Vieux cépage noir du Bordelais, la carmenère a failli disparaitre du vignoble français, victime d’une fâcheuse réputation.
Peu productif, très sensible à la coulure et à l’oïdium, ce cépage fut abandonné au cours du 20ème siècle et classé en voie d’extinction. Mais quelques irréductibles ampélographes ont su trouver les clones nécessaires à sa survie, et la carmenère effectue un retour, très timide, certes, mais assez manifeste pour relever cette résurrection.
La carmenère est une cousine des cabernets, qui donne des vins rouges de qualité, moelleux, colorés, peu acides, pourvu qu’elle ait mûri suffisamment. Elle est connue sous d’autres noms au Chili et en Italie, et plusieurs viticulteurs girondins s’emploient à la replanter.
C’est le cas de Xavier Milhade, producteur à Saint Emilion et à Galgon. «La carmenère apporte beaucoup d’épices, de la longueur, de la suavité, du gras, estime Xavier Milhade. Il ne faut pas laisser perdre ce cépage, mais surtout pas reprendre la carmenère d’il y a cent ans...». Il possède à ce jour 2 hectares en pleine production, mais compte en planter davantage. Ses pieds sont issus d’une parcelle de Saint Emilion, expérimentés pendant des années sur une terre argileuse, puis greffés sur le porte-greffe fercal. Ils donnent aujourd’hui toute satisfaction.
Comme le malbec ou le petit verdot, la carmenère devrait s’adapter à merveille au réchauffement climatique, qui favorise ce genre de cépages.
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