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Viticulture : La partition en duo

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 19 Jan 2010 15:21

Vincent et Béatrice Rapin ont créé l'un des premiers bordeaux « parkerisés ». Le Domaine de Valmengaux à Vérac (33) est né il y a dix ans

Cela fait dix ans aujourd'hui que Béatrice et Vincent font entendre leur petite musique chez les amateurs de bordeaux dits « modernes ». Lui, musicien bassiste de jazz, cofondateur de l'école de musique amplifiée de Tours dans les années 90. Elle, architecte d'intérieur. Tous les deux natifs de Bourges. A priori, rien ne les prédestinait à la viticulture. « Notre connaissance du vin se limitait au sancerre accompagnant le crottin de Chavignol, s'amuse Béatrice. Notre histoire autour du vin est née en 1998. Mon père, entrepreneur dans le Berry, rêvait d'arpents de vignes à Saint-Émilion. En 1993, il a acheté une petite parcelle, en pensant un peu vite que le vin se ferait tout seul. Après une période de fermage, il est apparu qu'il fallait quelqu'un à demeure pour s'occuper de la propriété. Vincent travaillait la nuit, moi le jour. Nous voulions tous les deux changer de vie et passer davantage de temps avec nos enfants. Nous nous sommes jetés dans l'aventure en 1998. »

Naissance d'un domaine

« C'est auprès de Louis Mitjaville et de l'oenologue Jean-François Chaine que nous avons appris le métier, continue Vincent, grand gaillard souriant. Au bout de deux ans, nous avons eu envie d'avoir nos propres vignes. En 2000, c'était encore l'euphorie, d'autant que notre expérience à Saint-Émilion avait été appréciée des critiques, notamment de Parker. Mais le seul Parker que je connaissais, c'était Charlie », confie-t-il malicieusement.

C'est sur les coteaux de Vérac, en appellation Bordeaux, à une vingtaine de kilomètres, qu'ils trouvèrent leur bonheur. « Il a fallu déloger les poules qui couvaient dans les cuves, réparer les toitures des chais, rénover la bâtisse, la transformer en gîte, trouver un nom. » Ce fut Domaine de Valmengaux (du nom de leurs trois enfants Valentin, Clémentine et Margaux).

Dès le millésime 2001, la critique salue ce bordeaux qui va chasser sur les terres des grands. Parker le note 92/100.

« À cette époque, c'était inhabituel pour un simple bordeaux, se souvient-il. Pourtant, je ne faisais pas un produit marketé pour les Américains, juste le vin dont j'avais envie. »

La dame de onze heures

Mais, à peine créée, la petite entreprise se trouve entraînée dans la tourmente judiciaire. Attaquée par un grand propriétaire qui lui reproche une homonymie approchante de sa marque. « Sept ans de procès pour finalement avoir gain de cause. Nous avons failli tout arrêter, plus d'une fois. Mais ce qui ne tue pas rend plus fort. »

La dernière aventure en date du couple prend le nom d'une petite plante de la famille du muguet dont la fleur ne s'ouvre qu'en fin de matinée : la dame-d'onze-heures. C'est ainsi qu'ils ont baptisé cette microcuvée issue d'une parcelle autour de leur maison de Saint-Émilion. Aujourd'hui, Vincent est satisfait : « Nous avons fait le choix de ne jamais faire de concession sur la qualité, de ne pas faire d'économie à son détriment. C'est ce qui nous sauve. »

De la musique à la viticulture, Vincent et Béatrice appliquent une constante : ne pas dénaturer la partition.

Claude Petit
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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