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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Viticulture
L'Organisation internationale du vin a défini ses objectifs scientifiques


Bienvenue chez les diplomates de l'alcool. Quelque 70 membres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) ont fait étape à Cognac, de mardi jusqu'à hier, pour une assemblée extraordinaire, dans les locaux du Bureau national interprofessionnel du cognac (Bnic). Des spécialistes de la vigne, issus de plus de vingt pays différents, aussi à l'aise lors des séances de travail traduites en simultané que dans les discussions de couloir, un verre de « cognac summit » à la main.

Référence normative

À l'ONU du vin règne le pouvoir du consensus. « Pour qu'une décision soit adoptée, tous les pays doivent être d'accord », explique le président, Yves Bénard, champenois d'origine. Si cette organisation internationale n'a pas de pouvoir réglementaire contraignant envers les États membres, elle est devenue, en quatre-vingt-cinq ans d'existence, la référence mondiale en terme de normes techniques et d'indicateurs scientifiques en tous genres. L'OIV étend son expertise du travail de la vigne jusqu'à l'étiquette du produit fini. À Cognac, les membres de l'organisation, habituellement réunis à Paris, ont élu les présidents des commissions de travail sur l'agriculture, l'oenologie, la santé et le développement durable.

Au fil d'un lent mûrissement diplomatique, ces organes techniques accoucheront de « résolutions ». Soit autant de lignes directrices pour chaque État membre. Parmi les décisions prises en Charente, entre deux visites de maison de cognac, les experts ont voté le budget de l'assemblée, mis sur les rails un nouveau projet de site web, désigné un groupe de travail sur les raisins secs et lancé un programme de recherche sur les OGM. « Nous veillons à ce que la compétition mondiale repose sur des critères de qualités et d'hygiène homogènes » précise, dans un français d'école, le directeur général italien de l'OIV, Federico Castelluccio.

Bientôt la Chine et l'Inde

Car le business de la bouteille est au coeur des débats. « J'espère que nous accueillerons bientôt, parmi nos membres, la Chine et l'Inde », explique Yves Bénard.

Deux nouveaux ingrédients à intégrer au grand shaker de l'OIV, qui tâche déjà de faire la synthèse entre les pays producteurs traditionnels et ceux des vins du Nouveau Monde.

L'idée est donc de convier les pays « consommateurs », histoire de désamorcer les différends commerciaux.

Le Bnic a aussi quelques membres infiltrés dans les commissions d'experts. En particulier dans le groupe « eau-de-vie », qui, selon le président, travaille actuellement « sur les normes d'étiquetage, ainsi eu sur celles des concours internationaux ».

Comme pour le reste des dossiers, la recherche du consensus est en cours... Il y a quarante-trois pays à convaincre.

Thomas Saintourens
http://www.sudouest.com/accueil/actuali ... 76960.html