Le week-end passé a été marqué par une de ces petites soirées dont on se souvient après quelques années.
Un repas chez Thierry Debaisieux en 2005 m’a laissé un grand souvenir ; il est vraisemblable que celui-ci lui emboite le pas.
19 heures, arrivée là haut sur la montagne. Pour ceux qui pensent que je plaisante, il faut dire qu’on est à une dizaine de kilomètre du dernier village au bout d’un chemin de terre de montagne qui grimpe sur 2 ou 3 kilomètres. La haut, si tu grimpes avec une bouteille de champagne pour faire plaisir à tes hôtes, tu as toutes les chances de faire prendre une douche effervescente à tout le monde tant ça secoue dans la montée.
Maintenant, quel calme et quelle vue. Qu’il doit faire bon l’été de déguster face à la chaine tranquillement installé sur la terrasse.
Bon, maintenant qu’on est là , on avine les verres et les gosiers avec quelques bulles :
Vouvray Réserve 1995, méthode traditionnelle de ForeauLa robe est jeune, jaune pale, avec une bulle très fine
L’attaque en bouche est légère, un poil oxydative (mais nullement rédhibitoire), des notes florales et des notes boisées. (ça commence mal, le vin ne voit que très peu le bois uniquement et dans de vieux foudres…)
Ensuite, de superbes agrumes sont nettement perceptibles (orange), de la matière, de la noisette, des fruits secs, de la puissance. Cette bouche est savoureuse et gourmande et l’aération apporte quelques notes de miel. La finale s’étire longuement sur les orangettes et le chocolat qui les entoure.
C'est très bon mais je suis incapable de dire d'où provient ce vin. Pour les championnats de France de la RVF, il va falloir travailler encore une bonne dizaine d'années
Noté 17,5Ma petite femme ayant la bonne idée de ne pas boire (ou si peu !
), je prend un peu d’avance sur Julien et Stéphanie (sans doute la peur qu’il n’y ait plus rien à boire ensuite…
)
Une deuxième carafe vient remplacée la première qui avait le fond percé ...
Cru Barrejats 19921992 est un millésime considéré depuis toujours comme grandiose à Sauternes
(Pour les non-informés, c’était une année catastrophique, l’une des rares où Yquem n’a pas produit !)
La robe se présente sur une superbe couleur dorée.
Le nez est marqué par des notes d’abricot.
La bouche est ronde, ample, légèrement poivrée et épicée, melliflue. L’amertume arrive en milieu de bouche accompagnée de splendides notes de Safran.
Je pars au début sur un millésime riche tant le vin me semble d'entrée assez ample. Julien se moque et me dit que c'est exactement le contraire. Je tilte aussitôt en repensant à ses commentaires sur ce vin et je trouve Sauternes 92 de Mireille..... machin chose (je ne me souvenais pas du nom de Mme Daret). BINGO !
L’harmonie de la bouche n’est pas parfaite, la liqueur est limitée tant par le sucre que par la quantité de fruit mais les épices se mélangent au safran pour donner une finale savoureuse et amère.
Noté 15,5@ suivre