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[Jean-Pierre NIEUDAN]

La cave coopérative de Geaune et la Chambre d'agriculture encouragent la culture de la vigne

Depuis quelques années, les acteurs de la filière viticole landaise, notamment en Chalosse et en Tursan, s'inquiètent pour l'avenir. Malgré les difficultés climatiques, les récoltes se tiennent, le produit trouve son marché puisque les vins s'écoulent très bien, voire trop, puisqu'il faut puiser dans les stocks pour satisfaire la demande. Pourtant, les producteurs ne se renouvellent pas. La surface plantée en Chalosse est à peine supérieure à 100 hectares, soit 80 de moins qu'il y a dix ans. En Tursan, la vigne se maintient (450 hectares), mais le nombre d'adhérents diminue régulièrement. « Il y a actuellement, révèle Francis Descazeaux, président de la cave coopérative de Geaune, 80 hectares de vignes en Chalosse, et autant en Tursan, qui sont cultivées par des agriculteurs âgés de plus de 55 ans. D'ici 5 à 10 ans, elles devraient changer de mains, ce qui constitue une vraie opportunité pour installer des jeunes agriculteurs. »

La société des Augustins

C'est pourquoi la coopérative et la Chambre d'agriculture se sont lancées dans la promotion de la viticulture. La cave a constitué, depuis plusieurs années déjà, une société pour mettre des vignes en culture. La SCEA (Société civile d'exploitation agricole) des Augustins a constitué des îlots de vignes (d'une surface totale de 10 hectares), qu'elle loue à des agriculteurs pour pouvoir produire les vins dont elle a besoin. De plus, une autre dizaine d'hectares sont en train d'être rassemblés, afin de les proposer à des jeunes agriculteurs. La constitution de Cuma (Coopératives d'utilisation du matériel agricole) est également à l'ordre du jour, de même que la mise en place de groupements d'employeurs, afin de disposer de main-d'oeuvre indispensable pour la taille, la récolte et tous les travaux d'entretien.

De son côté, la Chambre d'agriculture a constitué l'ARVL (Association de restructuration du vignoble landais), qui peut aider à construire les dossiers pour installer de nouveaux agriculteurs. « Il faut savoir, note Jean-Philippe Perraud, conseiller viticole de la Chambre, que pour les jeunes agriculteurs en phase d'installation, les droits de plantation sont gratuits sur une surface allant jusqu'à 5 hectares. De plus, sont également disponibles des aides à la replantation, équivalentes à la moitié du coût. » Les études de gestion faites par les professionnels arrivent à la conclusion que des ateliers spécialisés en viticulture sont aujourd'hui les plus pertinents pour tirer son épingle du jeu. « Moins de 5 hectares de vigne, ce n'est pas très intéressant pour l'agriculteur, explique le technicien, mais entre 5 et 10 hectares, cela devient un atelier cohérent, et au-dessus de 10 hectares de vigne on peut commencer à vivre correctement de son travail. »

Quels droits de plantation ?

On ignore pour quelle raison exacte se manifeste le désintérêt actuel pour la viticulture. Il y a certes beaucoup de travail, mais d'après les responsables agricoles et ceux de la cave coopérative, les retombées financières sont attractives, plus en tout cas que celles du maïs ou du lait en ce moment.

On peut également observer que de nombreuses vignes constituent des très petites surfaces, de 10 à 50 ares, essentiellement destinées à l'autoconsommation de leurs propriétaires. Or, en cas d'abandon de la culture, même si la vigne est arrachée, les droits de plantation peuvent être transmis pendant huit ans. C'est donc tout un potentiel à saisir que proposent les professionnels viticoles landais.

Renseignements auprès de Jean-Philippe Perraud, Chambre d'agriculture des Landes, BP 279, 40005 Mont-de-Marsan Cedex. Tél.05 58 85 45 09.

Jean-Louis Hugon
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