IL y a un truc qui me dérange dans notre société d’aujourd’hui, c'est ce besoin que ressentent certains de penser qu'ils sont infiniment mieux que tous les quidams qui les entourent ou les générations qui les ont précédé.
OK les dérives économiques que nous voyons aujourd’hui avec la globalisation, mondialisation et autres "isation" en tout genre amènent parfois le quidam producteur à penser plus pognon que plaisir.
Ca me fait penser au bouquin que je lis actuellement, destiné aux enfants et plus grands.
" Liberté, Egalité, Chocolat" d'Alex Shearer. Le "Parti Qui Vous Veut du Bien" a gagné les élections et interdit le chocolat et tous les mets à base de sucre. La jeunesse PQVVB fait leur B.A. chaque jour, comme obliger les vieilles dames à traverser la route en leur tenant la main, même si elles ne veulent pas traverser. Comme si je forçais Fred à changer de trottoir parce que c'est bien!! Aparté culturelle qui serait Bon d'acheter à vos enfants Pour Leur Bien
![M. Vert :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
.
Mais concernant Nicolas Gonin, puisqu'il s'agit de lui dont tu parles, je ne vois pas ce qui te fait dire qu'il sait mieux k'tout l'monde. Il explique qu'il y a eu plusieurs causes à la disparition de cépages.
- Oui les moins qualitatifs ont disparu ( ce qui ne veut pas dire que les plus qualitatifs ont tous été sauvegardé )
- le Phylloxera a nécessité de replanter et fatalement, la dimension économique a souvent pris le pas sur la qualité ( pas toujours mais peut être parfois ou souvent), on a replanté des cépages " à la mode"..en "limite de maturité méridionale", sans trop d'acidité, moins sensible aux maladies effectivement ( donc moins de temps dans les vignes à bichonner, à anticiper, prévoir, trouver des solutions ).
- l'avènement du désherbant a flingué nombres de cépages fragiles ( fragile n'est pas synonyme de faible qualité ).
Voilà ce qu'il dit en substance tout en précisant que les cépages à la mode actuellement sont très qualitatifs, mais que d'autres peuvent l'être aussi, si bien choisi, planté au bon endroit, travaillé comme il se doit...
J'ai regardé la cible de ce lien avec intérêt, ouverture et parfois ennui... je ne doute pas de la passion de ces messieurs mais leur capacité à communiquer est vraiment limite. le même texte avec un mec sachant partager son enthousiasme avec passion, humour, entrain aurait un effet tout autre!
Là Vincent tu fais l'apologie de ce que tu combats dans ton message. Tu fais primer la forme au fond. Evidemment qu'on est pas en présence d'orateurs de la trempe de Mélanchon, mais c'est bien secondaire, sauf si tu as manqué de café et que ta tête tombe et re tombe sur maman à chaque nouvelle phrase...
OK il y a eu des erreurs à certains moment lors de la mise en place des appellations, après le phylloxera, etc... mais le but de produire reste
- de se faire plaisir
- d'en vivre et donc de faire quelque chose de vendable
- passe-t-on de 35000ha à 600ha sur une région par accident?
Non pas par accident, mais pas par évidence qualitative ou non qualitative. Ce qui signifie qu'on peut donner sa chance à un vigneron qui pense que tel ou tel cépage planté à un endroit bien précis pourrait donner sinon un grand vin au moins un vin de grande qualité...Cf. Le Persan, que je suis curieux de goûter...Et comme tu le dis, s'il y a eu des erreurs, elles ont pu être la cause d'une ostracisation de cépages très intéressants.
Tous les consommateurs ne sont pas nuls...
Certains cépages sans être inintéressants n'en sont pas moins plus difficiles, moins qualitatifs, moins expressifs, plus fragiles, plus sujets à maladie et ont poussés les anciens à les mettre de coté! Faut il le regretter? Je n'en suis pas sûr!
Le mauvais cépage au mauvais endroit ou au mauvais moment, ça existe aussi!
Les anciens ont pu mettre des cépages de côté par choix, par défaut, par obligation, par regret, par spéculation, par méconnaissance, par lassitude physique, par tellement de choses. Reste que si le mauvais cépage au mauvais endroit, au mauvais moment existe; le superbe cépage au bon endroit à trouver ou retrouver, au moment opportun ( législation etc) doit aussi exister.
Quand le gars du coteau du Gier parle de leur souhait de faire quelque chose pour se différencier des coteaux du lyonnais ou du Beaujolais, il ne cherche pas à faire le meilleur, il cherche un axe de communication autour de son travail! c'est respectable mais pas notre problème ni l'objet de notre forum
Bien là tu fais un procès d'intention. Qu'il veuille se différencier ( trouver une identité a été le terme employé ) peut s'apparenter à un positionnement marketing mais en aucun cas cela signifie qu'il ne désire pas faire au plus qualitatif. Tout comme Nicolas Gonin, il parle de son Persan mais à une gamme variée de cépages plus "classiques".
Je ne milite pour aucune cause
Je ne porte aucun drapeau
Si je le devais, je serais sans doute plus enclin à brandir une bannière du style, "l'excellence prime", "bio" ou du style "slow food" que celui des "cépages oubliés" ou pire encore cette approche bobo que sont les "vins natures" où à coté de pépites, nombres de vins défectueux élèvent leur lacunes et leurs manques comme des qualités premières! le bon, le franc, l’honnête, le sain doivent à mon sens être appréciés avant le cépage ou la technique!
Non mais on va une fois pour toute trancher sur ce sujet. Quelque soit le label, le type de méthode, il y a des vignerons honnêtes, malhonnêtes, bons, pas bons, chers pas chers etc. Le Bobo nature qui fait un blanc flingué à peine mis en bouteille à 25 euros ne représente pas le "Vin Nature". Il ne représente que lui-meme et fait du tort ou du bien à sa filière de conviction. Que la cuvée " doigt de pieds nature" soit plus sensible que la cuvée "Monsanto", on est d'accord.
Maintenant, je n'ai pas senti dans ce lien, un simple axe de communication, destiné à se démarquer, embobiner le téléspectateur naif prêt à manger du cépage tout pourri pourvu que son égo d' "amateur pas comme les autres" soit valorisé. J'ai plus le sentiment d'un vigneron, qui essaye de vivre certes, mais aussi passionné, ayant une vrai connaissance des cépages et dans lesquels il a envie de piocher quelques pépites sous exploitées ( injustement par les aléas de l'histoire)...sans certitudes puisque remis à jour récemment.
Enfin, on a le droit, Vincent, d'espérer goûter à de grands vins issus de cépages mis sur la touche...et d'en parler sur ce forum. Puisque si on en parle pas, on aura pas ( moins ) l'occasion d'en goûter et d'en retranscrire la robe-nez-bouche. Et c'est bien là l'essentiel, je te rejoins, goûter le vin et en juger de son plaisir et qualité avec nos petits ou grands moyens.
![Tchin :tchin:](./images/smilies/alc0011.gif)