Une récente bouteille de Beaucastel 2000 "générique", bien que très bonne, m'a quelque peu laissé sur ma faim. Surtout en comparaison de mes souvenirs d'une remarquable cuvée "Hommage à Jacques Perrin" du même millésime, laquelle se situe, à mon sens, dans une ligue clairement supérieure. Par rapport aux producteurs, ceci m'a interpellé sur leurs justifications réelles à vouloir produire des "cuvées" de grand renom..
Souvent situées sur les meilleurs terroirs, avec les meilleures expositions, issues de vieilles vignes aux rendements naturellement réduits, vinifiées avec un soin tout particulier, ces cuvées représentent souvent une sorte de quintessence des potentialités des vins du Rhône. Il en résulte alors quelques centaines - au mieux 2 ou 3 mille bouteilles d'un vin exceptionnellement expressif, concentré et complexe. Bouteilles que s'arrachent les amateurs du monde entier à des prix en mesure à leur rareté et en rapport à l'engouement qu'elles suscitent. Quasi mythiques et introuvables aujourd'hui et uniquement à prix d'or, ces vins s'éloignent inexorablement du champ gravitationnel de l'amateur lambda.
Pour les domaines, ces cuvées représentent certes de formidables cartes de visites et l'expression ultime du savoir faire des producteurs. Les cuvées, outre la marge non négligeable à la vente, ont pour principal avantage de jouer un rôle de locomotive pour les autres vins du domaine. Grâce à la grande renommée des cuvées, les vignerons n'en profitent’ ils pas pour vendre leurs vins de base à de meilleurs prix que si la cuvée n'existait pas?
Cependant, je reste toujours dubitatif face à ce système.. On ne m'enlèvera pas de l'idée qu'avec l'apport de la matière des cuvées, les vins de base seraient probablement d'un niveau bien supérieur! Et au final, n'est-ce pas une perte pour l'amateur?
Je suis curieux de lire vos avis..