primeurs des grands crus du millésime 2007 (29/04/2008 © JDV - 2008 - DT)
Les opérateurs spécialisés de la place de Bordeaux, courtiers et négociants principalement, ne cachent pas leurs incertitudes devant la réalité de cette campagne. D’une part, le dollar veut deux fois plus cher (par rapport à l’euro) qu’en 2001, quand les américains ont acheté massivement le millésime 2000; d’autre part, le millésime 2007 ne possède pas la qualité ni l’image des grands millésimes bordelais récents.
Ces deux raisons incitent les acheteurs à se montrer prudents. D’autres font remarquer que le marché international est toujours demandeur de très grands crus, et que les stars du vignoble bordelais trouveront toujours des clients dans un monde où la possession et la consommation des grands vins s’apparentent à celles des produits de luxe. Il reste que ces stars n’excèdent pas une trentaine de marques, et qu’il y a traditionnellement entre 300 et 400 crus de Bordeaux qui tentent leur chance, chaque année, sur le marché des primeurs. La plupart n’y vendent qu’une partie des volumes espérés, mais on se rappelle qu’au printemps 2006, la quasi totalité des volumes du millésime 2005, mis en marché à des prix en hausse, avait trouvé preneur. Devant un millésime 2007 qui n’offre pas de grands potentiels spéculatifs, la demande risque d’être limitée à celle du marché intérieur, et des acheteurs habituels de l’Union Européenne.
Quelques nouveaux venus pourraient aussi en profiter pour entrer sur ce marché, comme les importateurs de Hong Kong, débarrassés depuis deux mois des taxes douanières, ou ceux de Russie, de plus en plus friands de grands vins français. Quant aux prix de sortie de ces vins, attendus par le négoce avec une forte baisse, ils constituent encore une inconnue, et la propriété semble s’amuser à faire durer un drôle de suspense….