Anne-Marie et Vincent nous avaient conviés à un séjour dans leur lieu de résidence, des Pyrénées Atlantiques.
Vous vous doutez bien que le prétexte majeur, était de faire une belle dégustation, mais pour satisfaire nos compagnes, quelques promenades en montagne étaient aussi au programme. La météorologie n’étant pas très favorable, contrairement à l’année dernière, nous nous sommes contentés de cueillettes de myrtilles, et …. nos épouses nous ont gratifiés d’excellentes confitures, avec ces petites baies noires, si symptomatiques des nez et des saveurs des vins de Madiran. Qu’elles en soient donc remerciées.
Repas du premier soir
Philippe et Nadine se sont joints à nous quatre. Les vins sont dégustés à l’aveugle, Vincent précisera la préparation des vins.
Champagne Jacquesson Avize Grand Cru 1996
La robe est dorée, le nez évoque des arômes de pain grillé, de pommes cuites au four, la bouche n’a pas la construction attendue, une matière un peu éteinte , avec des signes sérieux d’oxydation, une finale qui manque d’énergie et d’ intensité, même assez terne, une bouteille défectueuse, hélas quand on connaît la qualité de cette cuvée.
Champagne : Gosset Brut Grand Millésime 1999
La robe est jaune dorée, avec des bulles très peu nombreuses, même inexistantes au bout de quelques minutes, le nez est assez fermé, avec quelques notes florales et de pommes fraîches, en bouche, le vin est assez gras, d’une bonne vinosité, avec des saveurs de fruits blancs associées à des notes de viennoiseries, l’acidité gustative qui dynamisait le vin semble s’amenuiser, malgré une palette fruité assez séduisante, le vin un peu « pesant », manque d’élégance et de fraîcheur.
Rebourseau : Chambertin 1990
La robe de couleur grenat, montre des signes d’évolution ( teintes brunâtre au bord du verre ), le nez est séduisant et très changeant au cours de la dégustation, avec des parfums de fruits bien mûrs (cassis écrasé), puis de poivre, qui font place à des arômes de cerises, de violettes, de pivoines, et de boites à épices, la bouche est assez terrienne, avec une puissance sous-jacente, qui se cache derrière des tannins fondus, la finale est moins élégante, avec une sensation d’acidité assez marquée, qui déséquilibre l’ensemble, avec une matière cependant assez complexe dans ses saveurs. Pour ma part une acidité étonnante dans le contexte du millésime, et pour un Grand Cru !!!. Noté 15,5
Domaine Gros Frères et Sœurs : Clos Vougeot « Musigni « 1990
La robe est un peu évoluée, dans une teinte générale grenat, le nez est riche et kaléidoscopique passant tour à tour d’arômes de fruits noirs bien murs( cassis et cerises noires ), à des arômes floraux associés à des épices variées, la bouche offre de beaux tannins très civilisés, avec une matière assez dense, aux saveurs de fruits noirs très mûrs, c’est plein, de la fraîcheur dans une finale bien équilibrée, aux flaveurs complexes ( fruits , épices, et fleurs ), l’acidité est un peu plus marquée en fin de dégustation.
Noté 16,5
Guigal Côte Rôtie La Mouline 1992
La robe est peu colorée, de couleur légèrement tuilée ; le nez est fin et délicat : cerises, cassis, tabac, boites à épices, d’herbes séchées, la bouche est d’une grande douceur, avec des tannins soyeux, tout est finesse et subtilité aromatique, mais avec un petit manque de fond, les saveurs sont assez complexes, la finale assez longiligne, presqu’en dentelles offre un joli méli-mélo de flaveurs complexes mais évanescentes. Noté 16
Charvin : Châteauneuf du Pape 2003
Vincent m’a fait goûter le reste d’une bouteille ouverte la veille.
La robe , assez peu soutenue, a une teinte pourpre à rubis, le nez est riche, intense, et mûrs : menthol, chocolat, cerises, et des notes d’olives noires, et d’herbes de Provence, les tannins sont de grandes classes, à la fois fins et serrés, le vin impose une grande présence , sans esbroufe et sans rouler les épaules, de la densité, de la structure ( celle d’un coureur de fond), les saveurs sont pures, le finale est longue, d’un très bel équilibre, avec une acidité gustative, certes plutôt basse, très savoureuse, sans aucune sensation d’alcool rédhibitoire. Grand potentiel Noté 17
Sauternes De Malle 1990
La robe est presque de couleur ambrée, les larmes sont lascives sur le bord du verre, le nez est expressif et éclatant, avec des arômes de caramel mou, de poires ,de miel ,d’abricot, de cire, et de fruits exotiques, la bouche est puissante, onctueuse, aux saveurs variées et opulentes, du volume, du gras, de l’ampleur, la finale est longue, complexe, puissante , mais sans jamais sombrer dans la lourdeur, un beau Sauternes 1990. Noté 17 .
Avant de revenir en détail sur les vins, deux mots sur la "préparation" des bouteilles puisque on me le demande...
Cette préparation a été réduite à sa plus simple expression, les Champagne ont été ouvert à la dernière seconde, les deux Rouges Bourguignon ont été ouvert vers 18h pour passer à table vers 20h30 et laissés en bouteille (avec juste l'échantillon prélevé pour vérifier l'état du vin manquant dans la bouteille)
De peur de nous faire étriper par nos douces en ouvrant trop de vin, la Mouline n'a pas été ouverte à l'avance. le soucis, c'est qu'au beau milieu de la cote de boeuf, il ne restait plus rien à boire, personne n'osant rien dire. Alors, ploup - Glou-glou et le temps de penser qu'il lui faudrait peut-être un peu d'air, il n'y en avait plus dans la bouteille...
Le Sauternes a été ouverte en même temps que les Bourgogne et laissé en bouteille. Il aurait fallu le carafer tant il gagne en puissance et en plaisir depuis deux jours dans le frigo...
Le CDP Charvin est resté égal à lui même et le petit fond qui restait en bouteille hier a été fini sans trace d'évolution